Coussins encroûtants à lobes arrondis
Larges oscules terminaux souvent à l’extrémité de cheminées
Surface à l’aspect réticulé
Couleur du grisâtre au violet foncé
Eponge pourpre (Québec)
Spongia cinerea Grant, 1826
Adocia cinerea (Grant, 1826)
Halichondria cinerea (Grant, 1826)
Isodictya cinerea (Grant, 1826)
Reneira cinerea (Grant, 1826)
Chalina montaguii (Fleming, 1828)
Isodictya dichotoma Bowerbank, 1866
Haliclona elegans (Bowerbank, 1866)
Haliclona permollis (Bowerbank, 1866)
Manche, Atlantique Nord-Est et Nord-Ouest, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestOn rencontre la chaline cendrée des îles Shetland au nord, sur les côtes occidentales des îles Britanniques, sur les côtes irlandaises, en mer de la Manche, sur les côtes atlantiques nord-est jusqu’à l’Afrique (îles du Cap Vert) ainsi qu’en Méditerranée.
Elle est présente également sur les côtes nord-ouest de l’Atlantique de Terre-Neuve (Canada) au nord jusqu’à la Floride au sud.
Fonds rocheux de la zone intertidale* et infralittorale* entre 10 et 30 m de profondeur. Cette espèce peut se trouver sous les pierres ou sur des roches plus ou moins verticales dans des zones assez abritées mais soumises aux courants de marée. Espèce paralique* commune dans les ports.
Espèce très polymorphe. Elle forme en général des masses encroûtantes plus ou moins épaisses, souvent lobées avec des cônes arrondis faisant penser à de petits volcans à l’extrémité desquels on peut voir de larges oscules*. Parfois elle peut prendre un aspect digitiforme avec des extensions anastomosées ou buissonnantes. La consistance est douce au toucher, compressible et flexible. Sa surface consiste en un réseau de spicules* à l’aspect d’un tissage peu serré. La couleur de cette éponge peut être très variable : blanchâtre, grisâtre, brunâtre, violet plus ou moins foncé, souvent rosée. Les colonies peuvent atteindre jusqu’à 20 à 25 cm de diamètre ou de long.
Haliclona viscosa: aspect plus rugueux, cheminées plus hautes,
Haliclona xena : plus mamelonnée,
Haliclona rosea : la forme et la taille des spicules observables au microscope sont très différentes.
Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant en général pas 3 microns. Le courant d’eau nécessaire est créé par le mouvement de cellules ciliées spécifiques des éponges : les choanocytes*.
Chez les Eponges on trouvera 2 modes de multiplication :
- Reproduction sexuée : par œufs et spermatozoïdes*, aboutissant à la naissance d’une larve* ciliée nageuse qui se fixe rapidement pour donner une nouvelle éponge. Les éponges sont généralement hermaphrodites*, mais l'émission des gamètes* mâles ou femelles est rarement observée.
- Multiplication asexuée : certaines éponges ont la capacité de se multiplier par bourgeonnement ou bouturage de fragments qui se détachent de l’éponge mère pour se fixer un peu plus loin.
Les spicules* sont des oxes* courts, épais et légèrement courbes. Leur taille moyenne est de 80 à 130 µm de long et de 4 à 8 µm de large. Ils forment un réseau réticulé très caractéristique ; chaque angle ou nœud étant renforcé par un amas de spongine.
Chaline : d’après Chalina, un ancien nom du genre (Chalin- = frein, bride, lien, allusion possible aux « nœuds » de spongine unissant les oxes),
cendrée : couleur de cette éponge quand elle est récoltée et conservée dans le formol.
Haliclona : du grec [hal-] = sel, marin, et [clôn-] = rameau, jeune pousse : signifie approximativement "petit rameau, petite branche marine"
cinerea : du latin [cinereus] = cendré, se référant à la couleur de l’animal quand il est conservé.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Ordre | Haplosclerida | Haplosclérides | « Eponges à spicules simples ». Squelette formé de spicules* qui s’arrangent en formant un réseau de mailles polygonales, parfois renforcé par de la spongine. Mégasclères* de type oxes*, parfois des microsclères* (sigmas*, toxes*). |
Sous-ordre | Haplosclerina | Haplosclérines | |
Famille | Chalinidae | Chalinidés | |
Genre | Haliclona (Reniera) | ||
Espèce | cinerea |
Appendices digitiformes
Forme des appendices digitiformes. Les oscules, terminaux, sont bien ronds et grands.
Paralique zone II-III, Port-Vendres (66), 5 m
21/07/2001
Cônes arrondis
Cônes arrondis faisant penser à de petits volcans à l’extrémité desquels on peut voir de larges oscules.
Paralique zone III, bassin Vauban est, port du Havre (76), 3 m
31/10/2004
Tuyaux d'orgues
Cet aspect en tuyaux d'orgues est assez exceptionnel. L'éponge a pu se développer en hauteur du fait du lieu en mode calme (bassins portuaires) où elle a élu domicile.
Paralique zone III, bassin de la Barre, port du Havre (76), 5 m
24/02/2008
Rameaux buissonnants
Parfois elle peut prendre un aspect digitiforme tels ces rameaux buissonnants.
Paralique zone III, bassin de Moselle ouest, port du Havre (76), 4 m
06/06/1999
Forme encroûtante au tissage peu serré
Sa surface consiste en un réseau de spicules à l’aspect d’un tissage peu serré.
Les Grunes, Bretteville-en-Saire, côte nord du Cotentin (50), 13 m
N/A
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Gérard BRETON
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
De Weerdt W.H., 1986, A systematic revision of the north-eastern atlantic shallow-water Haplosclerida. II : Chalinidae, Beaufortia, 36(6), 81–165.
La page sur Halicona (Reniera) cinerea sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires est ici : World Porifera Database
La page d’Haliclona (Reniera) cinerea dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN