Juvéniles jaune vif avec bande longitudinale bleue de l'œil à la queue
Corps jaune à brun chez les femelles, haut du corps plus foncé que le bas
Lignes obliques et ondulées en arrière de l'œil
Barre verticale sombre au milieu du corps chez les mâles, se prolongeant le long de la dorsale jusqu'à la caudale
Avant du corps jaune, arrière du corps présentant des bandes horizontales, verte puis bleue puis rose
Banane, labre à tête jaune
Yellowhead wrasse, neon wrasse (GB), Donzella dalla testa gialla (I), Doncella amarilla, loro dientòn amarillo, doncella cabeciamarilla (E), Garnots Lippfisch (D), Gudião-amarelo (P), Pekchi blou, pepchi blou (Antilles néerlandaises), Gulhovedet gylte (Danemark)
Julis garnoti (Valenciennes, 1839),
Julis cinctus (Poey, 1860),
Julis ruptus (Poey, 1860),
Iridio decoratus (Bean, 1906)
Mer des Caraïbes et Atlantique tropical occidental
Zones DORIS : ● CaraïbesLa girelle tête jaune est commune en Floride, aux Bahamas et dans les Caraïbes. On peut également la rencontrer aux Bermudes, dans le golfe du Mexique et jusqu'au Brésil.
On rencontre les girelles à tête jaune dans les récifs coralliens, à proximité des fonds rocheux, de 2 m jusqu'à 80 m, dans des eaux dont la température varie de 23 à 27°C. C'est un poisson qui apprécie les zones riches en cavités où il peut se cacher. Il peut s'enfouir dans le sable pour dormir. Son comportement territorial est peu marqué en dehors des périodes d'activité sexuelle : les grands mâles ne montrent pas d'agressivité pour imposer leur domination et tolèrent sur leur territoire de nourriture les mâles plus petits. Les territoires de nourriture de différents grands mâles peuvent se recouvrir partiellement.
La girelle à tête jaune mesure au maximum 19 cm pour les mâles et 7 à 8 cm pour les femelles.
Les livrées des juvéniles, des mâles et des femelles diffèrent. Comme cela s'observe chez d'autres espèces de labres, la girelle tête jaune passe par plusieurs phases de croissance, qui correspondent à un changement de forme et de couleurs et de sexe.
La première phase correspond aux juvéniles : ils sont jaune vif ou orangés et portent une bande longitudinale bleue de l'œil à la queue. C'est sûrement à sa livrée juvénile que ce poisson doit son nom vernaculaire anglais "neon wrasse".
La seconde phase, appelée phase initiale, est la phase des femelles sexuellement matures : la bande bleue des juvéniles s'estompe, des lignes obliques et ondulées se développent en arrière de l'œil. Le corps est dans les tons jaunes à brun, foncés sur le haut du corps, plus clairs en bas.
La phase terminale est la phase des mâles. Ils présentent une large bande verticale noire barrant le milieu du corps. A l'avant de cette barre, le corps est jaune vif, les lignes obliques en arrière de l'œil sont toujours présentes. A l'arrière, 4 larges bandes horizontales sont présentes : une noire le long de la nageoire dorsale prolongeant ainsi la barre verticale jusqu'au pédoncule caudal, puis successivement, verte, bleue et rose.
Les mâles en phase terminale peuvent présenter des livrées plus ou moins colorées selon leur activité. Les couleurs sont plus prononcées pendant les périodes d'activité sexuelle, et moins prononcées lorsqu'ils se nourrissent ou lorsqu'ils sont agressifs envers leurs congénères.
Ce poisson est très vif, toujours en mouvement, se déplaçant essentiellement à l'aide de ses nageoires pectorales.
Halichoeres cyanocephalus, la girelle à front jaune, présente une large bande bleue sur les flancs, mais pas de barre verticale sur le milieu du corps.
Thalassoma bifasciatum, la girelle paon à tête bleue, jaune dans sa phase juvénile, est jaune vif et présente une bande sombre sur le flanc. Elle se différencie de Halichoeres garnoti selon deux critères : la bande longitudinale passe entre les deux yeux du poisson, l'avant de la nageoire dorsale possède une tache noire.
Ces poissons sont des prédateurs, munis de puissantes mâchoires qui leur permettent de broyer leur nourriture. Ils se nourrissent essentiellement de petits invertébrés qu'ils capturent sur le substrat ou dans le sable : crustacés, mollusques, vers, échinodermes... Les plus jeunes peuvent avoir des comportements de nettoyeurs.
Halichoeres garnoti est une espèce hermaphrodite* protogyne* : tous les individus naissent femelle et peuvent changer de sexe. Les mâles sont beaucoup plus gros que les femelles. C'est la taille ou des facteurs liés à la taille qui déterminent qui deviendra le mâle : les plus grandes femelles sont candidates pour remplacer le mâle d'un harem lorsque celui-ci vient à disparaître. A certains moments de la journée, femelles et mâles migrent des aires de nourriture aux sites de ponte situés sur les pentes des récifs. Les grands mâles présentent alors un comportement territorial marqué. Les œufs planctoniques sont fécondés en pleine eau. Dans plusieurs endroits, en Floride, à Panama, il a été observé que ces poissons ne se reproduisent pas uniquement au sein d'un harem : une large proportion des femelles quittent le mâle et son territoire "de nourriture" après le frai et vont frayer plus loin avec un autre mâle.
Selon Aronso et Sanderson, Halichoeres garnoti, en phase terminale, est attiré par les rougets Pseudupeneus maculatus et Mulloidichthys martinicus lorsque ceux-ci fouillent le sol pour se nourrir. Ces derniers possèdent une paire de barbillons avec lesquels ils fouillent et creusent le sable afin d'en extraire leurs proies. Halichoeres garnoti profite ainsi d'une source de nourriture qui ne lui serait pas accessible sans l'activité de fouille des rougets. Il n'y a apparemment pas de bénéfice pour le rouget, bien qu'il ait été suggéré que le rouget pouvait profiter de l'activité de Halichoeres garnoti lorsque celui-ci fouille le substrat dur.
La girelle tête jaune aurait une durée de vie de 3 à 5 ans. Elle a pour prédateurs Lutjanus analis (pagre vivaneau) et Epinephelus striatus (mérou rayé).
Selon R. Kuiter, le genre Halichoeres est le plus grand genre de labres : plus de 75 espèces, dont une vingtaine dans le Pacifique Est et l'Atlantique. Il est composé de plusieurs groupes distincts et de nouvelles études devraient sans doute aboutir à sa division en différents genres.
Halichoeres garnoti a été observé se servant d'un rocher pour mettre en morceaux un bivalve. Ce fait a été reporté par J. Coyer dans une note publiée dans Bulletin of Marine Science. Il s'agissait d'un mâle de 15 cm environ, qui a jeté violemment un bivalve sur un rocher pour en casser la coquille, puis qui a répété ce mouvement à plusieurs reprises, jusqu'à ce que le mollusque soit en morceaux suffisamment petits pour pouvoir être avalés.
Les girelles, bien qu'étant peu farouches, sont difficiles à photographier car elles sont en perpétuel mouvement.
Girelle : du provençal "gyr" qui signifie tournoiement, lui-même du latin [gyrus] = cercle, tour, en référence à la nage de ce poisson caractérisée par de multiples changements de direction.
A tête jaune : vient de la livrée du mâle dont l'avant du corps est jaune.
Halichoeres : du grec [hali-] = de la mer, et [choiros] = porcelet.
garnoti : vient du nom de Prosper Garnot (1794-1838), naturaliste français, chirurgien à bord du navire "La Coquille" (futur "L'Astrolabe" de Dumont D'Urville).
Numéro d'entrée WoRMS : 275764
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Labroidei | Labroïdes | Une seule dorsale, dents molariformes formant un puissant appareil masticatoire. |
Famille | Labridae | Labridés | Lèvres épaisses. |
Genre | Halichoeres | ||
Espèce | garnoti |
Mâle de la Martinique
Les lignes obliques en arrière de l'œil sont bien présentes chez ce mâle. L'avant du corps est jaune vif, ainsi que la partie avant de la nageoire dorsale. L'arrière de la nageoire dorsale est noire et soulignée d'une large bande noire.
Sainte-Luce, 7m
09/12/2011
Mâle en phase terminale
Ce mâle a sorti toutes les couleurs de sa livrée.
Bonaire (Antilles Néerlandaises)
23/04/1999
Mâle dont les couleurs sont effacées
Les bandes de couleur sur le corps de ce mâle sont peu visibles au moment de la photo.
Martinique, 21 m
22/11/2008
Livrée intermédiaire
Girelle tête jaune en phase intermédiaire, ayant presque terminé sa transformation de femelle en mâle.
Martinique, 10 m
13/05/2008
Livrée intermédiaire
Girelle tête jaune en cours de transformation.
Martinique, 14 m
29/07/2008
Livrée intermédiaire
La femelle commence sa transformation en mâle.
Columus (Bahamas), 15 m
09/2009
Juvénile
Les rayures obliques derrière l'œil sont apparues.
Les Saintes (Antilles), 17 m
24/07/2006
Confrontation
Combat de mâles essayant de s'infliger des morsures.
Martinique, 16 m
29/04/2009
Profiter des bonnes occasions
La girelle tête jaune est intéressée par le barbarin blanc : ce dernier, par son activité de fouille dans le sable, lui donne accès à de la nourriture.
Martinique, 18 m
31/08/2008
C'est mieux à plusieurs
Sur cette photo, ce sont des barbarins rouges qui vont "servir" notre girelle.
Martinique, 12 m
02/09/2009
Détails
Détails sur l'avant du corps d'une girelle mâle.
Martinique, 10 m
13/05/2008
Rédacteur principal : Dominique BALDASSARI
Rédacteur : Patrick BALDASSARI
Responsable régional : Sylvie HUET
Aronson D.R. and Sanderson S.L., 1987, Benefits of heterospecific foraging by the Caribbean wrasse, Halichoeres garnoti Environmental Biology of Fishes 18, 303-308p.
Coyer J.A., 1995, Use of a rock as an anvil for breaking scallops by the yellowhead wrasse, Halichoeres garnoti Bulletin of Marine Science 57, 548-549p.
Robertson D.R., 1981, Social and Mating systems of Halichoeres Off Panama Marine Biology 64, 327-340p.
La page sur Halichoeres garnoti sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page d'Halichoeres garnoti dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN