Adulte :
Trois
rayures horizontales jaunes au-dessus de la ligne latérale
Rayures jaunes en diagonale sous la ligne latérale
Toutes
les nageoires sont jaunes
La
nageoire caudale est fourchue
Juvénile :
Forme allongée
Couleur argentée
Deux longues rayures longitudinales marron
Courte rayure au-dessus de l'œil
Tache sur le pédoncule caudal
Ecailles situées sous la ligne latérale rangées en diagonale
Grogneur français, croco jaune, croco gueule-rouge (Haïti), scie (Martinique), gorette (Guadeloupe, Martinique)
Certains de ces noms communs, comme scie ou gorette sont employés pour désigner plusieurs espèces du genre Haemulon.
Banana grunt (Jamaïque), french grunt, gold laced grunt (Barbades), open-mouthed grunt (Bermudes, Cuba, USA), redmouth grunt (Haiti), yellow grunt (Cuba, Barbades, Bermudes) (GB), Bocayate
de piedra, boquinegro, cola
amarilla, condenado, coroncoro, corocoro
amarillo, ronco, ronco amarillo, ronco condenado (Cuba), ronquito (E),
Französischer Grunzer, Franzosen-grunzer, Gelber Grunzerfisch (D),
Biquara, cambuba,
capiúma, casaca, corcoroca, goibi, hemulon ronko (Brésil) (P)
Certains de ces noms communs, comme par exemple banana grunt, redmouthed grunt, yellow grunt sont employés pour désigner plusieurs espèces du genre Haemulon.
Diabasis flavolineatus Desmarest, 1823
Haemulon heterodon Cuvier, 1829
Haemulon xanthopteron Cuvier, 1830
Haemulon fremebundum Goode & Bean, 1880
Haemulon eckmani Lönnberg, 1895
Caraïbes, Atlantique tropical Ouest
Zones DORIS : ● CaraïbesLa
gorette jaune est l'un des poissons les plus communs dans la mer des
Caraïbes et le golfe du Mexique.
Elle fréquente les eaux tropicales de la zone ouest de l’océan Atlantique depuis les côtes de la Caroline du Sud (U.S.A) jusqu’aux côtes du Brésil, dans le golfe du Mexique et les Caraïbes en passant par l'Amérique centrale et les grandes et petites Antilles. Elle est présente aux Bermudes.
Selon l'UICN, la distribution de l'espèce s'arrête aux côtes de Trinité et Tobago (au large du Venezuela) : les signalements sur les côtes brésiliennes seraient des erreurs d'identification.
La
gorette jaune vit dans les eaux de faible profondeur, depuis la
surface jusqu’à soixante mètres de profondeur. Cette espèce se positionne aux abords des récifs en journée. On peut en rencontrer de grands bancs, pouvant regrouper plusieurs milliers d'individus, sous des surplombs ou à proximité du corail corne d'élan Acropora palmata.
La gorette jaune chasse en
solitaire la nuit dans l’herbier sous-marin et se reproduit de
préférence dans l’herbier sous-marin ou dans la mangrove. Elle fréquente plusieurs types d'habitats selon un cycle nycthéméral*. Pendant la journée les juvéniles forment des bancs sur des sites de repos situés dans les récifs coralliens. En soirée, ils se dispersent vers les lits de zostères ou vers d'autres habitats aux fonds sableux ou vaseux pour se nourrir. Les juvéniles se montrent fidèles aux sites de jour sur des périodes pouvant aller de 47 à 425 jours (même devenus adultes).
La gorette jaune est un poisson de forme oblongue, légèrement comprimé latéralement, dont la taille moyenne est d'environ 15 à 17 cm, pour une longueur maximale d'environ 30 centimètres. Cette espèce se caractérise par des rayures jaunes, sur fond blanc argenté pouvant présenter des reflets jaunâtres à bleuâtres selon la luminosité. Au-dessus de la ligne latérale*, trois rayures horizontales jaune vif parcourent le corps de la tête à la queue. En dessous de la ligne latérale, les rayures jaunes sont disposées en diagonale, et les écailles, également disposées selon des lignes obliques, sont plus grandes que les écailles situées au-dessus de la ligne latérale.
Toutes
les nageoires sont jaunes. La
nageoire dorsale est constituée de 12 rayons épineux et de 14 ou 15 rayons
mous. La nageoire anale a 3 rayons épineux et
8 rayons mous. Les nageoires pelviennes se situent sous la base des pectorales. La nageoire caudale est légèrement fourchue.
Des taches jaunes sont présentes sur la partie inférieure de la tête. La bouche est plutôt petite et les lèvres assez épaisses. L'œil est souvent cerclé de bleu. L'intérieur de la bouche est rouge, ce qui lui vaut sa dénomination anglophone "redmouth grunt" ou son nom haïtien "croco gueule-rouge".
Le ventre est clair, blanc ou crème.
La
gorette jaune juvénile est de forme allongée, de couleur argentée et présente une courte rayure sombre au-dessus de l’œil
placée entre deux longues rayures horizontales de même couleur. La rayure la plus basse se termine par une tache sombre sur le pédoncule caudal. Les écailles situées sous la ligne latérale sont rangées selon des diagonales. A un stade intermédiaire du développement, les rayures diagonales jaunes apparaissent, alors que les autres critères d’identification sont toujours présents.
Aucun autre Haemulidé ne présente des écailles plus grandes sous la ligne latérale qu'au-dessus. Cependant cette caractéristique reste difficile à observer en plongée. En fait, on identifie les gorettes par la couleur de la robe et des nageoires, les rayures sur le corps et la présence ou non d’une tache sur la caudale. Les gorettes adultes ont des caractéristiques qui permettent de les identifier facilement :
En revanche, la reconnaissance et l’identification des différentes espèces de gorettes juvéniles est beaucoup plus difficile et subtile. Human et Deloach les identifient toujours par le nombre et la largeur des rayures. La gorette jaune juvénile a une courte rayure sombre au-dessus de l’œil placée entre deux larges rayures horizontales de même couleur et une tache noire sur le pédoncule caudal. Mais le juvénile de la gorette dorée a les mêmes caractéristiques et ne va différer que par l'arrangement des écailles : chez la gorette jaune, les écailles sont rangées en diagonale, alors que chez la gorette dorée, les écailles, situées sous la ligne latérale, sont rangées en lignes parallèles.
La gorette jaune est un poisson carnivore qui se nourrit de petits crustacés, de mollusques ou de vers marins. Elle chasse la nuit dans les herbiers marins et sur les sols sableux.
La gorette jaune est une espèce à sexes séparés, ovulipare*. Les femelles atteignent la maturité sexuelle lorsqu'elles mesurent 12 à 15 cm. La
fécondation des gamètes* se fait en pleine eau. Les larves* restent pélagiques* environ 2 semaines avant de s'installer dans les herbiers ou sur le sable. Moins d'un mois après, les juvéniles migrent auprès des récifs. Jusqu'à la taille de 3 à 5 cm, ils se nourrissent de plancton*. Sur les côtes de l'île de la Barbade, où les herbiers marins sont rares, les juvéniles s'installent directement auprès des récifs.
Certains plongeurs ont pu observer un comportement particulier entre deux poissons, qui face à face la bouche ouverte, pressent leur bouche l’une contre l’autre : le baiser des grogneurs. Pour certains auteurs dont Christine et Lionel Parle, cette attitude pourrait correspondre à une lutte nuptiale.
Les prédateurs de la gorette jaune sont les poissons récifaux tels que le poisson-trompette des Caraïbes (Aulostomus maculatus), la badèche bonaci (Mycteroperca bonaci), le mérou tigre (Mycteroperca tigris), la vieille à carreaux (Mycteroperca venenosa), le mérou de Nassau (Epinephelus striatus), le poisson-lézard (Synodus sp.), la rascasse volante (Pterois volitans).
Cette espèce est sujette a de nombreux ectoparasites :
Le nom vernaculaire "grogneur" fait référence aux sons ou grognements
produits par
le frottement des dents pharyngiennes localisées dans la gorge. Ces
bruits sont amplifiés par la vessie natatoire dans les moments de stress
ou de combat. Les canines sont absentes.
Aucune menace majeure ne pesant sur cette espèce, elle est classée par la liste rouge de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) dans la catégorie LC pour "préoccupation mineure". Cependant, la protection des écosystèmes, tels que les herbiers, mangroves et récifs coralliens, contribue à la protection de cette espèce.
Les juvéniles sont recherchés par les aquariophiles, mais cette espèce, souvent parasitée par la ciguatera*, est peu pêchée.
Gorette : féminin de goret de l'ancien français « gore » qui veut dire « truie ». Porc, grogneur, gorette font référence aux bruits de frottement des dents pharyngiennes de ces poissons. La vessie natatoire amplifie ce son assimilable a un grognement.
jaune : en référence à la couleur dominante des rayures horizontales et diagonales, et des nageoires.
Haemulon : du grec ancien [haem] = sanglant et du grec [oulon] = gencive. Ce mot désignerait la gueule rouge, caractéristique de cette famille.
flavolineatum : du latin [flavus] = blond, jaune, or, et de [lineatus] = rayé, avec des lignes, en référence aux traits caractéristiques de sa robe.
Numéro d'entrée WoRMS : 275727
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Percoidei | Percoïdes | Une ou deux nageoires dorsales dont les éléments antérieurs sont des épines aiguës. Nageoires pelviennes avec une épine, rayons mous. |
Famille | Haemulidae | Haemulidés | |
Genre | Haemulon | ||
Espèce | flavolineatum |
La gorette jaune
La gorette jaune se caractérise par des rayures jaunes, sur fond argenté. Au-dessus de la ligne latérale, trois rayures horizontales jaune vif parcourent le corps de la tête à la queue . En dessous de la ligne latérale, les rayures jaunes sont disposées en diagonale.
Martinique (972), 20 m
11/2017
Les nageoires
Toutes les nageoires sont jaunes. On distingue les 12 rayons épineux de la nageoire dorsale. La nageoire caudale est légèrement fourchue.
Grand Bahama, les Bahamas, 12 m
26/05/2016
Les écailles
En dessous de la ligne latérale, les écailles, disposées selon des lignes obliques, sont plus grandes que les écailles situées au-dessus de la ligne latérale.
Port-Louis, Guadeloupe (971), 8 m
07/2008
Sur les côtes mexicaines
On peut noter sur cet individu, les taches jaunes présentes sur la partie inférieure de la tête.
Playa del Carmen, Mexique, 20 m
03/06/2008
Une jeune gorette jaune
Cette gorette, photographiée la nuit, est un jeune spécimen. La livrée de nuit a tendance à estomper les caractéristiques d’identification qui sont plus visibles de jour. Cependant, on remarque la rayure sombre au-dessus de l’œil placée entre les deux larges rayures horizontales, la tache noire sur le pédoncule caudal. Les écailles situées sous la ligne latérale, sont rangées en lignes diagonales.
La Martinique (972), 10 m, de nuit
25/03/2007
Jeunes gorettes
Dans ce banc on peut observer des gorettes à différents stades de développement. Certaines présentent les rayures jaunes tout en ayant conservé les lignes sombres et la tache sur le pédoncule caudal.
Yellow submarine, Bonaire (Pays-Bas), 0,5 m
03/03/2018
Parasitisme
L’anilocre est un crustacé qui se fixe sur le poisson-hôte par des appendices terminés par des crochets.
Port Louis, Guadeloupe (971), 6 m
11/03/2012
Biotope
Cette espèce se positionne aux abords des récifs en journée.
Le Belize, 15 m
2013
A proximité d'un fond sableux
En soirée, les gorettes se dispersent vers les lits de zostères ou vers d'autres habitats aux fonds sableux ou vaseux pour se nourrir.
Fort Lauderdale, Floride (USA), 15 m
29/06/2014
Regroupés à proximité du récif
On peut rencontrer de grands bancs.
One step beyond, Saint-Martin (Antilles), 14 m.
15/08/2010
Banc
On peut rencontrer de grands bancs de gorettes dans lesquels plusieurs espèces voisinent : ici la gorette jaune et la gorette Ti-bouch, Haemulon chrysargyreum.
Punta Cana (République Dominicaine), 15 m
2013
Sous un surplomb
A l'abri d'un fouet de mer, en compagnie de la gorette dorée,Haemulon aurolineatum.
Playa del Carmen, Mexique, 20 m
06/2005
En bonne compagnie
Avec la gorette Ti-bouch et le barbarin blanc, Mulloidichthys martinicus.
Epave Amélie, Martinique (972), 9 m.
27/02/2017
Rédacteur principal : Franck GALLOIS
Vérificateur : Francis POLLAK
Responsable régional : Sylvie HUET
Huijbers C.M., Mollee E.M., Nagelkerken I., 2008, Post-larval French grunts (Haemulon flavolineatum) distinguish between seagrass, mangrove and coral reef water: Implications for recognition of potential nursery habitats. J. Exp. Mar. Biol. Ecol., 357, 134–139.
Lindeman, K., Anderson, W., Carpenter, K.E., Claro, R., Padovani-Ferreira, B., Rocha, L.A., Sedberry, G. 2016. Haemulon flavolineatum. The IUCN Red List of Threatened Species 2016: e.T194418A2333815. http://dx.doi.org/10.2305/IUCN.UK.2016-1.RLTS.T194418A2333815.en.
La page sur Haemulon flavolineatum sur le site de référence de DORIS pour les poissons : Fishbase
La page d'Haemulon flavolineatum dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN