Europe centale
Zones DORIS : ● Eau douce d'EuropeOriginaire d’Europe centrale (de la Sibérie occidentale à la Turquie), elle a été importée en France pour la consommation et l’aquaculture.
On la trouve surtout dans des étangs privés mais elle peut potentiellement se rencontrer dans tous les grands bassins hydographiques français bien qu’elle ne soit trouvée que ponctuellement sur le bassin du Rhône. Elle était bien implantée dans le marais poitevin avant que l’écrevisse de Louisiane ne la supplante.
Cette écrevisse préfère les eaux calmes des plans d’eau. Elle supporte relativement bien des charges organiques importantes et des températures élevées (26-27 °C). Comme cette espèce ne creuse généralement pas de terrier, elle recherche des milieux constitués de caches naturelles procurées par la végétation aquatique, des anfractuosités minérales ou encore des souches et des racines.
D’une taille de 12 à 18 cm et d’un poids pouvant atteindre 300 g, elle possède une coloration vert olive en face dorsale et beige en face ventrale. Cette espèce se caractérise par une crête médiane crénelée sur le rostre. Ce dernier a des bords parallèles et dentelés. Deux crêtes post-orbitales surmontent le céphalothorax. Des épines garnissent les parties latérales de la carapace. Un petit point rouge se distingue à la commissure des pinces. Ces dernières sont longues et effilées.
Sa couleur et la forme de ses pinces n’offrent que peu de risque d’erreurs sauf en présence d'un hybride avec Astacus astacus.
Les écrevisses sont omnivores mais sont surtout opportunistes. Pendant la période estivale, cette espèce consomme beaucoup de végétaux alors que l’hiver son alimentation est constituée de protéines, qu’elle trouve dans les macroinvertébrés. Au printemps, elle dispose d’une source supplémentaire de nourriture avec l’arrivée des grenouilles rousses et des têtards. Ses besoins en nourriture varient en fonction de la température de l’eau et, en dessous de 5 °C, elle arrête de se nourrir. Par contre, au dessus de 20 °C son activité est maximale.
La reproduction de l’écrevisse à pattes grêles se déroule en plusieurs phases.
Dans un premier temps, novembre ou décembre, le mâle attrape une femelle et la retourne afin que les géniteurs soient face ventrale contre face ventrale. Ainsi immobilisée, le mâle peut déposer des spermatophores* (petits sacs collants renfermant les spermatozoïdes) entre les pattes ou sur le telson de la femelle. On ne peut pas parler à proprement dit d’accouplement : cette phase est appelée « plaquage ». Les ovules ne sont pondus que plusieurs jours plus tard et on assiste alors à une fécondation différée (décembre, janvier). Les œufs (200 à 800) se fixent alors individuellement sur les pléopodes de la femelle et le développement embryonnaire se déroule sur 6 à 7 mois selon les conditions climatiques. Aprés l’éclosion, les larves* se fixent sous l’abdomen de la femelle et elles y restent jusqu’à leur première mue c'est-à-dire une dizaine de jours. Ensuite elles cherchent un refuge sous des cailloux. En un an, les petites écrevisses atteignent une taille de 50 à 60 mm et à deux ans elles sont matures.
L’écrevisse à pattes grêles est moins exigeante sur la qualité de son milieu que ses cousines indigènes mais elle reste néanmoins plus sensible aux perturbations environnementales que les américaines. D’ailleurs elle succombe rapidement à la peste des écrevisses propagée par ces dernières.
La phase la plus délicate de la vie d’une écrevisse est la mue. Elle doit s’extirper de son ancienne carapace devenue trop étroite pour grandir et de ce fait elle reste molle pendant plusieurs heures avant que sa nouvelle protection se calcifie. Ne touchez jamais une écrevisse pendant cette phase, car vous risqueriez de l’endommager voire même de la faire mourir en l’épuisant davantage.
L’observation de ce crustacé reste difficile même dans un étang où il est censé être présent en grand nombre. Bien qu’il puisse s’activer le jour, privilégiez les plongées de nuit et prospectez plus particulièrement les amas de rochers, les souches et les sous berges, même dans très peu d’eau.
Avec de la chance, vous pourrez observer de gros spécimens pouvant atteindre un poids de 300 g.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Crustacea | Crustacés | Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes. |
Classe | Malacostraca | Malacostracés | 8 segments thoraciques, 6 segments abdominaux. Appendices présents sur le thorax et l’abdomen. |
Sous-classe | Eumalacostraca | Eumalacostracés | Présence d’une carapace recouvrant la tête et tout ou partie du thorax. |
Super ordre | Eucarida | Eucarides | Présence d'un rostre. |
Ordre | Decapoda | Décapodes | La plupart marins et benthiques. Yeux composés pédonculés. Les segments thoraciques sont fusionnés avec la tête pour former le céphalothorax. La première paire de péréiopodes est transformée en pinces. Cinq paires d'appendices locomoteurs (pinces comprises). |
Sous-ordre | Astacidea | Astacoures | Les Astacoures regroupent des crustacés allongés possédant une puissante paire de pinces : homards, langoustines (avec larves) et écrevisses (développement direct). |
Famille | Astacidae | Astacidés | |
Genre | Astacus | ||
Espèce | leptodactylus |
Dans les yeux
Le rostre, chez cette espèce, présente une crête médiane crénelée caractéristique.
La Gombe (Belgique), 3 m
23/09/2010
De face
Un petit point rouge se distingue à la commissure des pinces qui sont longues et effilées.
La Gombe (Belgique), 3 m
23/09/2010
Pinces effilées
Toute la carapace présente de nombreuses épines
La Gombe (Belgique), 3 m
23/09/2010
Rédacteur principal : Mickäel BEJEAN
Vérificateur : Michel KUPFER
Responsable régional : Michel KUPFER