Algue feuille de châtaignier

Clé d'identification

Noms

Distribution géographique

Manche, Atlantique

Atlantique Nord-Est (de l’Islande au nord à l’Espagne au sud).

Biotope

Espèce de l’infralittoral* présente toute l’année mais la forme diffère selon la saison. Espèce des milieux ombragés, battus ou semi-abrités jusqu’à 30 m de profondeur. Sa présence est très abondante sous les laminaires.

Description

Cette algue rouge vif est formée d’un stipe* cylindrique et de plusieurs grandes lames lancéolées (2 à 15 cm). Sur chacune d’elles apparaît une nervure centrale à partir de laquelle des veines se répartissent régulièrement et de part et d’autre. L’ensemble forme une structure pennée dont l’aspect n’est pas sans rappeler celui d’une feuille de châtaignier. Sur les lames, nervure et veines ne sont que des épaississements cellulaires qui n’ont aucunement le rôle que peut avoir celui des nervures des végétaux terrestres. La membrane entre les veines n’est constituée que d’une seule couche de cellules.

Selon la période de l’année, on va rencontrer cette algue sous trois formes : lorsque le thalle est jeune, les lames sont bien foncées, régulières, plus ou moins petites et relativement planes. Au fur et à mesure, le rouge s’éclaircit, les lames sont plus grandes et ondulées sur les côtés. Enfin, la membrane unicellulaire disparaît, ne laissant que la nervure centrale et les veines.

Espèces ressemblantes

Phycodrys rubens (feuille de chêne) : les lames lobées ne sont pas lancéolées. Toujours épiphytes* des stipes de laminaires.

Alimentation

Espèce autotrophe*.

Reproduction - Multiplication

Suivant sa répartition, le début de la reproduction sexuée sur la génération gamétophytique* est déclenché par la diminution de la longueur du jour ou la température hivernale de l’eau. A la fin de l’automne, de petites proliférations ou cystocarpes* apparaissent sur les nervures principales des lames âgées. Les premières libérations de spores ont lieu en décembre et les juvéniles (tétrasporophytes*) naissent entre février et avril. Tétrasporophyte et gamétophyte ont la même morphologie, le cycle est dit isomorphe.

Pour ce qui est de la reproduction asexuée, le disque, le stipe et les nervures principales de l’algue subsistent tout au long de l’année et ceci, entre cinq à sept ans. En hiver, de jeunes lames y bourgeonnent et grandissent pour atteindre leur taille maximale au printemps (mai).

Vie associée

Peut occasionnellement être épiphyte sur le stipe de la laminaire Laminaria hyperborea.
Les lames peuvent être en partie colonisées par le bryozoaire encroûtant Electra pilosa.

Divers biologie

L’algue est pérenne en automne et en hiver par sa partie basale et ses premières ramifications. Les lames y grandissent et s’y dégradent. N’en restent que la nervure centrale et les veines, sur lesquelles se développent des proliférations porteuses des organes reproducteurs macroscopiques (cystocarpes*).

Informations complémentaires

L'algue contient des composés induisant la métamorphose des larves de mollusques (publication Yvin et al., 1985).

Le nom d'espèce est sanguinea rappelant la couleur du sang. Des travaux récents ont permis d'isoler une substance, la délessérine, aux propriétés anticoagulantes (héparine-like – Publication Yvin, 1984).

Des cultures ont été réalisées à la station de Roscoff par l'équipe de Potin (publication Potin et al., 1992).

Origine des noms

Origine du nom français

La ressemblance de la lame avec la feuille du châtaigner lui a donné son nom.

Origine du nom scientifique

Delesseria : en l’honneur de Benjamin Delessert (1773-1847), naturaliste français et possesseur d’une riche collection botanique.
sanguinea : mot latin signifiant rouge sang en rapport avec la couleur de l’algue.

Classification