Livrée claire ponctuée de brun et de rouge
Six à neuf taches sombres allongées sur les flancs
Ligne brune qui traverse l'œil
Nageoire caudale arrondie et légèrement opaque
Steven's goby (GB)
Gobius gasteveni a été longtemps regroupé, jusqu'à sa description en 1974, avec :
Gobius auratus Risso, 1810
Gobius niger Linnaeus, 1758
Méditerranée, Atlantique Nord-Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]La répartition du gobie de Steven reste encore mal connue. Cette espèce se rencontre ponctuellement le long des côtes européennes en Manche, en Atlantique et dans l’extrémité ouest du bassin méditerranéen. Elle est signalée également aux îles Canaries et à Madère.
L’habitat du gobie de Steven est plus côtier que ce que l’on pensait par le passé, selon les éléments récents trouvés dans la littérature. On trouve encore dans de nombreux ouvrages une répartition bathymétrique comprise entre 35 et 100 m ; il a été signalé jusqu’à 270 m.
Il est à présent signalé dès la zone subtidale*, sur différents types de fonds meubles tels que les sables, la vase et les sédiments grossiers, graviers et débris coquilliers.
Cette espèce fréquente également les milieux à salinité variable.
Le corps du gobie de Steven est allongé et comprimé latéralement. Il mesure en moyenne une dizaine de centimètres, 12 cm au maximum.
La livrée généralement claire n’est pas uniforme mais ponctuée de brun et de rouge. Elle varie du beige clair au brun voire à l’orangé en fonction du milieu et de son humeur. Sur la défensive, par exemple, une bordure blanche et quelques points bleus apparaissent sur la membrane de la nageoire dorsale.
Sur les flancs, six à neuf taches plus sombres allongées se répartissent le long de la ligne latérale*, dont quatre situées sous la seconde nageoire dorsale.
L’œil est marqué par une ligne brune qui le traverse. Elle débute au niveau du museau et se prolonge en arrière de l’œil. Les joues et les opercules présentent des taches blanches.
Il est parfois possible d’observer à la base de la nageoire pectorale une tache foncée allongée. Les extrémités des rayons supérieurs des pectorales sont libres et modérément développés. La caudale est arrondie et légèrement opaque. On note la présence d’écailles sur la nuque.
La confusion est possible avec d’autres espèces de Gobiidés présentant des caractères distinctifs assez proches.
Gobius niger semble plus cylindrique de corps, de coloration grise ou noire, avec une première nageoire dorsale triangulaire grâce à la longueur des 2ème et 3ème rayons.
En Méditerranée, on peut confondre le gobie de Steven avec le Gobius geniporus qui possède des taches brunes rectangulaires le long des flancs ainsi qu’une tache sombre au niveau de l’œil. Cependant, cette espèce est généralement plus côtière.
Gobius auratus est plus uniformément jaune, sans les taches et marbrures. Son aire de répartition est plutôt méditerranéenne.
Le régime alimentaire des poissons de la famille des Gobiidés se compose d’invertébrés benthiques* et de petits poissons qu’ils trouvent dans le sédiment. Les travaux sur le gobie de Steven montrent qu’il se nourrit principalement de crustacés décapodes et de vers polychètes.
Les données spécifiques au gobie de Steven sont peu nombreuses. Cependant les poissons de la famille des Gobiidés se reproduisent sur le fond. Les œufs sont déposés sous des pierres, des coquilles ou divers substrats*. Ils sont gardés par les mâles pendant la période d’incubation.
A l’éclosion, les larves* ont une phase pélagique* d’une vingtaine de jours avant de rejoindre le fond.
Il est possible de rencontrer le gobie de Steven avec d’autres espèces de Gobiidés dont Gobius niger et Lesueurigobius friesii.
Les poissons de la famille des Gobiidés sont généralement territoriaux, observation confirmée par Daniel Vaulot, photographe.
Gobius gasteveni a été longtemps mal référencé et regroupé avec d’autres espèces dont Gobius auratus et Gobius niger.
Il semblerait que l’absence de technique d’échantillonnage adéquate soit à l’origine du manque d’informations sur l’aire de répartition de cette espèce.
Gobie de Steven : en hommage au zoologiste britannique George Alexander Steven (1901-1958) à l’origine de sa première description en Manche.
Gobius : du latin [gobius] = nom d’un petit poisson, le goujon.
gasteveni : latinisation du nom complet du Dr G. A. Steven.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Gobioidei | Gobioïdes | |
Famille | Gobiidae | Gobiidés | |
Genre | Gobius | ||
Espèce | gasteveni |
Loin des côtes
Le banc des Ridens se situe au large de Boulogne, un habitat loin de la côte pour le gobie de Steven.
Patrick Louisy a identifié l'espèce sur cette photo selon des critères bien visibles ici : points noirs le long de la ligne latérale et ligne brune du museau à l'arrière de l'œil.
Les Ridens, Boulogne-sur-mer (62), 20 m
10/2007
Un comportement territorial
Bande brune traversant l’œil et taches sombres le long de la ligne latérale.
"J'ai observé cette espèce plusieurs fois en rade de Brest, y compris aujourd'hui. C'est une espèce qui semble très territoriale. Une fois que je l'avais repérée, je suis resté dix minutes à la photographier et elle revenait toujours au même endroit."
Rade de Brest (29), 16 m
16/09/2011
Vue de dessus
La bordure blanche sur les nageoires dorsales indique que ce poisson, inquiété par le photographe, est en posture de défense.
Rade de Brest (29), 16 m
16/09/2011
Dans son environnement
Vue de profil, sur fond de graviers. Les petits points noirs sont très discrets, les taches brunes et la ligne traversant l'œil permettent l'identification.
Ile de Groix (56), Basse Laurent, 31 m
26/08/2011
Nageoires
Gros plan des nageoires.
Les rayons libres des nageoires pectorales sont bien visibles.
La première nageoire dorsale déployée est signe de stress du poisson.
Penoupelle, Rade de Brest (29), 20 m
31/05/2009
Ligne brune
Les deux lignes brunes partent de la pointe du museau en formant un V. Elles traversent l'œil et se poursuivent le long du dos.
Banc de Saint Pierre, Rade de Brest (29), 20 m
11/11/2009
De trois-quarts face
De face, bouche large et lèvres épaisses.
On remarque aussi les deux ou trois premiers rayons libres de la nageoire pectorale.
Banc de Saint Pierre, Rade de Brest (29), 20 m
11/11/2009
En Méditerranée
La répartition du gobie de Steven reste encore mal connue. Cette espèce se rencontre ponctuellement le long des côtes européennes en Manche, en Atlantique et dans l’extrémité ouest du bassin méditerranéen.
Agay (83), 41 m
28/08/2020
Rédacteur principal : Marie-Noëlle DE CASAMAJOR
Vérificateur : Michel BARRABES
Responsable historique : Michel BARRABES
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
Ahnelt H., Löffler J., Balma G.A.C., Delmastro G.B., 2011, On the occurence of the rare deepwater gobiid fish Gobius gasteveni Miller, 1974 in the Western Mediterranean (Italy), Journal of Applied Ichthyology, 27, 1128-1130.
Alberto L.J., Nieto P., Rodriguez Solorzano M., 1999, Live coloration and diet of Gobius gasteveni (Teleostei : Gobiidae), with a first record from continental Europe, Cahiers de Biologie Marine,40, 77-85.
Bañon R., Villegas-Rios D., Serrano A., Mucientes G., Arronte J.C., 2010, Marine fishes from Galicia (NW Spain) : an updated checklist, Zootaxa, 2667, 1-27.
Beldade R., Pedro T. and Gonçalves E. J., 2007, Pelagic larval duration of 10 temperate cryptobenthic fishes. Journal of Fish Biology, 71, 376-382.
Herler J., Patzner R., Sturmbauer C., 2005, A preliminary revision of the Gobius auratus species complex with redescription of Gobius auratus Risso, 1810, Journal of Natural History, 39, 1043-1075.
Miller P.J., 1974, A new species of Gobius (Teleostei : Gobiidae) from the Western English Channel, with a key related species in the British and Irish fauna, Journal of Zoology, 174, 467-480.
La page sur Gobius gasteveni sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Gobius gasteveni dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN