Taille maximum 60 mm
Quatre paires d'yeux en 2 rangées transversales
Eaux douces de l'hémisphère nord
Zones DORIS : ● Eau douce d'EuropeErpobdella spp. ont été trouvées partout dans les eaux douces de l'hémisphère nord : Europe, Asie et Amérique du Nord.
On trouve Erpobdella spp. immergée sur les pierres au bord des lacs et des étangs, des rivières et des ruisseaux. Elle préfère les zones riches en végétation qui lui fournissent un abri et un large choix de proies. Elle privilégie les substrats* durs (pierres, branches, feuilles) et évite les zones de vase et de sable où ses ventouses ne peuvent adhérer.
La longueur de cette sangsue peut atteindre 60 mm (cf. infra). La couleur d'ensemble est très variable : brun jaunâtre homogène (E. testacea) ou avec des taches sombres (E. octoculata).
Son corps composé de segments ou anneaux, porte une petite ventouse à l'avant et une grande à l'arrière.
Ses quatre paires d'yeux sont disposées sur la tête en deux rangées transversales.
Elle se déplace comme une chenille arpenteuse : elle détache la ventouse antérieure (la plus petite), étire son corps vers l'avant et fixe cette ventouse, détache la ventouse postérieure (la plus grande) et en arquant le corps, la place près de la ventouse avant, et ainsi de suite.
Elle peut aussi nager.
Remarque : l'aspect varie énormément et, en plongée, seule la disposition des yeux est un critère à peu près fiable pour identifier les sangsues du genre Erpobdella. Il faut cependant noter qu'il y a parfois fusion des yeux réduisant leur nombre. En fait, seule la structure des anneaux permet d'identifier le genre Erpobdella : les anneaux sont simples (pas d'anneaux doubles) mais il faut les examiner sur une photo détaillée.
(*) Lorsqu'elle s'allonge au cours d'un déplacement, elle peut doubler voire tripler la longueur de son corps.
Les quatre espèces présentes en France Erpobdella nigricollis (Brandes, 1900), Erpobdella octoculata (Linnaeus, 1758), Erpobdella testacea (Savigny, 1820), Erpobdella vilnensis (Liskiewicz, 1925) sont difficiles à distinguer en plongée car :
Erpobdella spp. sont des espèces carnassières qui se nourrissent essentiellement de gastéropodes, d'Oligochètes, de Chironomidés et d'Amphipodes. Elles n'ont pas de mâchoire ou de trompe dévaginable* (qu'elles peuvent sortir de leur corps) mais un pharynx qui peut s'ouvrir largement pour avaler leur proie entière.
Erpobdella spp. est hermaphrodite*. Les organes sexuels se trouvent sur sa face ventrale au niveau du premier tiers de son corps : l'orifice génital mâle est situé un peu en avant de l'orifice femelle. La reproduction est exclusivement sexuée et croisée (pas d'auto-fécondation).
Au début du printemps, un clitellum* se forme à l'avant du corps et, lors de la reproduction, les deux individus sont étroitement unis par sa sécrétion. Chacun colle sur la peau de l'autre un spermatophore* d'où sortent les spermatozoïdes* qui traversent la peau pour aller féconder les œufs.
Les œufs sont pondus entre mars et mai dans des cocons collés sur le substrat (pierres, bois). Chez E. octoculata, ils sont ovales ou en forme de citron, peuvent atteindre la taille de 9 mm et abriter jusqu'à une vingtaine d’œufs. Chez E. testacea, ils sont de forme ovoïde (non pointus).
La respiration se fait à travers la peau (cutanée). Celle-ci est changée très fréquemment, parfois quotidiennement si la sangsue se trouve dans une eau pauvre en oxygène.
Nom proposé par DORIS : francisation du nom scientifique.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Annelida | Annélides | Vers segmentés (annelés) à section cylindrique, à symétrie bilatérale constitués de segments semblables. Le premier segment porte la bouche et le dernier l’anus. Nombreuses formes marines, dulcicoles ou terrestres, libres ou parasites. |
Classe | Clitellata | Clitellates | Annélides hermaphrodites, dont quelques segments sont enveloppés dans une enveloppe glandulaire. |
Sous-classe | Hirudinea | Hirudinées / Achètes | Annélides aquatiques, principalement d'eau douce, sans soies ni parapodes, mais possédant une ventouse postérieure et parfois une antérieure. Ectoparasites d'animaux aquatiques et de vertébrés terrestres. |
Ordre | Arhynchobdellida | Arhynchobdelliformes | Les Arhynchobdelliformes ont perdu le proboscis et peuvent avoir ou pas des mâchoires armées de dents. |
Sous-ordre | Pharyngobdella | Pharyngobdelliformes | Sangsues d'eau douce ou terrestres des milieux humides. Elles ont perdu la capacité à pénétrer les tissus de l'hôte et de sucer le sang. Elles sont carnivores et possèdent une bouche relativement grande qui leur permet d'avaler en entier des vers ou des larves d'insectes. Elles possèdent 6 à 8 paires d'yeux. Leur pharynx est long sans mâchoires. |
Famille | Erpobdellidae | Erpobdellidées | |
Genre | Erpobdella | ||
Espèce | spp. |
Identification
Son corps composé de segments ou anneaux, porte une petite ventouse à l'avant et une grande à l'arrière.
Ses quatre paires d'yeux sont disposées sur la tête en deux rangées transversales.
La longueur de cette sangsue peut atteindre 60 mm. La couleur d'ensemble est très variable : brun jaunâtre homogène (E. testacea) ou avec des taches sombres (E. octoculata représentée sur cette photo).
Lillé (Liège - Belgique), 8 m
03/01/2014
Déplacement
Elle se déplace comme une chenille arpenteuse : elle détache la
ventouse antérieure (la plus petite), étire son corps vers l'avant et
fixe cette ventouse, détache la ventouse postérieure (la plus grande) et
en arquant le corps, la place près de la ventouse avant, et ainsi de
suite.
Elle peut aussi nager.
Lillé (Liège - Belgique), 8 m
03/01/2014
Ventouse postérieure
La ventouse postérieure est la plus grande.
Lillé (Liège - Belgique), 8 m
03/01/2014
Cocon
Les œufs sont pondus entre mars et mai dans des cocons collés sur le substrat (pierres, bois).
Lillé (Liège – Belgique)
30/08/2014
Éclosion
Les larves sortent par un petit trou ouvert dans le cocon.
Lillé (Liège – Belgique)
24/08/2014
Cocons vides
Chez E. octoculata, ils sont ovales ou en forme de citron, peuvent atteindre la taille de 9 mm et abriter jusqu'à une vingtaine d’œufs. Ici, les larves ont quitté leur cocon.
Lillé (Liège – Belgique)
02/01/2014
Détail de la ventouse buccale
France, Saint Clair sur Epte, capturée à 2m de profondeur, photographiée à l'aide d'un stéreomicroscope au laboratoire
10/09/2017
Détail des 8 yeux
Les 8 yeux sont en 2 rangées transversales (4/2/2).
France, Saint Clair sur Epte, capturée à 2m de profondeur, photographiée à l'aide d'un stéreomicroscope au laboratoire
10/09/2017
Détail de la ventouse antérieure
La ventouse est de petite dimension et est peu visible sur cette espèce.
France, Saint Clair sur Epte, capturée à 2m de profondeur, photographiée à l'aide d'un stéreomicroscope au laboratoire
10/09/2017
Détail de la structure interne
France, Saint Clair sur Epte, capturée à 2m de profondeur, photographiée à l'aide d'un stéreomicroscope au laboratoire
10/09/2017
Rédacteur principal : Jean-Pierre COROLLA
Correcteur : Benoît LECAPLAIN
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Michel KUPFER