Coquille rarement visible car enfoncée dans une anfractuosité
Manteau rouge vif
Longs tentacules rouges
Bords internes du manteau parcourus d'ondes blanc iridescent
Fines lignes blanches entre bord du manteau et tentacules
Electric flame scallop, electric clam, fire clam, disco clam (GB), Vieira de llama roja, vieira eléctrica, mejillón de fuego (E), Feilenmuschel, Flammenmuschel (D)
Lima ales Finlay, 1927
Lima alata Hedley, 1898. Ce nom n'a pas été retenu car Hedley n'a fait la description que d'une valve droite, décolorée, retrouvée sur une place de l'île de Santa Cruz (îles Salomon). Cette description incomplète de l'animal ne pouvait pas suffire à valider un nom d'espèce.
Pacifique tropical Ouest
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueC'est une espèce du Pacifique tropical Ouest, de l'Indonésie aux îles Salomon et du sud du Japon à l'Australie et la Nouvelle-Calédonie.
La lime électrique se rencontre dans les anfractuosités et cavités dans les récifs coralliens jusqu'à une vingtaine de mètres de profondeur. On la trouve plus particulièrement dans les anfractuosités à l'intérieur même des grottes.
La lime électrique est un mollusque bivalve dont la taille de la coquille peut atteindre 9 cm. Elle se reconnaît à son manteau rouge vif, bordé de longs tentacules* rétractiles et gluants de la même couleur. Les bords internes du manteau sont régulièrement parcourus d'éclairs iridescents blanc bleuté, rappelant des arcs électriques. De fines lignes blanches relient le bord du manteau aux tentacules. Il n'y a pas d'yeux sur le bord du manteau.
La coquille n'est pratiquement jamais visible pour le plongeur, car l'animal est toujours enfoncé dans une faille ou anfractuosité du récif, valves bâillantes, et manteau et tentacules étant alors les seuls visibles. Les 2 valves sont symétriques, ovales, en forme de pagaie. Elles sont de couleur blanc jaunâtre, avec de fines lignes radiales légèrement verruqueuses sur leur face externe. L'intérieur est blanc brillant sans impression musculaire ou palléale*. Les 2 valves sont reliées par une charnière droite, dysodonte (sans dents) au milieu duquel est présent un umbo* pointu. Les 2 oreilles sont courtes et de même taille. Une fois refermées, les 2 valves ne sont pas totalement jointives, et laissent un orifice dans la partie antérieure, juste au-dessus de la charnière.
Il existe plusieurs espèces de limes, notamment dans le genre Limaria, qui ressemblent à la lime électrique, mais généralement ces espèces vivent sur les fonds sablo-vaseux sous les pierres et dépassent rarement les 4 cm de longueur.
Mais le critère principal de reconnaissance de Ctenoides ales c'est que c'est la seule espèce à présenter des "arcs électriques".
C'est un animal filtreur* qui se nourrit de matières organiques dissoutes, de bactéries et de phytoplancton*. La lime électrique capture les microparticules grâce à ses tentacules collants.
La reproduction de la lime électrique n'est pas connue. Il est probable que ce soit un mollusque hermaphrodite* protandre*, c'est à dire que les jeunes individus seraient mâles puis deviendraient femelles avec l'âge. Les gamètes* sont libérés dans l'eau et la fécondation est externe. Les larves* ont une vie pélagique*.
Les jeunes limes, donc mâles, pourraient être attirés par les "arcs électriques" des plus gros individus, donc femelles.
Ctenoides ales est l'hôte de petits crabes symbiotiques* de la famille des Pinnothéridés, comme Durckheimia lochi.
Les arcs électriques qui apparaissent sur les bords du manteau n'ont en réalité rien d'électrique ! Il ne s'agit pas non plus de bioluminescence*. Le Dr. Lindsey Dougherty a montré que ce phénomène est simplement dû à la réflexion de la lumière sur cette partie du corps. En effet, sur le bord du manteau, se trouve un tissu extrêmement réfléchissant, qui par un mouvement ondulatoire rapide est sans cesse exposé ou caché et renvoie la lumière comme un miroir.
Le rôle de ces "arcs électriques" n'est pas connu, surtout que cette espèce se trouve dans des cavités ou des anfractuosités où la lumière n'arrive généralement pas ! Il existe cependant plusieurs hypothèses : rôle dans la recherche de partenaires, attirance de nourriture, mise en fuite de prédateurs.
Les branchies sont lamelleuses et forment des feuillets parallèles.
La couleur rouge des tissus provient de pigments caroténoïdes* qui sont très abondants.
Si la lime électrique est délogée de son trou, ou s'il devient trop petit, elle est capable de se déplacer par réaction en faisant claquer ses valves et en s'aidant de ses tentacules.
Lime fait référence à l'aspect de la coquille qui ressemble à une râpe ou lime. Electrique car le manteau semble parcouru d'éclairs électriques.
Ctenoides : du grec [cteno-] = peigne, et [-eid] : à l'aspect de peigne, à cause des deux rangées de tentacules qui bordent le manteau.
ales : du latin [ales] = ailé, en effet, les longs tentacules peuvent faire penser aux plumes d'une aile d'oiseau.
Numéro d'entrée WoRMS : 505431
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Bivalvia / Lamellibranchia / Pelecypoda | Bivalves / Lamellibranches / Pélécypodes | Mollusques aquatiques, filtreurs, au corps comprimé latéralement. Coquille composée de 2 valves articulées disposées de part et d’autre du plan de symétrie. Absence de tête, de pharynx, de radula et de glande salivaire. |
Sous-classe | Pteriomorphia | Ptériomorphes | Muscle adducteur postérieur développé, antérieur réduit. |
Ordre | Limoida | Limoïdes | |
Famille | Limidae | Limidés | Les 2 valves orales (souvent blanches) sont fines et presque semblables, avec des côtes radiales et de petites "oreilles". Le bord du manteau porte de nombreux et longs tentacules sensoriels et des yeux. Fixés par des filaments de byssus, mais peuvent nager. |
Genre | Ctenoides | ||
Espèce | ales |
Fin d'un mythe
Ctenoides ales est la seule espèce de lime électrique qui existe dans les océans.
En fait, elle n'a rien d'électrique, et les éclairs que l'on voit sur le bord du manteau ne correspondent qu'à un phénomène de réflexion de la lumière.
Poindimié, Nouvelle-Calédonie, 18 m
24/11/2013
Bouche pulpeuse
Le manteau est rouge vif avec de longs tentacules. Les 2 valves sont rarement visibles car la lime électrique vit enfoncée dans des anfractuosités. Elles sont ovales, blanchâtres et avec de fines lignes radiales légèrement verruqueuses sur leur face externe.
Cabilao, Philippines , 18 m
24/11/2013
Au fond de son trou
La lime électrique est généralement observée bâillante, au fond d'un trou.
Poindimié, Nouvelle-Calédonie, 20 m
24/11/2013
Lembeh 2009
Le site de Nudi Retreat dans le détroit de Lembeh (Indonésie) est reconnu pour abriter une lime électrique dans une faille dans à peine 5 m d'eau.
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 5 m
10/2009
Lembeh 2011
Même site, même faille que sur la photo précédente. Si c'est le même individu, il a au moins 2 ans.
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 5 m
04/2011
Lembeh 2013
Toujours le même site et la même faille ! La lime est toujours là. On peut donc penser qu'elle a au moins 4 ans !
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 5 m
07/12/2013
Tentacules
Les tentacules sont très longs.
Ile des Pins, Nouvelle-Calédonie, 15 m
20/11/2013
Bon appétit
La lime électrique capture les microparticules grâce à ses tentacules collants.
Raja Ampat, Indonésie, 10 m
14/03/2012
Généreuse
La lime électrique n'est pas égoïste, elle peut partager son anfractuosité avec d'autres, comme ici avec une crevette nettoyeuse Stenopus hispidus.
Poindimié, Nouvelle-Calédonie, 15 m
13/10/2009
Rédacteur principal : Sylvain LE BRIS
Vérificateur : Francis POLLAK
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
Ahyong S.T., Brown D.E., 2003, Description of Durckheimia lochi n. sp., with an annotated checklist of Australian Pinnotheridae (Crustacea: Decapoda: Brachyura), Zootaxa, 254, 1-20.
Dougherty L.F., Caldwell R.L., 2013, Mechanisms, ultrastructure and behavioral function of flashing in Ctenoides ales: “electric scallops", in Society for Integrative and Comparative Biology annual meeting, San Francisco, USA, 04/01/2013.
Hedley C., 1898, Description of a new bivalve, Lima alata, from Santa Cruz, Records of the Australian Museum, 3(4), 84–85.
La fiche de Ctenoides ales dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN