Ouest des USA, Europe
Zones DORIS : ● Eau douce d'EuropeOriginaire de la côte ouest des U.S.A. et du Canada cette espèce a été d’abord introduite en Suède en 1960. Dans les années 1970, elle s’est répandue à d’autres pays européens comme la Finlande, l’Autriche, l’Allemagne, la Pologne, la Lithuanie, l’Espagne et la France, par des importations massives provenant de Suède. Elle a été répertoriée dans 19 départements français, mais de par son expansion rapide, l’écrevisse de Californie peut être rencontrée sur tous les grands bassins hydrographiques. Elle est notamment bien implantée dans La Creuse et le bassin de la Seine. Les grands lacs ne sont pas épargnés, le Léman et le lac d’Annecy possèdent de fortes populations.
Bien que cette écrevisse apprécie les eaux calmes et profondes (elle peut coloniser les fonds lacustres jusqu’à 20 mètres), elle colonise actuellement le cours supérieur des cours d’eau, de petites tailles. Beaucoup moins exigeante que les écrevisses autochtones, elle a besoin de caches pour la journée, qu’elle trouve sous les pierres, dans les racines et les branches ou encore dans la végétation aquatique.
D’une taille de 12 à 18 cm, elle possède une coloration brun orangé en face dorsale et rouge en face ventrale. Cette espèce possède une crête médiane lisse sur le rostre et les bords de ce dernier sont parallèles. Non rugueux au toucher, le céphalotorax est marqué par deux crêtes post-orbitales. Les pinces sont larges et massives. Une tache (signal) blanche à bleutée à la commissure des pinces caractérise cette espèce. L’amplitude de ses articulations lui permet de pincer en arrière du céphalothorax.
L’écrevisse pieds rouges, Astacus astacus, lui ressemble beaucoup, cependant la tache blanche à la commissure des pinces de l'écrevisse de Californie ne laisse aucun doute.
Les écrevisses sont omnivores mais sont surtout opportunistes. Cette espèce consomme beaucoup de végétaux mais elle préfère les mollusques, les larves d’insectes, les vers et autres macroinvertébrés. Son activité alimentaire varie d’intensité et de nature en fonction de la température.
La reproduction de l’écrevisse de Californie se déroule en plusieurs phases.
Dans un premier temps en septembre-octobre, le mâle attrape une femelle et la retourne afin que les géniteurs soient face ventrale contre face ventrale. Ainsi immobilisés, le mâle peut déposer des spermatophores (petits sacs collants renfermant les spermatozoïdes) entre les pattes ou sur le telson de la femelle. On ne peut pas parler à proprement dit d’accouplement alors cette phase est appelée « plaquage ». Les ovules ne sont pondus que plusieurs jours plus tard et on assiste alors à une fécondation différée. Les œufs (200-300) se fixent alors individuellemnt sur les pléopodes de la femelle et le développement embryonnaire se déroule sur 5 à 6 mois selon les conditions climatiques.
L’éclosion a lieu généralement en avril-mai sous l’abdomen de la femelle et les larves y restent jusqu’à leur première mue c'est-à-dire une dizaine de jours. Ensuite elles s’émancipent et trouvent un refuge sous des cailloux. En trois mois, les petites écrevisses atteignent une taille de 30 à 50 mm et ont alors mué entre 5 et 10 fois.
L’écrevisse signal est peu exigeante sur la qualité de son milieu. Elle s’adapte presque partout et elle supporte d’ailleurs des conditions d’oxygène dissous très défavorables. Bien que son développement soit optimum quand la température de l’eau se situe entre 13 et 16 °C, elle supporte aussi des conditions extrêmes supérieures à 25 °C. Pouvant atteindre de grandes tailles (plus de 20 cm) elle est considérée comme un excellent crustacé d’élevage mais son introduction dans le milieu naturel engendre des déséquilibres biologiques.
De plus, elle propage un germe fongique (Aphanomycose) qui est fatal pour les écrevisses autochtones. Ainsi ces dernières résistent peu de temps et c'est une menace pour la biodiversité naturelle des milieux aquatiques.
L’observation de ce crustacé ne pose pas de difficulté la nuit, mais le jour il faut repérer sa cache. Cherchez-la, entre 0 et 10 mètres, dans des zones de cailloux ou les galets. Devant son terrier, un petit amas contitué de graviers, de sable et de coquilles de moules zébrées, trahit sa présence.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Crustacea | Crustacés | Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes. |
Classe | Malacostraca | Malacostracés | 8 segments thoraciques, 6 segments abdominaux. Appendices présents sur le thorax et l’abdomen. |
Sous-classe | Eumalacostraca | Eumalacostracés | Présence d’une carapace recouvrant la tête et tout ou partie du thorax. |
Super ordre | Eucarida | Eucarides | Présence d'un rostre. |
Ordre | Decapoda | Décapodes | La plupart marins et benthiques. Yeux composés pédonculés. Les segments thoraciques sont fusionnés avec la tête pour former le céphalothorax. La première paire de péréiopodes est transformée en pinces. Cinq paires d'appendices locomoteurs (pinces comprises). |
Sous-ordre | Astacidea | Astacoures | Les Astacoures regroupent des crustacés allongés possédant une puissante paire de pinces : homards, langoustines (avec larves) et écrevisses (développement direct). |
Famille | Astacidae | Astacidés | |
Genre | Pacifastacus | ||
Espèce | leniusculus |
Pinces en avant
D'une belle taille, 12 à 18 cm, la commissure des pinces présente une tache (signal) blanche à bleutée qui caractérise cette espèce.
Lac d'Annecy, 2 m
11/2004
Ecrevisse "signal"
La tache bleue caractéristique est encore bien visible, ainsi que le rostre qui est important pour l'identification. Caractéristique aussi la présence de crêtes post-orbiculaires. Le rostre est en gouttière, sans crête centrale.
Lac d'Annecy, 2 m
11/2004
Pinces en l'air
En position d'attaque, on remarque la couleur rouge caractéristique du dessous des pinces.
Lac d'Annecy, 2 m
11/2004
"Signal" bien en évidence
Pinces un peu plus bleutées, le reste du corps présente des colorations brun-rouge habituelles. Le "signal", tache blanche à la commissure des pinces est bien visible.
Lac d'Annecy, 2 m
11/2004
Femelle
On reconnait facilement cette femelle à son abdomen plus large.
Lac Léman, 5 à 10 m
09/05/2009
Une autre femelle
Parmi les cailloux, une femelle avec larves L1 sous l'abdomen.
Thonon, 14 m
08/05/2007
Peu méfiante
Ecrevisse californienne peu méfiante car il lui manque un œil.
Lac Léman, 5 à 10 m
09/05/2009
Crise du logement
Cache collective avec 3 écrevisses. Les moules zébrées sont très nombreuses à l'entrée de la cache.
Lac Léman, 5 à 10 m
09/05/2009
Rédacteur principal : Mickäel BEJEAN
Vérificateur : Michel KUPFER
Responsable régional : Michel KUPFER