Forme revêtante
Couleur rouge-orangé
Surface bosselée et granuleuse
Canaux aquifères en étoile
Plocamia inconstans Topsent, 1925
Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée (rare)
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Côtes sud de l’Angleterre, îles anglo-normandes, Manche, Atlantique de la Bretagne à l’Espagne, Méditerranée (rare).
Fonds rocheux de l’infralittoral* de préférence sur les parois verticales ou inclinées.
Cette espèce revêtante, peu épaisse mais de consistance assez dure, forme des plaques de quelques cm² de couleur rouge plus ou moins orangé. Sa surface est bosselée et granuleuse donnant un peu l’aspect de velours. Les oscules sont peu visibles, de forme et de taille irrégulières ; ils sont éparpillés sans ordre bien défini. Des canaux aquifères convergent vers les oscules et forment des étoiles d’aspect irrégulier.
Les formes d’éponges encroûtantes de couleur rouge sont nombreuses surtout dans la famille des Microcionidae : Antho involvens, Clathria atrasanguinea, Clathria spp. etc. Des Mycalidae peuvent également prêter à confusion. Seul un examen au microscope peut permettre de les différencier.
Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant en général pas 3 microns. Le courant d’eau nécessaire est créé par le mouvement de cellules ciliées spécifiques des éponges : les choanocytes*.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
- Sexuée : par œufs et spermatozoïdes, aboutissant à la naissance d’une larve* ciliée nageuse qui se fixe rapidement pour donner une nouvelle éponge. Les éponges sont généralement hermaphrodites*, l’émission des gamètes mâles et femelles est parfois spectaculaire, mais rarement observée. Cette espèce est vivipare*.
- Asexuée : par bourgeonnement* ou bouturage de fragments qui se détachent de l’éponge-mère pour se fixer un peu plus loin. Bien qu’existante, cette reproduction est relativement secondaire. Les éponges ont une énorme capacité de régénération.
Cette éponge est épizoaire* sur d’autres espèces de spongiaires comme Stelletta grubii ou Stryphnus ponderosus.
Les spicules mégasclères* de la couche externe ou ectosome* sont des subtylostyles, fins et lisses (150 µm de long) qui percent la surface de l’éponge, ceux du squelette principal, des styles (200 µm de long), des acanthostyles* (135 à 155 µm de long) et des acanthostrongyles.
Les spicules microsclères* sont des isochèles* palmés (17 µm) et des toxes*, ces derniers pouvant être très abondants.
Antho : sans modification du nom scientifique.
Variable : comme la couleur de cette éponge.
Ce nom est proposé par DORIS.
Antho : du grec [anthos] = fleur, la convergence des canaux aquifères vers l'oscule peut faire penser à des fleurs. La racine grecque anth- signifie également "couleur brillante" comme la teinte de cette éponge.
inconstans : nom latin signifiant inconstant, variable comme la couleur de cette éponge.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Ordre | Poecilosclerida | Poécilosclérides | « Eponges à spicules variés ». Charpente de spicules siliceux (styles ou acanthostyles) renforcée de spongine. Plusieurs types de mégasclères et de microsclères (chèles, sigmas...). |
Famille | Microcionidae | Microcionidés | |
Genre | Antho (Antho) | ||
Espèce | inconstans |
Canaux aquifères convergeants
Des canaux aquifères convergent vers les oscules et forment des étoiles d’aspect irrégulier.
Jouvente, Pleurtuit (35), 12 m
06/11/2005
Surface bosselée et granuleuse
La surface est bosselée et granuleuse donnant un peu l’aspect de velours.
Aber Benoît (29), 15 m
12/08/2007
Plaque rouge
Cette espèce revêtante, peu épaisse mais de consistance assez dure, forme des plaques de quelques cm² de couleur rouge plus ou moins orangé.
Jouvente, Pleurtuit (35), 12 m
05/09/2007
Couleur orangée
Sa couleur va du rouge à l'orangé plus ou moins foncé.
Les Grunes, Bretteville-en-Saire (50), 12 m
20/10/1996
Acanthostrongyle
Ce spicule mégasclère du squelette principal est un acanthostrongyle : bâtonnet arrondi ou émoussé à ses deux extrémités, portant de fines épines tout le long de son axe.
N/A
03/07/2007
Style
Ce spicule fusiforme et lisse, présent dans l'ectosome* est un style : bâtonnet pointu à une extrémité (200 µm de long).
N/A
N/A
Isochèle palmé
Ce spicule microsclère* est un isochèle palmé, toujours de très petite taille (17 µm) et qui peut être assez rare chez cette espèce.
(Isochèle = spicule en forme de pince à mors égaux).
N/A
N/A
Divers spicules
Spicules méga- et microsclères dans le tissu d'Antho inconstans.
N/A
N/A
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Gérard BRETON
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
La page de Antho (Antho) inconstans sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires : World Porifera Database
La page de Antho (Antho) inconstans dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN