Couleurs variant de l'orange sur le haut des flancs au beige sur la face ventrale
Réseau de teinte bleue
Bouche petite
Queue marquée de deux barres verticales sombres
Petite vieille, coq de roche
Rock-cook, small-mouthed wrasse (GB), Centrolabro, porredano (E), Kleinmäuliger Lippfisch (D), Bergnebb, gressgylt (N), Grässnultra (DK)
Acantholabrus exoletus (Linnaeus, 1758)
Labrus exoletus Linnaeus, 1758
Labrus pentacanthus Lacepède, 1801
Crenilabrus microstoma Thompson, 1837
Atlantique Est tempéré
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]La distribution de cette espèce s'étend sur toute la façade de l'Atlantique Est, depuis la Norvège jusqu'à Gibraltar. Il est présent sur la côte est du Groenland.
Ce petit labre affectionne les fonds rocheux riches en algues. Il peut être vu à plus d'un mètre du fond, mais pourra rapidement en cas de besoin se cacher sous les frondes des laminaires ou dans une anfractuosité rocheuse. Il se rencontre entre 2 et 15 m de profondeur le plus souvent, mais il peut être observé au-delà, jusque dans la zone des 30 mètres. Il vit à plus grande profondeur en hiver qu'en été.
Le centrolabre est un poisson de taille modeste, il atteint 13 cm en moyenne sur les côtes de France métropolitaine, 18 cm au maximum (les individus sont plus grands en Scandinavie). Sa silhouette forme un ovale modérément allongé. Sa ligne latérale* est bien marquée et forme un coude bien visible juste avant le pédoncule* caudal. Il possède une robe aux couleurs qui varient de l'orange plus ou moins intense sur le haut des flancs au beige sur la face ventrale. A cette couleur de fond se surajoute, et il en est de même sur les nageoires, un réseau de teinte bleue, plus marqué sur le haut des flancs, notamment chez les mâles en période de reproduction. Sur la tête, de larges lignes horizontales bleues alternent avec des lignes orange. La bouche est petite. La queue est marquée de deux barres verticales sombres, la première plus étroite. Entre ces deux barres se trouve une zone claire.
Ctenolabrus rupestris, le rouquié, ou ctenolabre, occupe la même répartition géographique que le centrolabre (et il est présent en Méditerranée également), et sa taille est identique à celui-ci. Sa robe est beige à orange (parfois verdâtre en Méditerranée), dépourvue de réseau bleu (quelques reflets en période de reproduction). Son pédoncule caudal est marqué en position haute par une tache noire, sa queue est dépourvue de barres sombres.
Centrolabrus melanocercus, le crénilabre à queue noire, n'est présent qu'en Méditerranée. Sa livrée est à dominante beige, mélangée d'une quantité de bleu variable selon le sexe et la période de l'année. Tous les individus en dehors de la période de reproduction ont une nageoire caudale noire dans les deux tiers postérieurs, bordée d'une ligne claire, qui peut être bleue.
Le centrolabre se nourrit de petits invertébrés du benthos*, notamment de crustacés.
Il se nourrit également des parasites qu'il peut trouver sur le tégument d'autres poissons, comme la coquette (Labrus mixtus). Celle-ci adopte alors une attitude particulière, immobile, parfois la bouche ouverte, facilitant l'action du centrolabre.
Il n'est pas rare de le voir accompagner une vieille (Labrus bergylta) qui se nourrit elle aussi à partir du benthos. Le centrolabre cherche à récupérer les petits invertébrés qu'elle n'aurait pas consommés et qui sont à l'occasion mis en suspension dans la colonne d'eau. Ceux-ci peuvent être rejetés par la bouche ou par les ouïes, avec le sédiment non ingéré.
Il s'agit d'une espèce gonochorique* (à sexes séparés) et ovipare*, à fécondation externe.
La période de reproduction, durant laquelle le mâle peut présenter des teintes d'un bleu très brillant, a lieu de mai à juillet. Il construit un nid avec des algues puis il y entraîne la femelle pour qu'elle y dépose ses œufs. Ensuite, le mâle défend le nid jusqu'à l'éclosion. Après celle-ci, les jeunes individus mâles ont une vitesse de croissance plus importante que leurs homologues femelles.
Comme de nombreux autres Labridés, le centrolabre est fréquemment parasité par des anilocres (voir la fiche Anilocra). Il s'agit de crustacés isopodes qui se fixent le plus souvent derrière ou au-dessus des yeux, mais parfois aussi sur la nageoire caudale. Ces parasites sont solidement ancrés dans la chair du poisson dont ils aspirent le sang. Dans le cas des Labridés, il s'agit surtout de l'espèce Anilocra frontalis.
Il est fréquent de voir des centrolabres former des petits bancs composés d'individus des deux sexes. Ces bancs sont relativement sédentaires.
On peut voir parfois des attitudes agressives entre le rouquié (ou centrolabre, Ctenolabrus rupestris) et le cténolabre, amenant à la fuite de l'un des deux individus.
Centrolabrus exoletus peut atteindre l'âge de 6 ans.
A l'approche du plongeur, Centrolabrus exoletus a un premier mouvement de fuite, mais il n'est pas rare que sa curiosité l'amène ensuite à revenir vers celui-ci.
En pisciculture, on se sert du centrolabre comme poisson nettoyeur pour débarrasser les saumons de leurs parasites !
Cette espèce est fréquemment présentée dans les aquariums publics.
Cette espèce est classée dans la liste rouge 2010 UICN* sous le statut LC (Least Concern), soit "préoccupation mineure".
Pour "centrolabre" : francisation du nom scientifique.
Pour "petite vieille" : par analogie, hors la taille, avec la grande vieille : Labrus bergylta.
Pour "coq de roche" : nom probablement dû à la richesse de ses couleurs.
Centrolabrus : du grec [centro] = épine, car ce poisson possède 5 à 6 rayons épineux à la nageoire anale (les autres Labridés n'en ont pas du tout ou moins, sauf Acantholabrus palloni, mais qui est bien plus grand) et du latin [labrum] = lèvre, en référence aux lèvres charnues des poissons de cette famille (labridés).
exoletus : directement repris du latin et qui signifie : vieilli, effacé, dépérissant, mais ce terme désignait aussi une personne, notamment de celles, hommes ou femmes, qui font commerce de leur corps, "usée", par les relations sexuelles... Peut-être que les centrolabres qui ont servi à la description initiale présentaient-ils à l'observateur, qui n'avait pas eu la chance de les voir en plongée, un aspect ainsi "amoché" ?
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Labroidei | Labroïdes | Une seule dorsale, dents molariformes formant un puissant appareil masticatoire. |
Famille | Labridae | Labridés | Lèvres épaisses. |
Genre | Centrolabrus | ||
Espèce | exoletus |
Bien encadré
Un beau centrolabre, bien encadré par un congre, une crevette bouquet, et deux gobies-léopards !
Ses irisations bleutées sont caractéristiques de la parure nuptiale du mâle.
Camaret (29), 16 m
27/07/2009
Teinte orange
Les teintes de cet individu, qui pourrait bien être une femelle, sont bien différentes de celles du mâle en période de reproduction.
Brest (29), 15 m
24/04/2010
Dorsale continue
Sa longue dorsale continue est typique chez les Labridés.
Brest (29), 15 m
26/10/2009
Poisson grégaire
Il est fréquent de voir des centrolabres former des petits bancs composés d'individus des deux sexes.
Ici, entre les tôles d'une épave, la couleur d'ensemble ne permet pas de les distinguer.
Épave du Charbonnier, Estuaire du Trieux (22), 17 m
29/08/2009
Période nuptiale
Plusieurs mâles en période nuptiale.
Mur de la Fraternité, Camaret-sur-Mer (29), 8 m
06/06/2010
Biotope
Un centrolabre, en bas à droite, dans son biotope rocheux de prédilection, en compagnie d'autres poissons typiques de ce biotope :
- le cténolabre : Ctenolabrus rupestris
- la vieille : Labrus bergylta
- le capelan : Trisopterus minutus
La Catis, Saint-Cast (22), 27 m
21/07/2009
Labres bleus
La différence de taille et de silhouette permet d'éviter toute confusion entre le centrolabre et la coquette (Labrus mixtus), ici en arrière plan.
Beclem, Carantec (22), 10 m
22/05/2010
Parasité par Anilocra frontalis
Comme de nombreux autres Labridés, le centrolabre est fréquemment parasité par des anilocres (voir la fiche Anilocra). Il s'agit de crustacés isopodes qui se fixent le plus souvent derrière ou au-dessus des yeux, mais parfois aussi sur la nageoire caudale. Ces parasites sont solidement ancrés dans la chair du poisson dont ils aspirent le sang. Dans le cas des Labridés, il s'agit surtout de l'espèce Anilocra frontalis.
Les Grottes du Cap Fréhel (22), 10 m
22/07/2009
En Norvège
En Norvège, les centrolabres semblent en moyenne plus grands (14 à 15 cm) que sur les côtes françaises.
Magerholm, Norvège, 10 m
06/08/2010
Rédacteur principal : Vincent MARAN
Correcteur : Bruno CHANET
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Vincent MARAN
La page sur Centrolabrus exoletus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Centrolabrus exoletus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN