Axes principaux épais, ramifiés ou non, nettement visibles sur les colonies
Axes secondaires parallèles (orientés à 40-60°), alternés et régulièrement espacés faisant ressembler les colonies à des arêtes de poisson
Gonothèques femelles sacculaires, avec ouverture distale excentrique
Petit sapin gris-beigeâtre (documentation ADMS)
Herring-bone hydroid (GB), Abeto de mar pequiňo (E), Fiederzweig-Polyp (D), Haringgraat (NL), Pequeno pinheiro (P)
Sertularia halecina Linnaeus, 1758 (basionyme)
Sertularia halecina Linneaus 1758
Thoa halecina (Linneaus 1758)
Halecium geniculatum Norman, 1867
Atlantique, Méditerranée, Manche et mer du Nord
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Cette espèce est rencontrée principalement en Atlantique. Elle est visible le long des côtes pacifique et atlantique du Canada et des États-Unis. Pour la partie Atlantique Est, sa distribution englobe toutes les îles du Groenland et du Spitzberg, pour s'étendre des côtes européennes jusqu'au sud de l'Afrique. Elle est présente également en Méditerranée, Manche, mer du Nord et le sud de la mer Baltique.
Cette espèce vit fixée sur les roches, les coquillages ou autres substrats durs de l'infralittoral* et du circalittoral* dans des zones à courant modéré. Les colonies se développent perpendiculairement au courant, afin d'augmenter l'apport de nourriture. En Atlantique, cette espèce peut être observée à partir des plus basses mers, en Méditerranée il est possible d'en rencontrer sur le coralligène* à partir de 25 m de profondeur. La profondeur maximum enregistrée de récolte avec des engins spécialisés est de 310 m.
L'espèce Halecium halecinum forme des colonies érigées, d'allure raide, d'une hauteur courante comprise entre 50 et 100 mm avec un maximum enregistré de 250 mm. Elle est fixée par sa base sur le substrat* par un stolon court et fibreux, l'hydrorhize*.
Elle est toujours composée d'un axe principal (hydrocaule*), ramifié ou non, dressé verticalement, bien distinct, issu du stolon.
Du ou des axes principaux naissent des branches secondaires plus minces, orientées selon un angle avec l'axe principal compris entre 40 et 60°, toutes disposées dans le même plan. Ces caractéristiques font ressembler les colonies à des arêtes de poisson. Elle ont un aspect lointain de petits sapins plats de couleur variant du brun clair au beige.
Les branches sont parallèles entre elles, alternées, régulièrement espacées et légèrement flexueuses. Les branches sont d'autant plus courtes qu'elles sont proches de l'extrémité de l'axe principal. Pour chacune des colonies, l'angle des branches avec l'axe principal est constant. Quelques ramifications tertiaires peuvent apparaître de-ci de-là.
Les hydrocaules et les parties basales de leurs ramifications sont polysiphoniques* (c'est-à-dire comportant des faisceaux de tubes dont l'épaisseur se réduit progressivement distalement, pour finalement devenir monosiphoniques*). Chaque tube est formé d'une succession d'entre-nœuds linéaires (ou segments), séparés par des constrictions du périsarc*, les nœuds. Les entre-nœuds comptent une hydrothèque* placée latéralement et ont par conséquent, la forme d'un Y.
Les hydrothèques adoptent une position alterne sur les entre-nœuds successifs et chacune porte un hydranthe*, ou polype nourricier, très extensible et partiellement rétractile. Leur paroi est en forme de col court, d'aspect robuste, nettement visible. Souvent les hydrothèques sont régénérées et plusieurs cols peuvent s'empiler les uns dans les autres : cela correspond à des hydrothèques secondaires, tertiaires, etc. produites par le même individu.
Les gonothèques* sont dimorphiques* et, comme chez la majorité des espèces d'Halecium, seules les femelles sont caractéristiques de l'espèce. Les mâles, plus petits, ont une forme de massue, tandis que les femelles ont ici une forme sacculaire*, avec une ouverture distale excentrique pourvue de 2 hydrothèques jumelles portant chacune un hydranthe saillant.
Halecium beanii (Johnston, 1838) : dont les colonies sont très irrégulières et les gonothèques femelles réniformes*, possèdent une ouverture de structure similaire mais placée au milieu du côté concave.
La limite supérieure de cette espèce ne dépasse pas les 5 mètres de profondeur mais généralement elle vit plus bas et dans des eaux plus froides ce qui la rend plus difficile à rencontrer en plongée.
Il existe plus de 120 espèces dans le genre Halecium.
Les colonies d'Halecium halecinum sont dressées face au courant, ce qui facilite la nutrition. Elles captent le zooplancton* présent dans le milieu à l'aide des tentacules urticants situés autour de la bouche des hydranthes, également appelés polypes nourriciers ou gastrozoïdes*.
Les produits alimentaires circulent dans le coenosarc* afin de nourrir tous les individus de la colonie.
Chez l'espèce Halecium halecinum il y a des colonies mâles et des colonies femelles.
La période de reproduction a été observée de décembre à juillet, mais pourrait atteindre fin août avec des conditions favorables. L'émission des gamètes* mâles par les polypes reproducteurs (gonozoïdes*) se fait dans l'eau. Certains sont captés par les gonothèques femelles pour réaliser une fécondation interne. Ainsi, les larves* produites sont incubées dans les gonothèques femelles avant d'être libérées pour former rapidement de nouvelles colonies.
Contrairement à beaucoup d'autres hydraires, il n'y a aucune phase méduse.
Il n'est pas rare de voir les foraminifères Halyphysema tumanowiczii fixés sur des hydraires dressés comme Halecium halecinum.
Cette espèce constitue une nourriture pour de nombreux nudibranches comme, par exemple, Cuthona ocellata.
Il est possible de trouver en laisse de mer des colonies d'Halecium halecinum mortes, arrachées lors des tempêtes. Il y en a également dans les filets de pêcheurs avec un grand nombre d'autres espèces d'hydraires.
Malgré une documentation fournie, l'identification reste très difficile. Avec 0,1 mm pour les hydrothèques, de 0,7 à 1 mm pour les gonothèques mâles et 1,4 mm de longueur pour les gonothèques femelles, leur observation n'est rendue possible qu'avec des moyens optiques grossissants.
Alors la découverte de ces formes diverses et variées, voire même complexes, est tout à fait saisissante et laisse un plaisir certain.
Cette espèce non menacée ne fait l'objet d'aucune mesure de protection.
Le nom vernaculaire néerlandais "haringgraat" se traduit par arête de hareng, et correspond bien à la forme des branches.
Petit sapin beige : ressemble à un simple dessin que l'on ferait de son homologue terrestre et beige pour la couleur la plus couramment rencontrée.
Halecium : "sans doute dérivé du grec [hal-] = le sel, la mer" ; du latin [allec, hallec, allex, halex] = préparation culinaire à base de poisson.
Numéro d'entrée WoRMS : 231751
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Hydrozoa | Hydrozoaires | Cnidaires dont le cycle de vie est alterné, mais de façon inconstante, par deux phases différentes : le polype et la méduse. Présence d’un velum dans la méduse (dite craspédote), gonades ectodermiques, perte des septes, perte des cnidocytes endodermiques. Coloniaux ou solitaires. Quelques espèces d’eau douce. |
Sous-classe | Hydroidolina | Hydroïdes | Hydrozoaires dont le cycle de vie présente toujours une phase polype. |
Ordre | Leptothecata / Leptomedusa | Leptothécates / Leptoméduses | Hydroïdes coloniaux dont les polypes sont protégés par une enveloppe chitineuse, la thèque. Méduses (quand elles existent) aplaties, parfois de grande taille, portant des statocystes sur le bord de l’ombrelle, et des gonades sur les canaux radiaires. |
Famille | Haleciidae | Haléciidés | Colonies dressées poussant sur des stolons, hydranthes dépassant largement de l'hydrothèque. Pas de stade méduse libre. |
Genre | Halecium | ||
Espèce | halecinum |
Allure de sapin
Cette colonie, avec ses branches perpendiculaires au courant, tel un filet de pêcheur, capture ses proies grâce à tous ses polypes déployés.
Basse Chrétienne, St-Malo (35), 15 m
19/11/2006
Eventail
Pour chacune des colonies, l'angle de ces branches avec l'axe principal est constant et leur longueur diminue plus on avance vers l'extrémité distale de la colonie.
La vieille, Morlaix (29), 4 m
01/06/2013
Branches
Du ou des axes principaux partent des branches secondaires plus minces orientées selon un angle avec l'axe principal compris entre 40 et 60°, mais toutes situées dans le même plan.
Etel (56), 10 m
11/10/2015
Sur le sable
Individus rencontrés sur le sable grossier : Les hydrorizes et les bas des colonies sont cachés jusqu'à rencontrer un substrat dur. Il pourrait s'agir d'un caillou ou d'une coquille Saint Jacques de l'Atlantique, Pecten maximus comme le laisse supposer celle que l'on devine sur la droite de la photo.
La conchée, Saint Malo (35), 20 m
08/06/2014
Petit bouquet
Ce cliché montre une petite colonie Halecium halecinium. Les colonies sont mâles ou femelles mais il sera impossible sous l'eau de les différentier.
Ducs d'Albe, Brest (29), 20m
26/09/2015
Colonisées
Ces colonies ont souffert, elles sont horriblement recouvertes par toutes sortes de choses…, donnant un aspect effeuillé aux branches.
La grande entrée, Chausey (50), 15 m
22/06/2012
Bouquet
Les colonies vivent perpendiculairement au courant, celui-ci doit être ascendant.
Chausey (50), 10 m
22/06/2012
Avec les éponges pinceau
Cette colonie a trouvé une place parmi les éponges pinceaux.
La Conchée, Chaussey (50), 12 m
04/09/2015
Comme un filet
Cette colonie dans le courant capte également une multitude de micro-organismes et de sédiments qui restent accrochés aux branches.
La Conchée, Chaussey (50), 12 m
04/09/2015
De nuit
Cette colonie fixée à la roche vit perpendiculairement au courant afin d'augmenter son apport en nourriture.
Ria d'Etel (56)
11/10/2015
Dans une flaque
Décrochée de son support, cette colonie s'est retrouvée sur l'estran dans une flaque d'eau.
Estran, Cap Gris-Nez (62)
29/05/2014
Au sec
Le spécimen trouvé échoué sur l'estran, photographié au sec. Ce cliché montre les hydrocaules et les branches formant un angle de 40 à 60°. La vue rappelle des arêtes de poisson, le nom en néerlandais : haringgraat signifie arête de hareng.
Laboratoire
30/05/2014
Polypes
Les polypes, bien visibles sur cette vue, permettent à cet hydraire de capturer ses proies.
Ria d'Etel (56) 11 m
11/10/2015
Gonothèques femelles
Ce cliché sous la loupe binoculaire montre les gonothèques femelles fixées sur les clades.
Laboratoire
30/05/2014
Rédacteur principal : Christian SCOUPPE
Vérificateur : Daniel BURON
Correcteur : Horia GALEA
Responsable régional : Daniel BURON
Schuchert P., 2005, Taxonomic revision and systematic notes on some Halecium species (Cnidaria, Hydrozoa), Journal of Natural History, 39(8), 607–639.
La fiche de halecium halecinum dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN