Doris géométrique

Goniobranchus geometricus | (Risbec, 1928)

N° 432

Océans Indien et Pacifique Ouest

Clé d'identification

Manteau beige-rose à brun avec une bande ondulante noire
Pustules blanches éparpillées sur le manteau entier
Rhinophores et branchies blanc translucide et vert à jaune moutarde, entièrement parsemés de petits points blancs
Partie antérieure du manteau soulevée et abaissée rythmiquement
Face inférieure de partie antérieure du manteau pourpre clair ou foncé

Noms

Autres noms communs français

Chromodoris géométrique

Noms communs internationaux

Geometric Chromodoris (GB)

Synonymes du nom scientifique actuel

Chromodoris geometrica Risbec, 1928
Glossodoris geometrica
(Risbec, 1928)

Distribution géographique

Océans Indien et Pacifique Ouest

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique

Le doris géométrique se rencontre de la Tanzanie et l’Afrique du Sud jusqu’à Okinawa (Japon), les îles Marshall et le Royaume de Tonga.

Biotope

L'espèce fréquente les zones de coraux, d’éponges, d’algues, etc., dès la zone infra-littorale peu profonde et jusqu’à 60 m.

Description

Petit nudibranche qui peut atteindre 35 mm.
Le manteau* est beige-rose à brun avec une bande ondulante, chantournée, noire qui contourne le manteau devant les rhinophores* et derrière les branchies*. Parfois cette bande traverse le notum* et se relie avec la bande de l’autre côté. Le bord du manteau est plus clair, parfois blanc.
Sur le manteau entier se trouvent éparpillées des pustules blanches. La coloration et les pustules font penser aux nudibranches Phyllidiidés.
La moitié inférieure des rhinophores lamellés et des branchies est translucide et la moitié supérieure est verte à jaune moutarde. Les rhinophores et les branchies rétractiles sont parsemés de petits points blancs.
Goniobranchus geometrica soulève et abaisse rythmiquement la "jupe" assez large de la partie antérieure du manteau lorsqu’il se déplace et même quand il est à l’arrêt. La face inférieure de la partie antérieure du manteau est pourpre clair et blanc ou foncé.
Le pied, de la même coloration que le manteau mais sans pustules, est presque entièrement caché par le manteau mais sa partie postérieure est néanmoins visible.

Espèces ressemblantes

Goniobranchus conchyliatus (Yonow, 1984). Mais pour cette espèce, on trouve les caractéristiques suivantes : coloration du manteau plus claire ; au lieu d’une bande, on voit plusieurs lignes courtes plus fines et irrégulières ; pustules crème ; branchies et rhinophores blanc et orange.

Goniobranchus hintuanensis (Gosliner & Behrens, 1998). Le manteau porte une marge violette et il n'a pas la bande noire chantournée noire circulaire. Rhinophores et branchies sont rosés

Les nudibranches Phyllidiidés (exemple : Phyllidia alyta, Phyllidia meandrina, Phyllidia elegans, Phyllidiella zeylanica, Phyllidiopsis shireenae et autres) qui ont également des pustules similaires sur le notum ne portent quant à eux jamais de panache branchial visible sur le dos !

Alimentation

Selon [Johnson et Boucher (1983)] (sous Chromodoris geometrica), Goniobranchus geometricus se nourrit de l'éponge Chelonaplysilla violacea (Lendenfeld, 1883).

Reproduction - Multiplication

Les nudibranches se reproduisent par voie sexuée, sont hermaphrodites* et ovipares*.
L’accouplement se fait toujours deux à deux dans un rapport proximal, les individus se présentant tête-bêche sur leur côté droit. En effet, les organes de reproduction débouchent derrière la zone céphalique, sur le côté droit du pied.
Entrés en contact, les deux partenaires échangeront leurs spermatozoïdes respectifs puis se quitteront. La fécondation sera interne et chacun pourra ensuite pondre de son côté.
La ponte de Goniobranchus geometricus est composée d’un ruban étroit orange pâle déposé dans une spirale ouverte et verticale sur la tranche.

Divers biologie

Animal plutôt diurne.
A première vue, il est facile de penser qu’il s’agit d’un nudibranche Phyllidiidé (voir § "Espèces ressemblantes" supra, les différentes Phyllidia, Phyllidiella, Phyllidiopsis et autres) à cause de la coloration et des pustules de Goniobranchus geometricus. Surtout lorsque les branchies sont rétractées dans le corps. Mais les branchies en lamelles des Phyllidiidés sont cachées le long des 2 côtés de l’animal entre le dessous du manteau (l’hyponotum*) et le pied, tandis que celles de G. geometricus se trouvent en cercle sur le dorsum* postérieur.

Origine des noms

Origine du nom français

Doris géométrique : francisation du nom scientifique.

Origine du nom scientifique

Goniobranchus : ce nom est probablement constitué du grec [gonia] = angle, et [branch] = branchies. On peut donc supposer que le nom décrit une particularité morphologique de ces organes de la respiration.
Le genre Goniobranchus a été créé en 1866 par William Harper Pease (1824–1871) dans "Remarks on nudibranchiata inhabiting the Pacific islands, with descriptions of two new genera".
L'ancien nom de genre, Chromodoris (que l'on trouve encore souvent dans la littérature puisque le changement a eu lieu avec [Johnson & Gosliner 2012]), vient du grec [chrom-] = couleur et de Doris, fille d’Océanos et de Thétys. Mariée à Nérée, dieu de la mer calme, Doris eut cinquante filles (les néréides, nymphes de la mer, parmi lesquelles Galathée, Amphitrite et Thétis). Le mot chromodoris signifie donc que ce sont des doris vivement colorés.

geometricus
: du latin [geometricus] = géométrique.

A noter que Johnson et Gosliner, les scientifiques qui en 2012 ont basculé le genre de Chromodoris geometrica en Goniobranchus geometricus, soulignent que pour le nom d'espèce (geometrica -> geometricus), ils se sont alignés sur l'inventeur du genre Goniobranchus : Pease. En effet, celui-ci aurait changé en -us (masculin) les anciennes terminaisons des noms qui portaient -à (féminin), ceci afin de refléter le masculin du nouveau genre que ces espèces intégraient. Johnson et Gosliner ont donc fait ainsi pour toutes les espèces en -a portant des noms dérivant d'adjectifs qu'ils ont eu à basculer vers Goniobranchus. C'est pourquoi geometrica est devenue geometricus.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
Sous-classe Heterobranchia Hétérobranches
Super ordre Nudipleura Nudipleures
Ordre Nudibranchia Nudibranches Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre.
Sous-ordre Doridina Doridiens Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes.
Famille Chromodorididae Chromodorididés Doridiens au corps mou allongé et étroit, à coloration vive. Dos en général lisse, bord du manteau développé à l’avant. Pied effilé à l’arrière, dépassant du manteau. Rhinophores lamellés, tentacules buccaux courts et coniques, branchies pennées.
Sous-famille Chromodoridinae Chromodoridinés
Genre Goniobranchus
Espèce geometricus

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