Tige charnue, dressée, de 15 à 50 cm
Feuilles simples, larges de 5 à 25 cm, en forme de cœur arrondi
Grande fleur jaune d’or brillant
Fruits sec composé de 5 à 10 follicules
Caltha des marais, souci d'eau, souci des marais, chaudière d'enfer, gannille, grand bassin, sarbouillotte, cocue, pacoteure
Marsh Marigold, cowslip, american cowslip, king cup, kingcup (GB) ; Calta palustre, farfarugine (I) ; Dotterblume, Sumpf Dotterblume, Sumpf-Dotterblume, Sumpfdotterblume (D) ; Calta, hierba centella, hierba del rosario (E) ; Dotterbloem (NL)
Caltha radicans T.F. Forster (1807)
Caltha flabellifolia Pursh (1814)
Caltha arctica R. Br. in W. Parry (1821)
Caltha alpestris Schott, Nyman & Kotschy (1854)
Caltha cornuta Schott, Nyman & Kotschy (1854) (synonyme = C. palustris subsp. cornuta)
Caltha laeta Schott, Nyman & Kotschy (1854) (synonyme = C. palustris subsp. laeta)
Caltha alpina Schur (1866)
Caltha longirostris G. Beck (1886)
Caltha polypetala Hochst. ex Lorent
Europe, Asie, Est Amérique du Nord
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Atlantique Nord-OuestOn la trouve partout en Europe mais elle est rare, voire absente dans les régions méditerranéennes.
Elle est présente presque partout en France, mais rare dans le Midi, de la mer jusqu'à 2 200 m d'altitude.
Cette plante est également présente en Asie tempérée ainsi qu’en d'Amérique du Nord, abondante au Québec, particulièrement au nord où elle atteint une forte taille et où on la trouve jusqu'au 56 ème parallèle (Nunavik, Groenland).
Le populage des marais se trouve dans les zones humides : résurgences de source, ruisselets à eaux acides, torrents de montagnes, bords des rivières, roselières bordant des eaux calmes, étangs, mares, marais, marécages et fossés, prairies humides, bois très humides, bois de plaine.
Le populage des marais est une plante vivace*, qui à son plus fort développement peut mesurer de 15 à 60 cm de hauteur et de 25 à 30 cm d'étalement. Elle a un port dressé ou étalé, très ramifié, à partir d'une souche courte, verticale, à fibres charnues.
La tige érigée, de 15 à 50 cm, est creuse, glabre et luisante.
Les feuilles luisantes, vert foncé, larges et grandes (5 à 25 cm), en forme de cœur arrondi, ont une bordure crénelée ou dentée ; les feuilles supérieures sont sessiles* (directement insérées sur la tige) au contraire des feuilles inférieures à long pétiole*. Les feuilles d’été se distinguent des feuilles de printemps par des dents plus marquées.
La plante porte de grandes fleurs jaune d’or brillant, rappelant la renoncule rampante ou bouton d'or (Ranunculus repens), de 1,5 à 5 cm de diamètre, ouvertes, solitaires. Le calice est formé de 5 sépales* pétaloïdes* (se dit d’un organe qui mime un pétale, par la forme et/ou par la coloration). Il n'y a pas de vrais pétales. Au centre de la fleur, on trouve de 5 à 10 carpelles* en étoile, et de nombreuses étamines* (plus de 60).
Les fruits sont composés de 5 à 10 follicules, chacun issu de la maturation d'un carpelle et disposés sur 1 seul rang. Ce sont des fruits secs, déhiscents* par une seule fente, comprimés, ridés en travers, de 8 à 18 mm dans leur plus grande dimension, à bec court, divergent, droit ou crochu. Les follicules contiennent de 5 à 15 graines rouges à brunes, qui ont la propriété de flotter à la surface de l'eau.
Remarque : le populage des marais est une plante très polymorphe*. Il y a un grand nombre de variétés, de sous-espèces et de cultivars.
De par sa taille, ses fleurs jaunes et sa présence en bord de marécage, essentiellement en milieu montagnard, le trolle d’Europe ou trolle des montagnes (Trollius europaeus), autre Renonculacée, rappelle le populage des marais mais possède des feuilles composées et une fleur jaune composée de plus de 5 sépales.
Quant à la grande douve (Ranunculus lingua), elle présente également des fleurs jaunes, mais ses feuilles sont lancéolées et peu cordiformes (en forme de cœur).
Les plantes naines du nord de l’Europe à tiges rampantes, qui s’enracinent aux nœuds, sont souvent désignées sous le nom suivant : Caltha palustris subsp. minor (Miller) Ash & Graebner, 1768.
Comme tous les végétaux, cette plante est autotrophe* grâce à la photosynthèse*. Elle fabrique sa propre matière organique à partir de l'eau, du dioxyde de carbone et de l'énergie lumineuse.
Reproduction asexuée : la plante s'étend par ses rhizomes*.
Reproduction sexuée : C'est une plante hermaphrodite* : il y a les deux sexes chez une même fleur.
Mode de pollinisation : entomogame* (reproduction par les insectes). Sa fleur jaune nectarifère (très riche en nectar), attire nombre d’Insectes, en particulier des Diptères (Mouches et apparentés), Coléoptères, Lépidoptères (Papillons) et Hyménoptères (Abeilles et apparentés).
La floraison a lieu du printemps jusqu'en été (de mars à juin - juillet), voire parfois également en septembre - octobre, suivant la région.
La dissémination suit le mode hydrochore*, ce qui signifie que ses graines se disséminent au fil de l’eau, comme celles de l’iris jaune des marais ou iris faux-acore (Iris pseudacorus).
C'est une plante vivace, hélophyte* (plante aquatique émergée ayant son système foliaire hors de l’eau et ses racines sous l’eau) ou hémicryptophyte* (plante vivace dont les bourgeons de renouvellements se trouvent au ras du sol).
Elle peut supporter de pousser jusqu’à 5 cm sous l’eau.
Cette espèce, très précoce, fleurit dès le début de la fonte des neiges. Espèce bioindicatrice de bonne santé du milieu, elle aime les eaux saines, pures et bien oxygénées.
Cette plante mellifère* est très appréciée des jardiniers qui la reproduisent soit par division des rhizomes soit par semis des graines. Elle préfère les sols neutres à légèrement acides, de préférence argileux, riches en humus, très humides ou zone inondée, avec une exposition soleil ou mi-ombre.
Ses boutons floraux étaient autrefois consommés, confits dans du vinaigre en guise de câpres sous le nom de Câpres d’Allemagne. Dans le nord-est des États-Unis, les jeunes pousses sont encore consommées en salade au printemps, et les boutons floraux sont souvent marinés.
Cependant, comme la quasi-totalité des Renonculacées, le populage des marais est entièrement toxique et ne peut être consommé frais : toute la plante fraîche contient de la protoanémonine, des saponines et des flavones. La protoanémonine est un alcaloïde qui est une substance légèrement vénéneuse et qui provoque des vomissements.
Cependant, ses feuilles séchées peuvent être employées roulées en cigarettes pour se déshabituer de l’usage du tabac.
Le populage des marais n’est pas consommé par le bétail. Au Moyen Âge il avait la réputation d'être sudorifique (qui cause la sudation). Le populage des marais était autrefois utilisé comme l’anémone pulsatille (Pulsatilla vulgaris). En homéopathie, on prépare une teinture, indiquée lors d'éruptions cutanées, de bronchites et de dysménorrhées.
Cette espèce souffre de la raréfaction des zones humides (tourbières, marécages, etc.). En Allemagne, elle a été fleur de l’année 1999 afin de sensibiliser le public à cette problématique.
Le nom de populage lui a été attribué au XVIe siècle, en allusion à la forme de sa feuille qui rappelle celle du peuplier (Populus).
Caltha : ce nom de genre, officialisé par Linné à la page 558 de son ouvrage bien connu SPECIES PLANTARUM de 1753, proviendrait :
- « du nom latin d’une fleur jaune, peut-être du Souci », selon la flore de l’abbé Paul FOURNIER,
- « du grec [calathos] = corbeille, coupe, vase d’offrande, en allusion à la disposition des fleurs », selon la flore de l’abbé COSTE. Cette information est reprise mot pour mot dans le Dictionnaire étymologique de la flore française de Jean-Patrick FERRARI. On peut donc supposer qu’il y a eu lien entre la forme ouverte de la corolle des fleurs du Caltha palustris avec la forme des coupes et corbeilles.
palustris, du latin [palustris] = marécageux, des marais.
Numéro d'entrée WoRMS : 1326669
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Magnoliophyta | Angiospermes | Plantes à fleurs dont les graines fécondées sont renfermées dans un fruit. |
Classe | Magnoliopsida | Dicotylédones | Embryons à deux cotylédons*. |
Sous-classe | Magnoliidae | Magnioliales | |
Ordre | Ranunculales | Renonculales | |
Famille | Ranunculaceae | Renonculacées | |
Genre | Caltha | ||
Espèce | palustris |
Amateur d'eau claire
Le populage des marais est bien reconnaissable à ses fleurs jaune d'or et à ses feuilles en forme de cœur arrondi.
Mare, Bois de Vincennes, Paris
12/04/2007
Feuille de peuplier
La feuille arrondie évoque plus ou moins la forme de la feuille du peuplier, mais le bord est crénelé.
Mare naturelle, Le Blancrupt, Turquestein-Blancrupt (57)
01/05/2008
Feuilles supérieures sessiles
Contrairement à celles issues de la souche, les feuilles supérieures sont directement insérées sur la tige, sans pétiole.
Mare naturelle, Le Blancrupt, Turquestein-Blancrupt (57)
01/05/2008
Fleurs à 5 sépales
La fleur du populage n'a pas de pétales ; ce sont les 5 sépales pétaloïdes qui forment la corolle.
Mare, Bois de Vincennes, Paris (75)
12/04/2007
Fraîche éclose
Un bouquet serré d'étamines entoure les carpelles. Cette fleur mellifère est très appréciée des insectes butineurs.
Mare, Parc de Bercy, 14e (75)
23/03/2005
Fruits en formation
A maturité, les étamines commencent à flétrir et laissent apparaître les 5 à 8 carpelles en étoile.
Mare, Bois de Vincennes (75)
12/04/2007
Habitat
Le populage pousse près des eaux claires, en terrain neutre à légèrement acide.
Le Blancrupt, Turquestein-Blancrupt (57)
01/05/2008
Cultivar*
Cette variété horticole, très florifère, se singularise par une port compat en boule.
Dolembreux, Province de Liège (Belgique)
31/03/2012
Planche naturaliste
Cette image est tirée de l'ouvrage d'Amédée Masclef, (1891) : "Atlas des plantes de France utiles, nuisibles et ornementales Avec 400 planches coloriées, en complément de la Nouvelle Flore de Gaston Bonnier et Georges de Layens".
N/A
Reproduction de documents anciens
1891
Rédacteur principal : Xavier JAPIOT
Vérificateur : Jean-Pierre COROLLA
Vérificateur : Laurent FEY
Responsable régional : Anne PROUZET
La page sur Caltha palustris sur le site de référence de DORIS pour les plantes Tela Botanica
La page de Caltha palustris dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN