Gobie crécerelle

Gobius xoriguer | Iglésias, Vukić & Šanda, 2021

N° 5673

Méditerranée occidentale

Clé d'identification

Petit gobie pouvant atteindre 64 mm
Corps blanc crème avec des mouchetures orangées
7 grosses taches orange le long des flancs
Gros yeux saillants
Gros points blanc bleuté sur l'opercule
Dorsales et caudale jaunâtres
Première nageoire dorsale effilée et palmée

Noms

Noms communs internationaux

Kestrel goby (GB), Gobio cernícalo (E), Cabot xoriguer (Catalan)

Distribution géographique

Méditerranée occidentale

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]

Le gobie crécerelle a été décrit à partir de 3 individus prélevés en Méditerranée occidentale lors de campagnes menées à bord de navires océanographiques et à bord d'un navire de pêche professionnelle. Un individu pêché en 2010 à Minorque (Baléares, Espagne) à 51 m de profondeur, un autre en 2012 à Ghisonaccia en Corse (2A) à 70 m et le dernier en 2018 dans le golfe du Lion à Banyuls-sur-Mer (66) à 104 m. Depuis sa description, un quatrième individu a été collecté en mai 2022 au large de la Rondinara au sud-est de la Corse à 87 m de fond. L'individu illustrant cette fiche a été photographié à Port-Cros (83) en 2014 par seulement 38 m de fond. Il s’agit des premières et seules photos connues (en septembre 2022) in situ de l’espèce.

Biotope

Gobius xoriguer se rencontre sur les fonds meubles grossiers avec du maërl* ou des petites concrétions coralligènes. Les 5 individus connus se situaient entre 38 et 104 m de profondeur.

Description

Gobius xoriguer est un petit gobie pouvant atteindre 64 mm de longueur. Le corps, cylindrique mais s'aplatissant latéralement vers la queue, est de couleur blanc crème avec des mouchetures orangées. Le long des flancs se trouve une ligne de points orange à mi-corps environ. Par-dessus cette ligne se superposent 7 grosses taches orange plus ou moins rectangulaires.
La tête porte de gros yeux saillants dorsalement. Elle est orangée avec de gros points blanc bleuté sur l'opercule* et des points de la même couleur mais plus petits sur les yeux, le museau et les lèvres. Les narines antérieures sont tubulaires et les narines postérieures légèrement dressées. Les mâchoires portent chacune 5 rangées de petites dents caniniformes.
Les nageoires pectorales sont transparentes, les dorsales et la caudale jaunâtres (avec des points blanc bleuté chez le mâle) et les pelviennes et l'anale sont relativement sombres. La première nageoire dorsale est effilée et nettement palmée, probablement plus chez le mâle que chez la femelle. Chez G. xoriguer, les nageoires pectorales sont reliées et forment un V, contrairement à la majorité de gobies où elles sont soudées à leur base formant un disque.
Les écailles sont de type cténoïde* sur le corps et cycloïde* sur la tête. Seuls l'opercule et les joues sont dépourvus d'écailles.

Les photos illustrant cette fiche, montrant apparemment pour la première fois un individu vivant et dans son milieu, permettent de préciser la description.

Espèces ressemblantes

Les premiers individus collectés de Gobius xoriguer avaient été identifiés à tort comme Gobius kolombatovici ou Gobius strictus.

Gobius kolombatovici peut atteindre 10 cm de long. Il présente des points jaune-orangé alignés, 9 taches orange foncé sur le flanc et un point noir sur la première nageoire dorsale qui n'est pas effilée. C'est une espèce de la Méditerranée occidentale que l'on retrouve de préférence sur les fonds détritiques associés à des blocs de coralligène. On le trouve ainsi habituellement au pied des tombants entre 15 et 60 m de profondeur.

Gobius strictus ressemble beaucoup à G. xoriguer par la forme de ses nageoires pelviennes, le nombre de rayons de ses nageoires et sa livrée. Il s'en distingue principalement par la position et la forme de ses pores sensitifs sur la tête. L’espèce Gobius strictus n’est plus considérée valide et est mise en synonymie de Gobius cruentatus.

Gobius gasteveni est une espèce plutôt atlantique, mais elle est quand même présente en Méditerranée occidentale. Sa livrée est claire ponctuée de brun et de rouge, avec 6 à 9 taches sombres allongées sur les flancs. Une ligne brune traverse l'œil. Sa première dorsale n'est pas effilée ni ponctuée de bleu. C'est l'espèce génétiquement la plus proche de G. xoriguer.

Thorogobius macrolepis est également une espèce méditerranéenne. Elle se rencontre sur le sable, à la base des tombants. Les motifs orange forment clairement des gros points, notamment sur la tête.

Alimentation

Le régime alimentaire des poissons de la famille des Gobiidés se compose d’invertébrés benthiques* et de petits poissons qu’ils trouvent dans le sédiment.

Reproduction - Multiplication

Les données spécifiques au gobie crécerelle concernant sa reproduction sont absentes. Cependant les poissons de la famille des Gobiidés se reproduisent sur le fond. Les œufs sont déposés sous des pierres, des coquilles ou divers substrats*. Ils sont gardés par les mâles pendant la période d’incubation.
A l’éclosion, les larves* ont une phase pélagique* de quelques jours avant de rejoindre le fond.

Divers biologie

Chez les gobies, la partie antérieure du corps est criblée de pores sensitifs. Le nombre et la disposition de ces pores sont spécifiques à chaque espèce et permettent une identification sûre, mais nécessite un examen très rapproché (sous loupe binoculaire).

La première nageoire dorsale est constituée de 6 rayons épineux et la deuxième dorsale de 1 épine et 14 rayons mous. L'anale a 1 épine et 13 rayons mous. Il y a 50 à 51 écailles le long de la ligne* latérale.

Informations complémentaires

Le gobie crécerelle, avec sa taille maximale observée de 64 mm, est un des plus petits gobies appartenant au genre Gobius.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Le statut de cette espèce, peu connue et décrite récemment, n'a pas encore été évalué par l'UICN*

Origine des noms

Origine du nom français

Gobie crécerelle est la transcription du nom scientifique.

Origine du nom scientifique

Gobius : du latin [Gobio] = goujon (nom d'un petit poisson). Linné a créé le genre Gobius en 1758, certainement pour le distinguer du genre Gobio (celui du goujon).

xoriguer : nom catalan désignant le faucon crécerelle, un oiseau commun aux Baléares d'où provient le premier individu de Gobius xoriguer. Ce gobie et ce faucon partagent une coloration orange brun.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 1484888

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Sous-classe Neopterygii Teleostei Néoptérygiens Téléostéens Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées.
Ordre Gobiiformes Gobiiformes
Famille Gobiidae Gobiidés
Genre Gobius
Espèce xoriguer

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