Sole de petite taille (maximum 13 cm)
Corps ovale et allongé
Couleur jaune ocre, sable ou rosé
Stries brunes régulières sur nageoires dorsale et anale
Sole jaune, solenette
Yellow sole (GB), Sfogio menuo (I), Tambor (E), Seezunge (D)
Monochirus luteus (Risso, 1810)
Pleuronectes luteus (Risso, 1810)
Solea lutea (Risso, 1810)
Rhombus luteus (Risso, 1827)
Côte Atlantique Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Dans l'océan Atlantique, on trouve cette espèce de l'Islande à la Norvège, jusqu'en mer Baltique et sur toute la bordure atlantique jusqu'au Maroc. Elle est également présente en Méditerranée, en mer Adriatique, en mer de Marmara et dans le Bosphore.
Cette espèce côtière se rencontre entre 5 et 300 m de profondeur, plus fréquemment entre 10 et 40 m. Elle préfère les fonds meubles (sable fin, vase).
La petite sole jaune est de petite taille (d'où son nom !), puisqu'elle mesure au maximum 15 cm. Son corps est ovale et allongé, de couleur jaune ocre à sable, quelquefois à reflets rosâtres. Le corps s'affine progressivement depuis son premier tiers jusqu'à la queue. Les écailles sont cténoïdes*, de forme rectangulaire. Le museau est arrondi en un lobe charnu. Elle est facilement identifiable grâce à la présence de stries plus sombres et alternées tous les 5 à 7 rayons dans les nageoires dorsale et anale. Ces deux dernières sont reliées à la nageoire caudale par des membranes. La nageoire pectorale de la face oculée comprend entre 3 et 5 rayons discrets, tandis que celle de la face aveugle comprend un long et deux très courts rayons. Selon les circonstances et la couleur du fond, la robe de la face visible peut s'orner de taches de couleur variant du blanc au brun. La narine de la face aveugle n'est pas élargie. Comme chez toutes les soles, les deux yeux sont présents sur la face droite chez l'adulte, la face gauche étant celle posée au sol et aveugle.
Malgré ses stries brunes aux nageoires dorsale et anale, la petite sole jaune peut être confondue avec plusieurs autres espèces de soles fréquentant les mêmes milieux :
Solea solea : la sole commune est, comme son nom l'indique, la plus commune et la plus fréquemment rencontrée sur nos côtes par les plongeurs. Ses critères de détermination sont sa forme ovale, la tache noire à l'extrémité de sa pectorale et une frange sombre souvent présente à l'extrémité de sa caudale.
Microchirus variegatus, la sole perdrix panachée : stries brunes disposées irrégulièrement sur les rayons se prolongeant par des taches sur le corps sur les nageoires dorsale et anale. Chez la petite sole jaune, les stries sont régulières et il n'y pas de taches dans la continuité des stries.
Pegusa lascaris, la sole pôle ou sole blonde : contrairement à la petite sole jaune, la base de la queue n'est pas reliée aux nageoires dorsale et anale.
Monorhichus hispidus, la sole velue : moins longiligne que Buglossidium luteum. Les stries sont très contrastées. Elles sont plus discrètes chez la petite sole jaune.
Les différences sont subtiles et difficiles à déceler en plongée : forme de la narine de la face aveugle (élargie en cupule chez la sole pôle), présence d'une tache noire sur la nageoire pectorale noire... Le plus simple est sans doute de prendre des photographies et de les comparer ensuite avec les espèces ressemblantes !
La petite sole jaune se nourrit d'animaux benthiques* variés, principalement des crustacés, des mollusques bivalves et des annélides polychètes. Elle est active la nuit. Dans la journée, on la trouve souvent enfouie.
La reproduction de cette espèce est peu connue, car peu observée. La ponte a lieu d'avril à septembre. Les œufs sont pélagiques*. Les juvéniles sont parfaitement symétriques, avec un œil sur chaque face, une bouche bien au milieu, des nageoires pectorales à gauche et à droite, comme un poisson classique ! La métamorphose* se produit lorsqu'ils atteignent une taille de 7 à 9 mm, mais ceci est très variable selon les localités et la température de l'eau. Lors de la métamorphose*, l'œil gauche migre vers la face droite, la face gauche devient aveugle et correspond à la face posée sur le substrat*. La bouche se déforme et s'aplatit. Les 2 sexes atteignent la maturité sexuelle au cours de leur 3ème année. Les femelles sont plus grosses que les mâles.
Certaines sangsues ectoparasites sont parfois fixées sur le corps et sur les yeux des soles.
Comme toutes les soles, ses capacités de camouflage sont excellentes et rendent son repérage aussi difficile qu'agréable.
Ses prédateurs sont le petit tacaud (ou capelan), Trisopterus minutus, et le grondin gris, Chelidonichthys gurnardus.
La petite sole jaune est comestible.
Petite en référence à sa taille, jaune en référence à sa couleur.
Buglossidium : du latin [buglossa] = buglosse, bourrache qui est une plante aux feuilles ovales, et [oid-] = ressemblant à. Selon Rondelet, ce nom lui a été donné en référence à la forme ovale des feuilles de cette plante, qui évoquerait une langue de bœuf. Le nom de buglosse dérive du grec [bu-] = bœuf et [gloss-] = langue.
luteum : du latin [luteus] = jaune.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Pleuronectiformes | Pleuronectiformes | Poissons plats, aux deux yeux sur une seule face. Corps comprimé et couché sur un flanc dépigmenté et aveugle. |
Sous-ordre | Pleuronectoidei | Pleuronectoïdes | Nageoire dorsale s'étendant au dessus des yeux. |
Famille | Soleidae | Soléidés | Famille des soles. |
Genre | Buglossidium | ||
Espèce | luteum |
Individu caractéristique
Cet individu se détache bien du fond. On observe facilement les critères de reconnaissance : strie sombre tous les 5 à 7 rayons des nageoires dorsale et anale, robe assez uniforme de couleur jaune sable. On voit particulièrement bien la ligne latérale, depuis l'arrière de l'ouïe jusqu'à la base de la nageoire caudale.
Cros-de-Cagnes (06), 25 m, de nuit
13/02/2008
Individu sur fond clair
Le mimétisme de cette petite sole jaune est au point. On a du mal à la repérer. Son corps prend une couleur plutôt rosâtre et claire sur un fond de sable clair.
Aber Benoît (29), 6 m, de nuit
10/05/2008
Avant enfouissement
La petite sole jaune est un poisson plat qui se laisse facilement approcher.
Port de Cerbère (66), 6 m, de nuit
04/07/2002
Après enfouissement
Dans la journée, vous trouverez cette sole enfouie, se protégeant ainsi de ses prédateurs. Elle chasse d'ordinaire pendant la nuit.
Port de Cerbère (66), 6 m, de nuit
04/07/2002
Individu sur fond moucheté
Encore une démonstration de son mimétisme, ici sur un fond moucheté. Le corps se recouvre de taches pour mieux se fondre dans le décor. Le corps s'affine progressivement du premier tiers vers la queue.
Cros-de-Cagnes (06), 7 m, de nuit
23/06/2009
Tête
Gros plan de la tête. Le museau est arrondi comme un lobe charnu.
Eglise de Cagnes (06), 7 m
16/08/2009
Nageoire pectorale
Notez la petite nageoire pectorale, qui comprend 3 à 5 rayons, de couleur discrète. L'ensemble se confond parfaitement dans le milieu.
Eglise de Cagnes (06), 7 m
16/08/2009
Rédacteur principal : Bruno CHANET
Rédacteur : Hervé LIMOUZIN
Correcteur : Martine DESOUTTER MENIGER
Responsable historique : Sandra SOHIER
Responsable régional : Vincent MARAN
Desoutter M., 1990, Soleidae, in : Quéro J.-C., Hureau J.-C., Karrer C., Post A., Saldanha L., CHECK-LIST OF THE FISHES OF THE EASTERN TROPICAL ATLANTIC (CLOFETA), UNESCO/JNICTI, Paris, 2, 1037-1049.
Desoutter-Meniger M., 1997, REVISION SYSTEMATIQUE DES GENRES DE LA FAMILLE DES SOLEIDAE PRESENTS SUR LES COTES DE L'ATLANTIQUE EST ET DE LA MEDITERRANEE, Travaux Universitaires, thèse nouveau doctorat, MNHN, 182p.
La page sur Buglossidium luteum sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase