Plante herbacée vivace de 30 à 80 cm de hauteur
Feuilles alternes, de couleur vert-glauque, souvent enroulées sur les bords
Inflorescence de 20 à 25 cm de longueur, formée d'épillets aplatis de 10 à 25 mm de long
Epis fragiles et se désarticulant à maturité
Sur jeunes dunes de sable
Chiendent de mer, chiendent des dunes, agropyre à feuilles de joncs, élyme des sables, chiendent jonciforme
Sand couch (GB), Gramigna delle spigge, gramigna delle spiagge (I), Agropir mediterrani, jull de platja (Catalan), Binsen-Quecke, Strand-Quecke, Gewöhnliche Strand-Quecke (D), Biestarwegras (NL), Merijuolavehnä (F), Strand-kvik (DK), Merivehnä (SE)
La taxonomie du genre Elytrigia ne fait pas encore consensus (voir paragraphe "informations complémentaires"). Selon les sources (notées entre parenthèses), on trouve des noms différents :
3 autres synonymes sont cités dans [Flora gallica, 2014] :
Elytrigia juncea compte 2 sous-espèces :
La sous-espèce boreali-atlantica a 2 synonymes :
Méditerranée, Atlantique Nord-Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]En France, le chiendent à feuilles de jonc se rencontre sur toutes les côtes sableuses de métropole et de Corse.
La sous-espèce boreali-atlantica est présente sur les côtes de l'Atlantique, de la Manche et de la mer du Nord. On la rencontre jusqu'en Scandinavie, Estonie, Lituanie.
L'aire de répartition de la sous-espèce juncea est limitée à la Méditerranée.
Le chiendent à feuilles de jonc est très commun sur les dunes maritimes embryonnaires, jeunes et mobiles, où il contribue à fixer le sable.
Le chiendent à feuilles de jonc est une plante herbacée vivace plus ou moins glauque de 30 à 80 cm de hauteur. Les rhizomes* sont longs et profonds. Les feuilles sont alternes, de couleur vert glauque, de 10 à 30 cm de long et 5 à 8 mm de large, souvent enroulées sur les bords. Leur face supérieure, très pubescente, porte des poils denses et courts. La ligule* est courte.
L'inflorescence* de 20 à 25 cm de longueur, est formée d'épillets de couleur vert glauque, aplatis, de 15 à 25 mm de long, et disposés en 2 rangées opposées et peu serrés entre eux (leur taille est presque égale à celle des entre-nœuds de l’axe). Chaque épillet contient de 5 à 8 fleurs. La longueur de la glumelle* inférieure de l'épillet (la lemme) dépasse en général 13 mm. L'axe de l'épi se casse facilement à maturité.
D'autres Poacées (Graminées), ressemblantes de loin, sont communes sur les dunes. Parmi celles-ci, on peut citer l'oyat, Ammophila arenaria, de 50 cm à 1,2 m de hauteur. L'inflorescence est un épi d'épillets dense mesurant de 7 à 30 cm de longueur, de couleur blanc jaunâtre. Les épillets mesurent de 12 à 14 mm et sont comprimés latéralement. Ils portent une fleur unique, blanche, entourée de poils courts.
Mais c’est surtout avec les autres espèces du même genre qu’Elytrigia juncea peut être confondue :
Elytrigia acuta (D.C.) Tzvelev, le chiendent littoral, possède un épi plus épais avec des épillets en position très dense. Il ne se rencontre pas sur les dunes mais sur des terrains salés et sablonneux.
Elytrigia elongata (Host) Nevski, le chiendent allongé, est une espèce cespiteuse* dont les épillets sont courts et très espacés. Elle est protégée en région Provence-Alpes Côte d'Azur et se rencontre dans les sansouïres* méditerranéennes. Elle est par exemple fréquente en Camargue.
Comme tout végétal, le chiendent à feuilles de jonc élabore sa matière organique carbonée par photosynthèse* à partir de dioxyde de carbone, en utilisant la lumière comme source d'énergie. Son système racinaire lui permet d'absorber l'eau et les éléments minéraux.
La floraison a lieu en été entre juin et août. Les fleurs sont hermaphrodites* protandres*. La pollinisation est anémogame* (assurée par le vent). Les graines tombent par gravité et germent sur place (barochores).
Cette plante est associée aux autres plantes des jeunes dunes littorales. Par exemple, l'oyat (Ammophila arenaria), le sporobole piquant (Sporobolus pungens), l'anthémis maritime (Anthemis maritima), le cakilier maritime (Cakile maritima), la luzerne marine (Medicago marina), le panicaut maritime (Eryngium maritimum), la criste marine (Crithmum maritimum), la giroflée des dunes (Matthiolia sinuata), l'euphorbe des sables (Euphorbia paralias), le liseron des dunes (Convolvulus soldanella), le diotis blanc (Achillea maritima), ...
La systématique du genre Elytrigia fait encore débat car les espèces de ce genre s'hybrident spontanément avec d'autres Poacées des genres Agropyron et Triticum. Cependant, de tels hybrides spontanés n'ont pas été observés en France. À l’inverse, les hybrides entre espèces du genre Elytrigia sont nombreux en France et parfois même abondants par place, ce qui accentue la difficulté de leur détermination (ils se repèrent surtout à leur pollen hétérogène à grains inégaux et en partie mal formés).
Le nom de genre Elytrigia est lui-même controversé.
Cette espèce n'est pas réglementée. Elle est listée depuis 2019 sous le statut NC (non préoccupante) dans la liste rouge mondiale des espèces menacées de l'UICN* sous le nom d'Elymus farctus (Viv.) Runemark ex Melderis. On la retrouve au même statut sous d'autres synonymes dans la liste rouge nationale des plantes vasculaires* de France métropolitaine et plusieurs listes régionales.
Agropyre à feuilles de joncs, élyme des sables : se réfèrent aux anciens noms de genre de cette espèce.
Chiendent est le nom vernaculaire donné aux Poacées des genres Elymus et Elytrigia, dont les feuilles, le rhizome, ou les bourgeons évoqueraient des dents pointues de chien.
De mer ou des dunes : en référence à l'habitat de cette plante.
Elytrigia : du grec [Elutron] = enveloppe, fourreau, d'où est tiré le mot élytre, nom de genre publié par A.N. Desvaux en 1810.
juncea : du latin [juncus] = jonc, tige semblable à un jonc.
Numéro d'entrée WoRMS : 1435799
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Magnoliophyta | Angiospermes | Plantes à fleurs dont les graines fécondées sont renfermées dans un fruit. |
Classe | Equisetopsida | Equisetopsida | |
Sous-classe | Magnoliidae | Magnioliales | |
Ordre | Poales | Poales | |
Famille | Poaceae | Poacées | Graminées. |
Genre | Elytrigia | ||
Espèce | juncea |
Plante herbacée vivace
Le chiendent à feuilles de jonc est une plante herbacée vivace de 30 à 80 cm de hauteur. Sa couleur est plus ou moins glauque.
Le Grau du Roi (30), plage de l'Espiguette
12/12/2015
Sur le sable
Le chiendent à feuilles de jonc est très commun sur les dunes maritimes embryonnaires, jeunes et mobiles, où il contribue à fixer le sable.
Le Grau du Roi (30), plage de l'Espiguette
12/12/2015
Pied avec inflorescence
La floraison débute en fin de printemps ou début d'été. Sur cet individu photographié en Corse, un épi est visible dès mi-mai.
Golfe d'Ajaccio (2A), Porticcio, plage du Capitellu, arrière-dune
15/05/2016
Inflorescence
L'inflorescence est un épi d'épillets aplatis et de couleur vert-glauque. Les épillets mesurent de 15 à 25 mm de long et sont disposés en 2 rangées opposées. Chez la sous-espèce méditerranéenne juncea, l'inflorescence contient de 7 à 14 épillets.
Ajaccio (2A), Plage du Ricantu
15/05/2016
Inflorescence de la sous-espèce méditerranéenne
Les épillets sont de couleur vert glauque, aplatis, de 15 à 25 mm de long, disposés en 2 rangées opposées et peu serrés entre eux (leur taille est presque égale à celle des entre-nœuds de l’axe). Chaque épillet contient de 5 à 8 fleurs.
Marignane (13), lido sableux du Jaï séparant l'étang de Bolmon de l'étang de Berre
08/06/2015
Epillets de la sous-espèce atlantique
Ces épillets sont typiques. Ils sont rigides, inermes et bleutés. Ils permettent de discriminer de près la sous-espèce de ses hybrides.
Plestin les Grèves (22)
15/09/2011
Avec le diotis blanc et la luzerne marine
Cette photo d'arrière-dune au printemps montre le chiendent de mer en premier plan, la luzerne marine en plan intermédiaire et le diotis blanc à l'arrière. Les feuilles du chiendent sont souvent enroulées sur les bords.
Golfe d'Ajaccio (2A), plage du Ricantu
15/05/2016
Plante d'arrière-dune
Photo prise en été. On aperçoit en arrière-plan, plus près du rivage, le panicaut de mer.
Golfe d'Ajaccio (2A), Porticcio, plage du Capitellu, arrière-dune
15/07/2016
En Bretagne Nord
Sur la façade atlantique on trouve la sous-espèce boreali-atlantica mais aussi des hybrides avec d'autres espèces du genre Elytrigia. Les discriminer in situ est une affaire de spécialistes.
Trebeurden (22)
13/09/2011
Zone de dunes en Bretagne
Au printemps, les épis ne sont pas encore visibles.
Dunes de Santec (29)
20/04/2019
A Noirmoutier
Fin de floraison sur les dunes de Noirmoutier.
Île de Noirmoutier (85), Barbâtre
08/2013
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Correcteur : Daniel PAVON
Responsable régional : Véronique LAMARE
Desvaux A. N., 1813-1816, Journal de botanique appliquée à l'agriculture, à la pharmacie, à la médecine et aux arts, Volume 1, p74.
La page sur Elytrigia juncea sur le site de référence de DORIS pour les plantes : Tela Botanica
La page d'Elytrigia juncea dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN