Corps cylindrique ou aplati, parfois aminci
Longueur maximum 50 cm, diamètre maximum 13 cm
10 tentacules de forme dendritique
5 rangées longitudinales distinctes de tubes ambulacraires
Couleur brun verdâtre, mauve foncé ou rouge orangé
Bêche de mer, biche de mer, holothurie, vier de mer à Marseille
Orange footed sea cucumber, Northern sea cucumber (GB), Bicho do mar (P)
Cucumaria frondosa est scindée en deux sous-espèces :
Cucumaria frondosa frondosa (Gunnerus, 1779)
Cucumaria frondosa japonica Mortensen, 1932
Atlantique Nord-Ouest, Atlantique Nord-Est, Arctique
Zones DORIS : ● Atlantique Nord-Ouest, ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Ce concombre est présent dans l'estuaire et le golfe du Saint-Laurent, de l'océan Arctique jusqu'au cap Code, mais également sur la côte Atlantique Ouest et la côte Atlantique Nord-Est, des îles Britanniques jusqu'aux Shetlands, à l'ouest de la Manche, à l'ouest de la Norvège et jusqu'à la Méditerranée.
Cette espèce est présente depuis l'étage infralittoral jusqu'à environ 200 mètres de profondeur. Elle affectionne les fonds rocheux grossiers, se niche entre les pierres, dans les anfractuosités et les crevasses.
Cucumaria frondosa est un grand concombre de mer de forme cylindrique qui peut atteindre jusqu'à 50 cm de long et 13 cm de diamètre. Sa couleur varie du brun verdâtre au mauve foncé en passant par le rouge brun orangé. Il est possible de rencontrer des individus entièrement blancs. Il possède 10 tentacules de forme dendritique de couleur orangée (8 gros et 2 petits). Ils sont situés autour de la bouche et rétractables dans celle-ci. Le concombre de mer possède 5 rangées longitudinales de tubes ambulacraires qu'il utilise pour se fixer au substrat ou se déplacer. L'anus est situé sur l'extrémité postérieure, c'est à cet endroit que communiquent le système digestif et les deux arbres respiratoires.
Cucumaria frondosa et Cucumaria japonica ont un aspect extérieur pratiquement identique. Cucumaria japonica est cependant légèrement plus petit (20 cm en moyenne). Différencier les deux espèces n'est pas aisé, seule une observation détaillée au niveau des téguments, des spicules et des tentacules permet de les distinguer.
Le concombre de mer est un planctonophage passif, il se sert de ses tentacules ramifiés et rétractables pour s'alimenter. Il capture ses proies en étendant ses tentacules dans l'eau. Puis il les suce les uns après les autres pour y récupérer du phytoplancton, du zooplancton ainsi que les restes de nourriture qui s'y sont collés. Jean François Hamel et Annie Mercier de la Société d'exploration et de l'environnement (SEVE) d'Oxford au Canada ont réalisé des expériences en laboratoire et sur le terrain visant à démontrer que l'alimentation du concombre de mer dans le Saint Laurent et dans l'est du Canada variait en fonction des marées et des saisons. Ils ont ainsi démontré que le concombre se mettait à la diète en automne et en hiver, et que le facteur principal qui influait sur l'alimentation du concombre de mer était bien la disponibilité de la nourriture saisonnière et non les variables physiques tels les courants et les marées.
Les sexes sont séparés chez le concombre de mer. La libération des gamètes se fait par un orifice situé à côté de la bouche. La saison de ponte est identifiée entre mars et juillet. Elle correspond à la floraison saisonnière de phytoplancton. La durée du stade larvaire est d'approximativement 48 jours. Les larves flottent à la surface, elles sont de type lécithotrophe.
Le soleil de mer pourpre Solaster endeca et l'étoile de mer commune Asterias rubens sont les principaux prédateurs du concombre de mer. Ces étoiles ne sont jamais trouvées très loin du concombre de mer !
Le concombre respire par l'anus. Ce dernier possède des dents. Sa peau est très coriace, de plus elle peut varier sa rigidité quel que soit son degré d'étirement.
Le concombre est plutôt sédentaire, cependant des vitesses allant de 2 à 7 cm par heure ont été rapportées. L'absence de partie solide dans le corps du concombre ne permet pas de déterminer avec objectivité sa croissance, son âge et sa longévité.
L'usage médicinal du concombre de mer date d'au moins 5 000 ans. Les médecins chinois ont prescrit le concombre de mer à leurs patients pendant des siècles, principalement pour les douleurs chroniques aux articulations, incluant les tendinites. La consommation des concombres de mer aurait des propriétés aphrodisiaques.
La pêche de Cucumaria frondosa a débuté dans les années 1990 sur la côte est de l'Amérique du Nord. Elle s'est développée si vite qu'en 2003, selon la "Food and Agriculture Organization of the United Nations" (FAO) et les services nationaux de statistiques des États-Unis d'Amérique et du Canada, les États-Unis d'Amérique étaient devenus le deuxième producteur mondial d'holothuries pêchées en milieu naturel et le Canada occupait la quatrième place. Cucumaria frondosa est le seul dendrochirote pêché en quantité assez importante dans le monde à des fins de consommation humaine. Les membranes musculaires sont emballées sous vide et congelées instantanément. Les téguments sont bouillis puis séchés. Le taux de récolte d'holothuries le plus élevé a été enregistré dans les provinces de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. Les holothuries sont aussi exploitées à Terre-Neuve et au Labrador (quota annuel de 4500 tonnes). Des tentatives d'exploitation commerciale du concombre de mer sont à l'étude au Québec. Les pêcheurs canadiens ont recours à des dragues. La profondeur moyenne des activités de pêche oscille entre 13 et 20 mètres. D'après les premières enquêtes menées à Terre-Neuve, la plongée pourrait être une autre méthode possible. En effet des essais exploratoires ont permis de récolter jusqu'à 2 700 kilos par jour dans certaines zones. Cette technique a également été testée en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick, les résultats ont montré que la valeur marchande de Cucumaria frondosa était trop faible pour pouvoir la rentabiliser. À Saint-Pierre et Miquelon, le concombre a fait l'objet de quelques marées et un développement de cette espèce est à l'étude.
Sa forme de concombre est à l'origine de son nom. La particularité "du Nord" permet de le différencier des autres concombres ; elle est confirmée par le Musée virtuel du Canada (Biodôme de Montréal).
Du latin [cucumis] = concombre, concombre marin,
Du latin [frondosa] = feuillu, touffu, en référence aux bras buccaux.
Numéro d'entrée WoRMS : 124612
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Echinozoa | Echinozoaires | Echinodermes non étoilés de forme globuleuse ou allongée. Ce groupe renferme les oursins et les concombres de mer. |
Classe | Holothuroidea | Holothuroïdes | Echinodermes vermiformes, ouverture buccale à l’extrémité antérieure du corps et entourée d’une couronne de tentacules rétractiles, anus postérieur, une seule gonade : holothuries, concombres de mer. Endosquelette réduit à de microscopiques ossicules ou plaques, inclus dans la paroi du corps. |
Super ordre | Dendrochirotacea | Dendrochirotacés | |
Ordre | Dendrochirotida | Dendrochirotes | Holothuries aux tentacules buccaux arborescents adaptés à la capture du plancton. |
Famille | Cucumariidae | Cucumariidés | Seulement 10 tentacules, lignes radiales de podia souvent bien définies, holothuries de taille généralement petite, eaux côtières vaseuses. |
Genre | Cucumaria | ||
Espèce | frondosa |
Vue d'ensemble
Le concombre de mer possède un corps de forme cylindrique qui peut atteindre jusqu'à 50 cm de long et 13 cm de diamètre. Sa couleur varie du brun verdâtre au mauve foncé en passant par le rouge brun orangé.
Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, Quai des pilotes, 21 m
11/07/2008
Tentacules ramifiés
Ils sont de couleur orangée : 8 gros et 2 petits.
Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 8 m
22/08/2006
La bouche
Le concombre possède 10 tentacules de forme dendritique de couleur orangée (8 gros et 2 petits) répartis autour de la bouche. Lorsqu'ils sont déployés de la sorte, le concombre est en phase d'alimentation.
Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 10 m
02/07/2006
Alimentation
Les tentacules capturent le plancton, ils sont amenés un par un dans la bouche pour être littéralement léchés.
Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, Quai des pilotes, 12 m
02/09/2006
Tentacules rétractables
Les tentacules sont rétractables dans la bouche.
Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 8 m
28/06/2008
Touffu
Cette photo illustre parfaitement l'espèce frondosa qui signifie touffu en latin.
Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 8 m
18/05/2008
Couleur blanche
Ce n'est pas un albinos mais bien un individu de couleur blanche.
Baie des anémones, Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 10 m
12/07/2008
Les tubes ambulacraires
Le concombre de mer possède 5 rangées longitudinales de tubes ambulacraires qu’il utilise pour se fixer au substrat ou se déplacer.
Baie-Comeau, Côte Nord, Québec, Canada, 15 m
15/07/2008
Sédentaire
Le concombre de mer est plutôt sédentaire, néanmoins il est capable de se déplacer de 2 à 7 cm par heure.
Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 8 m
19/05/2007
L'anus
L’anus est situé sur l’extrémité postérieure, c’est à cet endroit que communiquent le système digestif et les deux arbres respiratoires.
Baie-Comeau, Côte Nord, Québec, Canada, 15 m
15/07/2008
Rédacteur principal : Laurent FEY
Vérificateur : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Laurent FEY
Campagna S., Lambert J., Archambault P., 2005, Abondance et distribution du concombre de mer (Cucumaria frondosa) et prises accidentelles obtenues par dragage entre Matane et Cap-Gaspé (Québec) en 2004, Rapport technique canadien des sciences halieutiques et aquatiques, 2620, 61 p.
Hamel J.F., Mercier A., 1998, Diet and feeding behaviour of the sea cucumber Cucumaria frondosa in the St. Lawrence estuary, eastern Canada,Rapport de la Société d'exploration et de valorisation de l'environnement (SEVE), Oxford, Canada, 5 p
Levin V.S., Gudimova E.N.,2001, Relations taxonomiques entre Cucumaria frondosa et C. japonica (Dendrochirotides, Cucumaridés), Université de la Réunion, Laboratoire de biologie marine, La bêche-de-mer - Bulletin de la CPS, 13, La Réunion, France
Therkildsen N.O., Petersen C.W., 2006, Examen des nouvelles activités de pêche d'holothuries Cucumaria frondosa : biologie, politique, Université de la Réunion, Laboratoire de biologie marine, La bêche-de-mer - Bulletin de la CPS, 23, La Réunion, France
La page de Cucumaria frondosa dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN