Taille pouvant dépasser 100 mm
Face dorsale généralement sombre et unie, parfois avec des taches et des lignes
Face ventrale jaune grisâtre à vert clair, unie mais irrégulière
Petite ventouse buccale et grosse ventouse postérieure moins large que la plus grande largeur du corps
Cinq paires d'yeux disposées en forme de croissant
Peut nager
Haemopis suce-sang
Aulastome vorace
Remarque : le nom "Sangsue des chevaux" est basé sur une confusion avec Limnatis nilotica qui, lorsque le bétail s'abreuve, peut pénétrer les cavités nasales, la gorge et l'œsophage pour s'y installer.
Horse leech (GB), Pferdeegel, Vielfraßegel (D), Sanguisuga del cavallo (I), Paardenbloedzuiger (NL)
Remarque : ces noms sont basés sur une confusion avec Limnatis nilotica.
Aulastoma Gulo, Moquin-Tandon, 1846
Hirudo gulo Braun, 1805
Hirudo sanguisuga Linnaeus, 1758
Hirudo vorax Johnson, 1816
Europe
Zones DORIS : ● Eau douce d'EuropeL'espèce est présente dans les eaux douces de toute l'Europe.
Les habitats sont les lacs et les rivières à faible courant, les fossés et les mares. On la trouve souvent un peu en dessous de la surface et elle se rend parfois à terre. Elle supporte de faibles salinités.
Cette sangsue pouvant dépasser 100 mm de long (cf. infra) est de taille similaire à la sangsue médicinale (Hirudo medicinalis) avec laquelle elle est parfois confondue. La face dorsale est généralement sombre (brun-noir) et unie, mais elle peut être variable avec des taches et des lignes. La face ventrale est jaune grisâtre à vert clair, unie mais irrégulière. Son corps, composé de segments (anneaux), porte une petite ventouse à l'avant et une grande à l'arrière dont la largeur est inférieure à la plus grande largeur du corps.
Ses cinq paires d'yeux sont disposées en forme de croissant sur la tête.
Elle se déplace comme une chenille arpenteuse : elle détache la ventouse antérieure (la plus petite), étire son corps vers l'avant et fixe cette ventouse, détache la ventouse postérieure (la plus grande) et en arquant le corps, la place près de la ventouse avant, et ainsi de suite.
Elle peut aussi nager.
(*) Lorsqu'elle s'allonge au cours d'un déplacement, elle peut doubler voire tripler la longueur de son corps
La sangsue médicinale (Hirudo medicinalis, toute la France) qui est aussi de couleur sombre mais avec des lignes dorsales oranges ponctuées de noir.
La sangsue du Nil (Limnatis nilotica, sud de la France) qui est de coloration variable, plus ou moins foncée, unie et sans lignes oranges dorsales. La face ventrale est ordinairement plus foncée que la dorsale. La ventouse postérieure est plus large que la plus grande largeur du corps. C'est cette sangsue qui, lorsque le bétail s'abreuve, peut pénétrer les cavités nasales, la gorge et l'œsophage pour s'y installer.
Haemopis cf. elegans (Moquin-Tandon 1846) : la coloration du dos n'est jamais unie et présente des dessins clairs le plus souvent sur fond sombre, le ventre est noir avec deux lignes latérales jaunes ou claires contrastant avec le reste du corps. L'espèce est manifestement terrestre.
Hirudo troctina
Johnson 1816 : la coloration du dos est variable avec des points
oranges et noirs non reliés par des lignes, le ventre présente des
motifs sombres mais est rarement uniforme.
Hirudo verbana Carena, 1820 : la coloration du dos est variable mais ne comporte jamais des lignes orangées parsemées de points noirs comme chez H. medicinalis, le ventre est entièrement clair, sans taches ni motifs sombres.
NB : pour les identifications d'après photo, il est important de photographier à la fois la face dorsale et la face ventrale dont la couleur est importante pour distinguer les espèces.
Comme la sangsue médicinale, la sangsue noire dispose de mâchoires avec deux rangées de dents. Mais contrairement à la sangsue médicinale, ses dents sont peu nombreuses et leur pointe est émoussée. La sangsue noire ne suce donc pas le sang.
Elle se nourrit d'animaux plus petits comme des larves d'insectes, des vers y compris d'autres sangsues, des œufs, des alevins de poissons et des larves d'amphibiens. Elle se déplace parfois à terre à la recherche de lombrics. Les proies sont avalées entières ou sucées.
Elle peut rester de longues périodes sans manger.
Comme toutes les sangsues, la sangsue noire est hermaphrodite*. Les organes sexuels se trouvent sur sa face ventrale au niveau du premier tiers de son corps : l'orifice génital mâle est situé un peu en avant de l'orifice femelle. La reproduction est exclusivement sexuée et croisée (pas d'auto-fécondation).
Au printemps, un clitellum* se forme à l'avant du corps et, lors de la reproduction, les deux individus sont étroitement unis par sa sécrétion.
La sangsue noire quitte l'eau pour aller pondre dans la terre humide à proximité de la rive. Elle pond un "œuf" appelé plus précisément "œuf multiple" ou "cocon" car il s'agit en fait d'une enveloppe spongieuse ou fibreuse de 10 à 19 mm de longueur dans laquelle il y a jusqu'à 16 œufs et où le développement des embryons se poursuit.
A l'éclosion, les petits font environ 15 mm de longueur.
Les prédateurs habituels des sangsues sont certains invertébrés terrestres (courtilières) ou aquatiques comme des coléoptères (dytiques), des hémiptères, odonates et écrevisses pour les jeunes et les mammifères (loutre, musaraigne aquatique), les oiseaux (hérons, canards) et les gros poissons carnassiers (tanche) pour les adultes. Les cocons contenant les œufs sont la proie de gastéropodes aquatiques.
La respiration se fait à travers la peau (cutanée). Celle-ci est changée très fréquemment, parfois quotidiennement, si la sangsue se trouve dans une eau pauvre en oxygène.
Jadis considérée comme très commune, elle est devenue beaucoup plus rare.
Le nom de sangsue vient du latin [sanguis] = sang et [sugo] = sucer
noire : en allusion à la couleur sombre du dessus (brun-noir)
Haemopis : du grec [aimopotis] = buveur de sang
sanguisuga : du latin [sanguis] = sang et [sugo] = sucer
Remarque : ce nom est basé sur une confusion avec Limnatis nilotica.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Annelida | Annélides | Vers segmentés (annelés) à section cylindrique, à symétrie bilatérale constitués de segments semblables. Le premier segment porte la bouche et le dernier l’anus. Nombreuses formes marines, dulcicoles ou terrestres, libres ou parasites. |
Classe | Clitellata | Clitellates | Annélides hermaphrodites, dont quelques segments sont enveloppés dans une enveloppe glandulaire. |
Sous-classe | Hirudinea | Hirudinées / Achètes | Annélides aquatiques, principalement d'eau douce, sans soies ni parapodes, mais possédant une ventouse postérieure et parfois une antérieure. Ectoparasites d'animaux aquatiques et de vertébrés terrestres. |
Ordre | Arhynchobdellida | Arhynchobdelliformes | Les Arhynchobdelliformes ont perdu le proboscis et peuvent avoir ou pas des mâchoires armées de dents. |
Sous-ordre | Gnathobdella | Gnathobdelliformes | Ce sont les sangsues aquatiques ou terrestres qui possèdent des mâchoires (3) armées de dents au niveau du pharynx et 5 paires d'yeux. |
Famille | Haemopidae | Hémopidés | |
Genre | Haemopis | ||
Espèce | sanguisuga |
Identification
Son corps composé de segments ou anneaux, porte une petite ventouse à l'avant et une grande à l'arrière.
La couleur du dessus est sombre (brun-noir), unie et sans lignes longitudinales.
Ses cinq paires d'yeux sont disposées en forme de croissant sur la tête.
La longueur de cette sangsue peut dépasser 100 mm.
Lillé (Liège – Belgique), 12 m
10/10/2014
Position des yeux
Ses cinq paires d'yeux sont disposées en forme de croissant sur la tête.
Lillé (Liège – Belgique), 12 m
10/10/2014
Livrée
La face dorsale est sombre (brun-noir), unie et sans lignes longitudinales. La face ventrale est unie mais irrégulière, jaune grisâtre à vert.
Lillé (Liège – Belgique)
18/07/2012
Taille
La longueur de cette sangsue peut dépasser 100 mm et a donc une taille similaire à la sangsue médicinale (Hirudo medicinalis) avec laquelle elle est parfois confondue.
Lillé (Liège – Belgique), 12 m
10/10/2014
Recroquevillée
Lorsqu'elle s'allonge au cours d'un déplacement, elle peut doubler voire tripler la longueur de son corps.
Lillé (Liège – Belgique), 12 m
10/10/2014
Avec plongeur
Comme la sangsue médicinale, la sangsue noire dispose de mâchoires avec deux rangées de dents. Mais contrairement à la sangsue médicinale, ses dents sont peu nombreuses et leur pointe est émoussée. La sangsue noire ne suce donc pas le sang.
Lillé (Liège – Belgique), 12 m
10/10/2014
Déplacement
Elle se déplace comme une chenille arpenteuse : elle détache la ventouse antérieure (la plus petite), étire son corps vers l'avant et fixe cette ventouse, détache la ventouse postérieure (la plus grande) et en arquant le corps, la place près de la ventouse avant, et ainsi de suite.
Elle peut aussi nager.
Source St-Sauveur, Lot (46), 2 m
04/08/2011
Rédacteur principal : Jean-Pierre COROLLA
Correcteur : Benoît LECAPLAIN
Correcteur : Pierre NOËL
Responsable historique : Sandra SOHIER
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Michel KUPFER
Keith P., Guilbot R., Cochet G., 1998, Mollusques, crustacés, arachnides et autres petits invertébrés des eaux douces. Ministère de l'Environnement, OPIE, SPN/MNHN, CSP, 1-48.
Lecaplain B., Noël F., Juillet 2015, Branchiobdellidées et Hirudinées du Nord-Ouest de la France. Recherche, récolte et identification. Document de travail. V2, 1-24.
Livory A., 2000, Faune du marais de Coudeville et de Bréville. (Haemopis sanguisuga). L’Argiope, 30, 25.
Livory A., Tallegger P., février 2007, Expertise naturaliste sur le site de l’estuaire de l’Orne, communes d’Ouistreham, Bénouville, Ranville, Amfréville, Sallenelles, Merville-Franceville-Plage (14). Conservatoire du littoral et des rivages lacustres, 1-246.
La page sur Haemopis sanguisuga dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN