Museau épais
Bouche infère
Lèvres cornées
Nageoires teintées de rouge orangé
Nase, fera, muge, alonge, seuffre, nez, mulet
D’autres surnoms lui ont été attribués tel : l’âme noire ou l’écrivain
Common nase, nase carp, sneep (GB), Savetta (I), Condrostoma mùno (E), Nase, Blaunase (D), Sneep (NL), Boga-de-danubio (P), Podust (Russie)
Leuciscus nasus (Klein 1749)
Cyprinus nasus Linnaeus, 1758
Plus de douze synonymes existent dans la littérature scientifique.
Europe centrale et occidentale
Zones DORIS : ● Eau douce d'EuropeOriginaire d’Europe centrale, il occupe maintenant le réseau hydrographique français, sauf le bassin de la Garonne, la Bretagne et le Pas-de-Calais.
Il est répandu un peu partout en Belgique.
Il se trouve dans toute l’Europe centrale jusqu’au Rhin et les bassins de la Seine, de la Loire et du Rhône.
Il est absent en altitude, au-dessus de 800 mètres.
Le hotu fréquente les rivières d’eau courante à fond graveleux ou caillouteux.
Dans la zonation* des rivières selon HUET, l’espèce se déplace de la zone à barbeau à la zone à brème, en fonction de la saison et de la température de l’eau.
Le corps est fuselé et présente un museau proéminent avec une bouche infère (= en position inférieure), transversale aux lèvres épaisses, cornées.
La nageoire caudale est échancrée. Les nageoires sont teintées de rouge orangé sauf la dorsale qui est grise. Les flancs sont argentés. On compte 54 à 64 écailles le long de la ligne latérale*.
Cette espèce peut peser 1,5 kg maximum pour une longueur de 50 cm.
Le toxostome (Chondrostoma chondrostoma), appelé quelquefois petit hotu, est une espèce voisine du même genre. Ses nageoires ne sont pas colorées.
Le hotu est un poisson microphage. C’est un brouteur des diatomées (algues unicellulaires) fixées sur les substrats : cailloux, galets. Sa bouche infère et ses lèvres cornées à bord tranchant lui permettent de racler la surface de ces galets ou des rochers du fond de la rivière.
Les juvéniles sont moins spécialisés et consomment des proies animales (cladocères, copépodes…).
Dans une eau de 8 à 12 °C, elle dure trois semaines en mars-avril.
La recherche des sites de ponte nécessite quelquefois des déplacements importants de groupes d’adultes matures. Les mâles plus sombres montrent des tubercules nuptiaux blancs sur la tête.
La ponte se fait sur des gravières en eau courante et peu profonde. Les femelles pondent en moyenne de 10 000 à 16 000 œufs.
La maturité sexuelle est atteinte à partir de 4 ans. L’espérance de vie est d’une douzaine d’années mais peut aller jusqu’à 25 ans.
NB : après l’éclosion, les juvéniles forment des groupes mixtes avec d’autres espèces, contrairement aux adultes qui vivent en groupe monospécifique.
Espèce nouvelle en France qui s’est répandue à partir du 19ème siècle, à la faveur de la construction des voies navigables.
Le colmatage des fonds et le dépôt des pollutions dans les substrats (graviers, sables) sont les causes de régression de cette espèce.
La présence de nombreuses arêtes et l’existence d’un péritoine noir découragent les éventuels consommateurs humains, mais pas les cormorans, prédateurs ailés.
Il a été considéré parfois comme nuisible, accusé à tort de consommer les œufs d’autres espèces et a fait l’objet de pêches exceptionnelles au filet pour en débarrasser les rivières. Il était alors donné en pâture aux poules.
L’identification des bancs de hotu, depuis la rive d’une rivière ou en plongée en pleine eau, est facilitée par le fait que ces poissons, lorsqu’ils se nourrissent, effectuent des mouvements du corps en rotation ce qui permet de visualiser des éclairs de lumière renvoyée par les flancs argentés des poissons. Ce critère de reconnaissance est lié au comportement alimentaire de l’espèce qui broute les diatomées sur toutes les surfaces disponibles, y compris verticales : donc le poisson montre alors ses flancs brillants qui réfléchissent la lumière. Ce n’est pas le cas d’autres espèces occupant le même biotope comme le chevaine ou la vandoise.
Les pêcheurs de hotus réussissent des captures avec un hameçon garni de « mousse de barrage » Cladophora ou Vaucheria sp. : algues filamenteuses.
Sur la liste rouge nationale des espèces menacées, il figure avec la mention LC, préoccupation mineure (Comité français de l'UICN*).
Belgique : cité dans l'Annexe 4 du décret du 6 décembre 2001 en tant qu'espèce partiellement protégée.
Il figure dans l’Annexe III de la Convention de Berne.
Nase : du fait de son museau.
Hotu : en argot, c’est une personne de peu de valeur, que l’on ne tient pas en estime : c’est le cas de ce poisson mal aimé et de sa chair peu appréciée, que l’on pêchait parfois pour nourrir les cochons.
En fait, c’est un poisson superbe dans son profil et dans ses couleurs.
Chondrostoma : du grec [chondro] = cartilage et [stoma] = bouche, qui a une bouche cartilagineuse.
nasus : du latin [nasus] = nez, à museau proéminent.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Ostariophysi | Ostariophysaires | |
Ordre | Cypriniformes | Cypriniformes | Presque tous d’eau douce. |
Sous-ordre | Cyprinoidea | Cyprinoïdes | |
Famille | Cyprinidae | Cyprinidés | |
Genre | Chondrostoma | ||
Espèce | nasus |
Banc de hotus
L’identification des bancs de hotus depuis la rive d’une rivière ou en plongée en pleine eau est facilitée par le fait que ces poissons, lorsqu’ils se nourrissent, effectuent des mouvements de rotation du corps créant des éclairs de lumière renvoyée par leurs flancs argentés.
Rivière Loue (25), 1,5 m, nuit
05/10/2004
Robe
La nageoire caudale est échancrée. Les nageoires sont teintées de rouge orangé sauf la dorsale qui est grise. Les flancs sont argentés.
Rivière Loue (25), 1,5 m, nuit
05/10/2004
Planche naturaliste
Marcus Élieser Bloch, 1783, ALLGEMEINE NATURGESCHICHTE DER FISCHE, TOME 1
Cette image fait partie de Biodiversity Heritage Library
N/A
Reproduction de documents anciens
1783
Rédacteur principal : Jean-Pierre HEROLD
Vérificateur : Michel KUPFER
Vérificateur : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Michel KUPFER
Hérold J.-P., 1998, Les Poissons : le point sur les espèces disparues et nouvelles au cours des 19 e et 20 e siècles en Franche Comté, Bulletin de la Société d'Histoire Naturelle du Doubs, 87, 63-72.
Huet M., 1954, Biologie, profil en long et en travers des eaux courantes, Bulletin Français de Pisciculture, 175, 41-53.
MNHN, UICN, Soc. Française d’ichtyologie, ONEMA (Partenariat), 2009, La liste rouge des espèces menacées en France métropolitaine. Site internet : uicn.fr/liste rouge
La page de Chondrostoma nasus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La page sur Chondrostomus nasus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase