Tache noire ovale sur le pédoncule caudal
Opercules généralement bordés de noir
5 à 10 stries verticales sombres sur les flancs
Bord antérieur des pelviennes blanc
Caudale généralement bordée de sombre
Sar commun du Maroc
Moroccan white seabream (GB), Sargo marroquí (E), Sargo-legítimo (P)
Atlantique Nord-Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Comme son nom l'indique, le sar commun atlantique se rencontre dans l'Atlantique, depuis le Sénégal, les Canaries, Madère et les Açores jusqu'en Bretagne et en Manche. Il est plus abondant et commun dans la partie sud de sa distribution géographique, c'est-à-dire sur les côtes africaines, les Canaries et Madère.
Diplodus cadenati fréquente les zones rocheuses des faibles profondeurs, où il est le plus abondant, jusqu'à 150 m. Les juvéniles se rencontrent dans les premiers mètres, y compris dans des cuvettes d'eau ainsi que dans les herbiers de zostères.
Le sar commun atlantique atteint généralement 20 à 25 cm de longueur., Sa taille maximale observée est cependant de 45 cm. Le corps est ovale, élevé et comprimé latéralement.
La coloration dominante est gris argenté, avec un dos beige grisâtre, et une coloration gris foncé sur l'espace interorbitaire et le museau. Le long des flancs, on observe 5 barres noires bien marquées alternant avec 4 barres noires estompées. Les 5 barres principales persistent même chez l'adulte. Durant la phase de sommeil nocturne, le sar commun adopte une robe plutôt foncée laissant apparaître ses rayures.
Les opercules* sont généralement bordés de noir, et une tache sombre ronde ou ovale est visible sur le pédoncule* caudal. Une tache sombre se trouve aussi au niveau de l'insertion des nageoires pectorales. Le bord antérieur des nageoires pelviennes est blanc. L'arrière de la nageoire caudale est de couleur sombre. Au repos, les premiers rayons de la nageoire dorsale, qui sont épineux, sont repliés alors que les suivants, des rayons mous, restent dressés.
Les écailles sont disposées en rangées horizontales. Leur partie centrale est foncée ce qui donne l'impression de fines rayures horizontales sur les flancs.
Le front est concave et les lèvres relativement épaisses sur une bouche légèrement protractile*. Chaque mâchoire comporte 4 incisives et il y a 39 à 43 molaires disposées en 4 à 5 rangées sur la mâchoire supérieure et 27 à 31 molaires en 4 à 6 rangées sur la mâchoire inférieure.
Le sar commun atlantique est remplacé en Méditerranée par le sar commun de Méditerranée (Diplodus sargus) dont il se différencie par le nombre de ses molaires. Le seul critère visuel d'identification est sa répartition géographique. En Atlantique Nord-Est il existe des espèces proches :
Le sparaillon (Diplodus annularis), dont les nageoires pelviennes sont jaunes, la zone noire forme un anneau autour du pédoncule* caudal et il n'y a pas de lignes noires verticales sur les flancs.
Le sar à museau pointu (Diplodus puntazzo), qui a un museau plus pointu et dont les stries verticales sont plus nombreuses. La tache du pédoncule caudal forme un anneau.
Le sar à tête noire (Diplodus vulgaris), se reconnaît, entre autre, à sa large bande noire verticale en arrière de la tête.
Le sar tambour (Diplodus cervinus), présente 5 barres brun noir très larges et a un museau plus pointu.
Le sar commun du Cap Vert (Diplodus lineatus) ne se rencontre qu'au Cap Vert. Les adultes n'ont sur leurs flancs que 4 stries verticales de même largeur complétées par une strie plus fine.
L'oblade (Oblada melanura), présente aussi une tache noire sur le pédoncule caudal mais bordée de blanc, le corps est plus élancé et cette espèce se tient plus loin du fond, parfois juste sous la surface.
La dorade royale (Sparus aurata), la dorade grise (Spondyliosoma cantharus) et le denti (Dentex dentex) ont un corps gris argenté, avec rarement des rayures noires et jamais de zone noire sur le pédoncule caudal.
Les juvéniles sont omnivores et les adultes carnivores. Ils se nourrissent de crustacés et de mollusques, voire de coraux, qu'ils broient avec leurs robustes molaires.
L'espèce est hermaphrodite* protandre*, d'abord mâle, puis femelle. La reproduction se déroule de décembre à mai avec un maximum entre janvier et février. La majorité des mâles sont matures pour une taille de 20 cm, les femelles sont matures quand elles atteignent 22 cm. Les gamètes* mâles et femelles sont libérés dans la colonne d'eau où a lieu la fécondation*. Les œufs puis les larves* sont planctoniques*. Après la métamorphose*, les juvéniles vont venir coloniser la côte sur des zones rocheuses n'ayant pas plus d'un mètre de profondeur.
La nageoire dorsale est constituée de 11 à 13 rayons durs et 12 à 15 rayons mous, l'anale comporte 3 rayons durs et 12 à 14 rayons mous.
C'est une espèce parfois solitaire, sédentaire et territoriale, mais le plus souvent elle forme des bancs itinérants importants. Elle est peu farouche, notamment dans les réserves marines.
L'espérance de vie du sar commun atlantique est de 12 ans.
Ce n'est que récemment que la sous-espèce atlantique Diplodus sargus cadenati a été élevée au rang d'espèce à part entière sous le nom de D. cadenati et que l'espèce méditerranéenne Diplodus sargus sargus est devenue Diplodus sargus.
Ce poisson est comestible et fait l'objet d'une pêche semi-industrielle, artisanale ou sportive, notamment aux Canaries, où sa population diminue depuis quelques années. Il est commercialisé frais sur les marchés mais est peu présent sur les étals français.
De nombreuses observations de plongeurs attestent sa présence en Bretagne et même en Manche, alors que les informations disponibles dans les livres et articles de référence pour cette espèce indiquent une limite nord de distribution au golfe de Gascogne. On peut dire que le sar commun atlantique est en progression constante vers le nord.
Diplodus cadenati est listé LC, soit préoccupation mineure, dans la liste Rouge de l'UICN* depuis 2011.
Selon le dernier texte de l'Union Européenne, en date du 21/12/2006, la capture de tout individu de moins de 23 cm est interdite quelle que soit la technique utilisée.
La pêche de loisir est réglementée en France par l'arrêté du 29/01/2013 interdisant la capture d'individus de moins de 25 cm en mer du Nord, Manche et Atlantique.
Sar est le nom d'un poisson en latin.
Atlantique, pour le différencier de son cousin méditerranéen.
Diplodus : du grec [diplo] = double et [odontos] = dent. Deux formes de dents. La dentition comporte sur les deux mâchoires des incisives plates et tranchantes et des molaires arrondies en plusieurs rangées.
Cadenati : en hommage au Dr Jean Cadenat (1908-1992), chercheur français et ichtyologue à l'ORSTOM.
Numéro d'entrée WoRMS : 998228
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Percoidei | Percoïdes | Une ou deux nageoires dorsales dont les éléments antérieurs sont des épines aiguës. Nageoires pelviennes avec une épine, rayons mous. |
Famille | Sparidae | Sparidés | Une seule dorsale, corps ovale et comprimé, queue fourchue. |
Genre | Diplodus | ||
Espèce | cadenati |
Allure générale
Le sar commun atlantique se reconnaît à sa large tache noire ovale sur le pédoncule caudal et ses lignes verticales noires. Le premier rayon des nageoires pelviennes est blanc.
Pont Lorois, ria d'Etel (56), 15 m
12/08/2020
Stries verticales
Chez Dipodus cadenati, les stries verticales sont généralement au nombre de 9, dont 5 très marquées. Elles ne s’estompent pas avec l’âge contrairement à celles de son cousin méditerranéen.
Hossegor (40), 9 m de nuit
16/07/2019
Banc breton
Cette espèce se déplace généralement en banc.
Baie de Douarnenez (29), 5 m
30/05/2014
Juvénile en Bretagne
Ce jeune individu, d'une dizaine de centimètres, montre que l'espèce se reproduit en Bretagne et y est bien implantée.
Ria d'Etel (56), de nuit
09/11/2006
En Manche
Dans la littérature, la limite nord de répartition de cette espèce est le golfe de Gascogne. Les illustrations de cette fiche, et notamment cette photo, montrent que cette limite remonte et que le sar commun atlantique est maintenant présent en Bretagne et même en Manche.
Pleurtuit (35), 8 m
04/12/2016
Aux Açores
Diplodus cadenati est présent dans les îles atlantiques comme ici aux Açores.
Faïal, Açores, 10 m
31/07/2014
A Madère
Le sar commun atlantique se rencontre également à Madère.
Madère, 4 m
10/08/2014
Aux Canaries
C'est une espèce très commune aux Canaries
El Condecito, Tenerife, Canaries, 17 m
08/10/2014
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Rédacteur : Sylvain LE BRIS
Vérificateur : Véronique LAMARE
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
Fricke R., Golani D., Appelbaum-Golani B., 2016, Diplodus levantinus (Teleostei: Sparidae), a new species of sea bream from the southeastern Mediterranean Sea of Israel, with a checklist and a key to the species of the Diplodus sargus species group, Scientia Marina, 80(3), 305-320.
La page sur Diplodus cadenati sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Diplodus cadenati dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN