Long stipe unique et ligneux
Stipe portant des cicatrices foliaires annelées
Fruits en noix de coco
Grandes feuilles palmées et composées, réunies à la cime
Coconut palm, coconut tree, green malayan (GB), Palma de coco (E), Nu (Païci)
Littoraux pan-tropicaux
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ● CaraïbesCet arbre est commun dans la ceinture inter-tropicale, mais il est particulièrement bien représenté dans le Pacifique. Il semble originaire de Mélanésie, dans le Pacifique Sud.
Le cocotier affectionne naturellement les sols sableux, humifères et drainés des rivages marins, exposés ou non. Les noix de coco jonchent les plages, et peuvent être emportées par les flots marins. Elles peuvent supporter des voyages maritimes d'au moins trois mois. Cet arbre ne craint ni les embruns ni le sel, mais il ne s'enracine pas directement dans l'eau salée.
Il a besoin de pluies régulières toute l'année et aime les forts ensoleillements. Il s'accommode très bien des zones exposées aux tempêtes tropicales et résiste particulièrement bien au passage des cyclones : les feuilles découpées en nombreuses folioles ainsi que le faux-tronc mince et souple offrent peu de prise au vent.
Le cocotier est aussi planté dans les terres par l'homme, et ce jusqu'à 1000 m d'altitude.
Le cocotier est un palmier de grande taille : 20 à 40 m de haut. Son tronc unique (appellé aussi faux-tronc) est en réalité un stipe, c'est-à-dire une tige ligneuse (imprégnée de lignine*) non ramifiée, caractéristique des palmiers et des fougères arborescentes. Cette épaisse tige de plus de 35 cm de diamètre est lisse et sa couleur oscille entre le gris et le marron. Elle porte des anneaux réguliers qui sont les cicatrices foliaires de l'insertion des vieilles feuilles tombées.
Les feuilles sont réunies en grand bouquet au sommet de l'arbre. Les plus jeunes, situées au centre du bouquet, sont dressées, tandis que les plus vieilles sont repoussées vers l'extérieur et pendent vers le bas. Ce sont de grandes et longues palmes* de 4 à 7 m de long, composées de folioles* linéaires et lancéolées, faisant moins d'1 m de long chacune. Elles sont vert clair, et souvent marquées de zones jaunâtres. Ce feuillage est persistant*.
Les inflorescences, généralement peu visibles aux promeneurs, émergent à l'aisselle des feuilles inférieures, avec les fleurs femelles à la base et les fleurs mâles en hauteur. Les fleurs sont jaune crème et peu odorantes.
Le fruit est une noix de coco, de 15 à 30 cm de diamètre (de la taille d'une tête humaine) et d'environ 1,5 kg. L'enveloppe externe du fruit (épicarpe) est fine, lisse, verte pour le fruit immature, puis marron pour le fruit mûr. Elle est doublée d'une enveloppe sous-jacente (mésocarpe) fibreuse et marron, la bourre de coco, épaisse de 3 à 4 cm, qui elle-même entoure la noix à proprement parler, ou graine. Il n'y a qu'une noix par fruit. Cette noix est faite d'une coque très dure lignifiée* marron, qui entoure l'amande. L'amande est faite d'une pulpe blanche et charnue (albumen) et contient le germe. Le centre de l'amande est rempli d'un liquide appelé eau de coco. Les noix de coco mûres sont lourdes, se décrochent sous l'effet de leur poids et tombent au sol. La fructification se fait toute l'année, et chaque arbre porte plusieurs grappes de noix de coco, avec plus d'une cinquantaine de fruits à différents stades de maturation pour chaque arbre.
Les racines sont fasciculées*, s'enfoncent généralement de 1 ou 2 m et s'étalent horizontalement en cherchant les sources d'humidité.
Les palmiers se ressemblent beaucoup par leur morphologie : ils ont tous un faux-tronc non ramifié annelé, surmonté d'un bouquet de grandes feuilles palmées. Ils occupent généralement les mêmes aires de répartition (climats chauds). Cependant, C. nucifera est le seul palmier à porter des noix de coco.
Au sein de l'espèce Cocos nucifera, il existe des dizaines de variétés de cocotiers du fait des hybridations réalisées par l'homme, variétés qu'il n'est pas toujours facile à distinguer les unes des autres.
Il existe plusieurs palmiers au nom commun de cocotier, comme Jubaea chilensis (cocotier du Chili), Lodoicea maldivica (cocotier de bord de mer) dont le fruit dit "coco fesses" porte deux lobes caractéristiques, Syagrus romanzoffia (cocotier de Romanzoff).
Comme tous les végétaux à feuilles vertes, le cocotier se nourrit en pratiquant la photosynthèse* au niveau de ces feuilles. Les racines puisent dans le sol l'eau et les sels minéraux. Le cocotier n'est pas exigeant, et peut se contenter de sols pauvres tels que le sable corallien des plages inter-tropicales.
La floraison se fait par vagues toute l'année, dans les inflorescences situées à l'aisselle des feuilles les plus inférieures. Les fleurs sont petites et unisexuées, mellifères*, le pollen peut être allergisant. Sur un même individu, les fleurs mâles s'ouvrent deux semaines avant les fleurs femelles et pollinisent les fleurs femelles des cocotiers voisins : la pollinisation est donc croisée. Elle est réalisée par les insectes (entomophile*), le vent (anémophile*) et éventuellement par les oiseaux méliphages* et les chauve-souris.
L'arbre commence à donner des noix après 8 ou 10 ans de vie. La longévité du cocotier peut atteindre 100 ans, mais sa vie économique est de 50 ans (période de production des fruits).
Le fruit est appelé noix de coco. Le fruit vert contient une noix tapissée d'une pulpe charnue blanche et remplie d'un liquide clair (jusqu'à 1 litre par noix) appelé eau de coco. En mûrissant, la pulpe s'assèche et durcit : c'est le coprah exploité par l'Homme. L'eau de coco s'enrichit en lipides et s'épaissit. A maturité, l'eau de coco a disparu, l'intérieur de la noix est rempli d'une masse spongieuse blanche.
Le fruit tombe spontanément sous l'effet de son poids, environ un an après la fécondation. Son enveloppe comporte une épaisse couche fibreuse qui amortit le choc à sa chute (de 20 à 30 m de haut) et évite ainsi que la noix (dure) n'éclate. De plus, cette fibre donne à la noix de coco une flottabilité positive qui lui permet de rester à la surface de l'eau si elle est emportée par la marée. La dissémination naturelle peut donc se faire par voie marine, ce qui permet à l'espèce de coloniser de nouveaux rivages et de nouvelles îles. Les noix peuvent germer après 3 mois dans l'eau de mer. Cependant, la dissémination est aujourd'hui majoritairement réalisée par l'homme.
Une fois tombée au sol, la graine germe dans le fruit en puisant ses nutriments dans la masse spongieuse qui remplit la noix. Trois trous, dits trous germinatifs, permettent aux premières racines de sortir pour s'enfoncer dans le sol. Si les radicules sortent au bout de la noix, le plant sera femelle, si elles sortent sur le côté de la noix, le plant sera mâle.
Une grosse sauterelle de cocotier (Pseudophyllanax imperialis) atteignant une vingtaine de cm de long (second plus gros insecte de la planète) se nourrit des feuilles de cocotier. Cet insecte est endémique* à la Nouvelle-Calédonie. Les femelles sont vert clair et très mimétiques, tandis que les mâles sont marron. C'est un redoutable nuisible de palmiers et de bananiers. Elle défeuille son hôte la nuit !
Il existe aussi un crabe des cocotiers (Birgus latro), pouvant dépasser 5 kg, qui fait un terrier au pied de l'arbre. Ces crabes sont très appréciés pour leur chair.
Les petits mammifères peuvent aussi se nourrir de noix de coco, tel le manicou des Antilles (Didelphis marsupialis) qui grimpe aux cocotiers.
Le cocotier n'est pas un arbre véritable, car il ne possède pas de vrai tronc, mais un stipe (voir paragraphe de description) qui s'érige tel un tronc. D'un point de vue de la classification botanique, le cocotier est plus proche des herbes que des arbres classiques. Lorsque le stipe s'allonge, il ne fait que s'amincir au lieu de grossir comme les vrais arbres : les jeunes cocotiers sont donc épais, et les vieux fins.
Le cocotier est utilisé de multiples façons. Il fait vivre un très grand nombre de familles des zones inter-tropicales, c'est d'ailleurs l'espèce de palmier la plus cultivée du monde. Les principales utilisations sont les suivantes, mais cette liste est loin d'être exhaustive :
- Les folioles : souples mais résistantes, sont utilisées pour faire des objets de décoration, des bijoux, divers tressages tels des vanneries, des nattes, des revêtements de toitures.
- Les palmes : elles servent à faire de fines palissades.
- Le stipe : il est taillé pour la décoration et pour la fabrication de récipients, de meubles, de parquets, de charpentes. Les habitants des îles du Pacifique montent au sommet des cocotiers en cas de tsunami et de cyclone, considérant qu'il s'agit du lieu le plus sûr.
- La noix : elle est traitée pour servir de récipients et permet de fabriquer des objets de décoration, des bijoux et des accessoires.
- L'eau de coco : dans la coco verte, elle est légèrement sucrée, parfois pétillante et fort appréciée comme rafraîchissant. Dans certains atolls, elle peut être la seule source de vitamine C, et c'est une réserve sûre en eau potable. Elle est isotonique et peut ainsi servir de liquide physiologique en cas d'urgence. Elle possède diverses propriétés médicinales.
- La pulpe de l'amande : lorsqu'elle est traitée elle est appelée coprah, qui est très utilisé en cuisine. C'est essentiellement pour l'exploitation du coprah que le cocotier est cultivé, surtout dans le Pacifique. Il est ensuite exporté dans le monde entier. Le coprah est consommé le plus souvent râpé, et en pâtisserie. Mais il sert aussi à faire du lait de coco (coprah broyé, chauffé, puis pressé à froid et filtré) pour agrémenter les plats.
Du savon et de nombreux cosmétiques sont également fabriqués à base de coprah. Etant riche en graisses, le coprah permet aussi la fabrication d'huile de coco utilisée en cuisine. Le monoï est un onguent fabriqué à partir de fleurs de tiaré macérées dans de l'huile de coprah raffinée. Autrefois, cette huile était utilisée pour les éclairages, ainsi que pour imperméabiliser les vêtements.
- La fibre de la noix de coco (= le coir) : dans l'agriculture vivrière, elle est déposée au pied des plantations, ce qui limite les dégâts causés par les animaux (poules et autres oiseaux notamment) et peut être utilisée en tourbe. Elle sert aussi à confectionner des brosses, des filets et des cordages.
- La sève sucrée : elle est mise à fermenter pour produire une boisson alcoolisée : le vin de palme. Cette sève ne se trouve qu'en coupant la tige de l'inflorescence.
- Le bourgeon terminal : c'est le "cœur de cocotier", consommé en salade. Cependant, sa collecte entraîne la mort de l'arbre.
Même si nous associons souvent le cocotier aux paysages idylliques, il n'est pas prudent de s'installer sous son ombrage (faible par ailleurs) pour y faire la sieste.
Cette espèce est réglementée par l'Arrêté du 24 février 1995 relatif à la liste des espèces végétales sauvages pouvant faire l'objet d'une réglementation préfectorale dans les départements d'outre-mer: "le ramassage ou la récolte et la cession à titre gratuit ou onéreux des végétaux ci-après énumérés, ainsi que de leurs parties ou produits, peuvent être interdits ou autorisés dans certaines conditions par un arrêté préfectoral."
Cet arbre produit des fruits appelés noix de coco.
Cocos : du portugais [coco] = singe ou fantôme. Il s'agirait d'un terme faisant référence à la ressemblance entre la noix de coco avec ces trois pores germinatifs et un museau de singe ou le visage d'un fantôme.
nucifera : du latin [fero] = porter et [nux] = noix. Cet arbre porte en effet des noix, qui lui sont très caractéristiques.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Magnoliophyta | Angiospermes | Plantes à fleurs dont les graines fécondées sont renfermées dans un fruit. |
Classe | Liliopsida | Monocotylédones | Un seul cotylédon* dans la graine. Les nervures des feuilles sont parallèles. |
Ordre | Arecales | Arécales | |
Famille | Arecaceae | Arécacées | Famille comprenant entre autres le cocotier, le palmier à huile et le palmier-dattier. |
Genre | Cocos | ||
Espèce | nucifera |
Jeune cocotier à gauche, vieux cocotier à droite
Le tronc du jeune cocotier est large, surtout à sa base, ce qui le rend trapu et massif. Puis en grandissant, ce tronc s'amincit, lui conférant une silhouette de plus en plus différente de celle de sa jeunesse !
Nouvelle-Calédonie, Poindimié
11/07/2009
Les écailles foliaires du tronc
Sur chaque anneau qui apparaît sur le tronc était accrochée une feuille palmée. Tout le tronc est ainsi zébré.
Nouvelle-Calédonie, Poindimié
11/07/2009
Système racinaire
La houle soulevée par les cyclones Irma et Maria (2017) ont fait reculer le trait de côté de quelques mètres et mis partiellement à nu le chevelu racinaire des cocotiers. C'est là qu'on perçoit la nature plutôt herbacée de cet arbre !
Avec le temps, la plage s'engraissera de nouveau en prenant appui sur ce piège à sédiments.
Plage du Carbet, Martinique
10/12/2017
Une cocoteraie naturelle
La cocoteraie : une forêt souvent monospécifique de cocotiers sur le haut des plages coralliennes. Le substrat est du sable, recouvert d'un amoncellement de chutes de palmes, noix de coco et inflorescences mortes. Les cocotiers adoptent généralement une position qui indique le sens des vents dominants...
Martinique, Grand Macabou
14/03/2004
Inflorescence du cocotier
Les inflorescences sont crème à jaunâtres, riches d'un grand nombre de petites fleurs enchâssées le long d'un axe charnu.
Martinique, Grand Macabou
23/12/2003
De jeunes fruits en émergence
Les petites noix vertes sont les jeunes fruits du cocotier. C'est le début d'une fructification longue de presque un an, qui précède une vie de cocotier pouvant atteindre 100 ans.
Les infrutescences ont ici perdu les fleurs non fertilisées ; la hampe florale n'existe donc plus. L'ensemble tombera lorsque toutes les noix de coco seront venues à maturité et seront tombées.
Martinique, Grand Macabou
28/12/2003
Dispersion naturelle
Emportées par la marée, certaines noix voguent au gré des courants et s'échouent éventuellement sur de nouveaux rivages pour y germer.
Philippines, Siquijor, Paliton Wall
13/08/2005
Noix de coco sur une plage sauvage
Les noix de coco tombent naturellement sur les plages et sont emportées par les flots à marée montante.
Nouvelle-Calédonie, Poindimié, lagon
13/08/2009
La germination de la noix de coco
Les premières feuilles émergent à une extrémité de la noix, tandis que les toutes premières racines sortent du côté opposé, et s'enfoncent ensuite dans le sol.
Nouvelle-Calédonie, Poindimié
11/07/2009
Hôte ravageur : la sauterelle de cocotier
La sauterelle de cocotier est verte et très mimétique lorsqu'elle est sur les feuilles du palmier nourricier. Le bruit nocturne qu'elle produit trahit sa présence.
Nouvelle-calédonie, Nouméa
05/02/2006
Un manicou
Ce petit mammifère s'ajoute à la liste des consommateurs de noix de coco.
Martinique
2005
Intérieur de la noix de coco
Sur cette table reposent les deux moitiés d'une noix de coco encore verte : le coprah bien blanc est dur et luisant, le centre creux était rempli du lait de coco translucide, et l'enveloppe épaisse du fruit, fibreuse, appelée aussi bourre de coco, est encore compacte.
Martinique, Fort-de-France
28/11/2004
Un crabe de cocotier
Le crabe de cocotier (Birgus latro) est l'un des plus grands arthropodes terrestres. Il s'observe essentiellement la nuit (traversant les routes par exemple !). Il vit essentiellement au pied des cocotiers, où il creuse un trou reconnaissable au monticule de bourres de noix de coco qui en marque l'entrée. Les noix, dont il se nourrit, sont brisées par ses fortes pinces et jonchent les alentours de son trou.
Nouvelle-Calédonie, île de Lifou
02/2005
Douceurs à base de coco
L'utilisation du coprah en cuisine, et notamment en pâtisserie, semble infinie tant les différentes façons de le consommer et de le mélanger à d'autres ingrédients sont diversifiées d'un pays à l'autre.
Martinique, Fort-de-France
2003
Vanneries en feuilles de cocotier
Les folioles des palmes du cocotier sont tissées pour fabriquer des plats, des chapeaux, des vanneries de toutes sortes, ainsi que des bijoux.
Martinique (SUTOUR), Nouvelle-Calédonie île de Maré (LEON)
30/09/2007
Rédacteur principal : Virginie LEON
Vérificateur : Cédric MITEL
Vérificateur : Anne PROUZET
Responsable historique : Cédric MITEL
Responsable régional : Anne PROUZET
Limousin P., Bessières E., 2006, OCEANIA PLANTA MEDICA - FLORE DE KANAKY - TOME I - AU BORD DE MER, Bibliothèque de Nouméa, 47-54.
La page de Cocos nucifera dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN