Rameaux tubulaires rampants
Oscules largement ouverts, généralement vers le haut
Couleur variable, plus claire à l'intérieur
Surface lisse et homogène
Consistance ferme, fibreuse, compressible
Eponge rampante, éponge à cheminées
Chimney sponge (GB)
Patuloscula procumbens Carter, 1882
Ceraochalina vanderhorsti Arndt, 1927
Callyspongia repens Little, 1963
Atlantique tropical
Zones DORIS : ● CaraïbesElle est présente de la Floride au Brésil.
Elle se plaît sur les petits fonds rocheux, les récifs, en eau claire.
On décrit souvent les éponges par types selon leur morphologie (massive, tubulaire, lobée, branchue..) mais l'éponge-pieuvre est très polymorphe et peut être tout cela à la fois !
La forme la plus facile à reconnaître est la forme rampante. Au premier lobe tubulaire et vertical, portant l'orifice exhalant à son sommet, se rajoutent d'autres lobes soudés de même forme, arrangés linéairement jusqu'à former de longs rameaux tubulaires, rampants ou retombants, avec tous les orifices alignés vers le haut et souvent un oscule* terminal. Les branches peuvent faire jusqu'à 50 cm de longueur, elles peuvent aussi s'anastomoser*.
La couleur est généralement laiteuse, beige, lavande à bleu gris, devenant franchement rose si elle est bien éclairée.
Les oscules sont largement ouverts, simples. L'intérieur est de la même couleur, avec de nombreux orifices de taille variable débouchant dans les oscules.
La surface est d'aspect lisse et homogène, presque "crémeux". Vu de près, le réseau de fibres superficiel se devine en transparence et donne un aspect en "mie de pain mouillée".
La consistance est ferme, fibreuse, résistante.
Parmi les éponges branchues, il y a peu de confusion possible sauf peut-être avec l'éponge-corde violette Aplysina cauliformis. La consistance ferme, dure, ainsi que la forme et le positionnement des oscules de celle-ci sont bien différents.
Les formes massives ou encroûtantes sont impossibles à identifier avec certitude pour le plongeur sans examen du squelette. On peut citer (sans exhaustivité) :
L'éponge se nourrit par filtration des très petites particules en suspension dans l'eau de mer. Elle crée un courant d'eau qui entre par de très petits orifices (les ostioles*), passe à travers les chambres choanocytaires* où des cellules spécialisées font le tri, et ressort enfin par les orifices exhalants ou oscules*.
Les Callyspongia sont hermaphrodites* et vivipares*. Les spermatozoïdes* sont émis en pleine eau, alors que les ovocytes* restent dans l'éponge-mère (généralement un autre individu) où ils sont fécondés. Les œufs y sont incubés quelques jours avant libération de larves* nageuses qui iront se développer plus loin.
La croissance est rapide et il arrive que l'éponge englobe partiellement une gorgone voisine ou un corail à croissance plus lente, prenant alors un port érigé ou branchu. En fait elle semble apprécier le contact avec le substrat ou n'importe quel objet : lorsqu'elle est "adossée" à un support (tombant, autre éponge de grande taille) elle peut même adopter un port érigé.
Cette éponge a un squelette fibreux, formant un réseau superficiel polygonal fortement armé de spicules* fusiformes, pointus, incurvés (oxes*).
Eponge-pieuvre (proposition du site DORIS) à cause de ses oscules bien ronds, réguliers et alignés le long des branches, qui font penser aux ventouses d'un long bras de poulpe ; mauve rose pour les couleurs les plus fréquemment observées aux Antilles.
Callyspongia signifie « belle éponge » du grec [kalos, kallistos] = beau, très beau , et [-spoggos] = éponge.
fallax, (latin) signifie faux, trompeur, fallacieux.
Patuloscula procumbens : réminiscence possible du vers célèbre de Virgile ?
Numéro d'entrée WoRMS : 166185
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Sous-classe | Heteroscleromorpha | Hétéroscléromorphes | |
Ordre | Haplosclerida | Haplosclérides | « Eponges à spicules simples ». Squelette formé de spicules* qui s’arrangent en formant un réseau de mailles polygonales, parfois renforcé par de la spongine. Mégasclères* de type oxes*, parfois des microsclères* (sigmas*, toxes*). |
Famille | Callyspongiidae | Callyspongiidés | |
Genre | Callyspongia | ||
Espèce | fallax |
Eponge rampante mauve rose
Rameaux formés de lobes juxtaposés le long d'un tube rampant, couleur lavande à rose ou beige.
Les tubes gris érigés, raboteux en haut de l'image appartiennent à une autre éponge (Callyspongia vaginalis).
Pointe Burgos, Martinique, 12 m
01/12/2011
Tubes bleu-violet surmontés d'ouvertures rondes
Couleur violet foncé, avec 3 rameaux formés de lobes tubulaires soudés.
Terre de Haut, Guadeloupe, 15 m
22/01/2016
Un long bras à ventouses ?
Les oscules alignés font penser aux ventouses d'un bras de poulpe.
Caye Maréchal, Martinique
28/10/2004
Oscules largement ouverts
L'intérieur des oscules est perforé d'ouvertures et la partie basse des branches a un aspect en "mie de pain".
Terre-de-Haut, Guadeloupe, 15 m
22/01/2016
Grimpante et grisâtre
Les tubes alignés semblent dégouliner le long du tombant, mais la base fixée au rocher est bien en bas et les tubes escaladent le bloc rocheux !
Cap Salomon, Martinique, 14 m
5/12/2015
Spécimen martiniquais
Le toucher de surface est rêche, la consistance ferme, fibreuse, elle se déchire difficilement.
Martinique, Anse Noire, 8 m
03/12/2016
Squelette fibreux
Le squelette est fibreux et forme de grandes mailles polygonales. Ce fragment vient de la bordure de l'oscule.
Spécimen source : Martinique, Anse Noire, 8 m
12/2016
Les spicules
Les spicules sont d'un seul type : des oxes (aiguilles) droits ou légèrement courbés, environ 200 à 250 µ.
Spécimen source : Martinique, Anse Noire, 8 m
12/2016
Rédacteur principal : Anne PROUZET
Correcteur : Jean VACELET
Responsable régional : Anne PROUZET
Carter H.J., 1882, Some Sponges from the West Indies and Acapulco in the Liverpool Free Museum described, with genera and classifiction remarks, Annals and Magazine of Natural History Series 5, 9, 266-301.
La page de Callyspongia fallax sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires : World Porifera Database
Zea, S., Henkel, T.P., and Pawlik, J.R,. 2014, The Sponge Guide: a picture guide to Caribbean sponges. 3rd Edition.