Corps très allongé semblable à celui de l’anguille
Long bec formé de 2 fines mâchoires armées de dents acérées
Nageoires dorsale et anale très en arrière, au même niveau
Dos bleu-vert sombre, flancs argentés, ventre blanc
Aiguillette, aiguille, bécassine, bécasse de mer, écarfi
Agonill (Roussillon), Agüla, Agulio (Languedoc), Aguillo, Agojo (Provence), Aguio, Aguglia (Nice), Aguglia (Corse)
Garfish, Garpike, Needlefish , Sea Neddle, Hound needlefish (GB), Aguglia (I), Aguja (E), Horn, Hecht (D), Geep (NL), Zargana (G), M’sella (Tunisie), Zargana (Turquie), Argulla (Catalogne), Okizayori (J), Houndfish (USA), Näbbgädda horngädda (S)
En Belgique néerlandophone l'orphie porte le nom de "meivis", soit en français, poisson de mai.
Les trois sous-espèces suivantes, correspondant à trois zones géographiques, sont parfois mentionnées :
Méditerrannée, mer Noire, Atlantique Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]On rencontre cette espèce dans toutes les mers européennes, en Méditerranée et en mer Noire, en mer du Nord et Atlantique, des Canaries aux côtes norvégiennes.
L’orphie est une espèce côtière diurne qui se rencontre souvent en groupe lâche à proximité de la surface.
L’orphie est un poisson dont le corps est très effilé, de section ovale. Elle mesure de 30 cm à plus d'un mètre et peut peser jusqu’à 5 kg, le poids moyen avoisinant les 400 g. La tête se prolonge par un long bec formé de deux fines mâchoires armées de dents acérées. La mâchoire inférieure est légèrement plus longue que la mâchoire supérieure. Les narines sont situées dans une dépression en avant des yeux.
Les nageoires ventrales se trouvent à peu près au milieu du corps, la nageoire caudale est très échancrée, les nageoires dorsale et anale sont très en arrière, au même niveau. L’arrière de la nageoire dorsale est de même hauteur que l’arrière de la nageoire anale. Le pédoncule caudal porte une forte carène.
La ligne latérale très basse se trouve sur le ventre et non sur les flancs comme chez les autres poissons.
Le dos est d’un bleu-vert sombre, les flancs sont argentés, le ventre blanc, les arêtes vertes.
L’orphie de Svetovidov (Belone svetovidovi, Colette et Parin, 1970) est une espèce proche. Les différences se situent au niveau du corps qui est un peu plus comprimé, et au niveau des dents qui sont plus petites et serrées.
Le balaou (Hemiramphus balao) est plus petit, et ses nageoires dorsales et anales ne sont pas au même niveau.
L’orphie est carnivore et se nourrit de petits poissons (lançons, anchois, sprats, sardines), de crustacés, de vers marins, de plancton. Les bélonidés attrapent leurs proies par le travers du bec.
Le frai a lieu au début du mois de mai et se poursuit jusqu’à fin juin, près du littoral. La femelle pond quelques milliers d’œufs munis de filaments, ce qui leur permet de s’accrocher à des plantes marines ou des objets flottants. Les larves éclosent avec un bec court qui s’allonge pendant la croissance, la mâchoire inférieure d’abord et la supérieure ensuite. La maturité sexuelle est atteinte vers 5 ou 6 ans.
Les orphies peuvent se trouver en compagnie des bancs de maquereaux, mais en petit nombre.
Différents parasites ont été décrits chez l'orphie : en Atlantique des protozoaires parasites du foie, en Méditerranée des plathelminthes digènes, et cestodes parasites du tube digestif.
L'orphie est un prédateur pélagique qui redoute la mer houleuse, mais se montre très actif dans un léger clapotis. Elles s’approchent des côtes au printemps, y passent tout l'été et regagnent le large dès les premiers froids de l'automne. Les jeunes forment de grands bancs et sont victimes d'autres prédateurs comme les bonites et les thons. Adultes, les orphies ne forment plus que de petits groupes d'individus qui se suivent, mais de manière plutôt dispersée. Comme la plupart des poissons grégaires, les orphies se livrent à des migrations annuelles au moment du frai. Un des courants de migration quitte l’Atlantique au début de l’été pour aller frayer en mer du Nord. En automne, les orphies font le trajet inverse et regagnent leurs quartiers d’hiver de l’Atlantique Est. Par ailleurs, les orphies pénètrent souvent dans les cours d’eau et peuvent les remonter sur une assez longue distance.
La coloration verte de son squelette est due à un pigment biliaire, intermédiaire de la dégradation de l'hème, la biliverdine. Une étude récente a démontré sa présence dans les tissus riches en collagène de l'orphie commune.
La nageoire dorsale présente 16 à 20 rayons et l'anale 19 à 23 rayons.
Les orphies nagent très vite et sautent remarquablement. En particulier lorsqu’elles sont chassées par un thon, elles peuvent s’élever toutes ensemble très haut sur l'eau. Elles peuvent ainsi blesser les pêcheurs qui tentent de les attraper, en particulier la nuit lorsqu'elles sont attirées par la lumière.
Leur chair dure et sèche est comestible mais peu appréciée. La couleur verte des arêtes rebute les consommateurs.
Nom féminin.
Aristote parle le premier d'orphōs (en grec donc), repris par Pline l'Ancien en latin (orphus), pour désigner différents poissons marins qui ne ressemblent pas vraiment à notre orphie. Ce nom serait plutôt emprunté au néerlandais [hoornvisch], littéralement "poisson à corne".
Belone signifie "aiguille" en grec. L’orphie est nommée ainsi en raison de la forme très effilée de son corps rigide, qui rappelle la forme d’un javelot.
Numéro d'entrée WoRMS : 126375
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Beloniformes | Béloniformes | |
Sous-ordre | Belonoidei | Bélonoïdes | |
Famille | Belonidae | Belonidés | Corps allongé, mâchoires très longues armées de dents puissantes, nageoires dorsale et anale opposées et rejetées tout à fait à l’arrière du corps, arêtes vertes, absence de pinnules. |
Genre | Belone | ||
Espèce | belone |
Vue latérale
On rencontre les orphies près de la surface.
Mediterranée, en surface
04/05/2007
Poisson grégaire
Ce poisson grégaire est souvent rencontré en petits bancs.
Mediterranée, en surface
04/05/2007
Tête
La famille des Bélonidés est caractérisée notamment par des mâchoires très fines en forme de bec.
Wemeldinge, Zélande, Pays-Bas, en surface, de nuit
16/08/2004
Forme allongée
En plus de la forme typique de la tête, les orphies sont remarquables par leur corps très allongé.
Mediterranée, en surface
04/05/2007
Nage
Les nageoires dorsale et anale de Belone belone sont au même niveau du corps, très en arrière.
Mediterranée, en surface
04/05/2007
Gravure ancienne
Cette magnifique illustration est tirée du tome 1 (Oekonomische Naturgeschichte der Fische Deutschlands I, 1783), de l'Histoire Naturelle des Poissons (Allgemeine Naturgeschichte der Fische) de Marcus Élieser Bloch. Elle permet de bien visualiser les caractéristiques de ce poisson.
Image provenant de la Biodiversity Heritage Library.
N/A
Reproduction de documents anciens
1783
Rédacteur principal : Laurence PROUTEAU
Vérificateur : Michel PEAN
Correcteur : Benjamin GUICHARD
Responsable régional : Michel PEAN
Azevedo, C. , 2001, Fine structure of sporogenic stages of Goussia clupearum (Apicomplexa: Eimeriidae) in the liver of infected fish (Belone belone L.), using light and electron microscopy, Parasitology Research, 87, 326-330.
Bartoli, P., Bray, R.A. & D.I. Gibson, 2003, Lecithostaphyllus retroflexus (Molin, 1859) (Zoogonidae) and Tergestia acanthocephala (Stossich, 1887) (Fellodistomidae) (Digenea) from the epipelagic teleost Belone belone (L.) in the western Mediterranea, Systematic Parasitology, 54, 131-143.
Dulčić, J. & Soldo A., 2006, A new maximum length for the garpike Belone belone (Belonidae), Cybium, 30, 382.
Jüttner F., Stiesch M., Ternes W., 2013, Biliverdin: the blue-green pigment in the bones of the garfish (Belone belone) and eelpout (Zoarces viviparus), Eur Food Res Technol, 236, 943-953, doi.org/10.1007/s00217-013-1932-y.
Keser, R., Bray, R.A., Oguz, M.C., Çelen,S., Erdogan, S., Doguturk, S., Aklanoglu, G. & B. Marti, 2007, Helminth parasites of digestive tract of some teleost fish caught in the Dardanelles at Çanakkale, Turkey, Helminthologia, 44, 217-221.
La page sur Belone belone sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase