Corps massif et globuleux atteignant 22 cm
Nombreuses stries brunes sur le corps
1ère épine dorsale différenciée en un filament pêcheur
Illicium fin et de même longueur que la 2ème épine dorsale
Leurre constitué de 2 à 7 appendices en forme de ver
Nageoires pectorales et pelviennes en forme de pattes
Bouche très large
Poisson-grenouille strié, poisson-crapaud strié, antennaire poilu, lafe 5 doigts
Striated frogfish, striped anglerfish, spitlure frogfish, blotched anglerfish, zebra frogfish, hairy frogfish (GB), Pez rana rayado, ranisapo estriado (E), Gestreifter Anglerfisch, Streifen Anglerfisch (D)
Il existe plus de 40 synonymes pour cette espèce, qui ne sont plus utilisés aujourd'hui.
Le nom originel était Lophius striatus Shaw, 1794.
Dans l'Atlantique Ouest, on le retrouve encore sous le nom d'Antennarius scaber (Cuvier, 1817).
Circumtropical
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ● CaraïbesAntennarius striatus est présent dans les zones tropicales de l'Atlantique, du New Jersey au Brésil et du Sénégal à l'Afrique du Sud. Dans l'Indo-Pacifique, on le trouve depuis la mer Rouge et les côtes africaines jusqu'à Hawaï. Du nord au sud, il est présent du Japon à l'Australie et la Nouvelle-Calédonie.
L'antennaire strié fréquente les récifs coralliens, les herbiers et les zones sableuses riches en algues et en débris coralliens, de la surface à une vingtaine de mètres de profondeur, mais il a été observé jusqu'à 219 m.
Les populations de l'Atlantique sont généralement observées plus profond que celles de l'Indo-Pacifique.
Antennarius striatus est un poisson au corps massif plus ou moins globulaire, atteignant 22 cm de longueur. Sa couleur varie du blanc au jaune, vert, brun, rouge, noir... avec des taches brunes, plus ou moins allongées, formant des stries. Ces stries sont rayonnantes autour des yeux. La peau, rugueuse et extensible, ne porte pas d'écailles. Parfois, le corps est couvert d'excroissances cutanées donnant un aspect "chevelu" à cette espèce.
La bouche prognathe*, dirigée vers le haut, est aussi large que le corps. Elle porte de nombreuses dents villiformes*, fines et serrées comme les poils d'une brosse. L'ouverture branchiale, réduite à un simple trou circulaire, se situe en arrière des nageoires pectorales.
La nageoire dorsale se compose de 4 parties distinctes : 3 rayons épineux espacés chacun l'un de l'autre, puis la partie composée de 11-12 rayons mous. Le premier rayon épineux, situé au-dessus de la bouche, a évolué en filament pêcheur, constitué d'une tige (illicium) surmontée d'un leurre (esca). Les deuxième et troisième rayons épineux sont recouverts de peau. L'ensemble ressemble plus à une bosse ou une protubérance qu'à des nageoires. Une membrane fine, difficile à voir, relie la base de ces deux nageoires.
Le filament pêcheur est un critère d'identification chez les antennaires. Pour cette espèce, l'illicium est de même longueur que la deuxième épine dorsale et l'esca est formée de 2 à 7 appendices en forme de ver. Les pelviennes mais surtout les nageoires pectorales font penser à des pattes terminées par une petite main palmée. Contrairement à la majorité des poissons, les pelviennes sont placées en avant des pectorales.
La discrimination des différentes espèces d'antennaires n'est pas toujours aisée, notamment du fait de la très grande variation de couleur au sein d'une même espèce.
Un bon critère d'identification est l'illicium et son leurre.
Chez Antennarius striatus, l'illicium est fin, de la même taille que la deuxième épine dorsale. Le leurre est formé de 2 à 7 appendices ressemblant à des vers.
Avec ses nombreuses taches allongées l'antennaire strié se différencie facilement des autres espèces sauf de Antennarius hispidus, l'antennaire hispide, qui lui ressemble beaucoup. Il présente les mêmes taches et stries que l'antennaire strié et peut également avoir un aspect "chevelu". La principale différence vient du leurre qui est en forme de boule chez A. hispidus. De plus, cette espèce à la même répartition géographique que A. striatus dans l'Indo-Pacifique, mais est absente de l'Atlantique.
Il existe aussi une autre espèce assez ressemblante : Histrio histrio, l'antennaire des sargasses. Cette espèce a également des taches ou stries, et parfois des lambeaux cutanés, mais elle est toujours de couleur jaune orangé, son filament pêcheur est très court. Elle ne vit jamais sur le fond et ne se rencontre que dans les sargasses flottantes ou autres objets flottants. Sa distribution est la même que celle de l'antennaire strié.
Parmi les espèces les plus fréquentes, parfois confondues avec l'antennaire strié citons :
L'antennaire strié chasse à l'affût de petits poissons jusqu'à des poissons ayant la même taille que lui, y compris ses congénères. C'est un maître du camouflage très vorace. Il reste immobile, confiant dans son camouflage et gobe les proies passant à sa portée. Pour cela, il a une bouche protractile*, c'est-à-dire qu'il est capable de projeter ses mâchoires en avant, tout en ouvrant sa bouche aussi large que son corps en moins de 10 millisecondes. La dépression créée par cette ouverture brutale aspire tout ce qui se trouve devant lui. Pour attirer ses proies, il peut également agiter son leurre au-dessus de sa bouche. Malgré sa voracité, il peut se contenter d'une ou de deux proies par semaine.
Il n'y a pas de différenciation sexuelle chez Antennarius striatus. C'est une espèce ovulipare*. Un couple se forme. La femelle est alors reconnaissable à son ventre distendu par les milliers d'ovules qu'il contient. Après une parade plus ou moins longue, le couple quitte le fond et remonte près de la surface où la femelle expulse ses gamètes*, en se secouant violemment, qui sont alors immédiatement fécondés par le mâle. Les œufs sont groupés dans une masse gélatineuse flottante en forme de ruban qui va dériver au gré des courants. On parle de ponte épipélagique*. Les œufs éclosent au bout de quelques jours et la larve* restera encore 1 ou 2 mois dans le plancton*. Déjà à ce stade, la larve a un leurre au-dessus de sa grosse tête.
Comme de nombreux poissons, les antennaires peuvent être parasités par des petits crustacés copépodes.
Antennarius striatus, avec son corps massif et globulaire, est un mauvais nageur. Pour se déplacer, il se sert le plus souvent de ses pectorales comme des pattes et il est alors possible de le voir marcher sur le fond ou avancer en sautillant. Cependant, en cas de danger ou quand il est dérangé, il est capable de nager sur de longues distances en se servant de sa queue comme propulseur. Il peut aussi se propulser en avalant de grandes quantités d'eau par son immense bouche et en la rejetant par ses ouïes étroites, qui jouent alors le même rôle que le siphon d'un poulpe ou le réacteur d'un avion.
Il est fréquent de voir les antennaires bâiller sans que l'on sache vraiment la signification de ce phénomène.
La très grande variété de couleurs au sein d'une même espèce explique le grand nombre de synonymes. En effet, par le passé, un nom différent a souvent été attribué pour chaque couleur d'une même espèce. Les analyses modernes ont permis de confirmer que le plus souvent il ne s'agissait que de variations d'une même espèce. Dans le cas de A. striatus, qui a également une vaste aire de distribution, il subsiste un doute et il pourrait y avoir plusieurs espèces regroupées sous ce nom.
Chez les antennaires, un même individu est capable de changer de couleur (homochromie*) en fonction de celle du substrat sur lequel il se pose, afin de parfaire son camouflage. Cela peut prendre plusieurs jours à plusieurs semaines, ce qui ne gêne pas ce poisson, qui peut rester des semaines au même endroit. En aquarium, un antennaire noir avec des taches orange est devenu jaune à points noirs en un mois. La couleur n'est donc pas un critère d'identification.
De nos jours, 12 genres et 46 espèces (dont 25 espèces pour le genre Antennarius) sont reconnus dans la famille des Antennariidés.
En cas de danger, cette espèce peut gonfler son corps en avalant de l'eau afin de paraître plus impressionnante.
Antennaire est la francisation du nom latin du genre.
Strié, car il arbore de très nombreuses taches ou stries plus sombres sur le corps.
Avec leur forme massive et leurs pectorales en forme de pattes, souvent bien écartées de chaque côté de leur corps, les antennaires ressemblent vaguement à des grenouilles d'où leurs autres noms communs de poissons-grenouilles ou poissons-crapauds.
Antennarius : du latin [antenna] = antenne, car le leurre est semblable à une antenne.
striatus : du latis [striatus] = strié.
Numéro d'entrée WoRMS : 158790
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Ordre | Lophiiformes | Lophiiformes | |
Sous-ordre | Antennarioidei | Antennarioïdes | |
Famille | Antennariidae | Antennariidés | Famille des antennaires. |
Genre | Antennarius | ||
Espèce | striatus |
Corps strié
Les taches brunes, formant des stries sur le corps sont une des caractéristiques de l'antennaire strié.
Anilao, Philippines, 10 m de nuit
19/05/18
Leurre
Le leurre de cette espèce ressemble à des vers polychètes. Les stries sont rayonnantes autour des yeux.
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 12 m
14/02/2006
Poilu !
Sur les fonds de sables, l'antennaire strié développe souvent des appendices cutanés qui lui donnent un aspect chevelu ou poilu.
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 8 m
08/2008
Coloration variable
Comme chez la plupart des antennaires, la coloration d'Antennarius striatus est très variable : blanche, jaune, rose, rouge, brune, verte, noire ...
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 10 m
06/2010
Autre coloration
Ici un individu plus clair.
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 15 m
23/11/2008
Biotope
L'antennaire strié se rencontre le plus souvent sur les fonds sableux riches en algues, dans les herbiers et parfois dans les récifs.
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 8 m
02/07/2010
Parmi les algues
Dans sa forme poilue, l'antennaire strié se camoufle facilement parmi les algues.
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 10 m
29/06/2010
Répartition géographique
Antennarius striatus est présent dans les zones tropicales de l'Atlantique, du New Jersey au Brésil et du Sénégal à l'Afrique du Sud. Dans l'Indo-Pacifique, on le trouve depuis la mer Rouge et les côtes africaines jusqu'à Hawaï. Du nord au sud, il est présent du Japon à l'Australie et la Nouvelle-Calédonie.
Guadeloupe, 2 m
08/2007
Prédation
Les antennaires chassent à l'affût ou en attirant des poissons en agitant leur leurre au-dessus de leur bouche. Ils sont capables d'avaler des proies aussi larges ou grosses qu'eux.
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 8 m
08/2008
Rédacteur principal : Sylvain LE BRIS
Vérificateur : Cédric MITEL
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
La page sur Antennarius striatus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page d'Antennarius striatus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN