Manteau bleu « électrique» à mauve avec parfois superposition de taches violacées
3 bandes : 1 centrale blanche et jaune, 2 latérales jaunes parfois anastomosées
Rhinophores bleu uniforme avec ligne verticale blanche sur la face postérieure
Panache branchial translucide avec une ligne bleue à chaque feuillet
Partie caudale du pied de forme triangulaire, discrète, bleu uniforme, avec petite bande blanche
Brito's sea slug (GB), Cromodoride di Brito (I), Britos Nacktschnecke (D), Lesma de Brito (P)
Chromodoris britoi Ortea & Pérez, 1983
Felimida britoi (Ortea & Perez, 1983)
Le nom de genre Felimida a remplacé celui de Chromodoris chez certaines espèces, après une étude de typage des Chromodorididés par l'ADN mitochondrial, [Johnson et Gosliner 2012]. Le dernier changement de nom (F. binza) date de 2016 (voir § info complémentaires).
Méditerranée, Atlantique proche
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]On trouve la doris de Brito en mer Méditerranée et sur les côtes proches de l'Atlantique Est (îles Canaries et archipel des Açores). Il est probable qu'elle existe également sur les côtes atlantiques du Costa Rica et du Mexique.
La révision de 2016 sur le complexe "Felimida clenchi " laisse à penser que F. binza n'est pas présente dans les eaux françaises des Antilles. Il existe bien des individus portant des robes approchantes mais le pattern de couleurs n'est pas suffisant pour discriminer F. binza de F. clenchi, espèce qui est elle bien présente dans cette zone. Jusqu'à analyses poussées des individus antillais qui démentiraient, l'espèce des zones françaises est censée être F. clenchi.
On rencontre cette petite doris à des profondeurs allant de 5 à 30 mètres, sur le coralligène ou sur le sable.
La doris de Brito mesure entre 5 et 20 mm de long (10 mm en moyenne). Généralement de forme allongée, elle est capable de se rétracter en prenant une forme ovoïde.
Le manteau*, est généralement bleu « électrique » avec superposition de taches violacées. Parfois le bleu domine largement mais peut laisser la place au violet, qui s'estompe jusqu'au mauve clair.
Il est irrégulièrement bordé sur son pourtour par une bande diffuse blanche lignée de jaune sur l'extérieur.
Sur ce manteau, on observe plusieurs bandes :
- une bande centrale qui débute en avant des rhinophores* et va jusqu'au panache branchial autour duquel elle forme un anneau. Cette ligne est blanche et jaune, avec parfois discontinuité de remplissage d'une de ces 2 couleurs (mais toujours du jaune au milieu du dos). Elle est rectiligne en général, plus ou moins large, avec une bordure bien définie.
- deux bandes latérales (une de chaque côté) jaunes, parfois discontinues, bien définies également. Ces lignes latérales sont parfois jointives en avant des rhinophores et/ou sur l'arrière du panache branchial.
Il arrive parfois que ces lignes dorsales s'anastomosent entre elles en quelques endroits, la tête et/ou les flancs, se dédoublant parfois et formant comme des entrelacs sur le manteau. Cet aspect caractérise l'espèce.
A l'avant, sur la tête, les rhinophores sont de couleur bleu à mauve uniforme, avec une ligne verticale blanche sur la face postérieure. Ils ont une forme de plume pointue et sont lamellés (12-20 lamelles).
Le panache branchial, constitué de 8 feuillets branchiaux, montre une base translucide laissant apparaître une ligne longitudinale bleue à mauve sur le rachis de chaque feuillet. Ceux-ci forment une couronne autour de l'anus.
La partie caudale du pied est parfois visible sur l'arrière de l'animal. De forme triangulaire, pointue, bleu uniforme, elle porte en son milieu une petite marque blanche, parfois masquée par la bordure postérieure du manteau.
Parmi les Chromodoridés, un certain nombre montre une couleur globale proche de la doris de Brito. On peut citer :
Felimida krohni (Vérany, 1846) : la doris de Krohn est certainement l'espèce avec laquelle le risque de confusion est le plus élevé. Chez la doris de Krohn, la couleur du manteau est souvent plus claire et unie que chez la doris de Brito. Les trois lignes dorsales sont généralement rectilignes, blanches avec souvent une ligne jaune en surimpression. La bande périphérique du manteau est essentiellement jaune. Les rhinophores sont violets à leur apex et montrent un dégradé de vieux rose jusqu'à être translucides à leur base ; parfois, ils portent des mouchetures argentées. Concernant les lamelles du panache branchial, le dégradé y est identique à celui des rhinophores.
Felimida purpurea (Risso in Guérin, 1831) : la doris rose se distingue de F. binza par l'absence de lignes dorsales jaunes sur le dos. Le manteau mauve translucide, margé de jaune, est uniforme.
Felimida luteorosea (Von Rapp, 1827) : la doris tachetée mauve a le manteau violet et il se distingue essentiellement de F. binza par ses gros pois jaunes et l'absence de lignes longitudinales.
Felimida luteopunctata (Gantès, 1962) : espèce rencontrée principalement sur les côtes sud de la Méditerranée occidentale et les côtes africaines atlantiques. Elle ressemble à l'espèce précédente mais avec de très nombreux points jaunes, plus petits que chez F. luteorosea ainsi que des mouchetures blanches sur les rhinophores.
D'autres espèces atlantiques et/ou méditerranéennes appartenant aux genres Felimare et Hypselodoris (rassemblées arbitrairement dans le groupe dit des "doris bleus") ont un manteau à fond bien plus bleu que violet et la marge jaune/orange du manteau souvent plus étroite. Les lignes dorsales sont également différentes, souvent blanches et parfois accompagnées de lignes bleues plus claires.
Il s'agit notamment de :
- Felimare orsinii (une seule ligne centrale blanche, très fine, bordure du manteau à l'identique) ;
- Hypselodoris tricolor (une ligne centrale blanche, des traits latéraux bleu clair) ;
- Felimare gasconi (une large ligne médiane blanche accompagnée d'une ou deux lignes parallèles beaucoup plus fines et souvent interrompues, bordure du manteau orange franc passant au blanc sur la tête. Une ligne blanche sur les flancs se rejoignant sur la queue) ;
- Felimare malacitana (Méditerranée espagnole) et Felimare cantabrica (Atlantique quasi uniquement). Toutes les deux plus grandes que notre espèce, une bordure jaune et une parallèle bleu vif à l'intérieur. Une fine ligne jaune centrale et une multitude de petits points jaunes autour) ;
- Felimare fontandraui (une ligne centrale blanche "déchirée" et des traits latéraux clairs) ;
- Hypselodoris villafranca (couleur indigo avec un réseau de fines lignes jaunes ou orange, blanches ou bleues sur tout le corps).
Dans les eaux de l'Atlantique tropical Ouest, Felimida clenchi porte les mêmes couleurs et des motifs ressemblants. Les deux espèces sont très difficiles à discriminer, notamment sur la base des simple pattern visuels. Dans la même zone, une troisième espèce, Felimida sp. a été découverte après études moléculaires et ressemble encore aux deux précédentes.
Les nudibranches doridiens sont des carnivores. Ils se nourrissent généralement d'éponges, et pour Felimida binza, probablement de spongiaires de la famille des Darwinellidae (Aplysilla sp., Chelonaplysilla sp. , etc.). Mais ce point est à établir avec plus de précision pour cette espèce.
Comme tous les nudibranches, Felimida binza est hermaphrodite et se reproduit par voie sexuée. L'accouplement se fait toujours deux à deux dans un rapport proximal, les individus se présentant tête-bêche sur leur côté droit. En effet, les organes de reproduction, oviducte* et spermiducte*, débouchent conjointement en un "pénis" copulatoire situé derrière la partie céphalique, au tiers avant droit du pied.
Entrés en contact, les deux partenaires échangeront leurs spermatozoïdes respectifs puis se sépareront. La fécondation sera interne et chacun pourra ensuite pondre de son côté.
Rencontrées d'avril à septembre, les pontes forment des bandes gélatineuses de 10 mm environ en forme de spirale et de couleur translucide, laissant paraître des œufs blanc-crème.
Quelques temps après la ponte et s'il en est comme pour la majorité des Felimida, naîtront de ces œufs de petites larves planctoniques qui subiront plusieurs modifications avant de se transformer en un animal juvénile, vivant sur le substrat.
On a pu constater la présence de parasites sur cette doris mais sans identifier d'espèces ni de récurrences.
Les nudibranches sont munis de divers organes des sens. Parmi ceux-ci, une paire de rhinophores se trouve sur la tête de l'animal. Ce sont des organes chémorécepteurs (sensibles aux molécules chimiques) qui servent notamment à appréhender l'environnement physique : présence de proies, de congénères, échanges et communications… Ils servent également à la prise d'informations concernant les courants, les températures, l'orientation, etc. D'autres appendices, comme les palpes labiaux situés près de la bouche, violets chez Felimida binza, ont une fonction plus tactile.
A l'instar de la grande majorité des nudibranches, a fortiori des doridiens mangeurs d'éponges, notre doris de Brito possède une radula*, bande râpeuse située dans la bouche et qui lui permet de ronger ses proies afin de se nourrir. Il s'agit d'un ensemble de denticules organisés selon un schéma spécifique à l'espèce. L'observation et la description de cette radula grâce à des outils optiques, microscope optique ou électronique à balayage, sont primordiales dans la discrimination et la taxonomie des espèces. Cela ne pouvant bien entendu pas se faire sur l'animal vif, cette étude est affaire de spécialistes.
La disposition radulaire de Felimida binza est adaptée à son mode d'alimentation. Elle montre une armature biseriée avec 30 à 60 dents de chaque côté (probablement dépendant de la taille de l'animal examiné). Seules les dents les plus excentrées, acérées, portent des denticules, les dents centrales étant plus larges et moins pointues.
Chez Felimida binza comme chez de nombreux doridiens, l'anus se trouve sur le dos, au milieu du bouquet branchial.
Ce bouquet de feuillets branchiaux sert bien entendu aux échanges gazeux qui permettent la respiration de l'animal.
La taxonomie de cette espèce a fait l'objet de beaucoup de dissensions.
En effet :
Alors que le nom de genre de cette espèce était encore Chromodoris (et pas encore Felimida), J. Ortéa & al. dans une publication de 1994, discutent de la différence entre les espèces suivantes : Chromodoris britoi Ortea & Pérez, 1983, C. clenchi (Russel, 1935), C. neona (Marcus, 1955) et C. binza (Marcus & Marcus, 1963) et concluent que ce sont toutes des espèces distinctes.
Angel Valdès en 2000 considère que C. binza (Caraïbes) n'est pas une espèce distincte de C. britoi (Méditerranée, Atlantique Est).
Terry Gosliner estime, lui, que C. britoi (Méditerranée, Atlantique Est) est la même espèce que C. clenchi (Cuba).
Certains auteurs considèrent que C. neona et C. britoi sont synonymes.
Ceci montre que jusqu'à ce moment, les critères tant morphologiques qu'anatomiques n'ont pas permis de conclure à la délimitation des différentes espèces et les discussions persistent au sein de la communauté malacologique.
Aussi un projet de recherche a été ouvert en Avril 2009 sous la direction des Pr. Manuel Malaquias (Université de Bergen, Norvège) et Juan Lucas Cervera (Université de Cadiz, Espagne).
Ce projet était la première tentative d'utilisation des données des séquences d'ADN moléculaire pour une étude phylogénétique, permettant d'éclairer sur la géographie et les mécanismes de spéciations* au sein du groupe d'espèces "C. clenchi" (dans lequel est incluse l'ex-Chromodoris brito : Felimida binza).
En juillet 2016 [ Padula &al 2016] estiment à l'aune d'études moléculaire sur le "complexe clenchi", que F. britoi et F. binza sont la même espèce. Par la règle d'antériorité, le nom valide est dorénavant Felimida binza.
Doris de Brito : francisation de l'ancien nom scientifique (Chromodoris britoi).
L'espèce était dédiée à l'espagnol Alberto Brito (1954 - /), Docteur en Biologie et Professeur de Zoologie et d'Océanographie Biologique à l'Université de La Laguna, aux Canaries. Son travail d'investigation s'est concentré sur l'étude de la faune marine canarienne, spécialement des poissons, et sur l'écologie des écosystèmes marins insulaires. Ses travaux récents concernent notamment le réchauffement climatique global sur la biodiversité canarienne et l'effet des zones de protection (réserves marines).
Felimida : l'origine de ce nom de genre, originellement créé par Eveline et Ernst Marcus en 1971, n'est pas connue, le couple Marcus étant un habitué des dénominations... "bizarres" et n'ayant jamais aimé donner d'explications sur le sujet. L'origine du nom Felimida est sans doute à chercher dans la sympathie appuyée d'Ev. Marcus (1901-1990) pour les chats (Felis)...
binza : encore une fois, l'origine de ce nom n'est pas déterminée. Toujours pour la même raison, le couple Marcus ayant l'habitude de ne pas donner d'explications sur les noms attribués aux espèces qu'ils décrivaient.
Numéro d'entrée WoRMS : 597414
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Chromodorididae | Chromodorididés | Doridiens au corps mou allongé et étroit, à coloration vive. Dos en général lisse, bord du manteau développé à l’avant. Pied effilé à l’arrière, dépassant du manteau. Rhinophores lamellés, tentacules buccaux courts et coniques, branchies pennées. |
Sous-famille | Chromodoridinae | Chromodoridinés | |
Genre | Felimida | ||
Espèce | binza |
Œuvre d'art
On peut distinguer sur cette photo la plupart des caractéristiques de la doris de Brito. Le manteau violacé est bordé d'une bande diffuse blanche puis jaune sur l'extérieur. Les bandes dorsales, ici anastomosées entre elles, sont bien définies. Les rhinophores possèdent bien une ligne blanche sur leur face arrière et le panache branchial pâle montre une structure violette plus soutenue.
Grotte à corail, Rade de Villefranche-sur-mer (06), 9 m
13/07/2008
Bleu électrique
Admirons sur cet individu bleu électrique à violet la modification étonnamment graphique de la ligne costale droite. Celle-ci est néanmoins bien définie par une bordure soutenue, contrairement à la marge blanche du manteau, plus diffuse.
La queue en pointe est visible et la marque blanche n'est pas cachée par le manteau.
Nous pouvons aussi constater que cet animal montre une bizarre excroissance (sur le haut du dos) avec des "boules" jaune, bleu et blanche inhabituelles.
Cap d'Antibes (06), 10 m
14/08/2010
Variante mauve
Spécimen montrant une variation de couleur du manteau, plus pâle, ainsi que des bandes longitudinales très rectilignes et discontinues !
Mais des indices certains confirment l'espèce : il s'agit bien de l'ex Felimida britoi : Felimare binza.
Pointe de la Cuisse, Cap Ferrat (06), 8 m
30/05/2009
Diversité sur une même zone
Mise en parallèle intéressante, illustrant la diversité de robes que peut arborer la doris de Brito. En effet, ces quatre individus ont été rencontrés dans une zone assez réduite géographiquement puisqu'il s'agit de quatre doris "cassidaines", fréquentant les tombants entre les calanques d'En-Vau et de Morgiou.
Cassis (13)
2010
De face
De face, on voit bien les tentacules labiaux, sous le manteau de l'animal. Il s'agit d'organes sensoriels plutôt tactiles destinés à appréhender l'environnement direct.
On remarque aussi la jonction des bandes jaunes sur le manteau de cet individu, en avant des rhinophores.
Cap d'Antibes (06), 10 m
14/08/2010
De trois-quart arrière...
Cet angle de vue permet de distinguer nettement la forme en plume pointue des rhinophores ainsi que la ligne blanche caractéristique à l’arrière de ceux-ci.
De même, on perçoit bien la nervure violette sur les feuillets branchiaux translucides.
Cap d'Antibes (06), 10 m
14/08/2010
De l'arrière
Ce cliché arrière d'une doris de Brito met en évidence le petit bout de queue très bleu, avec une marque blanche ici bien visible.
Notons aussi la ligne dorsale sur le manteau, qui est discontinue sur le second quart du dos, comme sont discontinues les lignes latérales.
Moyade, Marseille (13), 20 m
01/08/2010
Un oeil très discret
Il n'est pas courant de voir la tache oculaire de cette espèce. Un petit point noir se distingue dans une zone plus claire à l'arrière du rhinophore.
Porquières, Palavas (34), 12 m
11/07/2020
Echelle
Les doigts du photographe, visibles ici, donnent l'échelle du petit opisthobranche : pas bien gros !
Cet individu n'atteint pas les 10 mm, ce qui est la taille moyenne de la doris de Brito.
Grotte à corail, Rade de Villefranche-sur-mer (06), 9 m
13/07/2008
Juvénile parasité
Voici un juvénile se déplaçant sur le sable.
L’arrière de son manteau est levé à cause d’un parasite qui le pince !
On peut voir une petite tache blanche naissante sur la queue et sa robe a déjà tout de celle d’un adulte.
Cagnes-sur-mer (06), 7 m
27/08/2008
A propos d'alimentation
La doris de Brito se déplace sur une algue calcaire, dans la même nuance de violet que son manteau. Est-ce un acte de mimétisme ? Y aurait-il un lien avec son alimentation ? Celle-ci n'est pas encore connue avec précision. Il s'agit sans beaucoup de doutes de spongiaires, comme généralement chez tous les Felimida mais la nature précise des proies de F. binza reste à découvrir.
Marseille (13), 10 m
04/2008
Alimentation
Voila deux doris de Brito, très probablement en train de se nourrir ! Les "miettes" visibles sur l'individu de gauche pourraient en témoigner. L'éponge-proie violette a été identifiée par Jean Vacelet comme Chelonaplysilla arenosa (Topsent, 1925) ou encore appelée Chelonaplysilla noevus (Carter).
Citons J. Vacelet : « Cette éponge est sans spicules, avec de courtes fibres non réticulées qui forment les petits conules visibles à la surface, en particulier en dessous des Chromodoris (ancien nom de genre de F. binza -ndr). Les "nids d'abeille" sont un réseau d'épaississements ectodermiques renforcés par des corps étrangers, principalement du sable. C'est une éponge assez commune, voisine des Aplysilla qui ont le même squelette, mais pas de réticulation de surface, généralement violette. Si les Chromodoris sont bien en train de la manger, ce n'est sans doute pas leur nourriture exclusive, ou alors ils n'ont pas trop d'appétit, car l'éponge ne dépasse pas quelques mm de diamètre et n'est pas épaisse. »
L'enquête sur l'alimentation de la doris de Brito reste ouverte…
Tiboulen de Maïre, Marseille (13), 25 m
22/08/2010
Confusion possible
Cette photo montre que la confusion est possible avec la doris de Krohn (Felimida krohni), si l'on se base sur la couleur d'ensemble et si l'on ne distingue pas bien la ligne blanche caractéristique à l'arrière des rhinophores.
Mais il s'agit bien ici de la doris de Brito, la bordure du manteau blanche et jaune nous apportant le bon indice.
Le sec des Guénauds, Les Embiez (83), 10 m
09/08/2010
Azuréen
Remarquez, sur ce spécimen de Côte d'Azur, comment la ligne dorsale vient faire un anneau autour du panache branchial. Les deux lignes costales viennent se rejoindre à l'arrière alors qu'elles ne sont pas jointives à l'avant.
Cap d'Antibes (06)
01/2009
Provençale
Surprise au milieu de Parazoanthus axinellae, cette doris de Brito marseillais nous montre toute la magnifique complexité de son graphisme.
Grotte mysterieuse, île de Jarre, Marseille (13)
26/08/2009
Catalane
En Languedoc-Roussillon, près de la frontière espagnole. La macule jaune est très visible au milieu de la ligne dorsale blanche.
Les chambres, Cerbère (66), 10 m
01/07/2008
Rédacteur principal : Dominique HORST
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Avila Escartin C., 1993, SUSTANCIAS NATURALES DE MOLUSCOS OPISTOBRANQUIOS: ESTUDIO DE SU ESTRUCTURA, ORIGEN Y FUNCION EN ECOSISTEMAS BENTONICOS, thèse doctorale, Université de Barcelone.
Dominguez M., Garcia F.J. and Troncoso J.S., 2006, Some aspects of the family Chromodoridae (Opisthobranchia: Nudibranchia) from Brazil, with description of a new species, Scientia Marina, 70(4), Spain, 14p.
Johnson R., Gosliner T., 2012, Traditional Taxonomic Groupings Mask Evolutionary History: A Molecular Phylogeny and New Classification of the Chromodorid Nudibranchs, PLoS ONE, 7(4), 15p.
Padula V., Bahia J., Stöger I., Camacho-Garcia Y., Malaquias M.A.E., Cervera J.L., Schrödl M., 2016, A test of color-based taxonomy in nudibranchs: Molecular phylogeny and species delimitation of the Felimida clenchi (Mollusca: Chromodorididae) species complex, Molecular Phylogenetics and Evolution, 103.
La page sur Felimida binza dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN