Couleur jaune orangé, vif
Courte et compacte, parfois repliée sur elle-même
Surface d’apparence veloutée
Embranchements rares, plats et épais, en forme d’éventail
Axinelle ramure de daim
Flat antlers sponge (GB), Spugna corne di daino (I), Axinella plana (E), Flacher Geweihschwamm (D), Platte geweispons (NL)
Spongia damicornis Esper, 1794
Spongia lactuca Esper, 1794
Axinella cinnamomea Schmidt, 1868 (cette espèce est acceptée comme valide dans la World Porifera Database)
Méditerranée, Manche, îles Britanniques
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Mer Méditerranée où elle est très commune, Manche le long des côtes britanniques bien que plus rare. Elle a été signalée aux îles Canaries mais sans qu'il soit formellement confirmé qu'il s'agit bien de cette espèce.
Cette éponge vit fixée, en général sur le sol ou les surplombs des grottes superficielles, entre 2 et 10 m de profondeur. On la trouve également sur les fonds rocheux riches en sédiments, à plus grande profondeur (jusqu’à 30 m). Elle préfère très nettement les roches envasées ou boueuses.
Elle accepte des milieux où l’exposition aux vagues varie.
C’est la plus petite des axinelles, d’une taille comprise entre 10 et 15 cm mais très souvent aux alentours de 5 cm, organisée autour d’un axe court. De couleur jaune-orangé, avec parfois des traces orangées sur les bords, elle est courte et compacte et se replie sur elle-même. Elle n’est pas ramifiée et ses rares embranchements irréguliers et aplatis, à bords plutôt arrondis, sont presque palmés. Ils prennent la forme de petits éventails épais. Sa surface est d’apparence poudreuse comme si elle était recouverte d’une poussière de petites particules jaunes. Elle est de consistance ferme.
On remarque, au bout de ses branches, de petits oscules* surmontés d’un rabat triangulaire en relief. Elle peut présenter un réseau de canaux exhalants superficiels. Ses spicules* sont des styles et des oxes, organisés en plumes réticulées et souvent renflés à proximité des extrémités.
Axinella polypoides est aussi une éponge arboriforme, beaucoup plus grande puisqu’elle peut atteindre 1 m de hauteur. Elle vit depuis 15 m jusqu’à plus de 100 m de profondeur. Les oscules sont en forme d’étoile.
Axinella verrucosa, d’aspect verruqueux donc, ce qui permet de la reconnaître, vit dans les mêmes conditions et on peut préciser que ces deux espèces sont parfois difficiles à distinguer. Chez A. verrucosa, les tiges sont généralement indépendantes et cylindriques, alors que chez A. damicornis, elles sont courtes, souvent liées entre elles et ne sont jamais cylindriques. La couleur de A. verrucosa peut varier dans la palette des jaunes alors que celle de A. damicornis est la plupart du temps ocre-jaune. Enfin, il est visible à l’œil nu que A. damicornis est vraiment velue ; ce n’est pas si évident chez A. verrucosa.
Stelligera rigida est elle aussi petite et palmée mais elle est pâle et « poilue ».
Comme la majorité des éponges, c’est un animal filtreur* actif qui peut inhaler de grandes quantités d’eau par des myriades de pores. On retrouve donc cette éponge plus volontiers dans les endroits riches en plancton* et en bactéries.
Des cellules cilliées spécifiques des éponges, les choanocytes*, se mettent en mouvement pour créer le courant d’eau nécessaire à cette forme d’alimentation. Le système de filtre permet la sélection de très fines particules, très abondantes, où la concurrence alimentaire est rare.
La reproduction peut être soit asexuée, par bourgeonnement, soit sexuée, par production par un même individu, de gamètes* mâles et femelles. Cependant, la fécondation ne se produit qu’avec deux individus différents. La reproduction est ovipare*. Les œufs donnent des larves*, ciliées, qui nagent quelques temps avant de se fixer.
De plus, il faut noter le très fort pouvoir régénérateur des éponges : les cellules d’un individu écrasé vont se regrouper pour former un nouvel individu. Il faudrait écraser toutes les cellules d’un individu pour s’en débarrasser.
Les tissus de cette éponge sont souvent envahis par le zoanthaire Parazoanthus axinellae; il a même pris le nom de ce spongiaire ! L’axinelle peut alors ressembler à un arbuste fleuri. Cette association facultative (commensalisme*) se fait au bénéfice du zoanthaire qui tire profit des courants que crée l’éponge.
On la trouve fréquemment proche d’autres éponges, des bryozoaires ou des cnidaires.
Elle ne se contracte pas lorsqu’on la sort de l’eau.
Axinelle ramure de daim : traduction littérale de son nom scientifique.
Axinelle plate : du fait de l’aspect de ses branches.
Du latin [axinella] = petite hache, lui-même d’origine grecque [Axine] = hache en grec.
Du latin [dama] = daim et [cornum] = corne. Ses branches ont une forme de cornes de daim.
Numéro d'entrée WoRMS : 132472
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Sous-classe | Heteroscleromorpha | Hétéroscléromorphes | |
Ordre | Axinellida | Axinellides | |
Famille | Axinellidae | Axinellidés | Squelette axial formé de grands spicules monaxones : oxes, strongyles ou styles. |
Genre | Axinella | ||
Espèce | damicornis |
Au milieu d’autres espèces d’éponges
En détail, on voit clairement les oscules en haut des éventails. Sur sa gauche, on remarque les tubulures de l’éponge cavernicole jaune, Aplysina cavernicola.
Marseille (13)
09/2004
Gros plan avec des détails significatifs
La forme courte, en éventail, des branches est caractéristique, de même que l’aspect de surface.
Cette espèce est rare en Manche, on la trouve dans certains endroits des îles Britanniques.
Castle Island Cliff, Lough Hyne, Co Cork (Irlande), 15 m.
29/08/1980
Développement en forme de boule
On remarque sa couleur plus sombre en bordure.
La Ciotat (13), Le Canonnier Nord, 15 m
17/05/2007
Envahie de Parazoanthus axinellae
Le cnidaire occupe largement la surface de cette axinelle plate.
Antibes (06), La Fourmigue, 15 m
09/08/2007
Détails de surface
L’aspect de surface poudré et les oscules sont bien visibles.
Antibes (06), La Fourmigue, 15 m
09/08/2007
Au milieu de Crambe crambe (ou Spirastrella cunctatrix?)
L’axinelle plate est petite ; sa forme et sa couleur sont caractéristiques.
Les Lecques (13)
11/10/2005
Normande
Cette espèce est peu commune sur les côtes de la Manche (ici un individu d'environ 15 cm).
Chausey, Normandie, 20 m
10/06/2007
En Corse
Forme en plaque simple (jeune éponge).
Les 3 frères, Isolella (2A), 35 m
16/03/2019
Détail des spicules
Grâce à un très fort grossissement, on peut observer les spicules, ici des styles et des oxes.
Cerbère (66)
01/08/2006
Rédacteur principal : Sylvie DIDIERLAURENT
Correcteur : Jean VACELET
Responsable régional : Véronique LAMARE
La page de Axinella damicornis dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN