Corps long et mince
Museau en forme de trompette
Barbillon sur la mâchoire inférieure
2ème nageoire dorsale très en arrière
Trompette tachetée (FAO)
Trumpetfish (GB), Trompeta pintada, corneta, trompeta (E), Geflecker Trompetfisch (D), Gevlekte trumpetvis (NL), Plettet trompetfisk (DK)
Aulostoma maculatum Valenciennes, 1841 (combinaison originale)
Atlantique ouest
Zones DORIS : ● CaraïbesLe poisson-trompette est présent de la Floride (Etats Unis) au sud du Brésil ainsi qu'aux Bermudes, dans les Caraïbes et le golfe du Mexique. En Atlantique Est, il est signalé aux Canaries et vers le Cap Vert.
Le poisson-trompette est très commun sur les récifs coralliens et parmi les gorgones et les antipathaires où il cherche à se confondre avec son environnement. Sa zone d'évolution se situe entre 4 et 25 m de profondeur.
Ce poisson au corps long et mince a une taille comprise entre 45 et 75 cm mais peut atteindre parfois 90 cm.
Son long museau en forme de trompette est une caractéristique remarquable qui lui a donné son nom commun. Cette forme résulte de la soudure des maxillaires. La bouche est extensible et porte un barbillon sur la mâchoire inférieure.
La nageoire dorsale se compose de 8 à 13 épines bien séparées et d'une deuxième partie décalée très en arrière en face de la nageoire anale.
Les nageoires pelviennes sont petites et situées au milieu du corps.
Spécialiste du camouflage, le poisson-trompette adopte différentes livrées. La plus commune est rougeâtre avec un réseau de lignes blanches et quelques petits points noirs. Il peut cependant arborer une coloration argentée, jaune, bleue ou verte.
Il peut être éventuellement confondu avec le poisson-flûte (Fistularia tabacaria). Mais ce dernier possède un museau plus étroit et une nageoire caudale terminée par un long filament.
Le poisson-trompette est un des plus voraces piscivores* du récif. Petits poissons (demoiselles, blennies, cardinaux, larves*) et occasionnellement des crevettes font partie de son menu. Son museau lui permet de dénicher ses proies dans les interstices les plus profonds et sa bouche agit comme un aspirateur. Très extensible, elle lui permet d'avaler des proies de taille relativement importante.
Il chasse en général en solitaire mais il n'est pas rare de voir plusieurs individus patrouillant ensemble.
On voit parfois le poisson-trompette accompagnant de près d'autres poissons comme les poissons perroquets par exemple. C'est en fait une de ses techniques de chasse (voir § Divers biologie).
Nageur peu habile mais capable toutefois d'accélérations fulgurantes, le poisson-trompette est un champion du camouflage. Il se tient très souvent en position verticale, tête vers le bas imitant parfaitement les hautes tiges des gorgones arborescentes (Plexaurella par exemple), et adoptant par la même occasion une livrée assortie au paysage. Il passe ainsi inaperçu auprès de ses prédateurs (mérous et lutjans) et de ses futures proies sur lesquelles il plonge comme une flèche. La position verticale lui permet de masquer sa présence mais c'est aussi sa position d'attaque. Il est également passé maître dans l'art de se dissimuler derrière des poissons plus gros que lui, souvent des herbivores, toujours dans le but de fondre sur ses victimes par surprise. Il n'hésite pas non plus à confisquer son butin à son "compagnon" de chasse.
Le poisson-trompette est facile à approcher. Il ne s'enfuira que si le plongeur se fait un peu trop insistant.
Son comportement toujours surprenant en fait un des hôtes des eaux des Caraïbes les plus intéressants à observer.
La famille des Aulostomidés ne comporte qu'un seul genre dont une seule espèce est présente dans les Caraibes.
Trompette : du fait de la forme de son museau.
Aulostomus : du grec [aulos] = flûte, et [stoma] = bouche,
maculatus : du latin [maculata] = tacheté.
Donc poisson tacheté avec la bouche en forme de flûte.
Numéro d'entrée WoRMS : 278080
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Syngnathiformes | Syngnathiformes | Poissons possédant des mâchoires soudées en un tube allongé. Il s'agit essentiellement des syngnathes et des hippocampes. |
Sous-ordre | Syngnathoidei | Syngnathoïdes | |
Famille | Aulostomidae | Aulostomidés | Poissons-trompettes. |
Genre | Aulostomus | ||
Espèce | maculatus |
Spécimen représentatif
Le poisson-trompette tel que le plongeur le voit : un long museau, un corps long et fin, une nageoire dorsale très en arrière en face de la nageoire anale... et un air somme toute sympathique.
Pointe des nègres (Martinique), 5 m
02/11/2005
Variante jaune
Les poissons-trompettes aiment bien le jaune. C'est une couleur qui leur permet de se dissimuler parmi les bancs de nombreuses espèces de poissons qui fréquentent le récif.
Les Saintes (Guadeloupe), 2 m
22/02/2008
Museau bleu
Le long museau en forme de trompette est une caractéristique qui lui a donné son nom commun.
La bouche est extensible et porte un barbillon sur la mâchoire inférieure.
Les Saintes (Guadeloupe), 6 m
26/07/2006
Partie arrière
Nageoires dorsale et anale, en forme d'empennage de flèche, sont situées très en arrière du corps. Associées à la nageoire caudale, elles autorisent des accélérations ne laissant que peu de chance de fuite aux proies.
Pointe Burgos (Martinique)
25/07/2008
Juvénile
Ce très jeune poisson-trompette essaie de se faire passer pour un brin d'algue rouge.
Canyons de Babodi, (Martinique), 22 m
14/05/2008
Dans les gorgones
La couleur et l'attitude de circonstance pour se fondre dans le paysage.
La Citadelle (Martinique), 20 m
04/04/2006
Derrière l'éponge
Une attitude classique, à la verticale, à côté d'une éponge, d'une gorgone, d'un bout,... attendant patiemment une proie tout en étant invisible pour ses prédateurs.
Les Saintes (Guadeloupe), 5 m
01/08/2005
Dans les sargasses
Sur un petit fond envahi par des algues, ce gros poisson-trompette chasse les alevins qui s'y dissimulent.
La tenue est bien sûr adaptée à la couleur ambiante.
Saint-Pierre (Martinique), 2 m
17/05/2008
En embuscade
Le poisson-trompette est un chasseur patient. Il est capable d'attendre plusieurs minutes le passage d'un imprudent.
Pointe des nègres (Martinique), 5 m
09/07/2008
Fais gaffe à la sortie !
Parfois les parties de chasse se font à plusieurs, chacun avec sa couleur. Ici, les chances de fuite sont inexistantes pour le malheureux pris au piège. A moins d'une porte dérobée...
Martinique, 12 m
16/05/2009
Deuxième rideau
Toujours opportuniste, ce groupe de poissons-trompettes est venu se joindre aux sardes queue jaune (Ocyurus chrysurus) qui font le gros du travail de fouille. Il y aura bien quelque chose à grapiller. La tenue jaune est de rigueur.
Martinique, 12 m
16/05/2009
Mimétisme agressif
Caché parmi ces barbarins blancs en balade (Mulloidichthys martinicus), un poisson-trompette aux couleurs du groupe est lui en situation de chasse. Régulièrement, il pique d'un trait vers ses proies pour se fondre à nouveau dans le groupe. Il s'agit bien là d'un exemple de mimétisme agressif.
Le Diamant (Martinique), 17 m
05/10/2008
A cheval sur mon mérou
Une des techniques de chasse du poisson-trompette consiste à chevaucher comme son ombre un plus gros poisson, de préférence d'une espèce herbivore pour s'approcher de ses proies de façon incognito.
Il est capable de "coller" à son compagnon de chasse, qui la plupart du temps ne s'est rendu compte de rien, même en cas de changement brusque de direction. Il se camoufle ici derrière un mérou de Nassau (Epinephelus striatus).
San Salvador (Bahamas), 12 m
05/01/2009
Toujours dans les bons coups
Ici, il accompagne un barbarin rouge (Pseudupeneus maculatus) fouillant le sable avec l'intention de lui chiper ses proies. Mais il lui faudra être plus rapide que la carangue (Caranx ruber) qui traîne par là pour la même raison. On peut en profiter pour remarquer la livrée foncée qu'arbore cette dernière quand elle nage près du fond.
Pointe Lamarre (Martinique), 6 m
18/01/2012
La toilette
Même ce grand piscivore qu'est le poisson-trompette respecte le petit gobie pour les services de nettoyage que ce dernier lui rend.
Le Diamant (Martinique), 15 m
05/10/2008
De nuit
De nuit, il n'est pas rare de rencontrer cet infatigable chasseur.
Epave du Franjack, Bouillante, Guadeloupe, 20 m, de nuit
06/03/2020
Rédacteur principal : Jean-Michel SUTOUR
Vérificateur : Sylvie DIDIERLAURENT
Responsable régional : Jean-Michel SUTOUR
La page sur Aulostomus maculatus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page d'Aulostomus maculatus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN