Rameaux digitiformes ou en forme de cordes
Digitations disposées de façon anarchique
Couleur le plus souvent jaune ou ocre
Oscules répartis de façon irrégulière
Consistance charnue, compressible
Éponge-corde à pores éparpillés, éponge de corde à pores dispersés
Scattered pore rope sponge, orange rope sponge (GB), Esponja-cuerda de pojos (E), Poriger Seil-Schwamm (D)
Spongia fulva Pallas, 1766
Aplysina fistularis f. fulva (Pallas, 1766)
Luffaria fulva (Pallas, 1766)
Verongia fistularis var. fulva (Pallas, 1766)
Verongia fulva (Pallas, 1766)
Spongia concellata Linnaeus, 1767
Aplysina cancellata (Linneaus 1767)
Aplysina fragilis Wilson, 1902
Aplysina rugosa Wilson, 1902
Caraïbes, Guyane française
Zones DORIS : ● Caraïbes, ○ [Guyane française]Aplysina fulva est recensée en Atlantique Nord-Ouest de la Floride au nord, où elle est rare, jusqu’à la Guyane française. Elle est bien présente dans le golfe du Mexique et dans toute la mer des Caraïbes. En Atlantique Sud-Ouest on peut la rencontrer du nord du Brésil jusqu’à l’Etat de Bahia au sud entre 1 et 48 m de profondeur.
Cette éponge vit dans les champs de blocs et les structures coralliennes de l’infralittoral* supérieur et sur les pentes rocheuses externes à coraux, éponges et gorgones de l'infralittoral entre 3 et 45 m de profondeur.
La forme de cette éponge est très variable. Parfois, les rameaux digitiformes ne dépassent pas les 8 cm de hauteur et les 3 cm d’épaisseur. Mais le plus souvent cette éponge prend l’aspect de longues digitations cylindriques disposées de façon anarchique, se divisant parfois de manière dichotomique*.
La longueur de ces « cordes » peut dépasser alors les 200 cm ; le diamètre varie entre 0,5 et 1,5 cm. Les branches s’élèvent d’une base massive fortement incrustée sur le substrat*.
La couleur de l’ectoderme* est variable, le plus fréquemment fauve ou jaune, mais peut se rencontrer mauve, pourpre, brune ou vert moutarde. L’intérieur ou choanoderme* est jaune brillant.
Les oscules* sont répartis de façon irrégulière le long des branches. Ils affleurent la surface et sont bordés d’une petite margelle blanche. Ils mesurent entre 2 et 3 mm de diamètre. Les pores* microscopiques ou ostioles* (12 à 30 µm de diamètre) sont regroupés en nombre au sein de petites dépressions.
Cette éponge a une consistance charnue mais compressible. Son aspect est lisse ou légèrement granuleux.
Ce spongiaire comme toutes les vérongides, est dépourvu de spicules*. Le squelette, corné*, est composé d’un réseau de fibres de spongine* de couleur fauve, lisses et pourvues d’une moelle centrale, substance molle et alvéolaire, bien développée. Ces fibres sont de formes variables : droites, courbes ou ondulées.
Aplysina cauliformis : ses oscules* sont disposés le long des branches de façon régulière à l’inverse d’Aplysina fulva où ils sont dispersés irrégulièrement.
Amphimedon compressa : sa couleur est rouge brillant et les oscules ne sont pas bordés de blanc comme chez les Aplysina.
Comme la majorité des éponges, c’est un animal filtreur* microphage* actif : les flagelles* des choanocytes* créent des mouvements d'eau dans les cavités internes. L'eau entre par une multitude de petits trous, les pores* inhalants* ou ostioles* et ressort par les orifices exhalants ou oscules*. Lors de la filtration, les cellules ciliées* (choanocytes) captent et digèrent les particules organiques microscopiques et les produits de la digestion sont distribués aux autres cellules de l'organisme.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
En règle générale, les éponges ont une forte capacité de régénération.
Aplysina fulva abrite des cyanobactéries symbiontes*, qui influencent, entre autre, sa croissance et semblent lui apporter un bénéfice nutritionnel.
Aplysina fulva fait l’objet d’études en vue de futures applications thérapeutiques.
Sa couleur devient noire lorsque l'éponge est au contact de l’air libre.
Eponge-corde : ce nom est inspiré par sa ressemblance avec un cordage.
fauve : couleur typique de cette éponge, pouvant tirer parfois vers le jaune.
Aplysina : du grec [aplusias] = non lavé, désignait une espèce d’éponge d’un jaune sale.
fulva : du latin [fulvus] = couleur fauve, jaunâtre.
Numéro d'entrée WoRMS : 169649
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Sous-classe | Verongimorpha | Vérongimorphes | |
Ordre | Verongiida | Vérongides | Eponges à squelette composé de fibres de spongine en réseau. Les fibres ont une écorce et une moelle nettement distinctes. Pas de spicules. |
Famille | Aplysinidae | Aplysinidés | Eponges à squelette de fibres cornées anastomosées formant un réseau de mailles polygonales. |
Genre | Aplysina | ||
Espèce | fulva |
En forme de cordage
Branches allongées, consistance charnue, oscules à marge claire, irrégulièrement alignés à la partie supérieure des branches.
La Citadelle, Saint-Pierre, Martinique, 18 m
16/12/2015
Vue dans son environnement
Cette éponge vit sur la pente externe des récifs.
Klein Bonaire, île de Bonaire, archipel des Petites Antilles, mer des Caraïbes, 14 m
09/03/2018
Répartition irrégulière des oscules
Les oscules sont répartis de façon irrégulière le long des branches.
Cueva de Los Peces, bahia de Cochinos, Cuba, 20 m
04/03/2017
Détail des oscules
Les oscules, répartis de façon irrégulière le long des branches, affleurent la surface et sont bordés d’une petite margelle blanche. Ils mesurent entre 2 et 3 mm de diamètre.
Ile de Bonaire, archipel des Petites Antilles, mer des Caraïbes, 18 m
03/03/2018
Divisions dichotomiques
Les longues digitations cylindriques sont disposées de façon anarchique et se divisent parfois de manière dichotomique.
Klein Bonaire, île de Bonaire, archipel des Petites Antilles, mer des Caraïbes, 14 m
09/03/2018
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Vérificateur : Jean VACELET
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Duchassaing de Fonbressin P., Michelotti G., 1864, Spongiaires de la mer Caraibe, Natuurkundige verhandelingen van de Hollandsche maatschappij der wetenschappen te Haarlem, 21(2), 1-124, pls I-XXV.
Erwin P.M., Thacker R.W., 2008, Phototrophic nutrition and symbiont diversity of two Caribbean sponge–cyanobacteria symbioses, Marine Ecology Progress Series, 362, 139-147.
Nuñez C.V. et al., 2008, Chemical variability within the marine sponge Aplysina fulva, Biochemical Systematics and Ecology, 36(4), 283-296.
Pinheiro U.S., Hajdu E., 2001, Shallow-water Aplysina Nardo (Aplysinidae, Verongida, Demospongiae) from the São Sebastião Channel and its environs (Tropical southwestern Atlantic), with the description of a new species and a literature review of other brazilian records of the genus, Revista Brasileira de Zoologia, 18, (Supl. 1), 143-160.
Van Soest R.W.M., 1978, Marine sponges from Curaçao and other Caribbean localities. Part I. Keratosa, Studies on the Fauna of Curaçao and other Caribbean Islands, 56, 179, 1–94.
Wilson H.V., 1902, The sponges collected in Porto Rico in 1899 by the U.S. Fish Commission Steamer Fish Hawk, Bulletin of the United States Fish Commission, 2, 375-411.
La page d'Aplysina fulva sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires est ici : World Porifera Database
La page d'Aplysina fulva dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN