Coquille longue et étroite, jusqu'à 40 mm de long
7 à 15 tours de spires, apex pointu
9 à 10 côtes longitudinales en relief
Ouverture ronde à lèvres épaisses, opercule corné brun rouge à noir
Couleur blanc crème brillant, jaune pâle, beige ou brun rouge
Scalaire commune
Common wentletrap, european wentletrap (GB), Gemeine Wendeltreppe, unechte Wendeltreppe (D), Gewone wenteltrap, gewoon wenteltrapje (NL)
Epitonium clathrus possède de nombreux synonymes. Citons :
Clathrus clathrus (Linnaeus, 1758)
Scala clathrus (Linnaeus, 1758)
Turbo clathrus Linnaeus, 1758
Epitonium communis (Lamarck, 1822)
Scalaria communis Lamarck, 1822
Côtes européennes
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Sa distribution s'étend sur l'ensemble des côtes européennes : Manche, mer du Nord jusqu'à la Norvège, Atlantique de l'Est jusqu'à l'Espagne, Méditerranée et mer Noire.
La scalaire commune affectionne les sables fins et les milieux vaseux, depuis l'estran jusqu'à 80 mètres de profondeur.
Epitonium clathrus possède une coquille longue et étroite, à l'apex* pointu, et présente de 7 à 15 tours de spires au maximum, lisses et bien séparés, et dont le dernier représente environ un tiers de sa longueur. Longitudinalement, elle est sculptée de 9 à 10 côtes en relief assez prononcées reliant les sutures des spires. L'ouverture est ronde, à lèvres épaisses, et est colmatée par un opercule* corné brun foncé presque noir situé sur l'arrière du pied. Ce dernier est court, tronqué à l'avant, et il se prolonge bien en avant de la tête. Celle-ci porte 2 tentacules céphaliques pourvus à leur base de 2 yeux. Sa radula* est garnie de dents en forme de crochet ou d'aiguille.
La longueur de la coquille peut atteindre 40 mm pour un diamètre de 12 mm à l'âge adulte. Sa couleur varie du blanc crème brillant au jaune pâle en passant par le beige et le brun rouge, avec parfois 2 bandes longitudinales marron.
Il existe plusieurs autres espèces du genre Epitonium, mais bien plus rares. Citons Epitonium clathratulum (Kanmacher, 1798), une espèce très proche, qui se distingue de la scalaire par des côtes longitudinales plus nombreuses et plus fines.
Cerithium vulgatum (Bruguière, 1792) présente une coquille turriculée* et sculptée de gros tubercules. Elle est commune en Méditerranée seulement.
Les scalaires sont des prédateurs omnivores qui se nourrissent principalement d'anémones de mer comme Anemonia viridis et de tuniciers, parfois aussi de Scléractiniaires. C'est en insérant leur trompe dans les tissus de leurs proies qu'elles s'alimentent en aspirant leurs fluides internes.
L'espèce est hermaphrodite*. La reproduction a lieu au printemps et en été. L'accouplement a lieu en zones côtières. Les individus en phase femelle regagnent les profondeurs pour y pondre des œufs par paquet en forme de ruban. Après éclosion, les larves* se développent, d'abord pélagiques*, puis au bout de quelques semaines elles deviennent benthiques* en tombant sur le fond.
Les coquilles vides sont récupérées par des pagures tels Pagurus cuanensis et Pagurus bernhardus.
La surface des coquilles vides peut être colonisée par de fines corallinacées encroûtantes, ainsi que par des polychètes tubicoles, comme les Pomatocères (Spirobranchus sp.).
Les individus de cette espèce sont assez rarement observés vivants dans leur milieu naturel, par contre il n'est pas rare de trouver des coquilles vides échouées sur les plages dans les laisses de mer.
Sur le littoral de Manche-Atlantique, l'espèce peut être observée sur l'estran, par marées basses de vives eaux (forts coefficients).
Le nom commun scalaire vient du latin [scala] = échelle, les sculptures de la coquille évoquant les marches d'un escalier en colimaçon.
Epitonium : du latin [epitonio] = rouleau, en référence aux sceaux-cylindres utilisés dans l'antiquité qui servaient à signer sur des tablettes en cire ou à imprimer. La taille, la forme et la matière de ces petits objets de luxe (certains étaient en ivoire) se rapprochent de la coquille de la scalaire,
clathrus : du latin [clathri-] lui-même venant du grec [clathr-] = grillage, treillis, grille, en référence à l'aspect réticulé de la coquille.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Caenogastropoda | Caenogastropodes | |
Ordre | non attribué | non attribué | Ce taxon n'a pas encore reçu un nom de la part des spécialistes. |
Famille | Epitoniidae | Epitoniidés | Coquille hélicoïdale, pointue (allure d'escalier en colimaçon) avec des côtes (lamelles) transversales plus ou moins marquées. Tours plus ou moins étroitement appliqués. Ouverture arrondie. |
Genre | Epitonium | ||
Espèce | clathrus |
Sur l'estran
Une observation plutôt rare : une scalaire vivante traîne sa coquille sur des algues rouges de l'estran normand.
Agon-Coutainville (50), estran
20/02/2011
Sur le sable
Ici, le photographe a rencontré cette scalaire de nuit sur le sable.
Ria d'Etel (56), 8 m
24/03/201
Tête et pied
Cet individu a été trouvé très bas sur l'estran, par fort coefficient de marée.
Agon Coutainville (50), estran
20/02/2011
Opercule
Hors de l'eau, l'animal s'enferme dans sa coquille grâce à son opercule corné fixé à l'arrière du pied, ce qui lui permet de garder suffisamment d'eau pour résister jusqu'à la prochaine marée.
Agon Coutainville (50), estran
20/02/2011
Côtes longitudinales
On distingue bien les côtes longitudinales qui forment un réseau réticulé sur l'ensemble de la coquille. Elles forment un escalier en colimaçon, ce qui lui a valu son nom vernaculaire, et son ancien nom de genre Scala.
Agon Coutainville (50), estran
09/06/2010
Ouverture
L'ouverture de la coquille est circulaire avec les bords assez épais.
Agon Coutainville (50), estran
09/06/2010
Du beau monde
A droite, une scalaire vivante rétractée dans sa coquille, colmatée par son opercule noir.
A gauche une coquille vide, occupée par un pagure (Pagurus cuanensis), colonisée par une fine corallinacée encroûtante rose, et par un tube de pomatocère (Spirobranchus sp.).
Saint-Marcouf (50), estran
21/06/2009
Coquille squattée
Un pagure (Pagurus bernhardus) traîne derrière lui une coquille de scalaire, elle-même colonisée par une algue corallinacée.
Les Ridens, Boulogne-sur-Mer (62), 20 m
24/10/2007
Rédacteur principal : Murielle TOURENNE
Rédacteur : Murielle TOURENNE
Correcteur : Frédéric ZIEMSKI
Responsable historique : Sandra SOHIER
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI