Espèce assez variable, d'une taille moyenne de 70 mm
Coquille fusiforme, spiralée, robuste
Canal siphonal très long dévié sur la gauche
Coquille blanchâtre recouverte d’un fin périostracum brun, détachable lorsqu’il est sec
Spires aux côtes spiralées parallèles équidistantes
Animal entièrement blanc
Common spindle, slender colus, graceful colus (GB), Schlanke Spindelschnecke, Röhrenhorn (D), Slanke noordhoren, gewone slanke noordhoren (néerlandais), Slank tensnegl (danois)
Buccinum gracile da Costa, 1778
Fusus gracilis (da Costa, 1778)
Neptunia gracilis (da Costa, 1778)
Sipho gracilis (da Costa, 1778)
Fusus listeri Jonas, 1846
Tritonium (Fusus) islandicum var. striata Middendorff, 1849
Fusus gracilis var. convoluta Jeffreys, 1867
Sipho glaber Verkrüzen, 1876
Sipho gracilis var. glabra Verkrüzen, 1876
Colus glaber (Verkrüzen, 1876)
Fusus gracilis var. belliana H. K. Jordan, 1890
Fusus gracilis var. coulsoni H. K. Jordan, 1890
Neptunia nicolloni Locard, 1891
Neptunia gracilis var. major Locard, 1896
Sipho togatus var. frielei Harmer, 1914
Sipho turgidulus var. minor Thorson, 1944
Atlantique Nord-Est, de la Norvège au Portugal
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]L'espèce est assurément présente dans l'Atlantique Nord-Est, la Manche et Mer du Nord, depuis la Norvège jusqu'au Portugal. C'est dans le nord des îles Britanniques qu'elle est le plus fréquemment recensée.
Elle serait également présente en mer Blanche (Bouchet & Warén 1985).
Des signalements GBIF* existent sur les côtes méditerranéennes de l'Espagne mais demandent à être confirmés ou infirmés.
Colus gracilis est une espèce des eaux froides qui affectionne les fonds sableux à vaseux de 50 à 1500 m.
Des individus sont souvent ramenés par les caseyeurs de crabes de Roscoff (Finistère), où on peut les trouver sous les bateaux, par marée basse.
La coquille est fusiforme*,
spiralée et robuste. La taille moyenne est de 70 mm mais elle peut atteindre
les 80 mm.
Cette coquille compte environ 8 à 9
tours de spires* convexes. La sculpture externe se compose de nombreuses
côtes* spiralées, fines, équidistantes et traversées par des marques de croissance axiales
peu en relief.
Sa couleur est blanchâtre, sa surface est recouverte par un
mince périostracum* brun qui se détache lorsque la coquille est sèche. La
protoconque* est de couleur blanche.
L’ouverture ovalisée est blanche, le
labre* externe est mince, dépourvu de dent. Le canal siphonal ouvert est
long et lisse. Il est largement dévié sur la gauche. Le cal* columellaire* est
peu épais et lisse.
L’animal est entièrement blanc. Les courts tentacules* céphaliques portent les yeux à mi-hauteur.
Sur l’arrière du pied, un petit opercule* pyriforme* permet d’obturer la coquille lorsque l’animal y est rentré.
Le genre Colus est
bien représenté (plus de 20 espèces valides à ce jour). On peut principalement confondre Colus gracilis avec :
Carnivore, nécrophage*, l'espèce affectionne les animaux en décomposition, qu’elle détecte grâce à son odorat très développé (d’où sa capture non souhaitée dans les casiers de crustacés).
Il s'agit d'une espèce gonochorique* (les
sexes sont séparés). La fécondation* est interne.
Les capsules ovigères* sont de forme lenticulaire, plutôt hautes, membraneuses, et elles sont attachées par une large base aux pierres et aux corallines. La surface supérieure est macroscopiquement et finement réticulée. La capsule porte une grande ouverture dont le bord est parfois taché de rose, mais elle reste close jusqu’à ce que les jeunes s'en échappent.
Certains individus portent une anémone, Hormathia digitata (O.F. Muller, 1776), sur leur coquille car il existe une symbiose non obligatoire entre les deux espèces. L'association, observée en aquarium, est parfaitement décrite par [Ates 1998], notamment la manière qu'a le colus gracile de se positionner pour la réception de l’anémone. Cette association profite aux deux hôtes : le colus bénéficie de la protection de l’anémone, urticante et venimeuse ; cette dernière est transportée par le coquillage et bénéficie ainsi de nouvelles sources de nourriture, le régime alimentaire étant le même pour les deux espèces.
L’espèce a une bathymétrie*
importante.
Nous pouvons surtout la trouver sous les bateaux de pêche, à marée
basse, d'où elle est rejetée par les marins.
Colus gracile : francisation du nom scientifique.
Colus : du latin [colus] = quenouille, bâton pour filer la laine. Ce choix est en rapport avec la forme de la coquille, ressemblant à un fuseau utilisé pour filer la laine.
gracilis : du latin, signifiant mince, délicat, gracile.
Numéro d'entrée WoRMS : 138899
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Caenogastropoda | Caenogastropodes | |
Ordre | Neogastropoda | Néogastéropodes | Coquille avec canal siphonal bien développé. Un repli du manteau forme un tube extensible : le siphon. La plupart sont des prédateurs ou nécrophages. Tous marins sauf le genre Clea. |
Famille | Colidae | Colidés | |
Genre | Colus | ||
Espèce | gracilis |
Animal blanc
L’animal est entièrement blanc.
On peut observer le siphon et les deux tentacules céphaliques. Seuls les yeux, sous la forme d’un petit point noir à la base de chaque tentacule céphalique, sont noirs.
Bretagne, photo ex-situ.
20/10/2023
Périostracum fin et fugace
La protoconque (flèche ciel), partie initiale, larvaire, de la coquille, est très souvent cassée.
Ici, le périostracum fugace persiste sur la coquille seulement sur les tours de spires les plus récents (flèche brune). Il se détache facilement de la coquille lorsque celle-ci est sèche.
Bretagne, ex situ.
20/10/2023
Opercule
L’opercule pyriforme (flèche) se situe sur la partie postérieure du pied de l'animal.
Bretagne, ex situ.
21/10/2023
A l'abri...
L’animal est rentré dans sa coquille, qui sera obturé par l’opercule corné, porté par le pied.
Bretagne, ex situ.
21/10/2023
Coquille nue
Vue sur la coquille de Colus gracilis et rappel de quelques éléments la concernant :
Une coquille fusiforme, spiralée et robuste, avec un canal siphonal très long dévié sur la gauche. Les spires portent des côtes spiralées parallèles équidistantes (voir image du bas). La protoconque est multispirale à environ 3 tours.
Photos ex-situ.
16/03/2024
Détail de la protoconque
Vue rapprochée de la protoconque multispirale, qui compte environ 3 tours de spires. Cette partie constitue la coquille larvaire de l'animal.
Photo ex-situ.
27/02/2024
Rédacteur principal : André HOARAU
Vérificateur : Michel LE QUEMENT
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Ates A.M.L., 1998, Observations on the symbiosis between Colus gracilis (Da Costa, 1778) (Mollusca: Gastropoda) and Hormathia digitata (O.F. Müller, 1776) (Cnidaria: Actiniaria), Zool. Verh. Leiden, 257-262.
Bouchet P., Warén A., 1985, Revision of the Northeast Atlantic bathyal and abyssal Neogastropoda excluding Turridae (Mollusca, Gastropoda), Bollettino Malacologico, supplement 1, 21-296.
da Costa E.M., 1778, Historia Naturalis Testaceorum Britanniae, ou, LA CONCHIOLOGIE BRITANNIQUE ; contenant Les Descriptions & autres Particularités d'Histoire Naturelle des Coquilles de la Grande Bretagne & de l'Irlande ; avec figures en tailles douce. En Anglois & François, Imprimé pour l'Auteur , chez Millan, B. White, Elmsley, and Robson, London, 124-125, planche VI, fig.5. (consultable doi.org/10.5962/bhl.title.13179)
Lebour M., 1937, The eggs and larvae of the British Prosobanchs with special reference to those living in the plankton, p. 155. in: Fretter V., Graham A. 1985, The prosobranch Molluscs of Britain and Denmark. Part. 8 : Neogastropoda, The Journal of Molluscan Studies, Supplement 15, 435-556.
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La page de Colus gracilis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN