Rouquié

Ctenolabrus rupestris | (Linnaeus, 1758)

N° 1592

Mer du Nord, Manche, océan Atlantique Nord, Méditerranée

Clé d'identification

Labre brun-orangé, ventre blanc
Tache circulaire noire haute de chaque côté du pédoncule caudal
Travées écailleuses jaunes orangées sur les flancs
Taille habituelle de 10 à 15 cm

Noms

Autres noms communs français

Rouquier, cténolabre, cténolabre rupestre, cténolabre de roche
Kornigell, tarkin-saoz (Côtes d'Armor)

Noms communs internationaux

Goldsinny wrasse, goldsinny, rock cook (GB), Tordo dorato (I), Tabernero (E), Klippbarsch, Klippenbarsch (D), Kliplipvis, rotslipvis (NL)

Synonymes du nom scientifique actuel

Ctenolabrus suillus (Linnaeus, 1758)
Labrus rupestris Linnaeus, 1758
Labrus suillus Linnaeus, 1758
Labrus bergsnyltrus Lacépède, 1801
Sparus carudse Lacépède, 1802
Labrus cinereus Pallas, 1814
Ctenolabrus acutus Valenciennes in Cuvier & Valenciennes, 1839
Ctenolabrus marginatus Valenciennes, 1839

Distribution géographique

Mer du Nord, Manche, océan Atlantique Nord, Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

La distribution de cette espèce s'étend sur toute la façade Atlantique Est, depuis la Norvège jusqu'au Maroc. Elle est également présente en mer du Nord, en Méditerranée, et jusqu'en mer Noire.

Biotope

Comme son nom l'indique, le rouquié fréquente communément les petits fonds rocheux, le plus souvent couverts d'algues, depuis la surface jusqu'à une trentaine de mètres de profondeur, rarement plus (50 m max). Il affectionne notamment les zones où anfractuosités et cachettes sont abondantes. Les rouquiés âgés vivent plus profondément que les jeunes.

Description

Le rouquié est un petit labridé dont la taille excède rarement les 15 cm (18 cm max).
Son museau, ses opercules et son dos sont uniformément orange-brun, parfois rougeâtres. Le dos est parcouru par une nageoire dorsale unique, dont le lobe postérieur est plus haut. Les flancs sont parcourus, en arrière des pectorales transparentes, d'épaisses travées écailleuses longitudinales jaunes-orangées séparées par de fines bandes blanches parfois peu visibles. La mandibule inférieure et le ventre sont blancs. Le pédoncule caudal est comprimé latéralement, et de chaque côté de celui-ci on observe, au dessus de la ligne latérale, une tache circulaire noire caractéristique. La caudale est arrondie en palette. Une autre tache noire similaire est parfois visible à l'avant de la dorsale.
A l'avant la bouche, protractile, est garnie de deux rangées de petites dents. Le préopercule est dentelé, et les deux yeux globuleux présentent une pupille noire triangulaire.

Espèces ressemblantes

On pourra éventuellement confondre Ctenolabrus rupestris avec d'autres labridés, notamment la coquette (Labrus mixtus) et le centrolabre (Centrolabrus exoletus) mais la tache noire caudale est caractéristique et évite en principe toute confusion.

Alimentation

Le rouquier est opportuniste, son régime carnivore, de nombreuses proies figurent à son menu : vers, mollusques, bryozoaires, crustacés, larves et petits poissons...

Reproduction - Multiplication

Il s'agit d'une espèce gonochorique* (sexes séparés) et ovipare*, à fécondation externe.
La période de reproduction, durant laquelle le mâle peut présenter des rangées de taches rougeâtres sur les flancs, a lieu à des périodes différentes selon la latitude : d'avril à août en mer du Nord, Manche et Atlantique, de janvier à juillet en Méditerranée. Après la ponte, le mâle défend le nid et peut être plus agressif. Les œufs éclosent après environ 14 jours, les larves mènent une courte vie pélagique, avant de regagner les anfractuosités rocheuses peu profondes. Les yeux des rouquiés juvéniles sont traversés d'une bande blanche depuis le museau jusqu'à l'arrière des pectorales. Cette ligne s'estompe plus ou moins chez l'adulte.

Vie associée

Comme de nombreux autres labridés, le rouquié est fréquemment parasité par des anilocres (voir la fiche Anilocra), des crustacés isopodes qui se fixent le plus souvent derrière ou au dessus des yeux, mais parfois aussi sur la nageoire caudale. Ces parasites sont solidement ancrés dans la chair du poisson, dont ils aspirent le sang. Dans le cas des labridés, il s'agit surtout de l'espèce Anilocra frontalis.

Divers biologie

En pisciculture, on se sert du rouquié comme poisson nettoyeur pour débarrasser les saumons de leurs parasites !



Cette espèce est fréquemment exposée dans les aquariums publics.

Informations complémentaires

Le cténolabre est plutôt curieux et pourra être approché et facilement photographié par le plongeur calme.



Cette espèce est parfois pêchée accessoirement, sa valeur marchande s'avérant très limitée.

Origine des noms

Origine du nom français

Rouquié, rouquier : vraisemblablement à cause de sa couleur orange-brun, c'est-à-dire rousse. Rouquié serait une déformation du mot rouquin.
Cténolabre est la traduction littérale du nom de genre scientifique Ctenolabrus.
De roche, rupestre, car il affectionne les biotopes rocheux.

Origine du nom scientifique

Ctenolabrus : du grec [cten] = peigne, et du latin [labrum] = lèvre, en référence aux lèvres charnues des poissons de cette famille (labridés). La racine [cten] fait peut-être allusion aux nageoires pectorales qui chez ce poisson ondulent délicatement...
rupestris : du latin [rupes] = mur, grotte, (paroi de) rocher, en référence au biotope de ce poisson.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Super classe Osteichthyes Ostéichthyens Vertébrés à squelette osseux.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Sous-classe Neopterygii Teleostei Néoptérygiens Téléostéens Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées.
Super ordre Acanthopterygii Acanthoptérygiens Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens.
Ordre Perciformes Perciformes Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales.
Sous-ordre Labroidei Labroïdes Une seule dorsale, dents molariformes formant un puissant appareil masticatoire.
Famille Labridae Labridés Lèvres épaisses.
Genre Ctenolabrus
Espèce rupestris

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