Livrée blanc translucide à pois orange à rouge vif proéminents à la surface du corps
Longueur commune de 6 à 8 cm (jusqu'à 12 cm)
Rhinophores présentant une extrémité orange plus clair que les pois
Liseré orange clair en bordure de la dentelle marginale du pied
Ligne axiale orange à rouge présente sur le rachis externe de chacune des 9 à 10 longues branchies
Gymnodoris à points rouges, gymnodoris à points orange
Ceylonese nudibranch, Ceylon gymnodoris, orange spot sea slug, red spotted transluscent slug (GB)
Trevelyana ceylonica Kelaart, 1858
Trevelyana zeylanica Kelaart, 1858
Trevelyana picta (Pease, 1871)
Indo-Pacifique (dont mer Rouge)
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]Cette espèce est présente dans tout l'Indo-Pacifique.
Outre la mer Rouge, on peut donc la rencontrer dans l'océan Indien le plus occidental, depuis Zanzibar jusqu'aux côtes sud-africaines. Elle est visible à La Réunion, à Mayotte, à Maurice, à Madagascar, aux Seychelles... ainsi que dans toute la zone centrale de l'Indo-Pacifique (Vietnam, Indonésie, Taiwan, les côtes australiennes...). Elle se rencontre également aux Fidji, en Nouvelle-Calédonie et, plus à l'est, jusque dans les archipels polynésiens du Pacifique (dont la Polynésie française).
On trouve Gymnodoris ceylonica dans des zones sableuses, des algues ou des herbiers avec parfois un courant assez fort.
Ce grand nudibranche à la livrée blanche, translucide (on peut aisément distinguer les organes), porte des pois orange à rouge vif a un corps épais d'une longueur commune de 6 à 8 cm pouvant même parfois atteindre 12 cm.
Le pied, attenant au corps sans délimitation, montre une large bordure blanc translucide bordée d'un liseré marginal orange plus clair que les pois.
A l'avant, les courts rhinophores* ont les extrémités du même orange plus clair que les pois, au même titre que parfois la ligne axiale présente sur la face externe de chacune des 9 à 10 longues branchies disposées en cercle autour de la papille anale.
Les pois rouges dorsaux sont légèrement proéminents pour les plus gros.
G. ceylonica peut être confondue avec Gymnodoris striata (Eliot, 1908) du fait de leur coloration presque identique (pois orange à rouges sur fond blanc) mais cette dernière présente une ligne orange épaisse, continue ou rompue, tout autour du manteau*, se terminant en V à l'avant de la tête. Les pois dorsaux tendent fortement à s'allonger et chez certains individus, deviennent clairement des lignes orange, sur le dos et le pied. De plus, G. striata est généralement plus petite que G. ceylonica.
G. ceylonica peut également être confondue avec Gymnodoris impudica (Rüppell et Leuckart, 1828) qui peut avoir parfois un aspect général très similaire mais qui toutefois reste facilement distinguable de part sa coloration orange clair uniforme sur tous les pois, lignes et branchies et sa quantité de pois beaucoup plus importante que chez G. ceylonica. G. impudica a un corps plus allongé et elle porte des groupes plus denses de pois orange plus grands. Au niveau du panache respiratoire, on peut observer des lignes fourchues qui s'entrecroisent sur les feuilles branchiales (contre une seule ligne rouge chez G. ceylonica).
Ce nudibranche particulièrement grand et vorace se nourrit d'autres Opisthobranches tels que, selon les régions du monde, les lièvres de mer Stylocheilus striatus Quoy & Gaimard, 1832, Stylocheilus longicauda (Quoy & Gaimard, 1825) ou l'Aglajidé Nakamigawaia sp.
La reproduction de G. ceylonica , espèce hermaphrodite* comme tous les nudibranches, est sexuée et se déroule à une période de l'année bien précise (en décembre-janvier dans les îles de la Société par exemple). On observe alors un regroupement des individus, qui migrent dans les eaux peu profondes, parfois à forts courants, en suivant leurs conspécifiques* et peuvent s'y retrouver à plusieurs dizaines.
Les organes reproducteurs sont localisés juste en arrière de la tête, sur le flanc droit de l'animal. La papille génitale s'extrait du corps en cas de rencontre. La papille génitale évasée possède deux ouvertures : l'une à l'extrémité est le canal du sperme (organe masculin) et l'autre, latérale, reçoit les spermatozoïdes* (canal femelle). Chaque individu se connectera à la papille génitale de son alter-ego dans une position tête-bêche caractéristique et ils échangeront leurs gamètes* mâles (spermatozoïdes). Chacun pourra ensuite aller pondre de son côté, les œufs étant émis par la sortie de l'oviducte*, toujours sur le côté droit de l'animal.
Ils peuvent copuler plusieurs fois durant la période de reproduction.
La ponte est visible très facilement : il s'agit de longs chapelets d'œufs de couleur jaune-orangé, légèrement spiralés, qui sont déposés à même le substrat* (sable) et se trouvent parfois déplacés au gré des courants.
[Johnson 1992] indique qu'il peut exister une prédation de Gymnodoris citrina (Bergh, 1875) sur les œufs de G. ceylonica.
Gymnodoris de Ceylan : le nom français est directement dérivé du nom scientifique latin et pointe sur l'origine de l'animal initialement décrit.
Gymnodoris : du grec [gymnos]= nu ; et du prénom Doris provenant de la mythologie grecque. Celle-ci présente Doris comme une des océanides, fille d'Océan et de Thétys, qui mariée à Nérée aurait eu 50 filles connues sous le nom de Néréides.
ceylonica : de Ceylon ou Ceilao (en français : Ceylan), nom portugais de l'actuel Sri Lanka, dans l'océan Indien, d'où Edward Frederick Kelaart (1819 à Ceylan-1860) a décrit cette espèce de nudibranches pour la première fois en 1858.
Après s'être diversement appelée, Trapobane dans les textes grecs de l'antiquité ou Serendib en langue arabe (et avoir porté d'autres noms : Helabima, Siṃhāla...), cette île à la pointe de l'Inde a été nommée Ceylon (dérivé d'un mot de l'ancien tamoul) au temps de la route des Indes portugaises (1505-1558). Puis elle deviendra Ceylan sous l'Empire britannique. Le 22 mai 1972, Ceylan est devenu officiellement le Sri Lanka, mot cinghalais signifiant "pays resplendissant".
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Polyceridae | Polycéridés | Doridiens limaciformes aux rhinophores lamellés avec souvent quelques papilles frontales et branchiales. Présence de lobes oraux sur la tête ou de tentacules buccaux développés. |
Sous-famille | Polycerinae | Polycérinés | |
Genre | Gymnodoris | ||
Espèce | ceylonica |
Du blanc avec des petits pois
Voici l'aspect général du gymnodoris de Ceylan, avec sa couleur blanc translucide, au travers de laquelle nous pouvons distinguer les organes, et ses pois rouges en relief sur le corps.
Polynésie française
2016
Des couleurs
Les caractéristiques de motifs sont bien visibles sur cette image. Les pois dorsaux (et présents également sur la queue) sont bien rouge sang, la dentelle extérieure du pied porte une large ligne orange, ligne plus claire que le rouge des pois. Il en est de même pour l'extrémité des rhinophores, également orange. Enfin, la ligne unique sur le rachis de chaque branchie est soit rouge, soit orange.
"muck dive", Anilao, Philippines, 5 m
14/03/2017
Prêt à se reproduire
On distingue ici très bien par transparence les œufs, jaunes, lovés au niveau de l'ovotestis.
Mooréa, Polynésie française, 2 m
2016
Reproduction
Malgré un angle de vue particulier (c'est bien l'arrière de l'individu que l'on voit en bas), nous pouvons observer ici l'inter-connexion des organes génitaux des partenaires.
Ils s'échangeront leurs gamètes mâles respectifs et féconderont ainsi leur propres ovules en interne. Puis iront pondre, chacun de leur côté.
Moorea, Polynésie française, 2 m, au crépuscule
2016
En train de pondre !
Le ruban jaune, composé des capsules ovigères agglomérées par une glaire spécifique, se dénoue à partir du conduit génital de l'individu.
Moorea, Polynésie française, 2 m, au crépuscule
2016
La ponte
La ponte est constituée par un cordon jaune-orange plus ou moins spiralé. Les grappes d'œufs sont agglomérées dans un mucus transparent et l'ensemble est déposé à même le substrat, avec les risques de dispersion que cela entraîne, dans les zones battues par les courants.
Mooréa, Polynésie française, 2 m, au crépuscule
2016
Rédacteur principal : Jean ROGER
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Huang H.-D., 2010,
Field observations of group reproduction in Gymnodoris ceylonica (Kelaart, 1858) (Gatropoda: Nudibranchia) at Lanyu (Orchid Is.), Taiwan, Coll. and Res., 23, 37-41.
Johnson S., 1992,
Cannibalism and mating in Gymnodoris citrina (Bergh, 1877), From the Hawaiian Shell News, 40(2), 3-6.
Johnson S., Boucher L.M., 1983, Notes on some opisthobranchia (Mollusca: gastropoda) from the Marshall Islands, including 57 new records, Pacific Science, 37(3), 251-291.
Kelaart E.F., 1858,
Description of a new Ceylonese nudibranch, Annals & Magazine of Natural History, Series 3, 1(4), 257-258.