Taille pouvant atteindre 125 cm
Fourrure brun foncé
Grosse truffe noire, narines largement séparées et tournées vers le haut
4 incisives orangées, bien développées
Pattes postérieures palmées
Queue aplatie, large et couverte d'écailles
Castor canadien, castor américain, castor d'Amérique, castor d'Amérique du Nord, castor, bièvre, petit frère qui parle
North American beaver, Canadian beaver, American beaver, beaver (GB), castoro americano (I), castor americano (E), Kanadischen Biber, Amerikanischer Biber (D)
Amérique du Nord, Europe
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Atlantique Nord-OuestIl est principalement présent sur tout le territoire canadien : Québec, Ontario, provinces maritimes ... Dans le reste de l'Amérique du Nord, il est présent dans le sud-ouest de l'Alaska et dans tous les états au sud-est du 49ème parallèle.
On le retrouve également en Europe et plus précisément en Finlande, en Pologne, dans quelques états de l'ex-URSS, en Bavière et en Belgique. Cette présence en Europe est principalement due à des introductions intempestives et à l'évasion d'individus captifs.
Éteint en France, une nouvelle arrivée du castor du Canada est surveillée dans l'est, principalement de par sa présence en Belgique, au Luxembourg et en Allemagne, surtout depuis l'évasion de plusieurs individus du parc animalier de Prüm en Allemagne près de la frontière belge dans les années 2000.
Un réseau de surveillance a vu le jour en France, sa mission est de surveiller la présence du castor du Canada considéré comme une espèce exotique envahissante.
On le trouve au bord des cours d'eau calmes, des lacs et des marais bordés d'arbres à feuilles caduques tels que le peuplier ou le tremble. La colonie de castors occupe environ 1 km de rive de chaque côté du cours d'eau où elle s'est installée. A l'endroit ou il décide de s'installer, le castor va élever le niveau de l'eau de 2 à 3 m en construisant un barrage constitué de branches, de mottes d'herbes, de boues et parfois de pierres. Proche de la berge, il établit son habitat dans une hutte-terrier conique qu'il construit en utilisant les mêmes matériaux. À l'aide de ses dents il creuse une chambre d'environ 1 m de diamètre et de 0,5 m de hauteur. Il y accède par une ou deux entrées sous l'eau.
Le castor du Canada est un mammifère semi-aquatique trapu et dodu. C'est le plus gros rongeur de l'Amérique du Nord avec une taille comprise entre 87 et 125 cm, pour un poids variant de 13 à 35 kg. Il possède une large queue écailleuse aplatie en forme d'aviron qui mesure entre 23 et 53 cm, son épaisseur est de 3,5 cm.
La tête est caractérisée par une grosse truffe noire et des narines largement séparées et tournées vers le haut. Des replis valvulaires ferment ses narines et ses oreilles à volonté. Il possède 4 grandes incisives orangées, bien développées, taillées en biseau, à croissance continue. Il a de longues moustaches de chaque côté de la face. Ses yeux sont petits et noirs : ils sont munis d'une membrane nictitante* qui les recouvrent lorsqu'il plonge. L'oreille externe est petite, détachée et couverte de poils. Elle est rabattue lors des plongées ce qui obture le méat* auditif. Sa fourrure est épaisse et brun foncé. Elle est constituée d'un duvet court et dense qui le protège du froid, et de longs poils de jarre* raides et épais. Les pattes et la queue sont glabres et noires. Les pattes comportent chacune 5 doigts. Il peigne sa fourrure en utilisant la griffe dédoublée du doigt interne de ses pattes puissantes postérieures palmées. Les pattes antérieures sont courtes. Le premier doigt est réduit et possède un ongle court. Les autres ongles sont forts et recourbés : ils sont dédiés au fouissage. La main est préhensile grâce à une callosité située en face du premier et du deuxième doigt.
Principales différences entre le castor européen Castor fiber et le castor du Canada :
- 48 chromosomes pour le castor européen; 40 pour le castor du Canada.
- Le crâne du castor européen est plus allongé que celui du castor du Canada qui est large et court.
- Le castor du Canada est plus trapu.
- La maturité sexuelle est plus tardive chez le castor européen.
- L'allaitement serait plus court chez le castor du Canada.
- Le taux de reproduction du castor du Canada est plus élevé.
- Le pelage du castor du Canada compte une plus forte proportion d'animaux roux (50%) par rapport à l'espèce européenne (presque 70 % sont blonds).
- Le castor du Canada serait un meilleur constructeur d'habitat.
Il peut également être confondu avec le ragondin,Myocastor coypus, qui est un peu plus petit. Le corps mesure de 40 à 60 cm avec une queue de 30 à 45 cm. Il possède également 4 grandes incisives orange à rouges. Sa queue, peu poilue, a une section arrondie qui le fait ressembler à un rat.
Lorsqu'il nage toute sa tête et le haut du dos émergent de l'eau.
Le rat musqué, Ondatra zibethicus, de la famille des Muridés, beaucoup plus petit, a une taille de 30 à 40 cm de longueur avec une queue de 20 à 25 cm, écailleuse et comprimée latéralement.
Le castor du Canada se nourrit exclusivement de végétaux et plus particulièrement de l'écorce tendre du jeune tremble, des feuilles et des bourgeons de l'aulne, du peuplier et de l'érable. Les herbacées, les plantes aquatiques (lentilles d'eau, nénuphars et potamots), les baies et les fruits à sa portée sont à son menu au printemps et à l'été. Il est également caecotrophe* : son tube digestif est adapté à son régime alimentaire compte tenu de la forte concentration de cellulose contenu dans l'écorce des arbres. Le caecum* est de grande taille, il contient des millions de bactéries indispensables à la digestion de cette cellulose. Les bactéries transforment l'écorce prédigérée par l'estomac en grosses boulettes vertes humides, luisantes et molles. Ces boulettes sont saisies à la sortie de l'anus, ingérées puis digérées une seconde fois. Cette activité se déroule habituellement le jour dans sa hutte.
Le castor du Canada est monogame, il vit en famille, chaque colonie comporte environ une douzaine d'individus. Elle comprend les jeunes de moins de 2 ans et les petits du printemps. Les couples sont habituellement formés à vie. Les castors s'accouplent sous la glace, fin janvier ou début février. Mâles et femelles nagent en tournant l'un autour de l'autre, en se livrant à des poursuites et à divers jeux aquatiques. Les petits (au nombre de 1 à 8) naissent entre mai et juin après une gestation de 103 à 107 jours. Ils sont protégés dès la naissance par une épaisse fourrure, et pèsent de 227 à 630 g. Au bout d'une semaine ils sont déjà aptes à nager. La femelle allaite les petits pendant 10 semaines. Ils quittent la colonie familiale au printemps de leur deuxième année. Les jeunes mâles se trouvent alors une femelle (souvent de la même colonie) et forment alors de nouvelles colonies familiales.
Ses principaux prédateurs sont l'homme, la loutre de rivière Lutra canadensis, l'ours noir Ursus americanus, le loup Canis lupus, le lynx Lynx canadensis, le coyote Canis latrans, le pékan Martes pennanti et le carcajou Gulo gulo.
Il peut être parasité par le protozoaire Giardia lamblia et de ce fait contaminer les prises d'eau des municipalités. Ce parasite est responsable de la maladie appelée "fièvre du castor", il est visible dans l'examen des excréments du castor.
Le castor du Canada est nocturne.
Sa vue, son ouïe et son odorat sont excellents.
Grâce à ses pattes postérieures palmées qui contribuent à sa force propulsive et à sa queue lui servant de gouvernail, il peut nager à une vitesse de 5 à 9 km/h. Il peut s'immerger de 10 à 15 minutes. Sa fourrure épaisse est imperméabilisée par une huile provenant des glandes qui sécrètent le castoréum.
Au sol sa démarche est lente.
Il dispose de tout un répertoire sonore (gémissement, murmures, soupirs, soufflement, grognements, feulements, sifflements ...). Ce qui lui a valu le surnom de "Petit frère qui parle" par les amérindiens.
La longévité est de 10 ans en milieu naturel et de 20 ans en captivité.
En présence de danger, il frappe la surface de l'eau avec sa queue avant de plonger, pour alerter ses congénères.
Autrefois vénéré par la nation amérindienne, il a fait l'objet d'une chasse effrénée par les premiers colons européens du Nouveau Monde qui organisèrent un important commerce de fourrure notamment au Canada. A la fin des années 1930, Archibald Stanfield Belaney, précurseur du courant écologique moderne, connu sous le pseudonyme Grey Owl a largement contribué à sa sauvegarde. L'animal a une valeur symbolique au Canada il en est l'emblème officiel depuis le 24 mars 1975.
La construction de ses barrages peut provoquer l'inondation des routes et des voies ferrées.
Le Ministère des Ressources Naturelles de la Faune légifère chaque année les règles de piégeage du castor du Canada au Québec.
En France :
Interdiction d'introduction de certaines espèces d'animaux vertébrés dans le milieu naturel sur le territoire français métropolitain : Articles 2 et 3
Castor : reprise du nom latin.
Selon une ancienne légende, lorsque l'animal était chassé, il préférait se castrer lui-même et abandonner à ses poursuivants ses glandes à musc contenant le précieux parfum castoréum* qui a l'époque avait une certaine valeur marchande.
du Canada : pour la répartition de cette espèce et le différencier du castor européen.
Castor : du grec [kastor] = nom d'un des deux Gémeaux Castor et Pollux, fils de Léda et de Zeus (transformé pour l'occasion en cygne). ll semblerait également qu'au XVIème siècle le mot castor désignait le castoréum plutôt que l'animal.
canadensis du latin [canadensis] = de son pays d'origine, le Canada.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Mammalia | Mammifères | Vertébrés possédant des poils et des glandes mammaires produisant du lait. |
Sous-classe | Theria | Thériens | La paroi latérale du crâne est constituée de deux os particuliers: l'alisphénoïde et le squamosal. |
Ordre | Rodentia | Rongeurs | |
Sous-ordre | Sciuromorpha | Sciuromorphes | |
Famille | Castoridae | Castoridés | |
Genre | Castor | ||
Espèce | canadensis |
La tête
La tête est caractérisée par une grosse truffe noire et des narines largement séparées et tournées vers le haut. Remarquez également les petites oreilles externes.
Rivière Cap Chat, Québec, Canada
07/2012
Vue de profil
Ce mammifère semi-aquatique est le plus gros rongeur de l'Amérique du Nord.
Rivière Cap Chat, Québec, Canada
07/2012
Les pattes postérieures
Les pattes postérieures sont palmées.
Rivière Cap Chat, Québec, Canada
07/2012
De face
Il possède de longues moustaches de chaque côté de la face. Ses yeux sont petits et noirs.
Rivière Cap Chat, Québec, Canada
07/2012
Ébats amoureux
Le mâle et la femelle adorent s'adonner à des jeux aquatiques.
Rivière Cap Chat, Québec, Canada
07/2012
Couple
Habituellement, les couples se forment à vie.
Rivière Cap Chat, Québec, Canada
07/2012
Un mode de vie à dominance aquatique
Avec son mode de vie à dominance aquatique et sa queue écailleuse aplatie, il a longtemps été assimilé à un animal tenant à la fois des mammifères et des poissons.
Rivière Cap Chat, Québec, Canada
07/2012
Retour dans la hutte
L'accès à la hutte se fait par un tunnel sous l'eau.
Rivière Cap Chat, Québec, Canada
07/2012
En immersion
Il peut s'immerger de 10 à 15 minutes.
Rivière Cap Chat, Québec, Canada
07/2012
Sur la berge
Il se rend sur la berge afin de faire provision de différents végétaux.
Rivière Cap Chat, Québec, Canada
07/2012
Plongeon
Maladroit sur terre, il retrouve toute son aisance sous l'eau grâce à sa morphologie adaptée au milieu aquatique.
Rivière Cap Chat, Québec, Canada
07/2012
La hutte
La hutte est construite à partir d'un amas de branches, de boues, de mottes d'herbes et parfois de pierres.
Rivière Cap Chat, Québec, Canada
07/2012
Accès à la hutte
Il accède à sa hutte par une entrée sous l'eau.
Rivière Cap Chat, Québec, Canada
07/2012
Rédacteur principal : Laurent FEY
Vérificateur : Jeffrey GALLANT
Responsable régional : Laurent FEY
Brunelle J., Roger Bider J., 1987, Étude de la population de castors du Canada (Castor canadensis) de la réserve faunique des Laurentides Québec, Rapport final présenté au Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
Fortin, C., Laliberté M., Ouzilleau J., 2001, Guide d'aménagement et de gestion du territoire utilisé par le castor au Québec, Sainte Foy, Fondation de la faune du Québec, 112p.
Hurel P., 2011, Les Espèces Exotiques Envahissantes animales du Nord-Est de la France - Inventaire, évaluation, hiérarchisation et plan d'actions, Application du plan d'actions sur les espèces Castor canadien (Castor canadensis) et Ouette d'Egypte (Alopochen aegyptiaca), Office National de la chasse et de la faune sauvage, Moulins-les-Metz (Moselle), 53p.
Labbé J., 2009, Modification de l'utilisation de l'habitat par le castor dans le Québec forestier, Université du Québec en Abitibi-Temiscamingue, 67p.
La page de Castor canadensis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN