Petite étoile (15 mm maximum)
Aire dorsale étoilée de couleur foncée (rouge à noire)
Touffes épineuses dorsales régulièrement espacées
Cinq bras toujours plus ou moins individualisés
Petite astérie bossue, astérine naine
Tiny cushion star (GB)
Manche, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Cette espèce est observée en Irlande, le long des côtes de la Manche, sur la façade atlantique, ainsi qu'en Méditerranée occidentale.
Cette étoile de mer affectionne le domaine intertidal en zone rocheuse exposée au ressac. On la trouvera au pied des algues, sur la face supérieure des pierres, et dans les cuvettes littorales.
Elle tolère un fort ensoleillement : alors que Asterina gibbosa ne supporte pas plus de 5 000 lux, Asterina phylactica en supporte plus de 10 000. Ainsi, en été, lorsque l'ensoleillement est maximal et que A. gibbosa se cache sous les pierres, l'astérie naine arpente la face supérieure des rochers en quête de nourriture !
On pourra l'observer jusqu'à une vingtaine de mètres au maximum.
Asterina phylactica est une minuscule étoile de mer dont la taille n'excède pas les 15 millimètres.
Sa surface est recouverte de petites touffes épineuses régulièrement espacées et montre dorsalement une aire étoilée superposée de couleur plus foncée, en général rouge à noire. Le centre et les bords de l'étoile sont plus clairs (blancs à bleu-vert).
Les cinq bras (plus rarement six) sont toujours plus ou moins individualisés : cette espèce ne présente pas la forme pentagonale. Les extrémités des bras, porteurs de tentacules sensoriels plus longs et plus fins, sont fréquemment retroussés vers le haut. La face ventrale est claire.
Asterina gibbosa Pennant, 1777 : cette espèce d'étoile, avec laquelle l'astérie naine est fréquemment confondue, est plus grande (jusqu'à 7 cm), et arbore souvent une couleur verte, mais elle peut également être de jaune à brun, avec toutes les nuances intermédiaires. Celle-ci peut de plus avoir une forme pentagonale.
Asterina pancerii (Gasco, 1870) : plus aplatie et légèrement plus grande (jusqu'à 30 mm), de couleur verte ou rouge à taches blanches est inféodée aux herbiers de posidonies. Cette espèce endémique de Méditerranée est protégée.
Asterina phylactica est un prédateur omnivore et se délecte aussi bien de restes animaux que de minuscules proies vivantes (bivalves, vers, gastéropodes, crustacés) qui arpentent la surface de la roche.
C'est au niveau de la reproduction que les différences avec Asterina gibbosa seront les plus flagrantes.
Asterina phylactica est hermaphrodite simultané (gonades mâles et femelles sont matures en même temps). Elle pond beaucoup moins d'œufs que l'astérie bossue (100 fois moins), mais les couve et les surveille jusqu'à leur éclosion. Ces œufs ressemblent énormément à ceux de l'astérie bossue (voir photo sur la fiche en ligne). Il n'y a pas de stade pluteus* planctonique, l'ensemble du développement larvaire ayant lieu dans l'œuf. L'incubation dure environ trois semaines. Les jeunes étoiles sont minuscules et immédiatement benthiques.
Il semble, d'après des expériences menées en laboratoire, que le taux de survie des jeunes astéries naines soit très faible...
L'astérie naine est la proie de sa cousine, Asterina gibbosa, ainsi que de petits poissons comme les blennies.
Les juvéniles de Asterina gibbosa et Asterina phylactica sont impossibles à distinguer. Chez cette dernière, l'étoile dorsale foncée n'apparaît qu'au stade adulte.
Son espérance de vie est de 4 ans.
Petite astérie naine, à cause de sa petite taille (15 millimètres maximum). Cette espèce est ainsi la plus petite espèce d'étoile métropolitaine et la présence des deux mots, petite et naine, insiste sur ce fait, la distinguant de l'astérie naine des posidonies Asterina pancerii, un peu plus grande.
Petite astérie bossue, en comparaison à Asterina gibbosa, l'astérie bossue, qui est plus grande.
Asterina : du grec [aster] = étoile,
phylactica : du grec [phulaxis] = protection : la couleur dorsale foncée de cette étoile lui permet de se camoufler et de passer inaperçue à la surface des rochers, entre les crampons d'algues.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Asterozoa | Astérozoaires | Echinodermes de forme étoilée. Les bras, simples et parfois absents, sont en nombre variable, et contiennent des organes. |
Classe | Asteroidea | Astérides | Organismes en forme d’étoile, libres. 5 à 50 bras, squelette réduit, estomac dévaginable. Ce sont les étoiles de mer. |
Ordre | Spinulosida | Spinulosides | Podia* avec ventouses. La surface aborale* porte de petites épines, plaque marginale et pédicellaires* absents. |
Sous-ordre | Leptognathina | Leptognathes | |
Famille | Asterinidae | Astérinidés | Epiderme mince, plaques squelettiques apparentes et imbriquées et porteuses de piquants courts groupés ou isolés. |
Genre | Asterina | ||
Espèce | phylactica |
En Bretagne
L'astérie naine est moins sciaphile que sa cousine, l'astérie bossue. Même en plein soleil, elle arpente les algues en quête de nourriture.
Cale de Ploumanac'h (22), 18 m
05/2009
Escalade sur une feuille
La largeur de cette feuille de phanérogame nous donne une idée de la taille de cette petite étoile. Elle ne dépasse pas 1,5 cm. Observez les zones rouges radiales sur chaque bras, et les extrémités des bras retroussés vers le haut.
Thau (34), 3 m
16/08/2007
Cinq bras toujours individualisés
Contrairement à sa cousine, l'astérie bossue, l'astérie naine présente toujours 5 bras plus ou moins individualisés.
Thau (34), 3 m
11/11/2005
Forme rouge
Ici l'ensemble de la surface dorsale de l'étoile est rouge. Les bras sont moins individualisés que sur la photo précédente.
Thau (34), 3 m
16/08/2007
En Normandie
L'astérie naine arbore dorsalement un dessin étoilé sombre sur fond plus clair : ce type d'individu au dessin noir sur fond bleu est très rarement obervé !
Sous l'étoile, des anémones-bijou, Corynactis viridis.
Diélette, Flamanville (50), 8 m
2007
Une étoile minuscule
L'astérie naine ne mesure pas plus de 15 millimètres...
Thau (34), 3 m
16/08/2007
A 6 bras
Une observation plutôt rare : cet individu a 6 bras.
Anthéor (83), 3 m
07/07/2012
Rédacteur principal : Frédéric ZIEMSKI
Vérificateur : David BORG
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Emson R.H., Crump R.G., 1984, Comparative studies on the ecology of Asterina gibbosa and A. phylactica at lough ine, Journal of the Marine Biological Association of the United Kingdom, Cambridge University Press, Cambridge, vol. 64, n° 1, pp. 35-53
Vincent T., Bunel N., Le Granché P., Damerval M., Tassigny M., 1979, Premières données sur la présence de l'étoile de mer Asterina phylactica Emson & Crump (Echinodermata, Asterinidae) le long du littoral normand de la Manche (France), Bulletin de la Société des sciences naturelles de l'Ouest de la France, vol. 26, n° 2, pp. 73-80
La page d'Asterina phylactica dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN