5 larges bandes verticales plus ou moins sombres sur le dos
Lèvres épaisses
Sar à grosses lèvres, sar rubanné, soldat, cervin
Zebra seabream (GB), Sarago faraone (I), Sargo soldato, sargo breado, bedao (E), Fünfbinderbrasse (D), Gestreepte zeebrasem (NL), Sargo raiado (P)
Diplodus trifasciatus
Atlantique Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Le sar tambour Diplodus cervinus cervinus se trouve surtout en Atlantique Est, du golfe de Gascogne à l'Afrique du Sud. Il peut être aussi rencontré en Méditerranée, mais y est relativement peu fréquent (sur la Côte d'azur et la Corse), exception notable aux îles Médes. En revanche, il est au moins autant fréquent que le sar à museau pointu, D. puntazzo, au niveau de la côte Catalane. Il existe aussi la sous-espèce Diplodus cervinus hottentotus qui vit dans l'océan Indien et la sous-espèce Diplodus cervinus omanensis qui se rencontre au large des côtes sud-africaines et de la mer d'Arabie. Dans cette fiche, on ne parle que de Diplodus cervinus cervinus.
Les sars tambour juvéniles partagent le même biotope que celui des sars communs juvéniles (Diplodus sargus). On les rencontre préférentiellement dans des zones très peu profondes (1 à 2 mètres de fond). Ces zones peuvent être rocheuses, mais le juvénile préfère les zones d’herbiers (lagunes) ou d’intermédiaire roche-sable (par exemple : les côtés abrités des digues de port).
Le sar tambour adulte fréquente habituellement les fonds rocheux d’environ 10 m à une centaine de mètres de profondeur, mais il peut descendre jusqu’à 300 m. Doté d’une bonne capacité de déplacement, il n’est pas rare de croiser ce poisson sur des épaves profondes (30-40 m) ou occasionnellement sur des fonds sableux. Généralement solitaire dans les zones où il subit une pression de pêche, on peut le rencontrer en groupes de plusieurs dizaines d’individus dans des zones où il est préservé (réserves marines).
Le sar tambour est un poisson de 10 à 40 cm de longueur commune, pouvant atteindre 55 cm. Comme tous les Sparidés, il ne possède qu'une nageoire dorsale. Le corps est ovale, élevé et comprimé latéralement. Les lèvres sont épaisses sur une bouche légèrement protractile*. La denture comporte 10 à 12 incisives sur la mâchoire supérieure et 8 incisives sur la mâchoire inférieure et plusieurs rangées de molaires. Le museau est de ce fait assez pointu (sans atteindre la forme de celui de Diplodus puntazzo).
La coloration dominante est gris argenté, avec des reflets dorés, et un bandeau sombre sur l'espace inter orbitaire et le museau. Le sar tambour se caractérise par 5 larges bandes verticales plus ou moins sombres, la première étant en avant de la nageoire dorsale, la dernière sur le pédoncule* caudal. Une tache sombre se trouve sur l'arrière de la base des nageoires pectorales. Les nageoires pelviennes sont généralement sombres.
En période de reproduction, une tache jaune apparaît sous les yeux.
Il est possible de rencontrer des sars tambours très pâles, cela peut être dû à l'état de stress du poisson mais aussi à l'environnement. Plus l'environnement est clair, plus le poisson aura tendance à être clair.
Pas de confusion possible en Europe. Il existe une espèce de sar tambour endémique du Cap Vert, Diplodus bellotti.
L'alimentation est la même que celle du sar commun. Juvénile, il est omnivore et mange tout ce qu'il peut avaler avec des préférences pour les isopodes et les vers polychètes, ne dédaignant pas quelques algues. Adulte, le sar tambour devient un carnivore benthique* et comme l'atteste la présence d'incisives et de molaires, a tendance à se nourrir de mollusques bivalves, d'oursins, de vers polychètes et de crustacés.
Comme chez le sar commun, les sexes sont séparés. La maturité sexuelle est atteinte à l'âge de 2 ans (20 cm environ). L'espèce est hermaphrodite* protogyne*, une partie de la population change de sexe, d'abord femelle puis mâle. On note que des individus ne changent pas de sexe, ils possèdent les 2 types de gonades dont un seul type est fonctionnel (hermaphrodite rudimentaire). Le changement de sexe a lieu à environ 5 ans.
En Méditerranée, la reproduction a lieu de mars à mai. Les larves* restent un mois dans le plancton*, avant d'arriver sur la côte début juin.
Les juvéniles sont peu farouches et se laissent aisément approcher par le plongeur. D'une robe remarquable, les juvéniles ne peuvent être observés que dans des faibles profondeurs (1-2 m). Les adultes sont beaucoup plus farouches, même s'ils se laissent aisément approcher dans les réserves marines (Banyuls, îles Médes).
Le sar tambour est une espèce diurne, il dort la nuit entre deux rochers ou posé sur le sable.
Ce poisson est comestible et fait l'objet d'une pêche artisanale ou sportive. Il est commercialisé frais sur les marchés du Maroc, et occasionnellement ailleurs.
Du fait de sa grande croissance lors des premières années de vie et d'une chair très estimée, il est un très bon modèle pour l'aquaculture. Cependant la production de masse n'a pas commencé car il est plus sensible que la dorade ou le loup à la captivité.
Selon le dernier texte de l'Union Européenne, en date du 21/12/2006, la capture de tout individu de moins de 23 cm est interdite quelle que soit la technique utilisée.
sar : c'est le nom d'un poisson en latin.
Diplodus : du grec [diplo] = double et [odontos] = dent
Deux formes de dents. La dentition comporte sur les deux mâchoires des incisives plates et tranchantes et des molaires arrondies en plusieurs rangées.
Du latin [cervinus] = relatif au cerf.
Numéro d'entrée WoRMS : 127051
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Percoidei | Percoïdes | Une ou deux nageoires dorsales dont les éléments antérieurs sont des épines aiguës. Nageoires pelviennes avec une épine, rayons mous. |
Famille | Sparidae | Sparidés | Une seule dorsale, corps ovale et comprimé, queue fourchue. |
Genre | Diplodus | ||
Espèce | cervinus |
Sar tambour de profil
Les 5 bandes sombres sur le dos et la bande sombre sur les yeux sont bien visibles. Notez aussi la couleur sombre des nageoires anale et pelviennes.
Cerbère (66), Les 3 Moines, 15 m
01/07/2008
Sar tambour juvénile
La taille de ce juvénile est entre 5 à 8 cm de long. Notez les nageoires déployées.
Arcachon (33), St Yves, 3 m, nuit
31/07/2002
Sar tambour juvénile
Le juvénile photographié a environ 3 mois, il mesure 8 cm. Ce poisson est en train de dormir toutes nageoires déployées dans le but de paraître plus volumineux et de dissuader d’éventuels prédateurs de le croquer. Notez la taille disproportionnée des nageoires pelviennes chez le juvénile.
Le Barcarès (66), 1 m, nuit
05/09/2007
Juvénile de denti et de sar tambour : même lit
Rencontre assez rare d’un juvénile de denti (Dentex dentex) et d’un juvénile de sar tambour partageant la protection du même oursin pour la nuit.
Le Barcarès (66), 1 m, nuit
05/09/2006
3 sars tambour juvéniles
Ces juvéniles, à la recherche de nourriture dans un champ de moules et d’algues, se sont laissés approcher de près (photo prise avec une optique 20 mm Nikonos).
Arcachon (33), Cap Ferret, 5 m
02/08/1998
Sar tambour Atlantique
Les bandes noires s’arrêtent sur les flancs, et le ventre est blanc.
Ténérife (Canaries), site du Champignon
16/11/2004
Sars tambour Atlantique
Les bandes noires de ces spécimens d’Atlantique sont particulièrement sombres et larges.
Ténérife, Canaries, 25 m
29/03/2006
Sar solitaire, Banyuls
Cette photo a été prise très proche du bord, une zone que fréquente ce sar pour se nourrir, notamment de moules. Notez la taille assez imposante de sa nageoire caudale, dénotant une très bonne capacité de nage et donc de déplacement.
La robe ornementée de 5 bandes noires ne peut le faire confondre avec une autre espèce, d’autant plus que les individus ont une taille aussi imposante (40 cm pour la photo présente).
Réserve marine de Banyuls-Cerbère (66), Cap L’abeille, 8 m
14/08/2006
En banc
Un regroupement de sars tambours tel qu'on peut le voir dans une zone protégée.
Estartit (Espagne), 25 m
13/08/2016
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Correcteur : Jérémy PASTOR
Responsable régional : Véronique LAMARE
Pajuelo J.G., Lorenzo J.M., Dominguez R., Ramos A., Gregoire M., 2003, On the population ecology of the zebra seabream Diplodus cervinus cervinus (Lowe 1838) from the coasts of the Canarian archipelago, North West Africa, Environmental Biology of Fishes, 67, 407–416.
Winkle A.C., Santos C.V., Potts W.M., 2014, Diagnosing the sexual pattern of Diplodus cervinus hottentotus (Pisces: Sparidae) from southern Angola, African Journal of Marine Science, 36(4), 505-512.
La page sur Diplodus cervinus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase.
La page de Diplodus cervinus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN