Adulte :
- Insecte noir de 3 à 8 mm
- Nage en rond à la surface
Larve :
- Élancée longue de 15 mm
- Ressemble à un mille-pattes blanchâtre
Tourniquet
Whirligig beetles (GB), Girinidi (I), Girínidos (E), Taumelkäfer, Drehkäfer, Kreiselkäfer (D), Schrijvertje, draaikever (NL)
Cosmopolite des eaux douces
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Atlantique Nord-OuestCosmopolite mais principalement la région holarctique* (régions tempérées froides de l'hémisphère nord) en eau douce.
A la surface des eaux stagnantes ou des parties calmes des rivières.
Imago (adulte)
Visible de mars à octobre à la surface des lacs, étangs, mares et rivières à courant lent, cet insecte de 3,5 à 8 mm de longueur nage très vite en décrivant des cercles ou des spirales. Il a ainsi été surnommé "tourniquet". On le voit souvent en groupe.
Le corps a une couleur noir métallique ou bleu nuit.
Les antennes sont courtes.
Même s'il peut aussi plonger (généralement lorsqu'on le dérange), il a un corps adapté à la vie à la surface de l'eau :
- ses yeux sont divisés en deux parties : la partie supérieure pour la vision aérienne et la partie inférieure pour la vision subaquatique ;
- ses pattes jaune-rouge sont courtes avec de larges extrémités qui lui assurent un bon appui sur l'eau ;
- il transporte une bulle d'air à la pointe de son abdomen.
Sa première paire de pattes sert à la préhension et la capture, et il nage en utilisant ses paires de pattes intermédiaires et arrière qu'il agite comme des rames.
Les ailes antérieures sont cornées (élytres*) et recouvrent l'abdomen comme une carapace. Les ailes postérieures sont membraneuses et repliées à l'abri sous les élytres. Il se sert de ces ailes membraneuses surtout à l'automne quand il s'envole, généralement de nuit, pour aller coloniser de nouveaux plans d'eau.
La femelle est plus grande que le mâle.
En hiver, il se réfugie à terre sous les pierres ou à l'aisselle des feuilles de plantes. Il n'hiberne pas vraiment car il redevient actif les jours doux et ensoleillés.
En France, il y a 12 espèces dans le genre Gyrinus.
Larve
Visible toute l'année, la larve longue de 15 mm et de couleur blanchâtre ressemble à un mille-pattes :
- trois paires de pattes thoraciques ;
- une paire de branchies plumeuses sur chacun des neuf segments abdominaux sauf sur le dernier qui en porte deux paires ;
- 4 crochets courts à l'extrémité de l'abdomen.
La famille des Gyrinidés (dont fait partie le genre Gyrinus) comprend 19 espèces européennes qui font des tourniquets à la surface des eaux calmes.
Au Canada, 23 espèces de Gyrinidés ont été identifiées dans les provinces maritimes : Nouvelle Écosse, Nouveau Brunswick, Terre Neuve et Ile du Prince Édouard. On note également leur présence au Québec, en Ontario. L'espèce la plus courante est Dineustes americanus.
Il y a 800 espèces dans le monde.
C'est un carnassier qui chasse de jour à la surface des eaux calmes. Il se sert de ses antennes posées sur la surface pour repérer ses proies qu'il attrape avec ses pattes antérieures.
Imago et larve* se nourrissent de petits crustacés et de larves de moustiques.
La larve injecte dans ses proies un poison paralysant et dissolvant avant d'aspirer leur contenu transformé en bouillie.
L'accouplement se déroule à la surface ou sous l'eau. La femelle fixe une trentaine d'œufs en longues rangées sur les plantes aquatiques, les racines et les pierres.
Des larves* élancées éclosent une dizaine de jours plus tard. Elles mesurent 4 mm de longueur et ressemblent à des scolopendres à cause des trachéobranchies* présentes de chaque côté de l'abdomen. Elles vivent dans la vase où elles traquent leurs proies. Elles savent aussi nager en ondulant leur corps. En trois à quatre semaines, elles passent par trois stades larvaires avant d'émerger pour se métamorphoser* en nymphe.
En juillet-août, elles se font un cocon dans la végétation terrestre avec des grains de sable et des débris végétaux. Une dizaine de jours plus tard, les imagos* (adultes) en sortent.
Au début, leur carapace est molle et couleur blanc ivoire. Au bout d'environ dix heures, elle a noirci et ils peuvent gagner l'eau. Il faudra encore près de deux semaines pour qu'elle durcisse suffisamment et qu'ils puissent voler.
Il peut nager à une vitesse de 50 cm/s.
La bulle d'air à l'extrémité de son abdomen lui permet de plonger et nager longtemps sous l'eau. En immersion, sa vitesse se réduit à environ 10 cm/s. Généralement, il va s'arrimer par ses pattes avant, en position tête en bas, au fond du plan d'eau (guère plus de 80 cm) pour échapper à un prédateur.
A terre, ses pattes spécialisées pour la nage rendent ses déplacements très maladroits.
Si sa vitesse de vol n'est pas connue, on sait qu'il peut parcourir 20 km et s'élever au-dessus de la cime des arbres.
Le mâle peut émettre des sons par stridulation mais leur fonction est inconnue.
Comme pour les larves de Sialis, les trachéobranchies donneraient à sa larve plus de prise sur l'eau lors de la nage.
Lorsque le soleil n'est pas au rendez-vous, le gyrin se cache parmi les plantes ou sous l'eau et arrête de nager.
Son comportement de regroupement avec ses congénères est destiné à éviter la prédation. L'étude de ce comportement a mis en lumière des stratégies déterminant la position d'un individu dans le groupe :
- les individus affamés vont à l'extérieur où il y a plus de nourriture ;
- les mâles sont plus souvent à l'extérieur ;
- lors de la nage contre un courant, les individus se répartissent pour diminuer l'effort de nage ;
- se trouver à l'avant ou à l'arrière du groupe est le résultat d'une relation complexe entre la vitesse du courant, le sexe du gyrin et le type de prédateur (oiseau ou poisson) récemment observé.
Le gyrin risque peu d'être victime d'un prédateur car il possède des glandes pygidiennes qui le rendent inconsommable pour les oiseaux et les poissons.
Francisation du nom scientifique.
Gyrinus : du grec [gyro] = cercle ; en allusion à la nage circulaire de l'insecte.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Hexapoda | Hexapodes | Arthropodes à six pattes. Ce sont les insectes au sens large. |
Classe | Insecta | Insectes | Hexapodes terrestres et dulcicoles possédant trois paires de pattes et deux paires d’ailes (sauf chez les Diptères). |
Sous-classe | Pterygota Neoptera | Ptérygotes Néoptères | Insectes ailés dont les ailes sont rabattues au repos. L'immense majorité des insectes. |
Ordre | Coleoptera | Coléoptères | Insectes aux pièces buccales masticatrices dont la première paire d'ailes est transformée en élytres, cornées et rigides, servant de protection à la deuxième paire, membraneuse, elle seule permettant le vol. |
Sous-ordre | Adephaga | Adéphages | |
Famille | Gyrinidae | Gyrinidés | |
Genre | Gyrinus | ||
Espèce | sp. |
Gros plan
Visible de mars à octobre à la surface des lacs, étangs, mares et rivières à courant lent, cet insecte de 3,5 à 8 mm de longueur nage très vite en décrivant des cercles ou des spirales. Il a ainsi été surnommé "tourniquet". On le voit souvent en groupe.
Cavan (22)
02/07/2008
Danse en surface
Son comportement de regroupement avec ses congénères est destiné à éviter la prédation. L'étude de ce comportement a mis en lumière des stratégies déterminant la position d'un individu dans le groupe.
Créhen (22), surface
23/07/2007
Yeux
Ses yeux sont divisés en deux parties : la partie supérieure pour la vision aérienne et la partie inférieure pour la vision subaquatique
Fontaine Saint Georges, Lot (46)
09/08/2011
Pattes
Sa première paire de pattes sert à la préhension et la capture, et il nage en utilisant ses paires de pattes intermédiaires et arrière qu'il agite comme des rames.
Fontaine Saint Georges, Lot (46)
02/08/2011
Planche naturaliste
Reitter E., 1908, FAUNA GERMANICA, DIE KÄFER DES DEUTSCHEN REICHES. BAND I.
Cette image fait partie de Kurt Stübers Online Library .
N/A
Reproduction de documents anciens
1908
Rédacteur principal : Jean-Pierre COROLLA
Vérificateur : Sandra SOHIER
Responsable régional : Michel KUPFER
Majka CG., Kenner RD., 2009, The Gyrinidae (Coleoptera) of the Maritime Provinces of Canada : new
records, distribution, and faunal composition, Biodiversity, Biosystematics, and Ecology of Canadian Coleoptera II., ZooKeys, 22, 355–372.
Renon J-P., 2004, Les gyrins : des champions de la glisse, Insectes, 135, 25-29.