Grande algue souple à port dressé
Hauteur variable entre 5 cm et 1 m
Base discoïde portant plusieurs axes très courts
Rameaux primaires aplatis, au moins à la base
Ramification distique
Rameaux secondaires et tertiaires aplatis ou cylindriques
Forme en rosette des jeunes thalles
Pas de ramules épineux ni de tophules
Aérocystes en chaîne et réceptacles terminaux
Substrats durs éclairés, en mode calme et semi battu, cuvettes
Fucus compressus Esper 1799
Cystoseira filicina Bory
Cystoseira abrotanifolia f. fimbriata Sauvageau
Fucus fimbriatus Desfontaines 1799
Cystoseira fimbriata Bory 1832
Méditerranée, Atlantique Nord-Est (Canaries, Açores, Cap Vert)
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Méditerranée : dans le bassin occidental au nord (France, Espagne, Italie), comme au sud (Maroc, Algérie, Tunisie, Malte) ; en mer Adriatique ; dans le bassin oriental (Grèce, Turquie, Chypre, Levant, Libye, Egypte).
Atlantique Nord-Est : depuis l'Espagne (et le Maroc) jusqu'aux îles du Cap Vert, présente également dans les îles Canaries, Madère, Açores.
Atlantique Nord-Ouest : l'espèce a été découverte en épave en 1961 dans l'archipel des Bermudes où elle est considérée comme une espèce introduite.
Espèce photophile* fixée sur les substrats durs de l'infralittoral* le plus souvent près de la surface, entre 0 et 2 m de profondeur, mais parfois plus profondément (signalée jusqu'à 40 m).
Elle est présente en mode semi-battu ainsi qu'en mode calme. Elle colonise aussi les cuvettes littorales non stagnantes.
Parmi les cystoseires, c'est l'espèce la plus résistante à la pollution, ce qui explique sa présence dans certaines zones portuaires modérément polluées.
Cystoseira compressa est une grande algue brune souple à port dressé, arborescent, de couleur jaune verdâtre à brun foncé. Sa hauteur varie de quelques cm en milieu battu à plus de 50 cm et jusqu'à 1 m en milieu calme (petits ports).
Elle est fixée sur la roche par une petite base discoïde d'où partent plusieurs axes courts dressés, cylindriques ou aplatis mesurant 2 à 3 cm (algue cespiteuse*). Ces axes, qui sont pratiquement inexistants chez les jeunes, portent de longs rameaux primaires aplatis à la base et ramifiés dans un plan (distiques*). Ces rameaux se ramifient ensuite jusqu'au troisième ou quatrième ordre.
Le thalle* est lisse, dépourvu de ramules* épineux. Les rameaux primaires sont aplatis, au moins à la base alors que les rameaux secondaires et tertiaires sont aplatis ou cylindriques.
Ces algues lorsqu'elles sont jeunes, forment des rosettes caractéristiques, avec leurs rameaux plats et courts disposés plus ou moins à l'horizontale sur le substrat*. Au printemps et début d'été, les thalles deviennent érigés et très ramifiés surtout dans la région apicale.
Les individus âgés peuvent présenter, dans la partie terminale des rameaux, de petits flotteurs (aérocystes*) isolés ou en chaînes puis des organes reproducteurs (réceptacles*) courts, simples et ovoïdes ou ramifiés et digités, parfois creusés d'un aérocyste.
A la fin de l'été et en automne, les rameaux les plus âgés tombent.
Plusieurs espèces cespiteuses peuvent être confondues avec Cystoseira compressa :
Ericaria amentacea (C.Agardh) Molinari & Guiry : cystoseire toujours localisée près de la surface, en mode battu, s'en différencie par ses rameaux primaires longs cylindriques, souvent sinueux, couverts de nombreux ramules courts épineux assimilés à de petites feuilles.
Ericaria balearica (Sauvageau) Neiva, Ballesteros & Serrão : espèce photophile* qui s'en distingue par ces rameaux cylindriques jamais comprimés et ses épines espacées plus ou moins longues.
Cystoseira pustulata (Ercegovic) Neiva & Serrão : cystoseire qui se caractérise par sa couleur beige très clair, ses rameaux primaires à peine comprimés à la base et ses cryptes pilifères grosses et saillantes (aspect pustuleux).
Ericaria crinita (Duby) Molinari & Guiry : cystoseire qui a des axes longs, noirâtres avec des bouquets de rameaux adventifs latéraux sans ramules épineux (sauf parfois dans la partie terminale).
Cystoseira foeniculacea (Linnaeus) Greville : a un thalle couvert de fines épines, plusieurs axes courts épineux et des rameaux primaires longs, aplatis à la base mais à bords découpés en dents de scie, et des réceptacles terminaux compacts et tuberculés.
C'est un végétal autotrophe* qui élabore sa matière organique par photosynthèse* à partir du gaz carbonique, de l'eau et des sels minéraux, grâce à sa chlorophylle* verte et à ses autres pigments qui captent la lumière solaire.
Reproduction sexuée : L'espèce est monoïque* (hermaphrodite*).
Les thalles fertiles portent de petits organes reproducteurs, long de 1 cm, simples ou ramifiés et lisses, les réceptacles* situés en position terminale sur les rameaux et parfois creusés d'un aérocyste. Ils portent des petites cavités fertiles appelées conceptacles* et contenant les organes reproducteurs mâles (spermatocystes*) et femelles (oogones*) ainsi que des filaments stériles (paraphyses*). Les conceptacles peuvent être hermaphrodites*, mâles ou femelles et un même réceptacle peut abriter les 3 types.
A maturité, les spermatozoïdes* puis les oosphères* sortent par l'ouverture (ostiole*) du conceptacle et la fécondation a lieu à l'extérieur de l'algue.
Cystoseira compressa peut former des peuplements denses dans les premiers mètres de l'infralittoral*. Elle abrite diverses espèces d'algues, de polychètes, de mollusques et de crustacés vivant en épibiontes* ou sur le substrat*.
L'association à Cystoseira compressa correspond à un faciès caractéristique d'un mode semi battu.
Certains auteurs considèrent le cycle de vie des cystoseires comme étant monogénétique* diplontique* (une génération à 2n chromosomes), mais de plus en plus de scientifiques le classent parmi les cycles digénétiques hétéromorphes haplo-diplontiques*, avec alternance d'un sporophyte* (génération macroscopique à 2n chromosomes) et de gamétophytes* mâles et femelles (génération microscopique à n chromosomes) vivant en parasites dans les conceptacles.
Structure et cytologie (observations en laboratoire) : structure uniaxiale avec 3 types de tissus (constituant les axes et rameaux) qui, en section transversale, se succèdent depuis la surface :
Croissance : La cystoseire plate est pérenne*. Elle perd ses rameaux les plus âgés à la fin de l'été et en automne.
Sa croissance est dite apicale, car la zone de croissance se situe à l'extrémité des axes et des rameaux.
Cystoseira compressa est la seule cystoseire méditerranéenne qui ne figure pas sur l'Annexe II (Liste des espèces en danger ou menacées) du Protocole ASP/DB (Aires Spécialement Protégées et la Diversité Biologique en Méditerranée) de la Convention sur la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée (Convention de Barcelone).
Intérêt en pharmacologie et cosmétologie : cette algue est une source potentielle de composés antimicrobiens, anti-inflammatoires, antioxydants et gastroprotecteurs, due en particulier à sa teneur en polyphénols et en fucanes (= fucoïdanes, polysaccharides). Quelques firmes proposent actuellement des traitements capillaires contenant des extraits de Cystoseira compressa.
Cystoseira compressa est génétiquement proche de Cystoseira foeniculacea.
Francisation du nom scientifique : Cystoseire comprimée ou aplatie.
Cystoseira du grec [cysto] ou [kustis] = vésicule, vessie et [seira] = série, chaîne : « vésicules ou flotteurs en chaîne »
compressa du latin [compressa] = comprimé, pressé.
Cystoseira compressa a de longs rameaux primaires aplatis à la base et ramifiés dans un plan.
Numéro d'entrée WoRMS : 145511
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Ochrophyta | Ochrophytes | ou Hétérokontes, ou Straménopiles: présence d'un stade unicellulaire à 2 flagelles, un lisse et un à poils tubulaires. |
Classe | Phaeophyceae | Phéophycées | Algues brunes. |
Ordre | Fucales | Fucales | |
Famille | Sargassaceae | Sargassacées | |
Genre | Cystoseira | ||
Espèce | compressa |
À fleur d'eau, au début de l'infralittoral
Grande algue de couleur jaune brunâtre, non épineuse, à rameaux primaires aplatis à leur base et ramifiés dans un plan. Ses rameaux secondaires alternes peuvent se ramifier par la suite jusqu'au 4ème ordre.
En bas de la photo on aperçoit une cystoseire stricte à iridescence bleu-vert.
La Couronne (13), Côte bleue, à fleur d'eau
24/05/2010
Forme juvénile
Cette petite forme en étoile c'est la forme dite "en rosette", caractéristique des juvéniles, avec leurs rameaux plats et courts reposant sur le substrat
La Couronne (13), Côte bleue, à fleur d'eau
18/04/2010
Forme plane en milieu moyennement battu
Dans la forme « plana » toutes les branches sont aplaties, les rameaux primaires et secondaires sont larges.
La Couronne (13), Côte bleue, à fleur d'eau
18/04/2010
Forme érigée en milieu calme
Au printemps et début d'été, les thalles deviennent érigés et très ramifiés surtout dans la région apicale. L'algue s'est développée dans une petite cuvette abritée en partie du ressac ; on aperçoit en haut à droite les algues Asparagopsis armata et Padina sp.
Cap Rousset (13), Côte bleue, à fleur d'eau
10/05/2013
Forme érigée avec aérocystes
Les Individus érigés présentent, dans la partie terminale des rameaux, de petits aérocystes* isolés ou en chaînes.
La Couronne (13), Côte bleue, à fleur d'eau
24/05/2010
Habitat photophile, en mode semi battu
Au début de son développement parmi différentes algues vertes et rouges.
La Couronne (13), Côte bleue, à fleur d'eau
18/04/2010
Parfois plus bas dans l’infralittoral
Individu isolé, de 10 à 12 cm, sur un fond de 8 à 10 m, à côté d'une autre algue photophile, se développant en milieu calme, Padina sp.
La Ciotat (13), 10 m
17/06/2013
Fixée par une petite base discoïde
Spécimen haut de 20 cm, photographié hors de l'eau.
Cap Rousset (13), Côte bleue, à fleur d'eau
10/05/2013
Rédacteur principal : Claude WACQUANT
Correcteur : Marc VERLAQUE
Responsable régional : Véronique LAMARE
Robvieux P., 2013, CONSERVATION DES POPULATIONS DE CYSTOSEIRA EN REGIONS PROVENCE-ALPES-COTE-D'AZUR ET CORSE. Thèse, Université Nice Sophia Antipolis, 326p.
La page sur Cystoseira compressa sur le site de référence de DORIS pour les algues : AlgaeBase
La page de Cystoseira compressa dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN