Glossiphonie plane

Glossiphonia spp. | Johnson, 1816 (genre)

N° 2855

Eaux douces de l'hémisphère nord

Clé d'identification

Taille maximum 30 mm
Dos avec 2 rangées de pointillés brun-noir et 6 rangées de taches jaunes
Trois paires d'yeux en 2 rangées longitudinales et parallèles
Mode de déplacement des sangsues

Noms

Noms communs internationaux

Große Schneckenegel, Großer Schneckenegel, Grosser Schneckenegel (D), Brede bloedzuiger (NL)

Distribution géographique

Eaux douces de l'hémisphère nord

Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe

Glossiphonia spp. a été trouvée partout dans les eaux douces de l'hémisphère nord : Europe, Asie et Amérique du Nord.

Biotope

On trouve Glossiphonia spp. sur les pierres au bord des lacs et des étangs, des rivières et des ruisseaux. Elle préfère les zones riches en végétation qui lui fournissent un abri et un large choix de proies. Elle privilégie les substrats durs (pierres, branches, feuilles) et évite les zones de vase et de sable où ses ventouses ne peuvent adhérer.

Description

La longueur de cette sangsue peut atteindre 30 mm (*) pour une largeur de 4 à 10 mm. Son dos porte deux rangées longitudinales de pointillés brun-noir, il est moucheté de taches jaunes sur six rangées (une tache tous les trois anneaux). La couleur d'ensemble est très variable et va du vert au brun. Son ventre est blanchâtre.
Son corps composé de 33 segments ou anneaux, porte une petite ventouse à l'avant et une grande à l'arrière.
Ses trois paires d'yeux sont disposées sur la tête en deux rangées parallèles et longitudinales.
Elle se déplace comme des chenilles arpenteuses : elle détache la ventouse antérieure (la plus petite), étire son corps vers l'avant et fixe cette ventouse, détache la ventouse postérieure (la plus grande) et en arquant le corps, la place près de la ventouse avant, et ainsi de suite. Elle ne nage pas.
C'est l'une des sangsues le plus fréquemment rencontrées.
Remarque : l'aspect varie énormément et seule la disposition des yeux est un critère fiable pour identifier les sangsues du genre Glossiphonia. Il faut cependant noter qu'il y a parfois fusion des yeux réduisant leur nombre à une paire.

(*) Lorsqu'elle s'allonge au cours d'un déplacement, elle peut doubler voire tripler la longueur de son corps donc atteindre 60 à 80 mm.

Espèces ressemblantes

Les cinq espèces Glossiphonia complanata, Glossiphonia concolor, Glossiphonia nebulosa, Glossiphonia paludosa et Glossiphonia verrucata sont difficiles à distinguer en plongée car :
- leur aspect est d'une grande variabilité morphologique ;
- leur écologie est similaire : les biotopes et les comportements se recouvrent.
Les informations de cette fiche sont donc pertinentes pour G. complanata, G. concolor, G. nebulosa, G. paludosa et G. verrucata.

Néanmoins, on peut distinguer le groupe des Glossiphonia sans tubercules saillants sur le dos (concolor et paludosa). Les trois autres ont des tubercules / papilles sur le dos mais nebulosa et verrucata ont une structure particulière.

En France, on trouve aussi :
- Alboglossiphonia heteroclita (Linnaeus, 1761) : les yeux antérieurs sont plus rapprochés, voire sont fusionnés.
- Alboglossiphonia hyalina (O.F. Müller, 1774).

Alimentation

Dépourvue de mâchoires, Glossiphonia spp. dispose d'une trompe musculaire dévaginable* (qu'elle peut sortir de son corps) qui peut pénétrer dans sa proie afin de la sucer. Carnassière, elle se nourrit essentiellement de gastéropodes mais ne dédaigne pas les Oligochètes, les Chironomidés et les Amphipodes.
Elle passe l'hiver pratiquement sans manger, engourdie et enfouie dans la vase.

Reproduction - Multiplication

Glossiphonia spp. est hermaphrodite*. Les organes sexuels se trouvent sur sa face ventrale au niveau du premier tiers de son corps : l'orifice génital mâle est situé un peu en avant de l'orifice femelle. La reproduction est exclusivement sexuée et croisée (pas d'auto-fécondation).
Au début du printemps, un clitellum* se forme à l'avant du corps et, lors de la reproduction, les deux individus sont étroitement unis par sa sécrétion. Chacun colle sur la peau de l'autre un spermatophore* d'où sortent les spermatozoïdes qui traversent la peau pour aller féconder les œufs.
Les œufs sont pondus entre mars et mai dans des cocons sur les pierres. Leur mère se positionne dessus en arquant son corps et fait des mouvements afin de renouveler l'eau et améliorer leur oxygénation. Ils éclosent au bout d'une semaine. Les petits passent ensuite trois semaines accrochés par leur ventouse postérieure sous l'abdomen maternel. Il y a en moyenne 26 jeunes pour chaque adulte. Pendant cette période, leur mère les nourrit grâce au passage de substances nutritives entre la paroi de son corps et le juvénile.
L'adulte perd du poids en raison de la possibilité réduite de se nourrir et de la dépense d'énergie nécessaire à la ventilation de sa progéniture.

Rythme des générations :
- Les individus âgés de deux ans produisent une couvée en mars et meurent après la reproduction (seuls quelques-uns survivent pour atteindre l'âge de trois ans) ;
- Les juvéniles âgés d'un an se répartissent en deux groupes :
- le premier groupe (environ 60% de ceux nés en avril-mai de l'année précédente) n'atteint pas la maturité sexuelle et passe l'hiver pour se reproduire pour la première fois à l'âge de deux ans ;
- le deuxième groupe composé des individus nés en mars de l'année précédente plus 40 % des individus nés en avril-mai se reproduit en avril-mai.

Divers biologie

La respiration se fait à travers la peau (cutanée). Celle-ci est changée très fréquemment, parfois quotidiennement si la sangsue se trouve dans une eau pauvre en oxygène.

Origine des noms

Origine du nom français

Nom proposé par DORIS : traduction du nom scientifique.

Origine du nom scientifique

Glossiphonia : du grec [glosso-] = langue et du grec [sipho-] = tuyau en allusion à la bouche sans mâchoires et munie d'une trompe dévaginable ;
complanata : participe passé du latin [complano] = aplati, nivelé.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Annelida Annélides

Vers segmentés (annelés) à section cylindrique, à symétrie bilatérale constitués de segments semblables. Le premier segment porte la bouche et le dernier l’anus. Nombreuses formes marines, dulcicoles ou terrestres, libres ou parasites.

Classe Clitellata Clitellates Annélides hermaphrodites, dont quelques segments sont enveloppés dans une enveloppe glandulaire.
Sous-classe Hirudinea Hirudinées / Achètes Annélides aquatiques, principalement d'eau douce, sans soies ni parapodes, mais possédant une ventouse postérieure et parfois une antérieure. Ectoparasites d'animaux aquatiques et de vertébrés terrestres.
Ordre Rhynchobdellida Rhynchobdelliformes

Sangsues sans mâchoires, à trompe dévaginable, marines ou d'eau douce. Appareil circulatoire différencié. Toutes sont aquatiques.

Famille Glossiphoniidae Glossiphoniidés

Sangsues au corps aplati avec une ventouse antérieure peu visible, vivant en eau douce et toutes parasites de mollusques ou d'amphibiens.

Genre Glossiphonia
Espèce spp.

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