Eponge-coussinet orange

Corticium candelabrum | Schmidt, 1862

N° 3414

Méditerranée et Atlantique Nord-Est limitrophe

Clé d'identification

En forme de petits coussinets
Surface lisse et luisante
Masse charnue opaque
Enveloppe translucide
Couleur marron clair à brun noisette

Noms

Autres noms communs français

Eponge-chandelier

Noms communs internationaux

Kleiner Kissenschwamm (D)

Distribution géographique

Méditerranée et Atlantique Nord-Est limitrophe

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

Cette espèce est présente en Méditerranée occidentale, de l'Adriatique à l'Espagne et à l'Algérie ainsi qu'en Atlantique proche : archipels de Macaronésie (Açores, Canaries, Madère), côtes portugaises et jusqu'à Biarritz en France.

Biotope

Cette éponge sciaphile* est souvent rencontrée en plafond de grotte ou sur des parois verticales dès les premiers mètres et jusqu'à 20 mètres de profondeur environ.

Description

Cette éponge massive forme de petits coussinets de 2 à 3 cm de hauteur sur 10 à 15 cm de longueur, couvrant des surfaces de quelques cm². Elle est fixée au substrat* par une base étroite composée de stolons* grêles mais solides. Sa surface est lisse et luisante. Les oscules*, légèrement surélevés, et les pores* sont bien apparents, peu nombreux et disposés de façon irrégulière. La masse charnue centrale opaque est entourée d'une enveloppe translucide. Sa couleur varie du marron clair au brun noisette.

Espèces ressemblantes

Pseudocorticium jarrei Boury-Esnault, Muricy, Gallissian & Vacelet, 1995 : qui lui ressemble beaucoup par la morphologie. Elle en diffère par la couleur plus claire et par l'absence de spicules*, et elle se trouve plus profondément en grottes, dans des zones plus sombres.

Alimentation

Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant pas en général 3 micromètres. Le courant d'eau nécessaire est créé par le mouvement de cellules ciliées* spécifiques des éponges : les choanocytes*.

Reproduction - Multiplication

La reproduction peut être réalisée selon 2 processus distincts :

  • Sexuée : par production de gamètes* mâles (spermatozoïdes*) et femelles (ovules*). Cette éponge est hermaphrodite*, cependant les gamètes mâles et femelles d'une même éponge ne sont pas expulsés au même moment. La fécondation a lieu de juin à fin août. Elle est indirecte : le spermatozoïde pénètre une cellule annexe à l'ovule (généralement un choanocyte*) puis est injecté dans l'ovule. Après fusion des deux gamètes au sein de la mésoglée*, les cellules de l'œuf ainsi obtenu se divisent activement pour former une larve* nageuse entièrement ciliée et en forme de bulbe ou ovoïde d'environ 340 µm de longueur. Cette larve est une cinctoblastula* caractéristique des Homoscleromorpha. Corticium candelabrum est vivipare* et n'expulse ses larves que lorsqu'elles ont atteint leur stade de développement final. Lorsque les larves quittent l'éponge parentale, elles vont se fixer sur un substrat et donner une nouvelle éponge.
  • Asexuée par bourgeonnement* ou bouturage : chez certaines éponges, il existe un mode de multiplication par voie asexuée par bourgeonnement ou bouturage de fragments qui se détachent de l'éponge mère pour se fixer un peu plus loin.

Les éponges se reproduisent surtout asexuellement et ont une forte capacité de régénération.

Vie associée

Cette espèce est souvent imbriquée dans d'autres espèces animales ou végétales : algues, bryozoaires, cnidaires.

Informations complémentaires

Les spicules* sont de formes très variées et très compliquées. On note la présence, répandus dans toute l'éponge, de tétractines* fins aux branches courbes dans plusieurs plans, plus rarement de croix dans un seul plan, longs de 36 à 38 µm. Les autres spicules, très caractéristiques, sont des lophotriènes ou candélabres, ils sont localisés à la surface du corps (E. Topsent).

Cette éponge produit des molécules bioactives qui peuvent avoir un intérêt pharmacologique.

Origine des noms

Origine du nom français

Eponge-coussinet : forme de cette espèce.
Orange : couleur principale de cette éponge.

Origine du nom scientifique

Corticium : du latin [cortex] = enveloppe, écorce.
candelabrum : mot latin = candélabre. Certains spicules, de forme très compliquée, font penser à cet objet.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 133921

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Porifera Spongiaires / Eponges Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules).
Classe Homoscleromorpha Homoscléromorphes

Eponges exclusivement marines (une centaine d'espèces). Spicules siliceux (quand ils sont présents) non subdivisés en mégasclères et microsclères. Vivipares, larve typique : cinctoblastula.

Ordre Homosclerophorida Homosclérophorides Structure différenciée de type leucon. Certaines espèces de cet ordre n'ont pas de squelette et possèdent un derme fin. Les larves sont des amphiblastula.
Famille Plakinidae Plakinidés Les éponges de cette famille sont en général dépourvues de spicules. Leur forme, de type candélabre, est très particulière lorsqu’ils sont présents.
Genre Corticium
Espèce candelabrum

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