Ombrelle hémisphérique, 20 mm de diamètre
Cavité gastrique en forme d'entonnoir profond et étroit
Manubrium blanchâtre en forme de cloche traîné dans le sillage
8 à 32 tentacules de 10 cm de longueur
Hydroméduse de Gegenbaur, eutima
Octorchis gegenbauri Haeckel, 1864
Liriopsis campanulatus Claus, 1876
Octorchandra gertmanica Haeckel, 1879
Octorchis orientalis Browne, 1905
Mer du Nord, Manche, océan Atlantique Nord-Est et Ouest, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestLa distribution de cette espèce s'étend depuis la Grande-Bretagne jusqu'au Maroc, ainsi qu'en Méditerranée occidentale, jusqu'à l'Adriatique. Elle fréquente également les côtes nord est américaines, du Canada à la Caroline. La méduse a apparemment été identifiée à deux reprises sur les côtes chinoises.
L'observation de cette méduse n'est pas très fréquente et on ne dispose que de peu d'informations au sujet du biotope de cette espèce.
L'individu qui illustre la fiche a été observé à quelques mètres sous la surface.
Le polype est peu connu. Il se développe sur des roches et sur des coquilles de mollusques.
Eutima gegenbauri est une hydroméduse immédiatement identifiable. Son ombrelle est hémisphérique, son diamètre atteignant en général les 20 millimètres, parfois plus. Sa partie apicale, gélatineuse, est relativement épaisse.
L'endoderme est parcouru par quatre canaux radiaires qui s'élèvent modérément sous le sommet de l'ombrelle avant de plonger en un entonnoir profond et étroit. Celui-ci débouche sur un manubrium* blanchâtre en forme de petite cloche, traîné dans le sillage de la méduse, entre les tentacules. La bouche, située à l'extrémité de ce manubrium, présente quatre lèvres courtes, épaisses et crénelées. L'estomac est court. Sur le long pédoncule* qui porte l'estomac, à mi-distance, sont accolées les quatre courtes gonades*. Ces canaux débouchent dans un canal marginal, bordé intérieurement d'un vélum* étroit.
Sur le bord de l'ombrelle s'enracinent huit à seize tentacules (parfois trente deux). Ils peuvent atteindre en pleine extension cinq fois le diamètre de l'ombrelle, soit une dizaine de centimètres.
Le bord de l'ombrelle porte également huit rhopalies*, ainsi que de nombreuses petites verrues, peu visibles.
Neotima lucullana ressemble beaucoup à Eutima gegenbauri mais :
- son diamètre est plus important ; il atteint 74 mm,
- son nombre de tentacules est bien supérieur, il peut aller jusqu'à 70, et ceux-ci ont souvent une teinte bleuâtre,
- les canaux radiaires s'élèvent très haut sous l'ombrelle,
- elle se rencontre rarement à faible profondeur.
Eutima gegenbauri est planctonophage*, son régime est carnivore. La méduse étend en pleine eau ses tentacules garnis de batteries de cnidocytes* au moyen desquels elle harponne et paralyse les petites proies du plancton (crustacés, vers, larves, ...) qui sont ensuite dirigées vers la bouche.
Eutima gegenbauri, comme de nombreux autres Hydrozoaires, présente un cycle de vie composé de deux phases alternées : une sexuée et une asexuée.
La phase méduse, dominante, est la phase sexuée. A maturité, les méduses mâles et femelles libèrent leurs gamètes* en pleine eau, où a lieu la fécondation. Celle-ci donne une larve* ciliée pélagique*, la planula, caractéristique des Cnidaires. La planula finit par tomber sur le substrat* où, si les conditions le permettent, elle se fixera et développera un stolon rampant. Ce stolon sera à l'origine d'une colonie de polypes différenciés, notamment de polypes reproducteurs, qui constituent la phase asexuée du cycle de vie. Les polypes reproducteurs libéreront par bourgeonnement de minuscules méduses sexuées.
Les méduses juvéniles sont différentes des méduses adultes : leur vélum est bien plus large et les tentacules sont très courts et peu nombreux. Enfin, le manubrium est court et logé intégralement sous l'ombrelle.
Il n'existe pas de nom vernaculaire pour cette espèce dans la littérature naturaliste. Eutima de Gegenbaur, francisation du nom scientifique, et Hydroméduse de Gegenbaur sont des propositions du site DORIS.
Eutima : du grec [eu] = vrai, bien et [tima] = estime, honneur, précieux,
gegenbauri : en hommage à Carl Gegenbaur (1826-1903), anatomiste allemand. Certains de ses travaux ont notamment contribué à pointer l’importance de l’embryologie et des études comparées (comparaison des organes similaires présents dans différents groupes zoologiques) dans les recherches sur l’évolution.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Hydrozoa | Hydrozoaires | Cnidaires dont le cycle de vie est alterné, mais de façon inconstante, par deux phases différentes : le polype et la méduse. Présence d’un velum dans la méduse (dite craspédote), gonades ectodermiques, perte des septes, perte des cnidocytes endodermiques. Coloniaux ou solitaires. Quelques espèces d’eau douce. |
Sous-classe | Hydroidolina | Hydroïdes | Hydrozoaires dont le cycle de vie présente toujours une phase polype. |
Ordre | Leptothecata / Leptomedusa | Leptothécates / Leptoméduses | Hydroïdes coloniaux dont les polypes sont protégés par une enveloppe chitineuse, la thèque. Méduses (quand elles existent) aplaties, parfois de grande taille, portant des statocystes sur le bord de l’ombrelle, et des gonades sur les canaux radiaires. |
Sous-ordre | Conica | Coniques | Les hydranthes ont un hypostome conique, sans cavité buccale distincte de la cavité gastrique. |
Famille | Eirenidae | Eirénidés | |
Genre | Eutima | ||
Espèce | gegenbauri |
Sous la surface
Sous la surface, de profil, les longs tentacules sont en extension.
Port-Cros (83), 3 m
11/05/2012
Longs tentacules
Les tentacules en extension mesurent une dizaine de centimètres.
Port-Cros (83), 3 m
11/05/2012
Espèce proche : Neotima lucullana
Neotima lucullana est une espèce proche, mais qui est rencontrée à plus grande profondeur. Ici, à 62 mètres !
Grande Baie, Villefranche-sur-Mer (06), Méditerranée, 62 m
18/08/2008
Rédacteur principal : Frédéric ZIEMSKI
Rédacteur : Vincent MARAN
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
La page d'Eutima gegenbauri dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN