Labre brun-orangé, ventre blanc
Tache circulaire noire haute de chaque côté du pédoncule caudal
Travées écailleuses jaunes orangées sur les flancs
Taille habituelle de 10 à 15 cm
Rouquier, cténolabre, cténolabre rupestre, cténolabre de roche
Kornigell, tarkin-saoz (Côtes d'Armor)
Goldsinny wrasse, goldsinny, rock cook (GB), Tordo dorato (I), Tabernero (E), Klippbarsch, Klippenbarsch (D), Kliplipvis, rotslipvis (NL)
Ctenolabrus suillus (Linnaeus, 1758)
Labrus rupestris Linnaeus, 1758
Labrus suillus Linnaeus, 1758
Labrus bergsnyltrus Lacépède, 1801
Sparus carudse Lacépède, 1802
Labrus cinereus Pallas, 1814
Ctenolabrus acutus Valenciennes in Cuvier & Valenciennes, 1839
Ctenolabrus marginatus Valenciennes, 1839
Mer du Nord, Manche, océan Atlantique Nord, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]La distribution de cette espèce s'étend sur toute la façade Atlantique Est, depuis la Norvège jusqu'au Maroc. Elle est également présente en mer du Nord, en Méditerranée, et jusqu'en mer Noire.
Comme son nom l'indique, le rouquié fréquente communément les petits fonds rocheux, le plus souvent couverts d'algues, depuis la surface jusqu'à une trentaine de mètres de profondeur, rarement plus (50 m max). Il affectionne notamment les zones où anfractuosités et cachettes sont abondantes. Les rouquiés âgés vivent plus profondément que les jeunes.
Le rouquié est un petit labridé dont la taille excède rarement les 15 cm (18 cm max).
Son museau, ses opercules et son dos sont uniformément orange-brun, parfois rougeâtres. Le dos est parcouru par une nageoire dorsale unique, dont le lobe postérieur est plus haut. Les flancs sont parcourus, en arrière des pectorales transparentes, d'épaisses travées écailleuses longitudinales jaunes-orangées séparées par de fines bandes blanches parfois peu visibles. La mandibule inférieure et le ventre sont blancs. Le pédoncule caudal est comprimé latéralement, et de chaque côté de celui-ci on observe, au dessus de la ligne latérale, une tache circulaire noire caractéristique. La caudale est arrondie en palette. Une autre tache noire similaire est parfois visible à l'avant de la dorsale.
A l'avant la bouche, protractile, est garnie de deux rangées de petites dents. Le préopercule est dentelé, et les deux yeux globuleux présentent une pupille noire triangulaire.
On pourra éventuellement confondre Ctenolabrus rupestris avec d'autres labridés, notamment la coquette (Labrus mixtus) et le centrolabre (Centrolabrus exoletus) mais la tache noire caudale est caractéristique et évite en principe toute confusion.
Le rouquier est opportuniste, son régime carnivore, de nombreuses proies figurent à son menu : vers, mollusques, bryozoaires, crustacés, larves et petits poissons...
Il s'agit d'une espèce gonochorique* (sexes séparés) et ovipare*, à fécondation externe.
La période de reproduction, durant laquelle le mâle peut présenter des rangées de taches rougeâtres sur les flancs, a lieu à des périodes différentes selon la latitude : d'avril à août en mer du Nord, Manche et Atlantique, de janvier à juillet en Méditerranée. Après la ponte, le mâle défend le nid et peut être plus agressif. Les œufs éclosent après environ 14 jours, les larves mènent une courte vie pélagique, avant de regagner les anfractuosités rocheuses peu profondes. Les yeux des rouquiés juvéniles sont traversés d'une bande blanche depuis le museau jusqu'à l'arrière des pectorales. Cette ligne s'estompe plus ou moins chez l'adulte.
Comme de nombreux autres labridés, le rouquié est fréquemment parasité par des anilocres (voir la fiche Anilocra), des crustacés isopodes qui se fixent le plus souvent derrière ou au dessus des yeux, mais parfois aussi sur la nageoire caudale. Ces parasites sont solidement ancrés dans la chair du poisson, dont ils aspirent le sang. Dans le cas des labridés, il s'agit surtout de l'espèce Anilocra frontalis.
En pisciculture, on se sert du rouquié comme poisson nettoyeur pour débarrasser les saumons de leurs parasites !
Cette espèce est fréquemment exposée dans les aquariums publics.
Le cténolabre est plutôt curieux et pourra être approché et facilement photographié par le plongeur calme.
Cette espèce est parfois pêchée accessoirement, sa valeur marchande s'avérant très limitée.
Rouquié, rouquier : vraisemblablement à cause de sa couleur orange-brun, c'est-à-dire rousse. Rouquié serait une déformation du mot rouquin.
Cténolabre est la traduction littérale du nom de genre scientifique Ctenolabrus.
De roche, rupestre, car il affectionne les biotopes rocheux.
Ctenolabrus : du grec [cten] = peigne, et du latin [labrum] = lèvre, en référence aux lèvres charnues des poissons de cette famille (labridés). La racine [cten] fait peut-être allusion aux nageoires pectorales qui chez ce poisson ondulent délicatement...
rupestris : du latin [rupes] = mur, grotte, (paroi de) rocher, en référence au biotope de ce poisson.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Labroidei | Labroïdes | Une seule dorsale, dents molariformes formant un puissant appareil masticatoire. |
Famille | Labridae | Labridés | Lèvres épaisses. |
Genre | Ctenolabrus | ||
Espèce | rupestris |
Une tache caudale caractéristique
De chaque côté du pédoncule caudal, et au-dessus de la ligne latérale, la tache noire circulaire est caractéristique du rouquié.
Trébeurden (22), 20 m
07/2007
En Bretagne
Un rouquié en exploration près de son biotope de prédilection : un milieu rocheux, ici tapissé d'éponges, de bryozoaires, d'hydraires, et qui présente des failles et des cavités où il peut s'abriter à la moindre alerte.
Ile ronde, rade de Brest (29), 10 m
08/07/2013
En couple
En arrière des pectorales, on observe des travées écailleuses de couleur jaune-orangée, séparées par de fines bandes blanches.
Le Four, Trébeurden (22), 25 m
08/07/2007
Dentition
Chaque mandibule du rouquié possède une unique rangée de petites dents coupantes, bien visibles ici.
Trébeurden (22), 6 m
12/08/2006
Parasité
Les labridés sont fréquemment parasités par de petits crustacés isopodes, les anilocres (ici Anilocra frontalis) qui se fixent le plus souvent en arrière des yeux.
Trébeurden (22), 20 m
07/2008
Biotope
Le cténolabre rupestre porte bien son nom : il affectionne les petits fonds rocheux, où les anfractuosités pour se cacher sont nombreuses.
Rade de Brest (29), 15 m
06/10/2007
A l'abri
Quatre jeunes rouquiés s'aventurent hors de leur faille protectrice...
Les 4 Pompes, rade de Brest (29), 10 m
04/2009
Juvénile
La galathée multicolore (Galathea strigosa) nous donne une idée de la taille de ce cténolabre juvénile, qui nage de manière caractéristique aux abords d'une anfractuosité. Notez la bande blanche qui traverse l'œil, caractéristique des juvéniles.
Cale de Ploumanac'h (22), 18 m
08/2008
A Arcachon
La distribution du rouquié s'étend sur toutes les côtes métropolitaines, essentiellement atlantiques, comme ici, à Arcachon.
Arcachon (33), 10 m
2006
En Méditerranée
Le cténolabre est aussi présent en Méditerranée. Commentaire du photographe :
"En les observant pour la première fois il m'a semblé y voir un couple, leur comportement (2 individus qui ne se quittaient pas malgré ma présence) et la différence de taille."
Banyuls (66), 10 m
12/08/2008
Rédacteur principal : Frédéric ZIEMSKI
Vérificateur : David BORG
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
La page sur Ctenolabrus rupestris sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase