Tête massive
Corps effilé
Longues épines rabattues vers l’arrière
Livrée de couleur sable
Taches noires sur le corps, mais pas sur les nageoires
Larges marbrures marron
Yeux proéminents recouverts d'une barre marron
Ventre blanc
Petit porc-épic, porc-épine ballon, porc-épic ballon, souffleur à épines, poisson-porc-épic à taches, poisson-hérisson tacheté
Balloonfish, blotched porcupinefish, brown porcupinefish, fine-spotted porcupinefish, freckled porcupinefish, hedgehog fish, long-spine porcupinefish, longspined porcupinefish, spiny puffer, longsping porcupinefish, porcupinefish (GB), Igelfisch, Langstachel-Igelfisch (A), pejerizo balon, pez erizo mapache, tamborillo (E)
Diodon holacanthus Linnaeus, 1758 (mauvaise orthographe)
Diodon hystrix holocanthus Linnaeus, 1758
Diodon pilosus Mitchill, 1815
Trichodiodon pilosus (Mitchill, 1815)
Diodon multimaculatus Cuvier, 1818
Diodon novemaculatus Cuvier, 1818
Diodon quadrimaculatus Cuvier, 1818
Paradiodon quadrimaculatus (Cuvier, 1818)
Diodon sexmaculatus Cuvier, 1818
Diodon maculifer Kaup, 1855
Atopomycterus bocagei Steindachner, 1866
Diodon paraholocanthus Kotthaus, 1979
Cosmopolite eaux tropicales et subtropicales
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge], ● CaraïbesLe porc-épic ballon est une espèce circumtropicale*. Il est présent dans la zone ouest de l’océan Atlantique de la Floride jusqu’au Brésil, et dans les Caraïbes. Il est également présent dans l'Atlantique Est sur les côtes africaines. On le trouve dans l'océan Pacifique, à l'est, du golfe de Californie au nord du Mexique jusqu'au Pérou, au centre aux îles Hawaï et à l'ouest sur les côtes asiatiques et australiennes. Il fréquente aussi l'ouest de l'océan Indien, du sud de la mer Rouge à Madagascar, l'île de la Réunion et l'île Maurice.
Le porc-épic ballon vit très proche du substrat*, entre 2 et 100 m de profondeur. Il fréquente les fonds rocheux des baies abritées et des estuaires. Il affectionne les fonds herbeux, les récifs coralliens et les mangroves. Ces poissons sont généralement solitaires, mais parfois ils forment de grands groupes.
Diodon holocanthus mesure en moyenne 15 à 30 cm de longueur, certains spécimens atteignant les 60 cm.
Sa tête est massive et large, l'arrière du corps est plus effilé. Vu du dessus, il a la forme d'un cerf-volant.
Le corps est de couleur sable, le dos et les flancs sont parsemés de taches noires de forme irrégulière. Le nombre de ces taches décroît avec l'âge. De larges marbrures marron parfois bordées d'un liseré noir recouvrent le dos, pouvant former jusqu'à 4 selles. Le ventre est blanc.
Le corps est dépourvu d'écailles car celles-ci se sont transformées en longues épines rabattues vers l'arrière. Les épines les plus longues sont situées sur le dessus de la tête et à l'arrière des nageoires pectorales. Le pédoncule* caudal et le museau sont dépourvus d'épines.
Les nageoires sont dépourvues de taches. La dorsale et l'anale sont arrondies et rejetées en arrière, les nageoires pelviennes sont absentes. La caudale est arrondie.
Les yeux de Diodon holocanthus sont très gros et proéminents. Ils sont bleutés avec des reflets jaunes et recouverts d'une large barre marron.
Comme les autres espèces du genre Diodon, D. holocanthus est capable de se gonfler comme un ballon et d'ériger ses longues épines, ressemblant ainsi à un porc-épic.
Il peut y avoir confusion avec d’autres espèces de poissons "porc-épic" vivant dans les mêmes zones :
Diodon hystrix, le poisson grand porc-épic est plus grand que D. holocanthus. Ces deux espèces se ressemblent beaucoup mais sont néanmoins facilement reconnaissables en observant les nageoires : celles de D. holocanthus sont dépourvues de taches noires alors que celles de D. hystrix en sont recouvertes. De plus D. hystrix n'a pas de bande sombre sur l'œil.
Diodon liturosus, le poisson porc-épic à taches auréolées. Sa tête est massive, aussi large que la partie antérieure du corps. Sa livrée est de couleur crème à brun-beige avec de grosses taches sombres, noires à marron, auréolées d’un liseré blanc. Sa peau est lisse et son corps est recouvert de courtes épines collées au corps, pointées vers l'arrière.
Chilomycterus antennatus, le diodon tacheté, absent du Pacifique et de l'Indo-Pacifique, fréquente les côtes est et ouest de l'Atlantique. Il est plus petit que D. holocanthus et ses épines sont peu nombreuses, courtes, massives et fixes. Ce poisson possède une livrée variant du beige au jaune, avec des nuances vert olive. Son corps ainsi que sa nageoire caudale sont recouverts de petites taches brunes. Il possède également 3 à 4 grandes taches noires cerclées de blanc.
Diodon eydouxii, le porc-épic bleu, n'est pas présent en mer Rouge ni sur les côtes ouest de l'Afrique. C'est une espèce pélagique*. Le dos est bleu foncé, son corps est dépourvu de grandes taches, les nageoires, sauf parfois la nageoire anale, sont recouvertes de petites taches. Les nageoires anale et dorsale sont pointues.
Chilomycterus reticulatus, le diodon à nageoires tachetées, mesure environ 30 cm, 70 cm au maximum. Comme son nom l'indique ses nageoires sont couvertes de petites taches noires. Ses épines sont courtes et de forme triangulaire.
Diodon nicthemerus est présent au sud de l'Australie. Il mesure environ 15 cm, atteignant 30 cm au maximum. Son corps est recouvert de fines épines blanches ou jaunes.
Dicotylichthys punctulatus est endémique d'Australie. Il mesure environ 40 cm de longueur. Son dos est bleu gris, son ventre est blanc. Il est recouvert de petites taches noires. Les épines qui recouvrent le dos sont fixes, alors que celles qui sont sur le ventre et la tête peuvent se redresser.
Diodon holocanthus est carnivore. Il chasse la nuit et se nourrit de mollusques et de crustacés. Il casse les carapaces* et coquilles grâce à sa mâchoire puissante et à ses dents soudées pour former un bec très robuste. Il se nourrit également d’oursins et de coraux qu'il broie avec son bec afin d'en extraire les polypes*.
Diodon holocanthus atteint la maturité sexuelle à une taille d'environ 30 cm. Les femelles libèrent les ovules* en pleine eau qui sont immédiatement fécondés par les mâles. Les œufs sont sphériques et peuvent flotter. L'éclosion a lieu au bout de 4 jours. Les larves* sont jaunes et recouvertes de points rouges. Elles possèdent une bouche, des yeux et une vessie natatoire. Pendant une dizaine de jours elles sont recouvertes d'une fine coquille. Puis lorsque la coquille disparaît, les épines commencent à se développer. En trois semaines les nageoires apparaissent et les dents se forment. Les couleurs rouges et jaunes s'effacent pour laisser la place aux couleurs brun beige de l'adulte. Des taches sombres apparaissent également sur le ventre. Les juvéniles restent pélagiques* jusqu'à ce qu'ils atteignent une taille d'environ 7 cm. On les trouve souvent au milieu des sargasses dérivantes qui leur assurent un bon camouflage et les aident à se protéger des prédateurs. Au-delà de 7 cm, ils deviennent des poissons benthiques*, perdent les taches noires sur le ventre. Le corps grossit et les épines s'allongent.
En cas de danger Diodon holocanthus se gonfle d’eau et dresse ses épines afin d’impressionner son prédateur ou de remonter rapidement à la surface. S'il est attaqué par un oiseau, il se gonflera d'air. L'air (ou l'eau) ingéré par la bouche arrive dans l'estomac qui est un sac très extensible. La colonne vertébrale qui est très flexible se plaque sur le dos du poisson. De plus, la peau à l'avant du ventre est très flexible et peut se distendre de façon importante. Toutes ces caractéristiques permettent à D. holocanthus d'augmenter sa longueur initiale d'environ 40 %.
Il est peu mobile et ne nage pas très bien sauf en cas de danger où il arrive à se diriger rapidement vers une crevasse. La nage de ce poisson a fait l'objet d'études. Il a été constaté qu'à faible vitesse, les nageoires pectorales servent à la propulsion, alors qu'à grande vitesse, ce sont les nageoires dorsale, anale et caudale qui sont utilisées. Le mouvement de recul est assuré par une coordination précise des mouvements des nageoires.
L'ouverture branchiale est réduite à une fente verticale en avant des pectorales.
Le commerce des produits de ce poisson comme des espèces appartenant aux familles des Tétraodontidés, Molidés, Diodontidés et Canthigasteridés est interdit en France depuis le 02/11/2006. En effet, la consommation de ces poissons peut s'avérer dangereuse car ils contiennent une neurotoxine* appelée tétrodotoxine qui est dispersée dans tout l'organisme, mais principalement concentrée dans les ovaires. Au Japon, où ces poissons sont utilisés dans la cuisine traditionnelle sous forme de sushi, il faut posséder une licence spéciale pour le cuisiner. Il y a de nombreuses intoxications chaque année dues à des sushi mal préparés. La tétrodotoxine est utilisée en médecine pour les traitements de la douleur.
Le porc-épic ballon est commercialisé pour l'aquariophilie, et à des fins "décoratives" pour fabriquer des abat-jours par exemple. Néanmoins, cette dernière pratique tend à disparaître.
Les juvéniles des poissons porc-épic sont la proie d'espèces pélagiques, essentiellement des thons et des dauphins. Les adultes sont consommés par des requins.
Ces poissons sont timides et se sauvent à l'approche des plongeurs.
Porc-épic : les diodons sont ainsi nommés car les épines de leur peau se dressent lorsqu’ils se gonflent d’eau ou d'air.
Diodon : du grec [di] = deux et du grec [odonto] = dents, évoquant les deux dents qui ornent sa bouche.
holocanthus : du grec [holos] = entier, complet et [acanth-] = épine, faisant allusion aux épines recouvrant la totalité de son corps.
Numéro d'entrée WoRMS : 127402
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Tetraodontiformes | Tétraodontiformes | Groupe hétérogène mais absence d'écailles imbriquées, ouvertures branchiales réduites, bouche très peu fendue, pelviennes anormales ou absentes. |
Sous-ordre | Tetraodontoidei | Tétraodontoïdes | Mâchoires et dents transformées en "bec de perroquet". |
Famille | Diodontidae | Diodontidés | |
Genre | Diodon | ||
Espèce | holocanthus |
Forme facile à reconnaître
La tête du Diodon est massive et large, l'arrière du corps est plus effilé, les yeux sont proéminents.
Le corps est de couleur sable, le dos et les flancs sont parsemés de taches noires de forme irrégulière, mais les nageoires en sont dépourvues. De larges marbrures marron parfois bordées d'un liseré noir recouvrent le dos. Le corps est parsemé de longues épines rabattues vers l'arrière.
Guadeloupe, Deshaies, 15 m
25/01/2012
La tête
Les épines les plus longues sont situées sur le dessus de la tête et à l'arrière des nageoires pectorales. Les yeux de Diodon holocanthus sont très gros et proéminents. Ils sont bleutés avec des reflets jaunes et recouverts d'une large barre marron.
Guadeloupe, Pointe Plate
02/12/2009
Vue de face
Les dents sont soudées pour former un bec très robuste permettant de casser coquilles et carapaces.
Indonésie, 15 m
14/08/2008
Gonflé d'eau
En cas de danger, Diodon holocanthus se gonfle comme un ballon et érige ses longues épines afin d’impressionner son prédateur ou de remonter rapidement à la surface. On remarque sur cette photo que son ventre est blanc.
Cap-Vert, 20 m
31/08/2012
Vue du dessus
Vu du dessus, il a la forme d'un cerf-volant.
Martinique, 9 m
12/05/2007
Un juvénile martiniquais
Ce spécimen mesure environ 6 cm. Il est couvert de taches sombres.
Pointe des nègres, Martinique, 6 m
22/03/2008
Autre juvénile
Celui-ci qui mesure également environ 6 cm, est beaucoup plus clair que le spécimen précédent.
Pointe des nègres, Martinique, 15 m
08/10/2006
Adolescent
Ce spécimen mesure 10 à 15 cm. Les épines ne sont pas très longues et la barre marron sur l'œil apparaît.
République Dominicaine, 15 m
10/01/2003
Diodon sp. séché sur la plage
Difficile de savoir s'il s'agit de Diodon hystrix ou holocanthus. Cela aurait été peut-être possible si la photo avait montré le pédoncule caudal. En effet, D. hystrix possède une à plusieurs petites épines sur la partie dorsale du pédoncule caudal, alors que D. holocanthus n'en possède aucune.
Indonésie, Lembeh, 0 m
11/04/2012
Posé sur le sable
Chez les Tétraodontidés, les narines sont situées au sommet de petits tentacules.
Bali, Tulamben, 19 m
04/09/2013
Un exemplaire des Philippines
Cette photo nous montre une nageoire pectorale dépourvue de taches. C'est ce qui permet de différencier D. holoncanthus de D. Hystrix. On distingue également l'ouverture branchiale réduite à une fente verticale en avant de la pectorale.
Philippines, Dauin Pier, 15 m
17/à2:2008
A l'abri dans une faille
Le porc-épic ballon vit très proche du substrat, et fréquente les fonds rocheux des baies abritées et des estuaires.
Îles Galapagos, 20 m
12/11/2011
Un couple
Ces deux diodons vont peut-être se reproduire.
Pointe des nègres, Martinique, 14 m
20/02/2008
Photographié la nuit
Ce spécimen, photographié la nuit, présente une coloration assez particulière : le dégradé de tons gris est assez chic.
Komodo, Indonésie, 8 m
18/07/2014
Un spécimen martiniquais
Ce porc-épic ballon évolue tout près du récif parmi les gorgones.
St Pierre, Martinique (972), 9 m
15/05/2008
Rédacteur principal : Bruno NICOLAS
Vérificateur : Sandrine MAURICE
Responsable régional : Sylvie HUET
Fall M., Mbengue M., Diouf K.G., Koussaye H., 2013, Technical note on the health risks associated with consumption of fish Tetraodontidae, Diodontidae and Molidae in Senegal, Toxycology, American Journal of Research Communication, 1(3), 63-67.
Randall J.E., 1967, FOOD HABITS OF REEF FISHES OF THE WEST INDIES, University of Miami, Insitute of Marine Science.
Wiktorowicz A.M., Lauritzen D.V., Gordon M.S., 2007, Powered control mechanisms contributing to dynamically stable swimming in porcupine puffers (Teleostei: Diodon holocanthus), Exp Fluids, 43, 725–735.
La page sur Diodon holocanthus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Diodon holocanthus dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN