Plante herbacée annuelle, haute de 10 à 50 cm, glabre, de couleur vert grisâtre
Racine très développée
Tige rampante très ramifiée. Tiges et rameaux d'abord étalés puis redressés
Feuilles alternes et charnues, de forme variable, entières à irrégulièrement pennées
Inflorescences en grappes simples et longues souvent à plus de 20 fleurs et fruits
Fleurs de 0,5 à 1,5 cm à 4 pétales roses, blanchâtres ou violets, odorants
Fruits caractéristiques, longs de 2 à 3 cm, constitués de 2 parties
Sables, graviers et galets littoraux
Caquillier maritime, roquette de mer
European searocket, sea rocket (GB), Meer-Senf, Meersenf (D), Baccherone, ravastrello marittimo (I), Caquile, oruga marítima, Rabanillo marítimo (E), Rave de mar, ravenissa de mar (Catalan), Zeeraket (NL)
Bunias cakile L.
Crucifera cakile (L.) E.H.L.Krause
Rapistrum cakile (L.) Bergeret
Méditerranée, océan Atlantique, Manche et mer du Nord
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ● Atlantique Nord-Ouest, ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]Méditerranée : Sur le littoral du bassin occidental au nord (France, Espagne, Italie), comme au sud (Afrique du Nord) ; en mer Adriatique ; dans le bassin oriental (Grèce, Turquie, Proche Orient, Egypte). En mer Noire.
Océan Atlantique : sur les côtes d'Europe depuis le Portugal jusqu'en Finlande, Norvège et Islande en passant par la Manche et la mer du Nord (îles Britanniques, Belgique, etc.). Actuellement présent et en extension dans les archipels des Canaries, de Madère et des Açores.
Le cakilier maritime a été introduit en Amérique du Nord à l'est et à l'ouest des USA, ainsi qu'à l'ouest du Canada. Son introduction récente est signalée sur les côtes de l'Atlantique Sud du Brésil et d'Argentine. Sa présence est attestée à Saint-Pierre-et-Miquelon (indigène ou indéterminé).
Océans Indien et Pacifique : présent sur les côtes sud de l'Australie après une introduction à la fin du XIXème siècle et sur les côtes nord de la Nouvelle Zélande à la suite d'une introduction en 1940. Sa présence est attestée en Nouvelle-Calédonie (origine ou introduction non établie).
Le cakilier maritime est une espèce halophile* des zones littorales enrichies en sel et en azote. Il supporte l'ensablement ce qui lui permet de s'installer sur des biotopes* primaires et instables.
Il affectionne les sables littoraux (dunes récentes et mobiles) ainsi que les graviers et galets des hauts de plage (laisses de mer).
Cakile maritima est une plante annuelle, haute de 10 à 50 cm, glabre, de couleur vert grisâtre luisant, à racine pivotante très développée (le pivot généralement épais porte de longues racines latérales).
Sa tige rampante est très ramifiée depuis la base. Tiges et rameaux sont d'abord étalés et ensuite redressés.
Ses feuilles avec ou sans pédoncules* sont alternes et charnues et de forme variable, soit entières oblongues plus ou moins dentées soit irrégulièrement pennées* (pennatifide) avec des lobes étroits et inégaux.
Le cakilier maritime fleurit en général d'avril à novembre dans le midi et de mai ou juin à novembre plus au nord.
Ses inflorescences* sont des grappes simples portant en tête boutons et fleurs, serrées à l'origine, puis s'allongeant à la fructification pour former des grappes de 10 à 70 fleurs et fruits.
Les fleurs d'un diamètre de 5 à 15 mm ont 4 pétales odorants de couleur lilas, blanc rosé ou violacé. Les sépales* dressés sont bossus à leur base. Les fleurs sont hermaphrodites* avec 1 pistil et 6 étamines dont 2 plus courtes.
Après la pollinisation sépales, pétales et étamines tombent, laissant les fruits en cours de maturation attachés à la hampe florale par des pédoncules épais.
Les fruits sont caractéristiques, longs de 2 à 3 cm, ils sont constitués de 2 parties : un segment supérieur ovoïde, souvent quadrangulaire, se terminant en bec aplati ; un segment inférieur deux fois moins long que le segment supérieur, en cône renversé, portant 2 protubérances ou cornes au sommet juste au-dessous de l'articulation.
Ces fruits immatures verts et charnus, deviennent jaunes ou bruns, durs et coriaces à maturité.
Le cakilier maritime partage son habitat avec quelques autres Brassicacées à fleurs violettes, roses ou blanches dont :
Le risque de confusion est faible car ces espèces sont velues et surtout leurs fruits sont de longues siliques* (fruits secs nettement plus longs que larges) alors que Cakile maritima est glabre avec des fruits courts caractéristiques.
C'est un végétal autotrophe* qui élabore sa matière organique par photosynthèse* à partir du gaz carbonique et de l'eau, grâce à sa chlorophylle* qui capte la lumière solaire. Son système racinaire lui permet d'absorber l'eau et les éléments minéraux.
Cakile maritima est une espèce hermaphrodite*. Les fleurs sont bisexuées (étamines et pistil). L'autopollinisation existe mais elle n'est pas dominante.
La pollinisation est assurée par divers insectes (abeilles, papillons) elle est dite entomogame*.
Après fécondation chacun des 2 segments du fruit va contenir en général une graine et parfois 2.
A maturité les segments supérieurs se détachent facilement et tombent sur le sol, ils peuvent être disséminés par le vent et transportés par la mer en flottant sur de grandes distances. Les graines, retenues dans les segments de fruit intacts, ne germent pas à salinité élevée et ont besoin de conditions climatiques (période froide et humide pour fragiliser l'enveloppe et activer la germination) levant leur dormance.
Le sort des segments inférieurs est différent : ils ont tendance à libérer leur graine alors qu'ils sont encore attachés à la plante mère et contribuent ainsi au maintien d'une population sur place.
Les graines sont lisses, de couleur jaune ou brune. Elles pèsent chacune environ 9 mg.
Cakile maritima est associé à d'autres espèces pionnières (halo-nitrophiles*) des hauts de plages sur d'anciennes laisses de mer telles que la soude brûlée (Kali soda), la renouée maritime (Polygonum maritimum) ou l'euphorbe peplis (Euphorbia peplis) des côtes méditerranéennes.
Il est également présent à côté de végétaux des dunes embryonnaires comme le chiendent à feuilles de jonc (Elytrigia juncea), le panicaut maritime (Eryngium maritimum), la giroflée des dunes (Matthiolia sinuata) ou l'euphorbe des sables (Euphorbia paralias). On le trouve aussi à côté de végétaux des dunes mobiles à oyat (Ammophila arenaria) et anthémis maritime (Anthemis maritima).
Le cakilier maritime survit à la mauvaise saison sous la forme de graines, toutes les parties végétatives étant généralement détruites par la dessiccation due à la sécheresse ou au gel. Il a un cycle de vie court avec un développement très rapide.
Selon les auteurs il existerait au sein de l'espèce Cakile maritima 3 ou 4 sous espèces en Europe dont 2 en France :
En Amérique du Nord, on note la présence d'une espèce endémique : Cakile edentula (Bigelow) Hook., 1830 le cakilier édentulé ou American searocket, originaire de la côte est d'Amérique du Nord et des rives des grands lacs, qui est caractérisée par des fruits sans « dents » sur la partie inférieure. Elle a été introduite en particulier en Australie où elle s'est hybridée avec l'espèce européenne.
Le cakilier maritime est comestible. Racines, feuilles, fleurs et jeunes fruits sont consommables crus en salade ou cuits. Les feuilles et racines ont un goût piquant et parfois amer. La plante est riche en calcium, contient du fer et de la vitamine C ainsi que de l'acide érucique (graines).
C'est une plante médicinale utilisée selon certaines publications depuis le Moyen Âge dans des remèdes populaires puis dans des préparations pharmaceutiques au XIXème siècle comme antiscorbutique, diurétique et purgatif ainsi qu'en traitement des anémies.
G. Bonnier signale une utilisation comme plante d'ornement.
La roquette de mer a un rôle important dans la fixation du sable et la formation des premières dunes. Quelques fois signalée comme assez peu résistante à l'ensablement elle réagit cependant à son recouvrement par une croissance stimulée et une émission de racines adventives*. Elle peut contribuer à la formation des avant-dunes (partie de la dune plus ou moins fixée par la végétation et solidaire de la plage).
Aucun statut dans la liste Rouge UICN de la Flore menacée de France.
Cette espèce ne bénéfice pas d'un statut de protection particulier. L'espèce est non réglementée sur le territoire métropolitain et à Saint-Pierre-et-Miquelon (sous espèce Cakile maritima subsp. integrifolia (Hornem.).
Cakilier ou Caquillier a pour origine le nom arabe [kakeleh] ou [Qaquoulla],
maritime ou marin = situé au bord de mer, correspond au nom scientifique de l'espèce.
Roquette de mer : analogie avec la roquette (Eruca sativa) une Brassicacée, parfois cultivée dont on consomme les feuilles à saveur piquante en salade.
Cakile : de l'arabe [kakeleh] ou [Qaquoulla] = nom donné à une plante de ce genre.
maritima : du latin [maritimus] = situé au bord de mer, marin.
Numéro d'entrée WoRMS : 426075
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Magnoliophyta | Angiospermes | Plantes à fleurs dont les graines fécondées sont renfermées dans un fruit. |
Classe | Magnoliopsida | Dicotylédones | Embryons à deux cotylédons*. |
Ordre | Brassicales | Brassicales | |
Famille | Brassicasseae | Brassicacées | |
Genre | Cakile | ||
Espèce | maritima |
Plante herbacée annuelle
Cakile maritima est une plante herbacée annuelle, haute de 10 à 50 cm, glabre, de couleur vert grisâtre qui vit sur les sables littoraux (dunes récentes et mobiles) ainsi que les graviers et galets des hauts de plage (laisses de mer).
Les fleurs de 0,5 à 1,5 cm ont 4 pétales roses, blanchâtres ou violets.
Le Grau du Roi (30), plage de l'Espiguette, haut de plage, bord de canal
28/04/2016
Feuilles charnues entières et dentelées
Les feuilles alternes sont de forme variable, entières et souvent dentelées comme ici, à irrégulièrement pennées.
Carnon (34), Petit-Travers, haut de plage
26/02/2016
Feuilles pennées
Toujours charnues et souvent irrégulièrement pennées avec des lobes étroits et inégaux.
Golfe d'Ajaccio (2A), Isolella, plage
12/05/2016
Rameaux et feuilles parfois teintés de violet
En hiver, jeunes rameaux à feuilles pennées, sur du sable accumulé entre des blocs rocheux du haut de plage.
Carnon (34), Petit-Travers, haut de plage
26/02/2016
Fleurs souvent violettes
Les fleurs de 5 à 15 mm ont 4 pétales odorants de couleur lilas, blanc rosé ou violacé. Elles sont hermaphrodites avec 1 pistil (visible au centre des fleurs) et 6 étamines.
Fos-sur-Mer (13), Plage du Cavaou
10/04/2016
Inflorescence en début de fructification
Ces inflorescences sont des grappes simples portant en tête boutons et fleurs, serrées à l'origine. En bas d'une des fleurs on voit les sépales dressés et bossus à leur base. En dessous après la chute des pétales, sépales puis étamines les premiers fruits grossissent.
Grau-du-Roi (30), plage de l'Espiguette, haut de plage
14/02/2016
Floraison en Corse
Ses fleurs attirent dès le printemps de nombreux insectes. Certains viennent parfois pour se reposer ou se reproduire.
Borgo (2B), plage de Pineto, haut de plage
28/03/2016
Récupération de nectar et transport de pollen par papillon Belle-Dame (Vanessa cardui)
La Belle-Dame ou vanesse du chardon introduit sa trompe dans la fleur pour aspirer le nectar produit par des nectaires situés au niveau des étamines. Le papillon va transporter du pollen sur sa trompe ou sur sa tête.
La pollinisation est assurée par divers insectes (abeilles, papillons) elle est dite entomogame*.
Porquerolles (83), plage Notre Dame, haut de plage
29/06/2016
Inflorescence s'allongeant à la fructification pour former ici une grappe simple de plus de 20 fleurs et fruits
Les fruits, portés par un pédoncule court, sont caractéristiques, longs de 2 à 3 cm. Ils sont constitués de 2 parties : un segment supérieur se terminant en bec aplati ; un segment inférieur deux fois moins long que le segment supérieur, en cône renversé, portant 2 protubérances ou cornes au sommet juste au-dessous de l'articulation. Ces fruits immatures sont verts et charnus.
Port Barcarès (66), plage
26/05/2008
Des fruits caractéristiques
Les fruits longs de 2 à 3 cm, sont constitués de 2 segments. Le segment inférieur présente 2 petites protubérances ou dents (sous-espèce Cakile maritima subsp. maritima).
Anse de Favone (2A), haut de plage
03/04/2016
Les fruits deviennent bruns, durs et coriaces à maturité
A maturité les segments supérieurs se détachent facilement (ex : fruits à gauche et au centre de la photo) et tombent sur le sol, ils peuvent être disséminés par le vent et par la mer en flottant sur de grandes distances. Les segments inférieurs restent attachés à la plante mère (fruits en haut et à droite de la photo) et contribuent ainsi au maintien d'une population sur place.
Fos-sur-Mer (13), plage du Cavaou, haut de plage
09/03/2016
Habitat sur sable et galets
Fos-sur-Mer (13), plage du Cavaou, haut de plage
09/03/2016
Racines et tiges souterraines
Le vent et la mer ont partiellement désensablé ce cakilier maritime. On remarque la racine pivotante épaisse fichée dans le sable, d'où partent de longues racines latérales.
Fos-sur-Mer (13), plage du Cavaou, haut de plage
09/03/2016
Végétaux associés
Cakile maritima est associé à d'autres espèces pionnières (halo-nitrophiles) des hauts de plages sur d'anciennes laisses de mer telles que la renouée maritime Polygonum maritimum (en haut à gauche).
Il est également présent à côté de végétaux des dunes embryonnaires comme l'euphorbe des sables Euphorbia paralias (en haut de la photo).
Grau du Roi (30), Plage de l'Espiguette, haut de plage et bord de lagune.
14/02/2016
Sur le littoral Breton de la Manche
Fruits sans « dents » sur sa partie inférieure (sous-espèce Cakile maritima subsp. edentula ?)
Saint-Jacut-de-la-Mer (22), haut de plage
14/08/2011
Sur les dunes du littoral de la Manche
Pleine floraison et fructification en août 2016.
Agon-Coutainville (50), bas de dune
16/08/2016
Rédacteur principal : Claude WACQUANT
Correcteur : Daniel PAVON
Responsable régional : Véronique LAMARE
Davy A.J., Scott R., Cordazzo C.V., 2006, Biological Flora of the British Isles: Cakile maritima Scop., Journal of Ecology, 94(3), 695-711.
La page sur Cakile maritima sur le site de référence de DORIS pour les végétaux terrestres : Tela Botanica
La page sur Cakile maritima dans l'inventaire National du patrimoine naturel : INPN