Taille entre 3 et 4 cm, mais peut atteindre 12 cm
Forme ronde
Couleur brune pour les adultes, rouge bordeaux pour les juvéniles
4 à 6 rangées de tubercules entre les yeux
Tubercules et épines sur le corps et sous le menton
Grande ventouse ventrale
Lompe
Newfoundland spiny lumpsucker (GB)
Eumicrotremus Gill, 1862
Atlantique Nord-Ouest
Zones DORIS : ● Atlantique Nord-OuestEndémique*, la petite poule de mer de Terre-Neuve est présente au Canada dans la province de Terre-Neuve et dans le golfe du Saint-Laurent et aux États-Unis dans le golfe du Maine.
On rencontre habituellement la petite poule de mer de Terre-Neuve sur des fonds sableux, rocheux ou de graviers à des profondeurs comprises entre 5 et 25 m. La petite poule de mer de Terre-Neuve n'est pas une bonne nageuse. Elle préfère se fixer à l'aide de sa ventouse ventrale sur les roches ou les laminaires.
La petite poule de mer de Terre-Neuve adulte mesure entre 3 et 4 cm, mais peut atteindre 12 cm de long. Son corps de forme ronde est entièrement couvert de tubercules et de minuscules épines. C'est un poisson coloré, sa teinte varie du rouge bordeaux pour les juvéniles au brun pour les adultes.
On identifie sur la tête 4 à 6 rangées de tubercules entre les yeux. La bouche est petite avec des lèvres
épaisses, des tubercules sont également présents sous le menton. Les ouvertures des branchies* sont assez courtes. Les nageoires de la petite poule de mer de Terre-Neuve sont petites et transparentes (à l'exception de la dorsale). Les rayons de la nageoire dorsale sont bien visibles. Une nageoire anale est située sous la deuxième nageoire dorsale. Les nageoires pectorales ressemblent à un collier. Les nageoires pelviennes de la petite poule de mer de Terre-Neuve se sont transformées pour former une grande ventouse ventrale. Plus petits, les mâles ont une apparence plus pâle et un corps plus lisse (tubercules moins marqués). Les mâles géniteurs présentent également une livrée* orange à rouge, avec une tache argentée derrière chaque nageoire pectorale.
Le séquençage génétique systématique de toutes les espèces animales et végétales (projet Européen Barcode of life, numéro 23367), ciblant une courte séquence d'ADN située à une position standard du génome, et établissant un « code-barre » d’ADN spécifique de l’espèce, a permis de séparer génétiquement les 2 espèces de petite poule de mer : d’un côté celle de l'Atlantique Eumicrotremus spinosus (Fabricius, 1776) et de l’autre celle de Terre-Neuve Eumicrotremus terraenova. La petite poule de mer de Atlantique ne possède que 4 rangées de tubercules plus gros entre les deux yeux. Elle n'est présente qu'en Antarctique.
Sa nourriture est principalement constituée de petits crustacés et de petits invertébrés benthiques*.
La reproduction est sexuée et externe, il existe un dimorphisme* sexuel ; les mâles étant plus petits, plus pâles que les femelles et avec une livrée proche du rouge, un corps plus lisse et des tubercules moins marqués. Ce sont les mâles qui ont la charge de préparer les sites destinés à recueillir les œufs. Les coquilles vides de petits gastéropodes peuvent servir d'abri pour les œufs. C'est en hiver que la femelle pond environ 200 œufs. Le mâle féconde les œufs. Durant 6 à 8 semaines, il évente les œufs, rassemblés en masse spongieuse, et les protège jalousement. Le mâle peut en effet aller jusqu'à se laisser échouer sur la grève si les œufs y sont transportés par le courant, ou encore combattre jusqu'à la mort l'adversaire qui osera s'approprier sa progéniture. En avril et en mai, les minuscules juvéniles issus des éclosions se regroupent en communautés. Les jeunes poules de 1 cm ont déjà leur ventouse et peuvent même se coller sur une main nue qui se présente à elles.
La raie épineuse Amblyraja radiata, les gadidés tels que la morue franche Gadus morhua et certains oiseaux marins sont connus comme étant les principaux prédateurs de la petite poule de mer de Terre-Neuve.
La maturité sexuelle est atteinte à partir de 2-3 ans pour les mâles et 3-4 ans pour les femelles.
L’espérance de vie est d’environ 12 ans.
Les déplacements de la petite poule de mer de Terre-Neuve sont assez drôles et plutôt lents. On peut comparer ces petits poissons à des hélicoptères miniatures ou des balles de ping-pong équipées de nageoires ! La petite poule de mer de Terre-Neuve étant un as du camouflage, seul son déplacement permet en fait de l'observer. Il suffit alors de repérer la roche où elle décide de se fixer.
L'origine de son nom français est sans doute par rapport à sa petite taille comparée à celle de la grosse poule de mer Cyclopterus lumpus et à la francisation de terraenovae.
Eumicrotremus du grec [eu] = vraiment, [micros] = petit, [trema]= ouverture. L'origine est sans doute en rapport avec sa petite taille.
terraenovae du latin [terrae] = terre et [nova] = neuve. Terre-Neuve identifie la distribution.
Numéro d'entrée WoRMS : 159521
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopteri | ||
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Famille | Cyclopteridae | Cycloptéridés | |
Genre | Eumicrotremus | ||
Espèce | terraenovae |
Immobile
La petite poule semble poser sur ce cliché. Sa première nageoire dorsale donne l'impression qu'elle porte une petite couronne sur la tête.
Anse aux Loups marins, Baie Comeau, Québec, Canada, 10 m
16/07/2008
La tête
La tête comporte 4 à 6 rangées de tubercules entre les yeux.
Les Escoumins, Québec, Canada, 15 m
09/2018
La bouche
La bouche est petite, les lèvres sont épaisses. Remarquez les protubérances sous le menton.
Les Escoumins, Québec, Canada, 18 m
10/2021
L'œil
Proportionnellement au reste du corps son œil est de grande taille.
Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 8 m
01/09/2007
Un as du camouflage
C'est son déplacement qui m'a permis de voir cette petite poule de mer de Terre-Neuve se poser sur cette roche.
La teinte rouge est celle d'un juvénile.
Anse aux Loups marins, Baie Comeau, Québec, Canada, 10 m
16/07/2008
Épines et protubérances
On distingue parfaitement les protubérances et les épines autour de la bouche. La présence de l'oursin vert nous donne un excellent repère de comparaison de taille.
Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 10 m
25/07/2006
Ventouse ventrale
Sa ventouse ventrale lui permet de se fixer aisément sur les parois rocheuses verticales.
Les Escoumins, Québec, Canada, 12 m
06/2019
De profil
Une belle petite poule de mer de Terre-Neuve posée sur un rocher. Son corps est de forme ronde. Il est couvert de tubercules et de petites épines. Elle est en fait collée sur la roche par sa ventouse ventrale.
Anse aux Loups marins, Baie Comeau, Québec, Canada, 10 m
16/07/2008
Déplacement
Lorsqu'elle se déplace ses petites nageoires transparentes se mettent à bouger très rapidement mais malheureusement de façon très inefficace.
Anse aux Loups marins, Baie Comeau, Québec, Canada, 10 m
16/07/2008
En forme de têtard
Cette vue prise du dessus nous fait penser à un têtard, un corps arrondi avec une petite queue aux nageoires transparentes.
Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, Quai des pilotes, 12 m
13/07/2008
Protubérances
On distingue nettement les nombreuses protubérances sur l'ensemble de son corps arrondi.
Quai des pilotes, Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 12 m
13/07/2008
Rédacteur principal : Laurent FEY
Correcteur : Gaël ROCHEFORT
Responsable régional : Laurent FEY
Mecklenburg C W., Steinke D., 2015, Ichthyofaunal baselines in the Pacific Arctic region and RUSALCA study area, Oceanography, 28, 158–189.
La page sur Eumicrotremus terraenovae sur le site de référence de Doris pour les poissons : FishBase