Bernard-l'ermite de grande taille : plus ou moins 10 cm
Couleur générale rouge, virant au rose aux articulations des appendices
Antennes orange
Surface des appendices présentant un aspect « chair de poule » et des poils
Grand bernard-l'ermite
Hermit crab (GB)
Atlantique (du Portugal aux îles du Cap Vert, Açores et îles Canaries), Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Cette espèce se rencontre dans toute la Méditerranée et dans l'Atlantique depuis le Portugal jusqu'aux îles du Cap Vert. Il se rencontre aux Açores et dans les îles Canaries.
Dardanus calidus a une préférence pour les zones rocheuses : zones de blocs, au pied ou dans les cavités des petits tombants pas trop abrupts, etc. Il est possible de le rencontrer dès les petits fonds, moins d'une dizaine de mètres, jusqu'à une grande profondeur (100 mètres). Comme beaucoup de crustacés, ce bernard-l'ermite est plus actif la nuit.
Bernard-l'ermite de grande taille, en fait il s'agit d'un des deux plus gros pagures de nos côtes. La taille d'un Dardanus calidus adulte est de l'ordre de 10 cm (pattes et pinces comprises). Sa couleur est caractéristique : au premier regard l'animal est entièrement rouge. Il possède quelques nuances de rose au niveau des articulations des pattes et des pinces, particulièrement sur la partie des appendices qui fait face au corps. La couleur des antennes est située entre le rouge et l'orange. Les yeux sont gris à multiples reflets noirs. Les pédoncules* oculaires possèdent deux bandes blanches, plus apparentes sur la face ventrale des pédoncules. Deux touffes de poils sont présentes sur chaque pédoncule oculaire, dont une juste au dessus de chaque œil (détail peu visible en plongée).
Les pattes, mais surtout les pinces, présentent un aspect granuleux du type « chair de poule » avec quelques poils. Cette caractéristique permet de le différencier de Dardanus arrosor, autre espèce du même genre ayant un aspect presque identique à Dardanus calidus.
La pince gauche est plus grosse que la droite, ce qui est un caractère très fréquent chez les Diogenidae.
Dardanus calidus loge dans des coquilles de mollusques gastéropodes adaptées à sa taille, sur lesquelles il peut fixer une ou plusieurs anémones de mer de l'espèce Calliactis parasitica.
Dardanus calidus peut être très facilement confondu avec Dardanus arrosor, mais pas avec les autres espèces de bernard-l'ermite.
Caractères distinctifs :
Animal détritivore* à tendance carnivore. Lorsqu'il est associé à des actinies, celles-ci peuvent récupérer les reliefs de ses repas.
Reproduction sexuée, espèce gonochorique*. Comme la plupart des crustacés décapodes, les œufs incubés sur l'abdomen de la femelle donnent naissance à des larves* planctoniques*. Dans le cas des pagures, ces larves sont appelées glaucothoés. Après plusieurs mues larvaires dans le plancton, ces larves subissent une métamorphose à la suite de laquelle les animaux deviennent benthiques*. Les "bébés" pagures recherchent une mini-coquille à leur taille dès leur arrivée sur le fond et grandissent jusqu'à devenir adultes.
Le pagure Dardanus calidus, vit avec l’anémone Calliactis parasitica. Cette relation n’est pas obligatoire et est souvent qualifiée de commensalisme*. Il arrive de rencontrer des pagures dont la coquille n’est le support que d’une anémone, dans d’autres cas elle peut être totalement recouverte par plusieurs anémones, et certains pagures logent dans des coquilles sans anémone fixée.
Les anémones du genre Caliactis ne se fixent pas spontanément sur une coquille occupée par un bernard-l’ermite. Le crustacé décroche l’anémone de son support initial avec ses pinces et la dispose sur sa coquille. Le cnidaire, quant à lui, aide le pagure en se décollant du support initial et en s’accrochant à la coquille.
Lorsque le bernard-l’ermite change d’habitation au cours de sa croissance, ou parce qu’il a trouvé un logement plus approprié, il conserve généralement ses anémones en les déménageant sur sa nouvelle habitation. Il peut également les abandonner.
Cette relation a certainement un coût énergétique pour le pagure qui doit se déplacer avec une coquille alourdie et encombrée par la présence des anémones de mer. Cependant ces Cnidaires sont capables d’émettre des filaments urticants, appelés aconties, à la moindre sollicitation de l’association pagure / actinies. Des mouvements brusques du pagure dans sa coquille pourraient servir de signal pour l’émission des aconties.
Lorsque Calliactis parasitica est inquiétée, elle émet des filaments de défense appelés aconties*. Ces filaments, de couleur blanche ou mauve suivant les individus, sont urticants. Ils servent de défense à la petite communauté lorsqu'elle est confrontée à un prédateur comme le poulpe (grand amateur de crustacés).
Comme cette espèce apprécie les petites cavités de la roche pendant la journée, il est tentant de l'attraper pour pouvoir l'observer de plus près. Il est cependant vraiment souhaitable de ne pas le faire, afin d'éviter de déclencher l'émission des aconties* par la ou les anémones fixées sur la coquille. En effet, ce moyen de défense doit rester efficace en cas de confrontation entre le pagure et un prédateur potentiel comme un poulpe. Ce pagure étant de grande taille, il loge parfois dans une coquille devenue trop petite pour qu'il puisse s'y enfoncer. Dans ce cas, lors d'une manipulation, le plongeur risque de se faire pincer. Il n'y a pas de blessure à craindre mais cela surprend ou fait un peu mal suivant la taille du crustacé.
Les pagures sont appelés bernard-l'ermite parce qu'ils ont été comparés, lorsqu'ils sont dans leur coquille, à un ermite dans sa cellule.
Dardanus : fils de Zeus et Electre dans la mythologie grecque.
calidus : directement dérivé du latin = ardent, chaud, bouillant, sans doute en rapport avec la couleur très rouge de l'animal.
Numéro d'entrée WoRMS : 107198
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Crustacea | Crustacés | Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes. |
Classe | Malacostraca | Malacostracés | 8 segments thoraciques, 6 segments abdominaux. Appendices présents sur le thorax et l’abdomen. |
Sous-classe | Eumalacostraca | Eumalacostracés | Présence d’une carapace recouvrant la tête et tout ou partie du thorax. |
Super ordre | Eucarida | Eucarides | Présence d'un rostre. |
Ordre | Decapoda | Décapodes | La plupart marins et benthiques. Yeux composés pédonculés. Les segments thoraciques sont fusionnés avec la tête pour former le céphalothorax. La première paire de péréiopodes est transformée en pinces. Cinq paires d'appendices locomoteurs (pinces comprises). |
Sous-ordre | Anomura | Anomoures | Les anomoures sont caractérisés par une cinquième paire de pattes atrophiée. Ils sont essentiellement représentés par les galathées et les bernard-l'ermite. |
Famille | Diogenidae | Diogénidés | Dissymétrie générale, une pince plus grosse que l'autre. L’abdomen n’est pas protégé par l’exosquelette. |
Genre | Dardanus | ||
Espèce | calidus |
Ce Dardanus calidus fréquente des zones peu profondes
Ce Dardanus calidus n’a pas encore atteint sa taille adulte. Il n’a pas fixé d’anémones sur sa coquille, peut être parce qu’il vient de la trouver ? La présence d’acétabulaires laisse supposer que cette coquille a été découverte par ce pagure en zone peu profonde.
Parc National de Port-Cros (83), 10 m
09/2004
Association avec Calliactis parasitica
Quatre anémones de l’espèce Calliactis parasitica recouvrent entièrement la coquille de ce pagure. Une approche très délicate évite d’alarmer le pagure et permet d’observer les anémones entièrement épanouies.
Baumerousse, Côte Bleue, région de Marseille, 15 m
11/06/2005
Sur un fond de coralligène avec son anémone
Ce pagure est observé depuis plusiers années au même endroit !
Les Cambrettes, Ile du Frioul, Marseille (13), 16 m
10/10/2009
Inquiétés par un plongeur
Cette association Dardanus calidus avec l'anémone Calliactis parasitica a été manipulée par un plongeur. L’anémone (une seule sur cette coquille) a libéré des filaments urticants appelés « aconties »*. Le Pagure bénéficie de cette défense.
Parc National de Port-Cros (à proximité de la photo 1), 10 m
09/2004
Détails des pattes et des pinces
Détails de la couleur et de l’aspect granuleux des pattes et des pinces. Ceci permet de différencier ce pagure de Dardanus arrosor, autre espèce très similaire.
Parc National de Port-Cros (83), 10 m
09/2004
Sur la défensive
Au lieu de fuir, ce Dardanus calidus reste figé sous l'effet de l'éclairage de la lampe : il prend son mal en patience tandis que le photographe officie.
Antibes (06), La Love, 10 m, de nuit
09/08/2009
Je me prends pour Napoléon
Ce petit Dardanus calidus a choisi une coquille de murex (Hexaplex trunculus) pour se protéger. Il prend ainsi un air de famille avec un célèbre empereur.
Antibes (06), La Love, 10 m, de nuit
05/08/2008
Un Ornement soigné
Ce grand pagure Dardanus calidus a particulièrement soigné son ornement. Ces actinies de protection son bien présentes sur les côtés et une magnifique éponge Ulosa stuposa le couronne au dessus.
Site des Strates, Palavas-Les-Flots (34), 10 m
16/09/2018
Rédacteur principal : Hervé THEDY
Vérificateur : Emmanuel BERNIER
Correcteur : Pierre NOËL
Responsable régional : Michel PEAN
La page de Dardanus calidus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN