• Elodea nuttallii | DORIS

    Élodée à feuilles étroites

    Elodea nuttallii | (Planch.) H. St.John

    N° 357

    Amérique du Nord, Europe

    Clé d'identification

    Plante immergée sans racines
    Fixée ou flottante
    Feuilles lancéolées, pointues, recourbées à l'extrémité et disposées en verticilles de 3 feuilles
    Tiges grêles et ramifiées

    Noms

    Autres noms communs français

    Peste d'eau, élodée de Nuttall

    Noms communs internationaux

    Nuttall waterweed, western waterweed (GB), Elodea di Nuttall (I), Elodea (E), Nuttalls Wasserpest, schmalblättrige Wasserpest (D), Smalle Waterpest (NL)

    Synonymes du nom scientifique actuel

    Anacharis nuttallii Planch
    Anacharis occidentalis (Pursh) Victorin
    Elodea columbiana St. John
    Elodea minor (Engelm. ex Caspary) Farw.
    Elodea occidentalis (Pursh) St. John
    Philotria angustifolia (Muhl.) Britt. ex Rydb.
    Philotria minor (Engelm. ex Caspary) Small
    Philotria nuttallii (Planch.) Rydb.
    Philotria occidentalis (Pursh) House

    Distribution géographique

    Amérique du Nord, Europe

    Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Atlantique Nord-Ouest

    Originaire d'Amérique du Nord (le sud du Canada, le nord et le nord-est des Etats-Unis), introduite vers 1939 en Belgique, elle s'est répandue en Europe continentale.
    En France, elle est plus particulièrement présente dans l'est et dans le nord. En pleine phase d'expansion, elle colonise actuellement les vallées de la Loire.
    En Suisse, cette espèce s'est également naturalisée dans les lacs du Plateau.

    Biotope

    La lumière étant réduite, la photosynthèse est également réduite et E. nuttallii pousse près de la surface là où la lumière est suffisante. Les eaux riches en éléments nutritifs favorisent sa croissance. Toutefois, elle est capable de s'adapter à diverses conditions écologiques : eaux profondes ou non, différents types de sédiments. Elle peut même prospérer non enracinée, en flottant entre deux eaux.
    Elle est eurytherme* c'est-à-dire qu'elle peut coloniser des plans d'eau à fortes variations de température.
    Elle est fréquente et en grandes quantités dans les eaux stagnantes ou à courant lent.

    Description

    Elodea nuttallii fait partie des plantes à fleurs dont les ancêtres terrestres sont retournés à l'eau. Cette espèce est complètement immergée. Elle peut être fixée ou flottante.
    L'eau étant surabondante, les vaisseaux conducteurs sont peu développés et les racines sont absentes. Elles sont remplacées par des rhizoïdes qui apparaissent sur les tiges et qui fixent la plante.
    Les feuilles, de couleur vert pâle, plus ou moins souples, verticillées par 3 (parfois par 4 ou 5), sont longues d'environ 10 mm et larges d'au plus 2 mm (3,5 à 10 fois plus longues que larges). Elles sont lancéolées, pointues et recourbées à l'extrémité (voire « tire-bouchonnées »).
    Les extrémités des racines adventives sont de couleur rougeâtre.
    Les tiges sont grêles et ramifiées, et peuvent atteindre 3 à 5 m de long.
    Les fleurs sont petites et violacées.

    Espèces ressemblantes

    Elodea canadensis (Elodée du Canada) : provient d'Amérique du Nord. Alors que Elodea canadensis se rencontre le plus souvent dans des cours d'eau, E. nuttallii, plus résistante à l'ammoniac et au phosphore, à vitesse de croissance supérieure, tend à la supplanter dans les eaux stagnantes. Les feuilles sont de couleur vert sombre, larges de 1,5 à 3,5 mm et longues de 6 à 20 mm (soit 2 à 5,5 fois plus longues que larges), plus ou moins rigides, allongées, finement dentelées et disposées en verticilles de 3 feuilles. Les extrémités des racines adventives sont de couleur blanchâtre à verdâtre.

    Lagarosiphon major : originaire d'Afrique du Sud. Cultivé en aquarium, il s'en échappe dès les années 1940. Il a une photosynthèse très efficace qui lui confère une grande capacité à coloniser les eaux profondes ou troubles. Les feuilles sont alternées sur la tige (surtout dans sa partie basse) et recourbées vers l'arrière. Leur longueur maximale est de 20 mm pour une largeur maximale de 2 mm.

    Egeria densa : provient d'Amérique du Sud. Largement utilisé par les aquariophiles, elle s'est propagée partout dans le monde. Signalée en France dans la seconde moitié du XXème siècle, elle a une photosynthèse très efficace qui lui confère une grande capacité à coloniser les eaux profondes ou troubles. Les feuilles en verticilles (le plus souvent de 4) sont plus grandes avec une longueur de 20 mm pour une largeur de 5 mm. Les bords en apparence lisses, ont une trentaine de petites indentations.

    Alimentation

    Comme tous les végétaux, cette plante est autotrophe grâce à la photosynthèse. Elle fabrique sa propre matière organique grâce à l'eau, au gaz carbonique et à l'énergie lumineuse. Les feuilles et les rhizoïdes absorbent l'eau et les minéraux car les racines ont disparu.

    Reproduction - Multiplication

    Espèce dioïque* (pieds mâles et femelles séparés).
    Reproduction sexuée:
    Les fleurs sont petites, violacées et n'attirent pas l'attention. Situées au bout d'un long pédicelle, elles viennent affleurer la surface. E. nuttallii présente en Europe les deux types de fleurs : mâles et femelles. Les fleurs femelles sont cependant plus fréquentes. La floraison peut se produire de juin à septembre.
    Reproduction asexuée:
    Elle se reproduit majoritairement de manière végétative, par fragmentation et bouturage des tiges. Elle produit en outre des hibernacles, bourgeons spécialisés qui permettent d'assurer la survie de la plante en hiver et sa multiplication.

    Vie associée

    Les herbiers à élodées abritent souvent des gastéropodes, des petits crustacés, et des bryozoaires. C'est aussi le refuge de petits poissons. Ces plantes servent aussi d'ancrage à de nombreux micro-organismes.

    Divers biologie

    Les éléments nutritifs étant dissous dans l'eau, ils ne sont pas absorbés par les racines (absentes) mais par toute la plante et en particulier par les feuilles.
    L'oxygène se dissout moins dans l'eau que dans l'air et pour y pallier, la plante stocke de l'air dans les espaces intracellulaires. De ce fait, dans l'eau, cette plante n'a guère besoin de tissus de soutien et les parties ligneuses ont disparu.

    L'élodée peut se fixer sur n'importe quel support grâce à ses rhizoïdes (fausses racines).

    Elle peut développer des herbiers denses atteignant une biomasse de 700 g de poids sec/m² au mois de juillet.

    Informations complémentaires

    Dans les plans d'eau fréquentés par les plongeurs (généralement eaux stagnantes), E. nutallii remplace progressivement E. canadensis.

    L'élodée est une plante qui se développe très bien en aquarium. Elle est vendue partout et recommandée à cause de son fort pouvoir d'oxygénation (photosynthèse importante) et parce qu'elle absorbe les nitrates et empêche la prolifération des algues par émission de molécules toxiques.
    De plus elle sert de protection aux alevins.
    En aquarium sa prolifération peut être envahissante si on ne la contrôle pas régulièrement.

    Origine des noms

    Origine du nom français

    Elodée = traduction directe du nom scientifique.

    Origine du nom scientifique

    Elodea : du grec [helôdês] = des marais.
    L'espèce a été décrite en 1903.

    Classification

    Termes scientifiques Termes en français Descriptif
    Embranchement Magnoliophyta Angiospermes Plantes à fleurs dont les graines fécondées sont renfermées dans un fruit.
    Classe Liliopsida Monocotylédones Un seul cotylédon* dans la graine. Les nervures des feuilles sont parallèles.
    Sous-classe Alismatidae Alismatidées
    Ordre Hydrocharitales Hydrocharitales
    Famille Hydrocharitaceae Hydrocharitacées
    Genre Elodea
    Espèce nuttallii

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