Corps brun pointillé de jaune
Intérieur de la bouche blanc
Nageoires dorsale, caudale et anale fusionnées
Œil doré cerclé de bleu
Ouverture branchiale réduite à un trou
Murène dorée
Conger moray, goldentail moray (GB), Morena de cola dorada (E), Moreia dourada, moreia banana (P)
Thrysoidea miliaris Kaup, 1856
Gymnothorax flavopictus (Kaup, 1856)
Thyrsoidea irregularis Kaup, 1856
Lycodontis miliaris (Kaup, 1856)
Muraena flavopicta (Kaup, 1856)
Muraena elaborata Poey, 1860
Muraena multiocellata Poey, 1860
Gymnothorax scriptus Poey, 1867
Muraena myrialeucostictus Fowler, 1912
Muraena trinitatis Miranda Ribeiro, 1919
Muraena aurea Mowbray, 1931
L'abondance de synonymes reflète la grande variabilité de livrée de cette murène, qui a conduit à croire à plusieurs espèces distinctes. En effet, tous ces noms d'espèces essaient d'être descriptifs : flavopictus, irregularis, multiocellata, scriptus, myrialeucostictus, aurea signifient respectivement "peint en jaune, variable, à ocelles multiples, couvert de signes, à mille taches blanches, dorée..."
Atlantique tropical Ouest
Zones DORIS : ● CaraïbesLa murène-porcelaine est assez commune dans tout l'arc antillais, on la trouve aussi plus rarement aux Bermudes, dans le golfe du Mexique, en Floride et au Brésil (au sud de l'Amazone).
Elle a été signalée aux Canaries et aux îles du Cap Vert.
La murène-porcelaine se trouve dans les récifs et pentes coralliennes vers 15 - 30 m , parfois jusqu'à 60 m. Elle passe généralement la journée dans un trou et sort la nuit pour chasser, mais elle n'est pas strictement nocturne et on la rencontre aussi très souvent de jour.
La murène-porcelaine est un poisson au corps serpentiforme et de petite taille : 30 à 50 cm, exceptionnellement plus de 90 cm.
Comme chez toutes les murènes, il n'y a pas de nageoires paires (pectorales et pelviennes). La dorsale, la caudale et l'anale sont fusionnées en une seule bande continue qui commence derrière la nuque et finit sous le ventre, à peu près à mi-longueur.
Malgré la grande variabilité de couleur, on peut distinguer deux variantes principales : une à dominante claire et une à dominante sombre.
La plus commune, la phase sombre, présente une couleur de fond brune avec une infinité de petits points jaune doré très serrés. Ces pointillés fusionnent aux deux extrémités : le bout du museau et le bout de la queue sont jaunes. On trouve parfois des spécimens où les pointillés fusionnent en tirets, ou dessinent des motifs réticulés, ou encore sont peu distincts du fond sombre.
La version claire, moins fréquente, présente soit un fond clair avec des marques réticulées rappelant des hiéroglyphes, fusionnant plus ou moins, soit un fond crème avec de larges taches sombres espacées.
Il n'y a pas d'opercule*, un simple trou derrière la tête fait office d'ouverture branchiale.
L'œil est situé en avant de la tête. Il est cerclé de bleu ardoise avec le tour de la pupille doré.
Deux courtes narines tubulaires sont visibles à l'extrémité du museau, deux autres orifices au-dessus des yeux.
La bouche est largement fendue, bien au-delà de l'arrière des yeux. L'intérieur de la bouche est blanc. Les dents sont petites, fines et serrées, aussi blanches que le reste de la bouche.
La peau est lisse et nue (pas d'écailles), recouverte d'un mucus protecteur.
Partageant la même zone géographique, la murène tachetée (ou moringue), Gymnothorax moringa, plus commune, est de taille plus importante et se laisse voir plus fréquemment à découvert. Il est difficile de les confondre car la livrée de la moringue est marquée de grosses taches brunes sur un fond blanc ou jaune très pâle, son museau est plus allongé et pointu et sa nageoire dorsale dessine une crête beaucoup plus marquée.
La murène dorée est un petit carnassier, mais pas très rapide dans ses mouvements. Elle se contente de petits invertébrés : ophiures, mollusques, petits crustacés, mais à l'occasion peut attraper un petit poisson.
Gymnothorax miliaris appartient à la catégorie des murènes à museau court, se nourrissant de crustacés. Elles utilisent principalement l'odorat pour chasser (espèces dites macrosmatiques*), contrairement aux espèces à museau long, plutôt piscivores*, qui chassent principalement à vue.
La reproduction a été très peu étudiée chez les murènes d'une façon générale. On sait qu'il existe des cas de protandrie*, de protogynie*, mais aucune donnée précise n'a été publiée sur la murène dorée.
La murène-porcelaine est solitaire, mais il lui arrive de partager, sans manifestation d'aggressivité, son refuge temporaire avec une autre murène. Elle s'y trouve aussi fréquemment avec une ou plusieurs espèces de crevettes nettoyeuses.
Il arrive que la murène dorée, comme d'autres serpentiformes, soit "suivie" par un ou plusieurs poissons, principalement des mérous de petite taille. On peut supposer que ceux-ci profitent du passage de la murène dans les trous inaccessibles pour eux afin de débusquer éventuellement les proies qui s'y cachent.
C'est une espèce inoffensive pour le plongeur et peu craintive. Par rapport à d'autres espèces de murènes, sa taille réduite, son absence de fanon (plis de peau au niveau du cou), son œil relativement grand et son museau court lui donnent un "air sympa".
C'est une espèce relativement casanière : elle reste dans un rayon de 2,5 m autour d'un trou principal. Bien sûr cet abri peut évoluer au cours de sa vie mais cela veut tout de même dire que durant de longues périodes (allant jusqu'à plusieurs semaines), elle s'écarte très peu de son "home".
Le nom de murène-porcelaine est peut-être inspiré par son aspect lisse, précieux, propre et délicat.
Gymnothorax : du grec [gymno-] = nu et [thorax] = poitrine, à cause de l'absence de nageoires pectorales.
miliaris (latin) signifie "relatif au mil, qui ressemble à des grains de mil". Allusion au poudroiement de pointillés dorés sur la peau de la murène, aussi petits et nombreux que des grains de mil.
Numéro d'entrée WoRMS : 271852
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Anguilliformes | Anguilliformes | Corps allongé, serpentiforme, nageoires anale et dorsale en continuité avec la caudale, pas de nageoires pelviennes. |
Famille | Muraenidae | Murénidés | Absence de nageoires paires, peau sans écaille. |
Genre | Gymnothorax | ||
Espèce | miliaris |
Corps brun piqueté de points dorés, gueule et dents blanches, iris orange cerclé de bleu ardoise.
Confortablement installée dans les coraux Agaricia.
Bonaire, Antilles néerlandaises, 28 m
01/11/2013
En chasse
Il est peu fréquent de trouver une murène dorée totalement à découvert, de jour. Celle-ci était à la poursuite d'une petite squille (et ne l'a pas attrapée).
Port-Louis, Guadeloupe, 15 m
19/03/2014
Dorsale
En balade, la nageoire dosale est érigée en crête le long du dos.
Guadeloupe, 8 m
13/08/2014
Variante sombre
Avec très peu de points dorés.
Une série de pores s'aligne le long du menton et le long de la mâchoire supérieure.
Guadeloupe
2014
Motifs réticulés
Les taches jaunes s'élargissent et finissent par confluer, le fond brun semble dessiner un réseau de mailles.
Martinique, 20 m
09/2009
Tout simplement dorée
Brun et jaune répartis par pointillés et gueule blanche : pas de doute sur l'identification !
Anse Dufour (Martinique sud), 14 m
18/03/2010
Motifs bruns sur fond jaune
Sur cette murène nichée parmi les coraux, le jaune a envahi presque toute la livrée et le brun ne dessine plus que des lignes sinueuses plus ou moins interconnectées.
Bonaire, Antilles néerlandaises, 15 m
03/2005
Queue jaune
L'extrémité de la queue est jaune doré.
Pointe Burgos, Martinique, 4 m
03/12/2016
Drôle de chapeau
Avec un gobie néon sur la tête. Il n'a pas l'air du tout de se sentir en danger !
Guadeloupe
2014
Sociabilité
Gueule pavée et gueule blanche ont l'air de s'entendre très bien.
Bonaire, 4 m
28/04/2012
Coucou !
Beaucoup de plongeurs trouvent cette murène absolument craquante. On les comprend.
Martinique, 6 m
17/05/2007
Aux îles du Cap Vert
Dans son attitude caractéristique, la tête à la sortie de son trou, voici une murène du proche atlantique.
Sal, Cap Vert, 18 m
03/2012
Rédacteur principal : Anne PROUZET
Vérificateur : Alain GOYEAU
Vérificateur : Maxime SEBE
Responsable régional : Anne PROUZET
Abrams R.W., Abrams M.D., Schein M.W., 1982, Diurnal observations on the behavioral ecology of Gymnothorax moringa (Cuvier) & Muraena miliaris (Kaup) on a Caribbean Coral Reef, Coral Reefs, 1(3), 185-192.
Fishelson L., 1997, Olfaction and visual detection of food and relevant morphometric characters in some species of moray eels (Muraenidae), Israel Journal of Zoology, 43(4), 367-375.
Mehta R.S., 2008, Ecomorphology of the moray bite: relashionship between dietary extremes and morphological diversity, Physiol Biochem Zool , 82(1), 90-103.
La page de Gymnothorax miliaris sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Gymnothorax miliaris dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN