Corps fusiforme atteignant 8 - 9 m de longueur
Tête petite, museau triangulaire et pointu
Dos gris ardoisé, flancs gris et ventre blanc
Large tache blanche sur la face externe des pectorales (absente chez certains individus de l'hémisphère sud)
Grande dorsale falciforme
Fanons blanc jaunâtre finement effilochés
Gibard, rorqual à museau pointu, rorqual à rostre, rorqual rostré, rorqual nain, baleine de Minke
Minke, Minke whale, little picked whale, lesser rorqual, little finner, sharpheaded finner (GB), Ballena minke, rorqual pequeño (E), Balenottera minore, balenottera rostrata (I), Zwergwal (D), Dwergwinvis (NL), Minku, Koiwashi Kujira (JAP), Malyi polosatik (RU)
Balaena minima Rapp, 1837
Rorqualus minor Hamilton, 1837
Balaena minima borealis Knox, 1838
Balaenoptera eschrichtius Rasch, 1845
Pterobalaena minor Eschricht, 1849
Pterobalaena minor bergensis Eschricht, 1849
Pterobalaena minor groenlandica Eschricht, 1849
Balaenoptera microcephala Gray, 1850
Pterobalaena nana Barkow, 1862
Pterobalaena nana pentadactyla Barkow, 1862
Pterobalaena nana tetradactyla Barkow, 1862
Pterobalaena pentadactyla Flower, 1865
Balaena gibbosa Cope, 1868
Balaenoptera davidsoni Scammon, 1872
Sibbaldius mondinii Capellini, 1877
Balaenoptera rostrata Van Beneden & Gervais, 1880
Balaena microcephala Tomilin, 1957
Balaenoptera acutorostrata thalmaha Deraniyagala, 1963
Balaenoptera thalmaha thalmaha Deranyagala, 1963
Agaphelus gibbosus Cope, 1968
Cosmopolite
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ● Caraïbes, ● Atlantique Nord-Ouest, ○ [Terres antarctiques françaises], ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Le petit rorqual est une espèce cosmopolite. Trois grandes populations d'individus se retrouvent dans l'océan Austral, l'Atlantique Nord et le Pacifique Nord. Il est très abondant dans le nord-ouest de l'Atlantique.
Provinces maritimes canadiennes de l'Ouest : Il arrive au printemps dans le golfe et l'estuaire du Saint-Laurent qu'il quitte en décembre. En été on le retrouve entre la baie d'Ungava (Nunavik) et le long des côtes du Labrador et de Terre-Neuve jusque dans la baie de Fundy. Il est très présent dans l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon.
Il est abondant sur les côtes françaises de la Manche (route migratoire), de la mer d'Iroise (c'est l'espèce la plus fréquemment rencontrée le long des côtes bretonnes), du golfe de Gascogne. La présence est plus rare en Méditerranée.
En Atlantique Nord : il est présent à l'ouest entre les Petites Antilles et le golfe du Mexique oriental et à l'est entre la Méditerranée occidentale et centrale et la bordure des glaces arctiques. La population est estimée à environ 80 000 individus en Atlantique Nord.
Dans l'hémisphère sud : il est présent de la bordure des glaces de l'Antarctique jusqu'aux eaux tropicales de l'Atlantique Sud, de l'océan Indien et du Pacifique Sud.
Dans le Pacifique Nord : il établit ses quartiers d'hiver de la Californie centrale à l'équateur; en été il remonte entre la Basse Californie et le détroit de Béring.
Le petit rorqual vit dans les eaux tempérées, tropicales et polaires des deux hémisphères. Il fréquente les eaux chaudes en hiver et migre vers le nord dans les eaux froides pour se nourrir. Il est particulièrement présent dans les eaux côtières et les estuaires.
Le petit rorqual a une coloration gris ardoise à noire sur le dos et les flancs et un ventre blanc-gris. Une tache blanche traverse la face externe des petites nageoires pectorales. La dorsale est située aux 2/3 du dos, elle est haute et falciforme*. La tête est petite, le museau est triangulaire et très pointu. Une crête médiane s'étend entre les deux évents* et l'extrémité de la mâchoire supérieure. Cette dernière est plus courte que la mâchoire inférieure. La tête porte de chaque côté de la mâchoire de 270 à 348 fanons* blanc jaunâtre finement effilochés, mesurant entre 15 et 30 cm de longueur et 10 cm de large. On dénombre de 50 à 70 sillons ventraux qui partent de l'extrémité de la mâchoire inférieure jusqu'à la proximité de l'ombilic* situé derrière les nageoires pectorales. D'une taille nettement plus petite que celle des autres rorquals, le petit rorqual au corps fusiforme mesure en moyenne entre 8 et 9 m. Son poids varie entre 6 et 8 tonnes. Le souffle sortant des évents est discret, il peut atteindre 2 m de hauteur.
Quatre sous-espèces à savoir :
- Balaenoptera acutorostrata acutorostrata Lacépède 1804, est la sous-espèce de l'Atlantique Nord.
- Balaenoptera acutorostrata scammoni Deméré 1986, le petit rorqual du Pacifique Nord : la forme du crâne est moins proéminente que chez le petit rorqual. La couleur des motifs sur les pectorales diffère, on relève en effet une petite projection centrale de blanc dans le noir de la pectorale.
- Balaenoptera acutorostrata bonaerensis (Burmeister 1867), le petit rorqual de l'Antarctique : il est plus élancé, le rostre* est plus long, l'aileron dorsal est plus proche de la caudale, la bande blanche qui traverse les pectorales grises est absente chez le petit rorqual austral.
- Une sous-espèce pygmée (naine) Balaenoptera acutorostrata subsp vit entre l'Australie et le sud de l'Afrique.
Quatre espèces de baleines plus grandes, peuvent être confondues avec le petit rorqual :
- La baleine bleue, Balaenoptera musculus,
- Le rorqual commun, Balaenoptera physalus.
- Le rorqual de Rudolphi, Balaenoptera borealis,
- Le rorqual de Bryde, Balaenoptera edeni,
La baleine bleue (qu'on ne voit pas en Méditerranée) :
Elle est trois fois plus grande avec une taille moyenne de 24 à 26 m. Elle se différencie du petit rorqual selon les critères suivants : chez Balaenoptera musculus
- le renflement de chair à l'avant des évents est plus important,
- la tête est unie, de couleur ardoise,
- le crâne est plus plat et plus arrondi vu de dessus, en forme de U,
- les nageoires pectorales sont longues, représentant 15 % de la longueur totale de l'animal.
Le rorqual commun :
Sa taille moyenne est de 22 à 24 m. Il se différencie du petit rorqual selon les critères suivants : chez Balaenoptera physalus
- l'aileron dorsal est bas et très penché vers l'arrière, mais de taille et de forme variables,
- le dos paraît souvent brun sombre à noirâtre,
- on note la présence de dessins en formes d'ombres en arrière des pectorales,
- pigmentation de la tête asymétrique : chevron gris pâle et mâchoire inférieure blanche sur le côté droit,
- le souffle bruyant atteint des hauteurs de 4 à 6 m.
Le rorqual de Rudolphi :
Avec une taille moyenne de 14 à 16 m, 21 m au maximum. Il évite toutes les mers semi-fermées.
Il se différencie du petit rorqual selon les critères suivants : chez Balaenoptera borealis
- les deux côtés de la mâchoire inférieure sont de la même couleur grise,
- le museau est plus étroit, en forme de V,
- le profil est arqué et montre une arête médiane allant des évents à la lèvre supérieure,
- la couleur est gris sombre avec une zone au niveau des sillons ventraux blanchâtre ou grisâtre,
- la nageoire pectorale est plus courte, représentant 9 à 11 % de la longueur totale,
- l'aileron dorsal est souvent falciforme et plus grand, soit 3 à 4,5 % de la longueur totale. Il est positionné environ aux deux tiers du dos. L'angle entre l'aileron dorsal et le corps est presque à 90 degrés.
Le rorqual de Bryde :
Avec une taille moyenne de 12 à 15 m, 15,6 m au maximum. Fréquente les eaux tropicales et subtropicales de tous les océans où la température de l'eau est d'environ 20 °C.
Il se différencie du petit rorqual selon les critères suivants : chez Balaenoptera edeni
- le museau est étroit, en forme de V, et comporte 3 crêtes parallèles qui vont des évents à la lèvre supérieure,
- c'est le seul rorqual possédant ces trois crêtes longitudinales.
Son alimentation se compose de krill, (en particulier les premiers stades larvaires de l'Euphausia superba), et de petits poissons en bancs tels que : le capelan Mallotus villosus, le lançon Amnodytes americanusAmnodytes americanus, le hareng Clupea harengus, la morue Gadus morhua, le goberge Pollachius virens, le saumon atlantique Salmo salar, et de céphalopodes tel le calmar Illex illecebrosus. Il poursuit ses proies sur des hauts fonds, dans les baies et les fjords. Pour se nourrir il se propulse hors de l'eau jusqu'à mi-corps en se lançant toute gueule ouverte sous les bancs de poisson ou de krill, toute l'eau s'engouffre dans sa gorge dilatée. Il ne lui reste qu'à évacuer l'eau et filtrer ses proies à l'aide de ses fanons.
En Atlantique Nord la maturité sexuelle a été estimée à 7 ans pour les femelles (7,3 m) et 6 ans pour les mâles (6,75 à 7 m). Les accouplements se situeraient entre octobre et mars. La durée de gestation serait de 10 à 11 mois. La femelle donne naissance tous les deux ans. Les mises bas ont lieu de novembre à mars. Le baleineau mesure de 2,4 à 2,7 m et pèse entre 200 et 300 kg. Il est allaité 6 mois. A l'âge adulte les mâles sont généralement plus petits que les femelles.
Le petit rorqual est particulièrement présent dans l'estuaire et le golfe du Saint-Laurent mais également dans les baies situées à l'est de Terre-Neuve pendant les périodes de migration estivale du capelan. Il est souvent accompagné d'oiseaux de mer lorsqu'il chasse.
L'orque Orcinus orca est son principal prédateur. Les espadons et les marlins sont quelquefois impliqués dans des comportements agressifs envers les grands cétacés.
Plongée et nage :
Son museau apparaît le premier. Sa dorsale apparaît en même temps que l'évent. Lorsqu'il s'apprête à s'immerger profondément, il arque fortement son dos, et à la différence des autres rorquals il ne montre jamais sa caudale. Sa vitesse de déplacement peut atteindre 30 km/h. Il peut s'immerger jusqu'à 250 m de profondeur maximum.
Séquence respiratoire :
Il prend de 5 à 8 respirations toutes les 30 secondes avant de s'immerger pendant 1 à 10 minutes. Il peut rester en plongée jusqu'à 20 minutes. Il commence à souffler avant de faire surface, son souffle est assez bas (2 à 3 m) et difficile à observer.
Longévité :
La longévité serait de 30 à 60 ans. Une méthode simple permettant de déterminer l'âge consiste lors d'une autopsie à compter les stries des bouchons de cire formés au niveau du conduit auditif.
Comportement :
Le petit rorqual est de nature plutôt solitaire et peu sociable avec ses congénères. Il peut cependant cohabiter avec des groupes de 2 à 3 individus. Ces groupes peuvent atteindre jusqu'à 100 individus sur des sites riches en nourriture. Il peut effectuer plusieurs séries de sauts et se laisser tomber à plat sur le ventre ou sur le côté. Il est de nature curieuse et n'hésite pas à s'approcher des embarcations, en surfant sur les vagues du sillage des bateaux. Les femelles et les mâles migrent chacun de leur côté.
Communication :
Il émet des sons de 80 Hz à 20 000 Hz, certains sons à basse fréquence ressemblent à des grognements (fréquence de 80 à 400 Hz) ou des coups (fréquence de 100 à 200 Hz). Certains signaux sonores sont très brefs de l'ordre de quelques dizaines de millisecondes.
Dérangement :
Il lui arrive de se prendre dans les filets de pêche et alors de se noyer. Les collisions avec les navires sont souvent fatales.
Un petit rorqual de 8 m fourni environ 1 tonne de lard et 2,5 tonnes de viande.
La pigmentation de la peau permet la photo-identification par les scientifiques.
On dénombre environ 500 000 à 1 000 000 d'individus dans le monde. Sa petite taille et son exploitation tardive ont mis l'espèce à l'abri pendant plusieurs années. De nos jours, le petit rorqual est l'une des baleines que l'on convoite et que l'on chasse le plus.
Selon la classification de novembre 2011 de l'UICN* (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), le petit rorqual est classé dans la catégorie des espèces "préoccupation mineure".
L'espèce est désignée « non en péril » en avril 2006 par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC).
La chasse commerciale n'est plus permise au Canada depuis 1972 et l'espèce est protégée depuis 1986 par la Commission baleinière internationale. L'espèce fait l'objet de chasse de subsistance par les inuits de l'ouest du Groenland. Elle est chassée en Norvège.
L'espèce est règlementée au niveau :
- Communautaire : Règlement communautaire CITES : Annexe A.
- International : Convention de Berne : Annexe II, Convention de Barcelone : Annexe II, Convention de Bonn : Accord ACCOBAMS [2001], CITES (Convention de Washington) : Annexe I, CITES (Convention de Washington) : Annexe II.
Un apprenti baleinier appelé Minke qui confondait les petits rorquals et les baleines bleues aurait donné son nom au petit rorqual. Une autre version relate que ce même Minke surestimait la taille des baleines capturées par son bateau. Les autres membres de l'équipage surnommèrent alors "baleine de Minke" par moquerie toutes les baleines plus petites que la moyenne. Une autre hypothèse viendrait des baleiniers anglophones qui entendaient les baleiniers norvégiens nommer le petit rorqual "minkeval" (baleine réduite) et auraient mal interprété en le nommant "baleine de Minke".
Balaenoptera : du latin [balaena] = baleine et du grec [pteron] = nageoire, pour désigner les cétacés pourvus d'un aileron dorsal. En effet, les baleinoptères se distinguent des baleinidés essentiellement par la présence de sillons ventraux et d'un aileron dorsal.
acutorostrata : du latin [acutus] = pointu et du latin [rostrum] = bec.
Numéro d'entrée WoRMS : 137087
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Mammalia | Mammifères | Vertébrés possédant des poils et des glandes mammaires produisant du lait. |
Sous-classe | Theria | Thériens | La paroi latérale du crâne est constituée de deux os particuliers: l'alisphénoïde et le squamosal. |
Super ordre | Eutheria | Euthériens | Présence d'une dentition lactéale et d’un développement embryonnaire effectué entièrement dans l'utérus (mammifères placentaires). |
Ordre | Cetacea | Cétacés | Mammifères aquatiques possédant des nageoires à la place des pattes. Narines situées au sommet du crâne. |
Sous-ordre | Mysticeti | Mysticètes | Cétacés caractérisés par la possession de fanons et de deux évents. |
Famille | Balaenopteridae | Balaenoptéridés | Famille des rorquals |
Genre | Balaenoptera | ||
Espèce | acutorostrata |
Vue d'ensemble
Petit rorqual nageant sous la surface. On distingue parfaitement la bande blanche médiane qui traverse les petites nageoires pectorales.
Grande Barrière de Corail, Queensland, Australie
29/10/2008
La tête
Le petit rorqual tient son nom d'espèce, acutorostrata de sa tête fine et pointue.
Archipel de Saint-Pierre et Miquelon
07/2007
La dorsale
La dorsale du petit rorqual est en forme de faucille (falciforme).
Archipel de Saint-Pierre et Miquelon
07/2007
Les évents
On distingue parfaitement ses deux évents.
Archipel de Saint-Pierre et Miquelon
07/2007
Nage en surface
Sa dorsale apparaît en même temps que l'évent, ce qui permet de le différencier du rorqual commun.
Les Escoumins, Québec, Canada
07/2008
Le dos
Le dos du petit rorqual est de couleur gris ardoisé à noir.
Archipel de Saint-Pierre et Miquelon
07/2007
En plongée
Lorsqu'il s'apprête à s'immerger profondément il arque fortement son dos, et à la différence des autres rorquals il ne montre jamais sa caudale.
Les Escoumins, Québec, Canada
07/2007
Fanons
Le petit rorqual possède 270 à 348 fanons blancs jaunâtres finement effilochés, mesurant entre 15 et 30 cm de longueur.
MNHN, Paris
04/05/2009
Habitat
Le petit rorqual est particulièrement présent dans les eaux côtières et les estuaires.
Cap Percé, Langlade, Archipel de Saint-Pierre et Miquelon
07/2007
Comportement
Le petit rorqual est de nature curieuse et n'hésite pas à s'approcher des embarcations.
Les Escoumins, Québec, Canada
08/2010
Saut
Il peut effectuer plusieurs séries de sauts et se laisser tomber à plat sur le ventre ou sur le côté.
Tadoussac, Québec, Canada
Juin 2012
Acrobaties impréssionnantes
La quasi-totalité de l’animal sort en dehors de l’eau.
Tadoussac, Québec, Canada
Juin 2012
Rédacteur principal : Laurent FEY
Vérificateur : Patrick VERASDONCK
Responsable régional : Laurent FEY