Corps de couleur jaune-vert tacheté de noir
1ère nageoire dorsale épineuse
2e nageoire dorsale touche 1ère nageoire dorsale
Longueur maximum : 12 à 15 cm
Frash, goujon-perche, grémeuille, grimau, kutt, perche goujonnière
Pope, ruffe (GB), Acerina (I), Acerina (E), Kaulbarsch, Pfaffenlaus (D), Pos (NL)
Acerina cernua (Linnaeus, 1758)
Acerina czekanowskii Dybowski, 1874
Acerina fischeri Eichwald, 1873
Acerina vulgaris Cuvier in Cuvier & Valenciennes, 1829
Gymnocephalus cernuus Linnaeus, 1758
Perca cernua Linnaeus, 1758
Europe occidentale à Sibérie orientale, Grands Lacs américains
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Atlantique Nord-OuestL'Europe : de la France à la Sibérie orientale et à la rivière de Kolyma. Récemment établie dans les Grands Lacs, au Michigan (États-Unis) et en Ontario (Canada). Plusieurs pays signalent, après introduction, un impact défavorable sur l'écologie.
Introduite en Corse après 1970, elle constitue des populations pérennes dans les eaux du barrage de Tolla et dans le cours du Prunelli.
La grémille habite les lacs, les étangs et les zones calmes des eaux courantes. Elle préfère les endroits profonds avec dépôts de sable et gravier.
Sa longueur dépasse rarement 12 à 15 cm à 5 ou 6 ans (maximum 25 cm pour un poids de 400 g). Son corps est haut, jaune-vert tacheté de noir ; le ventre est jaunâtre à blanc mat. Elle porte deux nageoires dorsales qui se touchent. La dorsale antérieure porte des rayons pointus. Son opercule se termine par une forte épine.
Solitaire, elle se cache pendant la journée et sort se nourrir pendant la nuit.
C'est un poisson de fond.
Perca fluviatilis (perche) : les deux espèces se ressemblent mais chez la grémille, les nageoires dorsales se touchent et sa livrée est tachetée de noir alors que celle de la perche est rayée verticalement. Chez la perche, les nageoires ventrales, anale et caudale sont rouges.
La grémille se nourrit de zooplancton, de chironomies, d'oligochètes et d'amphipodes. Elle dispose dans la tête de fossettes remplies de mucus qui associées à sa ligne latérale lui permettent de chasser la nuit dans une obscurité totale. Lorsque des populations de perches et de grémilles cohabitent, la perche chasse essentiellement à vue pendant la journée alors que la grémille se nourrit pendant la nuit grâce à la plus grande efficacité des fossettes de sa tête et de sa ligne latérale.
Elle continue de se nourrir l'hiver (pas d'hibernation).
Lors de la saison du frai en avril-mai, la grémille forme des bancs. Le frai a lieu dans une eau entre 10 et 18 °C. La ponte peut se faire en plusieurs fois. Les œufs au nombre de 1 000 à 6 000, d'une taille de 1 mm et de couleur blanche à jaune, sont déposés en brins visqueux sur les roches et la végétation en eau peu profonde. Au bout de 8 à 10 jours, les larves d'environ 4 mm et pourvues d'une vésicule, en sortent. La croissance est assez rapide (les femelles grandissent plus vite que les mâles) et la maturité sexuelle est atteinte au bout de 1 à 2 ans.
L'espérance de vie est de 5 à 6 ans pour les mâles et 10 ans pour les femelles.
L'anguille, le brochet, la perche, le sandreet la truite sont ses principaux prédateurs.
Sur fond nu, la grémille entre en compétition avec d'autres poissons tels la brème.
La grémille tolère une certaine pollution. Cette espèce reflète l'état perturbé de nombreux plans d'eau et cours d'eau. La grémille peut être abondante dans les peuplements indigènes déséquilibrés, notamment dans certains lacs artificiels, gravières ou larges fleuves à courant lent. En cas de stratification des plans d'eau, si ceux-ci viennent à être pollués par des déchets organiques, la grémille meurt par suite du manque d'oxygène (anoxie) dans les couches inférieures de la masse d'eau.
Dans de nombreux endroits, la grémille effectue des migrations saisonnières : au printemps, elle remonte en bancs épais les cours d'eau et ne redescend qu'à l'automne.
Dans certains lacs où il y a surpopulation, les gremilles grandissent moins et mûrissent sexuellement à une taille inférieure (populations naines).
En plongée de jour, pour trouver la grémille, il vaut mieux se diriger vers une zone rocheuse située à une profondeur supérieure à 10 m. Là, il faut regarder dans les failles et les petits trous. L'usage du phare est indispensable.
L'aire de répartition initiale de la grémille est le nord et l'est de l'Europe. Elle a fait son apparition dans l'est de la France au XVIIIeme siècle et a progressivement colonisé toutes les régions. Elle a été introduite en Corse dans les années 1970 en dehors de tout programme organisé. Son impact sur les écosystèmes de la Corse n'est pas encore connu.
La grémille est une espèce envahissante. Dans les années 1980, elle a été introduite dans les Grands Lacs américains via les eaux de ballast des bateaux transocéaniques (cf. remarque infra). Comme elle grandit très vite, a une importante capacité de reproduction et s'adapte à toute une gamme d'environnements variés, elle constitue une sérieuse menace pour la pêche commerciale et la pêche d'amateur. La réglementation locale interdit de posséder une grémille, morte ou vive, dans les États du Michigan, du Wisconsin, du Minnesota et de l'Ontario.
NB : Depuis 1959, ils remontent le Saint-Laurent pour atteindre les métropoles industrielles installées au bord des Grands Lacs.
Du latin [grumulus] = grumeau, parce que ce poisson se rencontre souvent sur des fonds de graviers.
Gymnocephalus :du grec [gymno-] = nu et du grec [kephalo-] = tête, soit nu-tête car sa tête n'est pas recouverte d'écailles
cernua: du latin [cernuus] = penché, incliné, tête en avant.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Percoidei | Percoïdes | Une ou deux nageoires dorsales dont les éléments antérieurs sont des épines aiguës. Nageoires pelviennes avec une épine, rayons mous. |
Famille | Percidae | Percidés | |
Genre | Gymnocephalus | ||
Espèce | cernua |
Individu tacheté
Grémille : elle ressemble à la perche mais chez la grémille les nageoires dorsales se touchent et sa livrée est tachetée de noir alors que celle de la perche est rayée verticalement. Les nageoires dressées sont un signe d’inquiétude.
La Gombe (Liège – Belgique)
N/A
Individu clair
La livrée peut varier considérablement. Attention aussi à l’effet du flash sous-marin sur la photo.
Armbouts-Cappel (59), 6 m, de nuit
05/1992
Détail de la tête
Comme chez la perche, l'opercule se termine par une forte épine.
Roeux (62), 10 m
10/1997
Identification
Corps de couleur jaune-vert tacheté de noir 1ère nageoire dorsale épineuse 2ème nageoire dorsale touche 1ère nageoire dorsale Longueur maximum : 12 à 15 cm
La Gombe (Liège – Belgique), 15 m
24/08/2008
Habitat
En plongée de jour, pour trouver la grémille, il vaut mieux se diriger vers une zone rocheuse située à une profondeur supérieure à 10 m. Là, il faut regarder dans les failles et les petits trous. L’usage du phare est indispensable.
La Gombe (Liège – Belgique), 20 m
29/12/2011
Planche naturaliste
Cuvier G., Valenciennes M., HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS, Paris
Cette image fait partie de The Biodiversity Heritage Library
N/A
Reproduction de documents anciens
1829
Rédacteur principal : Jean-Pierre COROLLA
Correcteur : Philippe BOISNEAU
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Michel KUPFER
Organisation maritime internationale, 1998, Passagers clandestins des eaux de ballast : halte aux envahisseurs, Reflets de l'OMI, Octobre 1998, 23p.
Schleuter, D., Eckmann, R., 2006, Competition between perch (Perca fluviatilis) and ruffe (Gymnocephalus cernuus) : the advantage of turning night into day, Freshwater Biology, 51 (2), 287-297.
La page sur Gymnocephalus cernua dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La page sur Gymnocephalus cernua sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase